Chapitre III : Dimensionnement des inclusions rigides
III.2. Méthodes de dimensionnement des inclusions rigides
III.2.3. Méthodes de calcul et dimensionnement en conditions dynamiques
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Figure III.14: Modèle 3D – Schéma de calcul sur ¼ de plot (Laurent et al.2003).
En ce qui concerne les lois de comportement des matériaux, il existe un nombre
considérable de modèles pour simuler le comportement d’un sol. La plupart des auteurs
utilisent des lois comme Cam clay, Cam-clay modifié pour le sol compressible, et un
modèle élastique linéaire, plastique parfait de type Mohr-Coulomb, ou un modèle
élastoplastique avec écrouissage isotrope (CJS2) pour simuler le comportement du matelas
de transfert. Pour le géosynthétique, un comportement élastique linéaire est souvent
considéré.
Ces modèles numériques permettent de simuler les phénomènes observés
expérimentalement. Ils permettent, en particulier, de réaliser des études paramétriques. Le
changement des paramètres géométriques, les caractéristiques mécaniques des matériaux
du modèle sont très simples. Pourtant, les modèles numériques sont basés sur des
hypothèses, des lois de comportements qui ont déjà été simplifiées. Ces modèles
numériques sont, en général, évalués par comparaison avec les approches analytiques et
expérimentales. [13]
III.2.3. Méthodes de calcul et dimensionnement en conditions dynamiques
On trouvera dans Hassen (2006) une synthèse des principales méthodes de calcul et
de dimensionnement des fondations sur pieux ou renforcées par inclusions rigides décrites
précédemment, soumises à des conditions de chargements statiques ou quasi-statiques, y
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compris dans le cas de la prise en compte d’un comportement non-linéaire (de type
élastoplastique) des matériaux jusqu’à la rupture. Nous nous proposons de passer ici
rapidement en revue quelques-unes des modélisations du comportement élastodynamique
de ces ouvrages, en particulier pour ce qui concerne l’évaluation de l’impédance
dynamique de ce type de fondation.
III.2.3.1. Approche fondée sur le modèle de Winkler
Largement utilisé pour les calculs en statique de fondation sur groupes de pieux, le
modèle de Winkler est également employé pour évaluer la raideur dynamique (impédance)
de ce type d’ouvrages. Son principe repose sur une modélisation des inclusions comme des
poutres, l’action du sol étant représentée par une distribution des ressorts et d’amortisseurs
exerçant une densité efforts horizontaux q(z). Cette dernière est reliée au déplacement
correspondant Y (z) du pieu-inclusion par une relation du type de celle donne par
Mylonakis et Gazetas (1999) pour une pulsation ω :
( ) ( ) ( ) ( ) (III.19)
Où la fonction λ (z, ω) est donnée par :
( ) * ( ) + ⁄ (III.20)
Dans laquelle EI et m désignent respectivement la raideur en flexion et la masse du
pieu par unité de longueur, tandis que ( ) ( ) ( ) représente
l’impédance complexe qui tient compte de la raideur, de l’inertie et des amortissements
radiatif et matériel du sol.
Le travail le plus important dans l’utilisation du modèle de Winkler consiste à
déterminer les caractéristiques du réseau de ressorts et d’amortisseurs à introduire dans les
calculs. On trouve ainsi dans la littérature de nombreuses méthodes conçues à cet effet :
Gazetas et Dobry, 1984 ; Novak, 1974 ; Novak et Sheta, 1982 ; Pacheco, Suárez, Pando,
2008, etc. Novak (1974) par exemple donne une solution analytique permettant de
déterminer le comportement dynamique d’un seul pieu sous l’hypothèse de déformation
plane, dans laquelle le sol est schématisé comme un ensemble de couches horizontales
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infinitésimales agissant sur le pieu. Novak et Sheta (1982) ont montré que les fonctions
impédances sont affectées par l’interaction entre pieux, et avec le sol, ainsi que la
fréquence, l’espacement entre pieux, le rapport de rigidité entre le sol et les pieux. Gazetas
et Dobry (1984) ont proposé une méthode simple permettant d’estimer les caractéristiques
d’amortissement d’un pieu enfoncé dans le sol soumis à un chargement horizontal :
( ) ∫ ( ) ( ) (III.21)
Où c (z, ω) est l’amortissement distribué le long du pieu.
