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L’école : stratégie émancipatrice favorisant la mobilité

Tel que nous le savons, l’école est la seconde sphère socialisatrice que l’enfant rencontre après sa famille. Les études s’allongeant l’adolescence tend à s’étendre rendant le jeune plus

55 longuement dépendant de ses parents. Ainsi, la mobilité devient avec le temps un moyen d’apprentissage et d’apports de compétences vu comme une perspective d’éducation et de formation par l’espace européen. Clotilde Talleu, Regards sur la mobilité internationale des jeunes d’outre-mer, (2017, p. 20). Et, c’est par les différents programmes d’échanges, ou d’aides à la mobilité qui existent pour les jeunes qu’ils accèdent à un moyen d’aller à la rencontre d’eux même et d’aboutir à leur processus d’émancipation. Par leurs expériences vécues, leur quête identitaire ils apprennent à gagner en autonomie et en indépendance. « Les voyages sont associés à certaines valeurs et caractéristiques propres à la jeunesse, comme la soif de l’expérience vécue après laquelle Max Weber voyait courir les jeunes mais aussi la quête de soi et un certain goût du risque » Geoffrey Pleyers et Jean François Guillaume, Expériences de mobilité étudiante et construction de soi (2008, p. 69). Ainsi, Geoffrey Pleyers et Jean François Guillaume expliquent dans leur article, que la confrontation à une « altérité radicale » est une « expérience propice à la construction de la personnalité et à l’affirmation d’une aptitude à devenir le sujet de « sa » vie ». Ici, nous comprenons que l’adolescent par son expérience en mobilité apprend à devenir le « centre de son existence », il ne subit plus de pression familiale ni sociale ce qui nous amène au questionnement suivant : Faut-il partir pour s’émanciper ?

Ainsi, dans notre travail de recherche il semble essentiel pour nous d’aborder les concepts d’attachement et d’émancipation afin de comprendre comment le lien d’attachement et de détachement avec les parents conduisent au processus d’émancipation de l’adolescent en retenant la théorie de John Bowlby expliquant que la relation d’attachement est un équilibre entre les comportements d’attachement envers les figures parentales et les comportements d’exploration du milieu, c’est-à-dire que l’attachement sécurisant chez l’enfant et même chez l’adolescent leur permet d’explorer et donc de s’ouvrir au monde qui les entoure et donc de devenir plus autonome créant de nouvelles relations autres que leur famille. D’où la nécessité d’aborder la théorie de l’attachement afin de comprendre comment le jeune est conduit à son processus d’émancipation. D’autre part, être autonome pour un adolescent ne signifie pas être totalement livré à lui-même l’autonomie adolescente correspond davantage à une autonomie cognitive, le fait pour lui de jouir d’une pensée critique visant à se singulariser à se trouver et à se faire sa propre identité. Pour accéder à une autonomie en bonne et due forme la relation d’attachement a toute son importance durant l’adolescence et même l’enfance. C’est à travers le sentiment de sécurité que le jeune ira parcourir le monde faisant face à ses difficultés se rappelant et se référant à ses parents et usant moins des conduites à risques.

56 Ensuite, nous abordons les concepts d’estime de soi et de motivation scolaire qui sont complémentaires. L’estime de soi positive amène l’adolescent à une plus grande motivation, à l’envie de réussir. Comme nous l’avons traité dans la partie théorique du chapitre III au point 5. Le lien entre estime de soi et motivation, Stanley Coopersmith formule le fait que c’est durant ses interactions avec sa famille, ses pairs et ses enseignants que le jeune prend conscience de sa valeur. Et cette prise de conscience va notamment déployer chez lui, une volonté de s’engager ainsi qu’une persévérance dans l’accomplissement de son travail. De plus cela nous laisse penser que la réussite scolaire peut notamment être une stratégie le poussant vers son autonomie précisément dans l’achèvement de ses études loin du cadre familial. C’est pourquoi nous abordons l’aspect de la mobilité comme étant un facteur favorisant l’émancipation du jeune. Enfin, aborder le concept de l’adolescence nous semble plus qu’indispensable dans la mesure où notre recherche, tous ces éléments de recherches gravitent autour du sujet. Il faut d’abord comprendre ce qu’est un adolescent afin de comprendre son fonctionnement, connaitre ses désirs, ses aspirations et ses besoins.

