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Les méthodes selon les valeurs socio-économiques sont basées sur l’évaluation de la qualité visuelle d’un paysage en fonction de l’intérêt des utilisateurs du territoire. Ce type d’analyse découle de la méthode élaborée par le Département américain de l’agriculture et des forêts (USDA) en 1976. Au Québec, plusieurs organisations utilisent cette méthode pour analyser la sensibilité du paysage dont le gouvernement du Québec avec la méthode développée par Josée Pâquet. Cette méthode, décrite plus bas, vise à classifier des secteurs d’intérêt.

Cette analyse a également été reprise et adaptée par d’autres organisations. Il est possible de citer comme exemples la Fédération des Pourvoiries du Québec qui a modifié un critère dans la classification des paysages, soit l’attente des utilisateurs, et Activa Environnement qui a modifié la distance des zones de perception pour qu’elles s’adaptent à la filière éolienne.

2.1. Méthode pour classifier les secteurs d’intérêt MIS E EN CONTEXTE

Résumé

La méthode pour classifier les secteurs d’intérêt élaborée par Josée Pâquet est la méthode la plus utilisée au Québec. Cette méthode consiste à évaluer la sensibilité du paysage forestier en déterminant le niveau d’importance socio-économique et les zones de perception de secteurs d’intérêt.

En 2005, le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) a défini des objectifs de protection et de mise en valeur des ressources du milieu forestier (OPMV). Un de ces objectifs est de maintenir la qualité visuelle des paysages en milieu forestier. Pour ce faire, la méthode de Josée Pâquet a été suggérée aux entreprises pour évaluer la sensibilité des paysages forestiers.

Objectifs de l’étude

Favoriser une utilisation plus polyvalente et intégrée des ressources du milieu forestier

Évaluer l’impact potentiel des activités d’aménagement sur la qualité de l’encadrement visuel des secteurs d’intérêt d’un territoire donné.

MÉTHODOLOGIE

Les étapes menant à l’atteinte de tels objectifs sont : d'abord, identifier les secteurs d’intérêt majeurs; ensuite, déterminer le niveau d’importance socio-économique afin de fixer l’objectif de qualité visuelle (de sauvegarde); puis, déterminer les zones de perception de secteurs d’intérêt; et au final, identifier la cote de sensibilité du paysage étudié.

Étape 1 : Identifier les secteurs d’intérêt majeurs

Pour identifier les secteurs d’intérêt majeurs, les utilisateurs d’un territoire donné sont consultés afin d’obtenir leurs opinions sur les secteurs les plus importants pour eux. Il peut s’agir de zones de villégiature, d’un lac ou des zones où sont pratiquées des activités soit de plein air, récréotouristiques ou de prélèvements fauniques.

Étape 2 : Classifier les secteurs d’intérêt et déterminer leur niveau de sensibilité

La détermination de l’objectif de qualité visuelle est effectuée en établissant le niveau d’importance socio-économique du secteur d’intérêt. Chacun des secteurs d’intérêt identifiés est évalué selon trois critères et six sous-critères:

La valeur sociale = Attrait du produit + Attente des utilisateurs

La fréquentation = Quantité d’utilisateurs + Durée d’utilisation + Durée d’observation L’importance des infrastructures et équipements = Diversité des services

Pour chacun des sous-critères, il faut choisir la description qui correspond le mieux au secteur d’intérêt et lui attribuer le pointage correspondant (cf. tableau 1). La totalité des points accordés pour les six sous-critères permet de donner un pointage final au secteur d’intérêt qui correspondra à un niveau de sensibilité. Plus le pointage est élevé, plus le paysage est dit « sensible » (cf.

tableau 2). Un paysage très sensible aura un objectif important de sauvegarde de l’encadrement visuel. Des mesures de protection et des modalités particulières d’intervention devront être prévues pour ce territoire. Si un paysage obtient un résultat faible, il sera considéré peu sensible et aucune mesure de préservation du paysage ne sera établie. Le niveau (ou classe) de sensibilité obtenu déterminera l’objectif de qualité visuelle à poursuivre qui se traduit par un objectif de sauvegarde ou de non-conservation. Ces objectifs de qualité visuelle permettront de préciser la nature des mesures requises pour atténuer les impacts visuels des interventions forestières.