Le principal avantage des méthodes basées sur l’utilisation du modèle de Winkler est
la relative simplicité de mise en œuvre, la variation des propriétés de rigidité de sol avec la
profondeur z étant tout naturellement prise en compte. Le principal défaut de ce type de
modèle est qu’il ne prend nullement en compte l’interaction entre les ressorts, de sorte que
le sol n’est plus modélisé comme un milieu continu classique. [12]
III.2.3.2. Méthode des éléments finis et des éléments de frontière
Compte tenu du caractère authentiquement tridimensionnel d’un ouvrage renforcé
par inclusions rigides pour lequel il convient de prendre en compte les interfaces entre le
sol et les inclusions, la méthode des éléments finis semble la plus appropriée pour traiter le
problème du calcul élastodynamique de ce type d’ouvrage dans le cadre d’une telle
modélisation. Mais cette approche se heurte à de nombreuses difficultés liées :
- Au faible diamètre des pieux qui nécessite de mailler très finement le modèle au
niveau des pieux et à leur proximité immédiate ;
- Au nombre parfois très important d’inclusions mises en jeu conduisant à la
résolution de problèmes de très grande taille ;
- À la nécessité de modéliser les interfaces sol/inclusions ;
- Au fort contraste des propriétés des matériaux constituant le massif et l’inclusion,
qui peut engendrer des problèmes de stabilité des calculs et de risque de divergence
du résultat.
Il en résulte des temps de calcul prohibitifs, non compatibles avec la nécessité pour
l’ingénieur de disposer d’une évaluation rapide des performances de l’ouvrage.
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En raison de cette complexité, les analyses approfondies d’ouvrages renforcés par
inclusions rigides, conduites à l’aide de la méthode des éléments finis, sont donc
relativement rares. On peut citer à titre d’exemple quelques études récentes consacrées à la
simulation par éléments finis tridimensionnels de ce type de problème :
Guoxi Wu et Liam Finn (1997) ont présenté une méthode des éléments finis quasi
tridimensionnels, dans laquelle l’équation des ondes 3D est utilisée pour décrire la
réponse dynamique du sol.
Étude du comportement dynamique d’un groupe de pieux mis en place dans un
massif de sol compressible (Messioud et al., 2011). Une modélisation complexe de
l’ensemble sol-inclusion-remblai a été mise en œuvre par la méthode des éléments
finis à l’aide du code ASTER (Figure III.15).
Figure III.15 : Quart modèle de système sol-inclusion-remblai (Messioud et al. 2016). [13]
Afin de surmonter la complexité et la lourdeur de la méthode des éléments finis
ci-dessus, d’autres approches numériques sont proposées :
La méthode des éléments de frontière ("boundary element method") dans laquelle
seuls les contours du sol, c’est à dire l’interface entre le sol et les inclusions d’une
part, entre le sol et le radier d’autre part, sont discrétisés (Poulos et Davis, 1980 ;
Maeso et al. 2005, etc.) ;
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La méthode des éléments finis couplée à celle des éléments de frontière où le sol
est séparé en deux blocs : l’un contenant les inclusions modélisées par éléments
finis, l’autre entourant le premier bloc modélisé par éléments de frontière (BE
bloc). Ces deux blocs sont assemblés en utilisant la technique de Craig-Bampton
(Taherzadeh et al. (2002), Coda, Venturini, 1998 ; Padron, Aznarez, Maeso, 2006,
etc.).
C’est sur la base de l’utilisation systématique conjointe des méthodes des éléments
finis et des éléments de frontière que Taherzadeh et al. (2002) ont établi des formules
analytiques permettant d’évaluer l’impédance dynamique d’un radier de fondation
reposant sur un groupe de pieux flottants ou encastrés, soumis à des sollicitations
dynamiques latérales ou de renversement. De telles formules sont fondées sur la
construction d’un modèle général de matrice d’impédance (Figure III.16) relative au
comportement global de l’ouvrage : chacun des termes de cette matrice est alors identifié à
partir de simulations numériques. L’avantage de cette démarche est de pouvoir disposer de
formules analytiques simples, d’application directe, per- mettant d’évaluer les propriétés
dynamiques de la fondation en fonction d’un certain nombre de paramètres géométriques
et mécaniques, notamment pour des ouvrages comportant un grand nombre d’inclusions.
