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Les méthodes qualitatives, mise en évidence de faits humains invisibles

I. Les approches expérimentales et empiriques : choix des méthodes quantitatives et

1. Les méthodes qualitatives, mise en évidence de faits humains invisibles

Les méthodes qualitatives permettent une meilleure compréhension de l’humain et de relever des indices que les méthodes quantitatives ignorent. Elle « vise à comprendre les visions du monde des personnes et la façon dont elles se comportent et agissent », selon le Groupe consultatif interagences en éthique de la recherche7. En effet, les chercheurs se doivent de

comprendre les faits et c’est pour cela, qu’« une méthode qualitative de recherche est une stratégie utilisant diverses techniques de recueil et d’analyse qualitatives dans le but d’expliciter, en compréhension, un phénomène humain ou social ». Alex Mucchielli,

7 Groupe consultatif interagences en éthique de la recherche, La recherche qualitative chapitre 10, p. 1

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Dictionnaire des méthodes qualitatives des sciences humaines, (2004, p. 151). Ainsi, nous

procédons à l’utilisation de cette méthode dans la mesure où celle-ci permet d’appréhender la façon dont les acteurs perçoivent le processus d’émancipation au travers de la mobilité, elle nous permet alors de comprendre les représentations de chacun vis-à-vis de la mobilité. Les méthodes qualitatives permettent ainsi, de recueillir des témoignages détaillés et individualisés des acteurs.

Selon Alex Mucchielli, les étapes d’une recherche dans les sciences humaines se composent de 12 phases8. Ici, nous ne faisons pas appel aux phases 8 et 10 qui concernent la tenue d’un journal de bord et le retour sur le terrain pour certification. Le travail du mémoire de recherche étant un travail de longue haleine qui plus est sur une durée déterminée, il est difficile de retourner sur le terrain afin de vérifier, de certifier ce qui a été relevé par les outils de recueil de données.

Bien souvent, le choix des méthodes est lié au « style » du chercheur, « l’instrument de la recherche fait corps avec le chercheur, est entièrement intégré à sa personne » selon Alex Mucchielli (2004, p. 152). Ici, dans ce travail de recherche, le choix des deux méthodes semble plus judicieux afin de rendre compte d’un travail démontrant également la complémentarité des méthodes quantitatives et qualitatives et non de les scinder et de ne préférer qu’une seule méthode. Intégrer plusieurs perspectives par les méthodes mixtes sont un atout pour étudier le terrain de prédilection. Les sciences de l’éducation étant l’un des corps appartenant aux sciences humaines, la proximité du terrain par les méthodes qualitatives est de mise pour la pertinence de ce travail sur l’émancipation des adolescents Réunionnais. Comment comprendre le choix de la mobilité comme moyen d’émancipation sans se rapprocher des acteurs ? L’approche compréhensive semble nécessaire pour ce faire. Cependant, le recours au questionnaire permet de travailler sur une plus grande échelle et donc de toucher un plus large public.

2. Les méthodes quantitatives, forme d’illustration

8 - 1ère étape : analyse du problème en général

- 2ème étape : définition des objectifs généraux de l’étude ou de la problématique globale

- 3ème étape : études préparatoires à l’enquête

- 4ème étape : reformulation de la problématique

- 5ème étape : choix de la méthode : ensemble programmé des techniques d’enquête

- 6ème étape : échantillonnage et préparation des enquêtes

- 7ème étape : enquêtes proprement dites ou recueil d’informations

- 8ème tape : tenue du journal de bord

- 9ème étape : analyses qualitatives (et quantitatives) diverses appropriées

- 10ème étape : retour sur le terrain pour certification

- 11ème étape : rédaction des synthèses, rapports et des recommandations

62 Les études quantitatives font l’objet d’informations chiffrées dont l’analyse statistique permet de mieux comprendre le comportement des acteurs. Ainsi, les études quantitatives permettent de mesurer des opinions ou des comportements. De plus, elles permettent aussi de décrire les attributs d’une population ayant une opinion ou un comportement particulier. Ici, dans notre étude, il ne s’agit pas d’un échantillon représentatif d’une population globale mais davantage d’une étude de cas d’élèves de terminales d’un établissement scolaire.

L’enquête quantitative tend notamment à tester des hypothèses et à illustrer des théories par la mise en évidence de corrélations entre des variables.

