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Méthodes de travail et équipements utilisés selon le type de culture

CHAPITRE 4 AIRE D’ÉTUDE : LA BAIE DES CHALEURS

4.2 L’AQUACULTURE DANS LA BAIE DES CHALEURS

4.2.1 Méthodes de travail et équipements utilisés selon le type de culture

Les méthodes utilisées par les mariculteurs varient en général d’une région à l’autre et dans une même région pour ce qui est du côté néobrunswickois (Tableau 3). Les deux provinces pratiquent la culture en suspension, soit la croissance des bivalves au sein de la colonne d’eau, excepté un mariculteur au NB qui fait de la culture sur le fond. Cela lui permet de mettre moins de temps sur l’entretien puisque la croissance se fait de façon plus naturelle étant donné que les bivalves vivent généralement sur des substrats. Cela aug- mente le temps de croissance puisqu’il ne peut contrôler la croissance des huîtres comme c’est le cas en suspension (3e répondant, NB).

Tableau 3. Méthodes de travail et équipements utilisés selon le type de cultures (entrevues, 2016).

Région Espèces Méthodes Équipements Tâches Durée de crois- sance

Fréquence des tâches à réali-

ser QC Moule Suspension  Filières

 Cages contre les canards  Collecteurs autogérés  Capteurs  Mise à l'eau  Captage  Inspection  Réparation  Ajuste- ment  Récolte

3-5 ans Peu fréquente, saisonnière NB Huître Suspension fond  Poches os- tréicoles adaptées au secteur géogra- phique  Achat des naissains à une éclo- serie ou captages (sur substrat, cap- teurs)  Mise à l'eau  Captage (s'il y a lieu)  Inspection  Réparation  Ajuste- ment  Récolte 3-5 ans, fond : 6-8 ans Peu fréquente pour la culture de fond. De façon heb- domadaire pour la culture en suspension

L’équipement utilisé, selon les mariculteurs rencontrés, dans la culture de moules sont les filières et pour les huîtres ce sont différents types de poches ostréicoles. L’équipement utilisé (Figure 8) doit être adapté au secteur géographique de chacun que ce soit pour s’adapter aux conditions météo-marines ou aux différents types de prédation, s’il y a lieu. Un site est caractérisé par de forts vents (4e répondant, NB) alors que l’autre a une faible profondeur à certains endroits (1er répondant, NB). Le canard étant un prédateur im- portant en Gaspésie, des tests impliquant l’utilisation de cages étaient en cours au moment de l’entrevue (2e répondant, Gaspésie). Les mariculteurs fabriquent une partie ou la totalité de leur équipement. La culture des moules se fait avec des collecteurs autogérés de façon à diminuer la fréquence des tâches à réaliser comparativement au Nouveau-Brunswick où les méthodes utilisées demandent un entretien plus fréquent (la culture sur le fond fait ex- ception). La culture des mollusques se fait à l’aide de naissains (larves). Ces derniers sont soit captés ou achetés à des écloseries. Le captage du naissain peut se faire à l’aide de différents capteurs (Figure 8) ou être capté par le substrat (méthode pouvant être utilisée Figure 8. Exemples d'équipements utilisés par les mariculteurs

lorsque la culture se fait sur le fond) (3e répondant, NB).

Même si les tâches à réaliser se font de façon saisonnière au niveau de la Gaspésie et à la semaine au niveau du Nouveau-Brunswick, elles sont du même type : mise à l'eau de l'équipement, captage (s’il y a lieu), inspection, réparation, ajustement, récolte. En Gas- pésie, l’élevage se fait de façon autogérée afin de diminuer les tâches à réaliser.

« On passe pas beaucoup de temps à l’entretien parce qu’on utilise une méthode qui nécessite à peu près pas d’étapes d’élevage. Grosso modo, il y a comme trois étapes qu’on fait. On a la mise à l’eau des collecteurs qui se fait fin juin/juillet, dans le captage où les larves de moules se fixent à un substrat quelconque. Ensuite à l’automne de cette même an- née-là, il y a la vérification du site, voir si on voit s’il n’y a pas quelque chose qui a calé avec le poids des moules. C’est le poids des moules qui influence si ça se déplace vers le fond, s’il n’y a pas eu assez de captage, elles n’ont pas assez grossi, il y a trop de bouées, on ajuste la flottabilité à l’automne pour que toute cale pour l’automne. À l’année 3, on va vraiment aller faire de la récolte. Ce sont les 3 étapes qu’on fait, souvent la seconde est assez rapide. S’il y a rien qui flotte il y a rien qui flotte. » (2e répondant, Gaspésie)

Du côté néobrunswickois (excepté pour la culture sur le fond), les mariculteurs doivent aller s’occuper des cultures à toutes les semaines.

« Sur le site on est la plusieurs fois par semaine, 2-3 fois par semaine dépendamment. Puis ouais ça doit faire au moins l’équivalent au moins de 8-12h par semaine […] Principalement c’est de virer les poches, en- lever de la matière qui s’est ramassée sur les poches ainsi que s’il y a des choses qui sont cassées, des attaches ou des nœuds, des affaires de même. » (2e répondant, NB)

Un mariculteur mesure les moules pour savoir quand elles sont prêtes : Le 4e ré- pondant de la Gaspésie me présente un histogramme sur les fréquences de taille des échan- tillons de moules qu’il avait fait. Selon lui, « il y a un temps pour les collectes mais il y a aussi un temps pour le boudinage. Tu prends un échantillon et tu les mesures toutes, l’idéal était de boudiner autour de 20-25, trop gros c’est pas bon. Je mesurais les moules avec un galiper (4e répondant, Gaspésie). » La croissance des deux sortes de mollusque se fait sur 3-5 ans sauf pour l’entreprise qui utilise la culture de fond qui se fait sur 6-8 ans puisqu’elle n’est pas contrôlée mais nécessite moins d’ouvrage. D’autres méthodes peuvent être utili- sées. Pour la moule, la récolte se fait du côté sud de la Gaspésie (cela peut varier selon la région) de fin avril-début mai (lors de la disparition de la glace) jusqu’à ce que la glace

reprenne. Cela peut varier entre octobre et novembre (Jean Deslauriers, communication personnelle, 22 janvier, 2019). Du côté des huîtres au Nouveau-Brunswick, la récolte se fait à l’année, c’est-à-dire qu’elle se fait aussi lorsqu’il y a présence de glace (Gouverne- ment du Nouveau-Brunswick, 2012).