(a) (b)
Figure III.16: Schéma de modèle simple pour groupe de pieux (a) flottant (b) encastré
(Taherzadeh et al. 2002). [12]
III.2.3.3. Les approches par homogénéisation
Prenant en compte les difficultés évoquées précédemment concernant la mise en
œuvre d’approches numériques dans lesquelles les inclusions et le sol doivent être
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considérés comme des éléments distincts, les techniques d’homogénéisation permettent de
surmonter ces difficultés en s’intéressant au comportement macroscopique du composite
"sol renforcé". Dans le domaine du comportement dynamique de ce type de milieux, on
peut citer un certain nombre de travaux :
Postel (1985) a caractérisé le comportement dynamique d’une fondation profonde
assimilée à un milieu composite fibré dont les rigidités des constituants sont du
même ordre de grandeur.
Se référant particulièrement à la méthode des développements asymptotiques,
Boutin et Auriault (1993) se sont intéressés aux correcteurs d’ordres supérieurs
relatifs aux phénomènes de diffraction d’ondes dans un milieu hétérogène
périodique.
Fish et Chen (2001, 2002), ainsi que Nagai et al. (2002) ont développé un modèle
non-local stabilisé pour la dispersion des ondes dans un milieu hétérogène
périodique en utilisant deux paramètres d’échelle d’espace et de temps. Ce modèle
a été aussi mis en œuvre par la méthode des éléments finis.
Parnell et Abrahams (2006, 2008), ont établi l’équation d’onde homogénéisée à
basse fréquence qui gouverne la propagation d’une onde SH parallèlement et
perpendiculairement à l’axe des renforts.
Adrioanov et al. (2008) ont étudié la dispersion des ondes élastiques de
compression dans une barre unidimensionnelle et de cisaillement transversal dans
un composite périodique à fibres circulaires (2D).
Tout récemment Soubestre (2011), Boutin et Soubestre 2012 ont modélisé le
comportement macroscopique de milieux périodiquement renforcés par inclusions
linéaires en régime dynamique. Se référant au petit paramètre ε classiquement
introduit, différents ordres de grandeur du contraste de rigidité entre les modules de
cisaillement des deux constituants sont pris en compte. Ils ont par exemple trouvé
qu’un contraste d’ordre deux entre les rigidités génère un couplage entre le
comportement de type poutre en flexion des renforts et le com- portement élastique
de la matrice. La dynamique du système composite est alors décrite pour
différentes gammes de fréquences, passant de l’état statique aux états
quasi-statiques puis dynamiques, la limite étant atteinte à des fréquences très élevées
pour lesquelles l’absence de séparation d’échelle empêche d’utiliser la méthode
d’homogénéisation.
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Figure III.17: Milieu renforcé par inclusions linéaires. (a) Réseau de poutres droites
identiques distribué périodiquement dans une matrice. (b) Géométrie et dimensions de la
période (Soubestre, 2011). [12]
III.3. Conclusion
Ce chapitre confronte les méthodes de dimensionnement rencontrées dans la
littérature. Les méthodes de dimensionnement permettent de déterminer le transfert de la
charge vers les inclusions par effet voûte et certaines méthodes permettent également de
dimensionner la nappe de renforcement. [16]
La première partie de ce chapitre présente les différentes méthodes de
dimensionnement dans le cas statique des sols, dans la deuxième on a présenté les
méthodes de dimensionnement connues en conditions dynamique (cas d’un chargement
séismique).
En conclusion, ce chapitre met en évidence que les différentes méthodes donnent
des résultats souvent divergents, et qu’il n’existe pas de méthode simplifiée qui décrirait
toutes les configurations rencontrées dans la pratique. Il reste donc à développer une ou
plusieurs approches simplifiées et robustes, couvrant un domaine clairement défini.
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IV.1. Introduction
Le renforcement des sols compressibles par des inclusions rigides verticales est un
problème complexe qui met en jeu des phénomènes d’interaction sol-structure à différents
niveaux d’échines. Les éléments en interaction sont le sol compressible, les inclusions
rigides, le matelas de transfert de charge et une éventuelle nappe de renforcement. Ces
conditions complexes justifient l’utilisation d’une étude numérique adaptée pour prendre
en compte le comportement global de ce type d’ouvrage. Cette dernière est réalisée par un
certain nombre de méthodes d’analyse qui existent dans la technologie géotechnique. Afin
d’obtenir une solution théorique exacte ; les conditions de la compatibilité d’équilibre,
comportement matériel et états de frontières doivent tous être satisfaites tandis que toutes
les méthodes ont leurs avantages et inconvénients respectifs, seulement l’analyse
numérique complète satisfait toutes les conditions exigées et est donc capable de
rapprocher suffisamment la solution exacte à n’importe quel problème géotechnique.