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Schéma du protocole de recherche

Question de recherche : Faut-il partir pour s’émanciper ?

Croisement de trois études :

• Modalités de traitement : • Résultats escomptés :

Approche historique

Gilles GERARD, 2011 ; Didier LAURAU, 2008 ;

Approche sociologique

Axel HONNETH, 2000 ; Paulo FREIRE, 1974 ;

Approche psychologique

Michel DELAGE, 2008 ; Philippe JEAMMET, 2004 ; Etude 3 Le récit de vie Etude 1 Élaboration d’un questionnaire Etude 2

Le discours des élèves (grille d’entretien)

- 20 questions

- Distribution lors du forum des formations supérieures dans un lycée d’enseignement général et technique en zone rurale - Thèmes : identification, mieux vous connaître, vos projets

- 9 entretiens semi- directifs dans un lycée d’enseignement général et technique en zone urbaine - Temps : entre 10 et 30 minutes - 4 thèmes : L’école, la mobilité, les parents, l’émancipation

- Enregistrement d’un récit de vie via « skype » - Temps : 30 minutes - Un étudiant en métropole

- Une question posée : Comment a été vécu le départ ?

Etude 1

Les élèves en filière générale envisagent davantage la mobilité Etude 2 La mobilité un choix Pour s’émanciper Etude 3

La mobilité permet une Forme d’émancipation

58 De ce fait, nous posons les hypothèses suivantes :

❖ Hypothèse 1 :

Les élèves en filière générale envisagent davantage la mobilité.

Dans un premier temps l’école permet au jeune adolescent d’atteindre une certaine autonomie intellectuelle évoqué dans la partie théorique au point 3.3 Autonomie et émancipation chez

l’adolescent : des termes intimement associés du chapitre II qui contribue à la construction de

son regard critique et donc à sa conscientisation. Ensuite l’adolescent par la réussite scolaire a la possibilité d’entreprendre des études hors du département et donc d’obtenir une certaine indépendance.

❖ Hypothèse 2 :

La mobilité est un choix pour s’émanciper. Notre deuxième hypothèse repose sur le choix de la mobilité des élèves de terminale comme étant la clé de leur émancipation et donc de les amener à leur indépendance et à leur autonomie. Rappelons que selon François De Singly « L’indépendance est le « refus de tout lien de dépendance et le travail d’émancipation vis-à- vis de ces liens ».

❖ Hypothèse 3 :

La mobilité permet une forme d’émancipation. Enfin dans cette dernière hypothèse nous supposons que le détachement physique par le biais de la mobilité permet d’activer le processus d’émancipation du jeune.

Ces hypothèses, sont pour nous une manière de se rapprocher davantage de notre question de recherche, suffit-il de partir pour s’émanciper ? qui signifie en d’autres termes qu’il existe d’autres moyens pour l’adolescent de s’émanciper mais aussi que la mobilité, le détachement physique suppose-t-il une émancipation instantanée ?

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Méthodologies et analyses des études de terrain

60 Dans cette partie, il s’agit de retracer les différentes démarches dont nous avons usé à propos de la méthodologie de nos trois études de terrain. Dans un premier temps nous présentons les différentes méthodes qualitatives et quantitatives, puis nous évoquons les difficultés qui sont rencontrées et les limites de ses diverses démarches. Ensuite, dans un second temps, nous expliquons les choix qui ont été réalisé. Puis, l’analyse des données. Dans cette partie que nous consacrons aux trois études menées, nous analysons les données relevées afin de répondre à la question de recherche : Faut-il partir en mobilité pour s’émanciper ? Enfin, nous tentons d’interpréter avec clarté les résultats obtenus avant de conclure à des ouvertures possibles pour une poursuite de ce travail de recherche encore inépuisé.

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