Le recueil repose sur l’élaboration de données chiffrées, portant ici dans notre travail de recherche comme nous le citons au-dessus sur une étude de cas et non un échantillon bien précis d’une population distincte.

3. Limites de ces démarches

3.1 Les limites des méthodes quantitatives

Les limites des approches quantitatives sont nombreuses, dans un premier temps sa principale limite porte sur « le manque de sincérité des enquêtés », dans le sens où il s’agit de représentations, de l’opinion des sujets qui sont soit des déclarations sincères ou non, faites en toute conscience ou inconsciente, et malgré tout, cela reste un phénomène complexe. Les personnes interrogées peuvent ne pas répondre avec franchise peut-être dans un but de protéger leur vie privée ou pour compléter le questionnaire le plus rapidement possible. De plus, le manque d’importance donné aux points de vue des enquêtés, rend l’analyse du sens que les acteurs souhaitent donner à leurs pratiques difficiles. L’objectif des études quantitatives portent sur la réalisation de variables dont on cherche à établir des relations entre elles.

La seconde limite des études quantitatives concerne l’écart entre les pratiques des acteurs et ce qu’ils disent, il existe un décalage entre le discours et le comportement9 (Dupin de Saint-André,

Montésinos-Gelet et Morin, 2010, p. 162). Le questionnaire ne permet uniquement que l’analyse du discours et non du comportement. De plus, il peut arriver que l’enquêté n’ait pas de point de vue et que par les propositions de réponses à choix multiples du questionnaire il se

9 Marie Dupin de Saint-André, Isabelle Montésinos-Gelet et Marie-France Morin, Avantages et limites des

63 sente contraint à se positionner. Par ailleurs, il y a aussi ceux qui laissent des non réponses à des questions s’ils la trouvent trop compliquée où qu’ils n’ont pas d’avis sur le sujet. Le questionnaire ne prend pas suffisamment en compte la singularité des acteurs.

Ensuite, une autre limite de ces méthodes concerne notamment la compréhension et l’interprétation des questions par les acteurs. Dans le cas de questionnaires administrés sans que le chercheur soit présent, les acteurs peuvent rencontrer des difficultés dans la compréhension de certaines questions qui pourtant sembles compréhensibles à celui qui les a créées. Ainsi, l’absence du chercheur qui explique le questionnaire afin de s’assurer que chacun des acteurs comprend de la même façon peut poser problème.

Ensuite, l’enquête par questionnaire ne permet pas d’instaurer une relation d’écoute et de prendre en compte l’histoire, le langage, les pensées et les sentiments de l’acteur.

Enfin, cette étude est non généralisable si elle ne concerne pas un échantillon de la population mère.

3.2 Les limites des approches qualitatives

La principale limite des approches qualitatives tient au fait qu’il est difficile de recontextualiser les faits, car la transcription ou l’analyse se fait plus tard dans le cas d’une démarche d’observation ou d’entretien semi-directif. L’interviewer ne peut donc véritablement restituer le contexte tel qu’il était.

Ensuite, il s’agit d’une méthode qui demande du chercheur une non-prise de position dans son travail d’interprétation. La neutralité du chercheur, l’objectivation de l’objet peut poser problème au chercheur.

Chaque étape du mémoire de recherche nécessite de faire des choix. D’abord, les études sont pensées en reprenant la question de recherche ainsi que l’objet de recherche, puis en découlent les méthodologies. De prime abord, il nous est souvent recommandé lorsque nous arrivons en master de trianguler10 nos méthodes de recherches afin d’éviter tout biais et de plus selon

10 « La triangulation consiste à mettre en œuvre plusieurs démarches en vue de la collecte de données pour l'étude

du comportement humain. L'approche par méthodes multiples tente ainsi d'atteindre la complexité du comportement humain en l'étudiant de plus d'un point de vue », Un essai de triangulation méthodologique : La recherche sur les relations entre la fécondité, la famille et l'urbanisation chez les Bamiléké et les Bëti (Cameroun), Simon David Yana, (1993, p. 1)

64 Silverman (2009), l’utilisation d’instruments différents pour récolter des informations sur un même phénomène permet d’en avoir une connaissance plus complète. C’est pourquoi, nous faisons le choix de trois études avec trois instruments différents.

II. Choix de trois études de terrain

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