IV.2. Présentation de l’étude numérique
Dans cette partie, une modélisation numérique tridimensionnelle en éléments finis du
système sol-inclusions (SIRR) surmonté par un remblai (constitué par plusieurs couches de
sol) a été étudiée avec le code Aster pour le calcul tassements et des sollicitations sous
remblai. On suppose que les inclusions sont posées sur un substratum indéformable. Des
groupes d’inclusions intégrés dans un espace semi-infini élastique sont étudiés. Le sol,
inclusions et le remblai sont modélisés par des éléments volumiques. Les conditions aux
limites horizontales sont mises en place de manière à empêcher les déplacements verticaux
et horizontaux et d’avoir un sol au repos. Les modèles ont été simulés en prenant compte
l’exécution réelle des inclusions rigides et la mise en place du remblai sur le chantier
expérimental. Le remblai a été posé sur le sol compressible en six couches suivant la
configuration du maillage.
Cette étude est présentée en deux étapes :
1. La première étape présente l’étude d’une cellule élémentaire y compris le tassement
de remblai et le taux de transfert de charge à la tête d’une inclusion rigide.
2. La deuxième étape montre l’effet de groupe des inclusions et les mécanismes de
transfert de charge de remblai sur les inclusions.
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Le nombre de paramètres caractérisant ce type d’ouvrage est très élevé. Aussi, se
basant sur une configuration réaliste, la présente étude propose, par l’utilisation d’un
modèle numérique, d’évaluer l’influence de quelques-uns des paramètres de l’ouvrage
(épaisseur du matelas granulaire, compressibilité du sol support, présence d’un dallage ou
d’un géotextile) sur son efficacité. La modélisation numérique permet une reproduction
très satisfaisante du comportement des matériaux granulaires. On peut ainsi réaliser des
tests sur de nombreuses configurations d’ouvrages. Cette approche est donc un
complément pertinent à l’expérimentation en vraie grandeur. L’objectif est ainsi de
parvenir à une meilleure compréhension des mécanismes de transferts de charges mis en
jeu dans le matelas granulaire pour, ensuite, en dégager des dispositions pratiques de
conception et de dimensionnement.
La détermination des tassements et des contraintes d’un point de l’inclusion rigide ou
du remblai sous l’effet des phases de construction des remblais nécessite, en principe, la
connaissance des propriétés mécaniques du sol par l’intermédiaire de loi de comportement.
En utilisant en plus, les équations de l’équilibre et les conditions aux limites (forme du
massif, contraintes initiales, actions extérieures) on peut obtenir directement la valeur des
sollicitations et du tassement recherchées par une simulation numérique. Il est donc
obligatoire de donner une loi de comportement approchée.
Les modules d’élasticités et le coefficient de poisson des sols compressibles, des
couches de remblai et du béton sont données dans les tableaux suivants :
IV.3. Présentation des modèles numériques
IV.3.1. Géométrie et conditions aux limites
Le volume de sol étudié a pour dimensions 36 x 36 x 20 m. Les analyses numériques
ont été effectuées sur 30 éléments rigides. Des inclusions rigides en béton armé de 10 m de
longueur sont modélisées ; le diamètre de celles-ci est de 0,38 m et conduit à des rapports
longueur/diamètre 33. Une maille rectangulaire de 2 m x 2 m a été retenue (soit un taux de
recouvrement de 2.2 %).
La couche de sol compressible a une hauteur de 10 m et est posée sur une couche
dure de hauteur 5 m (Figure IV1). En fonction de la configuration géométrique et du type
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de modèle, les inclusions traversent la couche compressible et s’arrêtent à 10 m, la figure
IV.2 représente le maillage carré dont la disposition en plan des inclusions rigides.
Figure IV.1 : Géométrie de modèle globale (plot de 30 inclusions).
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IV.4. Etude d’une cellule élémentaire
Dans cette section : une seule cellule du massif de sol renforcé a été analysée, les
calculs sont effectués sous l’effet de la mise en place des couches de remblai sans matelas
de transfert de charge.
Pour les conditions de symétrie, seul un quart de la maille élémentaire
rectangulaire de 1m×1m est représenté comme explicité sur la figure IV.3.
Afin de simplifier le problème, les couches de sol et de remblai sont supposées
horizontales dans un milieu semi-infini. La base du massif du sol est supposée rigide. Les
conditions aux limites horizontales sont mises en place de manière à empêcher les
déplacements verticaux et horizontaux et d’avoir un sol au repos.