Tableau 1 : Outils d’aide à la classification des secteurs d’intérêt

Critères de classification = Valeur sociale + Fréquentation + Importance des infrastructures et équipements

Valeur sociale = Attrait du produit + Attente des utilisateurs

Attrait du produit Pour la majorité des utilisateurs, le

Fréquentation = Quantité d’utilisateurs + Durée d’utilisation + Durée d’observation

Durée d’utilisation Le secteur d’intérêt est

Importance des infrastructures et des équipements = Diversité des services

Diversité des services

PÂQUET, J. et DESCHÊNES, L. (2005), tiré de Lignes directrices pour la mise en œuvre des objectifs visant le maintien de la qualité des paysages et l’harmonisation des usages, Annexe D.

Tableau 2 : Classes (niveaux) de sensibilités des secteurs d’intérêt et des paysages associés

PÂQUET, J. et DESCHÊNES, L. (2005), tiré de Lignes directrices pour la mise en œuvre des objectifs visant le maintien de la qualité des paysages et l’harmonisation des usages, Annexe D.

Étape 3 : Déterminer l’objectif de qualité visuelle à atteindre

L’objectif de qualité visuelle (OQV) se définit comme le degré acceptable d’altération du paysage d’un secteur d’intérêt. Il est de façon générale directement relié à la sensibilité du secteur d’intérêt.

Plus la sensibilité est élevée, plus l’OQV sera élevé (cf. tableau 3).

Tableau 3 : Sensibilité des secteurs d’intérêt et OQV associés

Sensibilité OQV

Très élevé Sauvegarde de l’encadrement visuel (altération faible) Élevée Altération modérée

Modérée Altération acceptable Faible --- Étape 4 : Déterminer les zones de perception

La distance à laquelle une personne observe un paysage influence sa perception des éléments qui le composent. Voici un tableau présentant les zones de perception associées avec leurs distances respectives.

Tableau 4 : Les zones de perception et les distances associées

Zones de perception Distances Environnement immédiat (EI) 0 à 60 m

Avant-plan (AP) 60 à 500 m

Moyen plan (MP) 500 m à 3 km

Arrière-plan (RP) Plus de 3 km

PÂQUET, J. et DESCHÊNES, L. (2005), tiré de Lignes directrices pour la mise en œuvre des objectifs visant le maintien de la qualité des paysages et l’harmonisation des usages, Annexe D

Étape 5 : Déterminer la sensibilité des zones visibles

La détermination de la sensibilité des zones visibles s’effectue en combinant l’objectif de qualité visuelle recherché et la zone de perception. Ainsi, chaque zone visible est identifiée par sa zone de perception (EI, AP, MP ou RP) et par l’objectif de qualité visuelle accordé au secteur d’intérêt à partir duquel cette zone est visible (cf. tableau 5). Par exemple, pour un paysage qui obtient un niveau d’objectif de qualité visuelle élevé (38 points ou très élevé) et dont la zone de perception est rapprochée (entre 0 et 60 m ou EI), la cote de sensibilité sera très élevée (altération faible possible). Ainsi, des méthodes restrictives d’aménagement forestier seront appliquées pour ce paysage. L’altération du paysage devra être peu présente, ainsi les coupes forestières occuperont une faible proportion du paysage visible.

Tableau 5 : La sensibilité des zones visibles

Zones de perception

PÂQUET, J. et DESCHÊNES, L. (2005). Tiré de Lignes directrices pour la mise en œuvre des objectifs visant le maintien de la qualité des paysages et l’harmonisation des usages, p.27.

PÂQUET, J. et DESCHÊNES, L. (2005). Lignes directrices pour la mise en œuvre des

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