Un quart de modèle d’une cellule élémentaire
Cellule élémentaire
Vue en plan
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Le sol compressible est constitué de deux couches possédant les caractéristiques suivantes :
H (m) E (pa) ν ρ (kg/m3) Angle de frottement
Sol compressible 01 2 2.65.106 0.3 2050 20°
Sol compressible 02 8 2.3.106 0.3 2050 20°
Tableau IV.1 : Les caractéristiques des couches compressibles.
E (pa) ν ρ (kg/m3) C (kpa) Angle de frottement
Couche de remblai 50.106 0.3 1910 17.3 36°
Substratum 100.106 0.3 2000 10 35°
Matelas 70.106 0.3 2100 61 36°
Inclusions rigides 18.109 0.2 2300 - -
Tableau IV.2 : Les caractéristiques des éléments de l’ouvrage.
Les modèles ont été simulés en prenant compte l’exécution réelle des inclusions
rigides et la mise en place du remblai sur le chantier expérimental. Le remblai a été posé
sur le sol compressible en six couches suivant la configuration du maillage. Les phases des
simulations sont décrites ci-dessous :
Phase 1 : Initialisation de l'état de contrainte en place
Phase 2 : Mise en place de la première couche (h = 0,35 m)
Phase 3 : Mise en place de la deuxième couche (h = 0,20 m)
Phase 4 : Mise en place de la troisième couche (h = 0,55 m)
Phase 5 : Mise en place de la quatrième couche (h = 1,00 m)
Phase 6 : Mise en place de la cinquième couche (h = 1,40 m)
Phase 7 : Mise en place de la sixième couche (h = 1,50 m)
La première phase est l’initialisation de champ des contraintes et des déplacements,
elle est constituée de l’horizon compressible et de l’inclusion dont le mode de mise en
place n’est pas simulé. A la fin de chaque phase de calcul, on extrait le champ de
contraintes aux points de gauss et le champ de déplacements aux nœuds, les valeurs sont
ensuite introduites dans le modèle au début de la phase suivante. Dans ce cas le mode de
chargement est déterminé en fonction des caractéristiques du remblai, la masse volumique,
l’angle de frottement interne et la hauteur de chaque couche de remblai.
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Utilisation du modèle CJS niveau 1 pour la simulation du remblai
Le modèle CJS a été développé à l’Ecole Centrale de Lyon par Cambou et Jafari (1988)
pour simuler le comportement des sols granulaires. Trois niveaux du modèle CJS ont été
intégrés dans le Code Aster. Les caractéristiques sont résumées dans le tableau suivant :
Mécanisme
élastique
Mécanisme plastique
isotrope
Mécanisme plastique
déviatoire
CJS 1 Linéaire Non activé Plasticité parfaite
CJS 2 Non linéaire activé activé Ecrouissage isotrope
CJS 3 Non linéaire activé activé Ecrouissage cinématique
Tableau IV.3 : Les caractéristiques des modèle CJS intégré dans le code aster.
Dans le Code Aster, le modèle Mohr Coulomb est remplacé par le 1er niveau du
modèle CJS avec une plasticité parfaite (CJS 1).
Le modèle CJS2 est néanmoins plus apte à reproduire un comportement réaliste des
sols. Il est composé d’une partie élastique non linéaire et deux mécanismes de plasticité. Il
représente le comportement des sols granulaires.
Le matelas et le remblai sont initialement modélisés par le modèle de comportement
CJS 1. Les paramètres du CJS peuvent être déduits à partir des paramètres du modèle Mohr
Coulomb.
( ) = (IV.1)
(IV.2)
= ( ) (IV.3)
β= (IV.4)
Le modèle CJS est basé sur une partie élastique non linéaire et deux mécanismes de
plasticité : un mécanisme déviatoire et un mécanisme isotrope. Il permet d’abord de
prendre en compte la non-linéarité du comportement sous faible niveau de contrainte et
l’existence de la dilatance avant d’atteindre la rupture pour les matériaux denses ou sur
consolidés, grâce à la prise en compte de l’état caractéristique.
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IV.4.1. Résultats et discussion
Le calcul des tassements a été effectué en fonction de la hauteur du remblai suivant les 7
phases à l’interface sol-remblai suivant l’axe xx’ (le côté) et l’axe yy’ (la diagonale).
Dans le document
Etude statique et dynamique des sols renforcés par les inclusions rigides
(Page 61-137)