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Les méthodes de ciblage

8 A S E G p o u r le s p ro g ra m m e s d ’ u rg e n ce e t d e ré h a b i l i ta t i o n

L’application de l’ASEG dans le cadre des moyens de subsistance

Les méthodes de ciblage

Le ciblage peut incomber aux structures gouvernementales existantes ou aux communautés bénéficiai-res et, dans certains cas, à des structubénéficiai-res externes. Les parties prenantes engagées dans les procédubénéficiai-res de ciblage doivent se sentir concernées par les problématiques sexospécifiques et cela dans chacune des étapes du ciblage. Il n’existe pas une méthode de ciblage unique adaptable aux multitudes de situa-tions et aux spécificités des groupes vulnérables.

Les paramètres de base demeurent les objectifs fixés, les ressources disponibles, le contexte même des situations d’urgence et les conditions de vie de la population cible. Toutefois il demeure nécessaire d’avoir un système efficace de surveillance des procédures de ciblage afin de corriger les éventuelles discriminations ou inadéquations qui pourraient survenir.

L’auto ciblage est pratiqué dans les cas où la population cible décide elle-même de la solution de secours qu’elle estime la plus appropriée et/ou qu’elle est prête à subventionner. L’auto ciblage est utilisé principalement dans les projets Vivres-contre-travail (FFW), au cours des opérations d’aide et de distri-bution alimentaire des interventions prolongées de secours et de redressement (IPSR), mais peut toute-fois être considéré comme une procédure de distribution, non gratuite, d’apports agricoles de secours.

Le système d’échange d’engrais, de bétail ou de soins vétérinaires contre du travail pourrait être couplé aux processus de redressement des infrastructures agricoles.

La contrepartie peut être représentée en termes de temps passé, en efforts accomplis, en coût d’opportunité d’emploi ou en ventes subventionnées d’apports courants momentanément indisponibles sur le marché local. D’une façon générale les procédures d’auto ciblage et de ciblage communautaire sont considérées comme peu coûteuses dans la mesure où elles ne requièrent pas un tri sélectif direct des bénéficiaires. Bien qu’ils coûtent aux représentants communautaires en termes d’effort et de temps, ces systèmes de ciblage ne sont pas considérés comme une charge budgétaire au sein du projet.

Il a parfois été constaté que l’approvisionnement des secours d’urgence ne parvienne pas aux popu-lations les plus nécessiteuses soit à cause de barrières sociales ou culturelles soit à cause des soucis liés à l’emploi du temps.

Les critères de tri sélectif dépendent directement des analyses des conditions de vie et des systèmes d’exploitation agricoles. Ces analyses sont faites au cours des processus d’évaluation de la situation et des besoins.

L’analyse sexospécifique ne doit pas être considérée comme une analyse verticale se cantonnant à rajouter arbitrairement une catégorie de bénéficiaires. L’analyse sexospécifique est la résultante d’une approche analytique des conditions de vie dans un contexte déterminé. Le choix des procédures de ciblage ne doit pas s’effectuer, lors de l’analyse finale, en se basant uniquement sur les contraintes budgétaires. Les principaux paramètres demeurent les objectifs fixés, les ressources disponibles, le contexte même des situations d’urgence et les conditions de vie de la population cible.

l e c i b l a g e Module 8

L’auto ciblage

Le ciblage administratif

Dans les processus de ciblage administratif, la définition des caractéristiques des bénéficiaires est entreprise en dehors de la communauté, à savoir par les entités administratives ou par le personnel du programme. Cette méthode de ciblage est parfois imposée suite aux accords passés auprès des institutions ou des autorités nationales. Le ciblage administratif est mis en application dans les pays où les systèmes de distribution sont bien implantés, par exemple dans la République populaire démocratique de Corée, ou lors-que qu’il existe des lors-questions liées à la souveraineté nationale comme en Iraq ou en Afghanistan. Dans ces cas de figure particuliers, l’application d’une perspective sexospécifique des analyses peut s’avérer difficile à mettre en place si aucun accord préalable n’est défini auprès de l’administration.

Processus de ciblage 4 Les personnes décident elles-mêmes de participer, ou pas, au programme d’aide.

Principales parties prenantes

4 Certains membres de la communauté.

Avantages liés au genre 4 L’auto ciblage est généralement plus avantageux et plus adapté à l’environnement social.

Désavantages liés au genre 4 L’auto ciblage dans les programmes Vivres contre travail pourrait générer des coûts cachés: l’obligation de travailler réduit, dans une certaine mesure, la valeur nette des transferts aux ménages. En cas d’urgence, les individus les plus nécessiteux tiennent plus compte de la valeur que de la répartition alternative de leur temps.

Processus de ciblage 4 Définir les priorités et les zones d’intervention prioritaires, établir des critères d’éligibilité.

4 Faire correspondre les ressources aux besoins en assurant un dialogue constant avec les donateurs, et remplir toutes les tâches de responsabilité, de suivi contrôle et de vérification.

Principales parties prenantes

4 Le gouvernement et les agents d’intervention.

Avantages liés au genre 4 Compléter et soutenir les méthodes participatives.

Désavantages liés au genre 4 Utilisé en dernier recours pour les processus de ciblage direct des bénéficiaires. Une approche décroissante doit être évitée.

4 Lorsque le ciblage est effectué par des personnes extérieures au

programme il est important que les réseaux communautaires de solidarité ne soient pas bouleversés, qu’il n’existe pas de luttes de pouvoir entre familles, groupes politiques ou groupes ethniques.

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Le ciblage communautaire (participatif)

Processus de ciblage 4 Le ciblage communautaire fait appel soit aux chefs traditionnels ou démocratiquement élus de la communauté, soit aux structures

communautaires en place afin de procéder au ciblage de l’aide (alimentaire ou non alimentaire) accordée aux bénéficiaires.

Principales parties prenantes

4 La communauté et les agents d’intervention

Avantages liés au genre 4 Les membres de la communauté peuvent être amenés à adopter des méthodes démocratiques de prises de décisions et par la même à renforcer les responsabilités de la communauté envers ses membres les plus vulnérables.

4 Encourager la participation des communautés, qui sont souvent les mieux à même d’identifier leurs membres les plus vulnérables.

4 Les systèmes de soutien familial sont moins bouleversés.

4 Contribuer à la construction de structures de développement au niveau local.

4 Le ciblage communautaire pourrait déclencher la volonté d’établir un système de représentation sexospécifique (bien que ce mouvement soit souvent induit par l’extérieur).

4 Processus de ciblage plus précis portant sur les richesses, la taille de la famille, les charges de travail etc.

4 Amélioration des systèmes de recours.

Désavantages liés au genre 4 Les responsables et les chefs de communauté ne sont pas toujours les meilleurs représentants pour les plus démunis au sein de leur société.

4 L’absence de surveillance extérieure pourrait accroître les phénomènes de déséquilibre au niveau de la représentation sexospécifique dans la communauté.

4 Un ciblage biaisé peut entraîné des effets négatifs sur la communauté.

Dans les processus de ciblage communautaire, les décisions sont prises par les membres de la communauté ou ses représentants (bénéficiaires potentiels y compris). La méthode de ciblage commu-nautaire se base sur la connaissance et la compréhension de la situation de chacun de ses membres.

Les critères de ciblage sont donc déterminés subjectivement selon les besoins et des degrés de vulné-rabilité. Peu coûteuse, cette méthode permet également d’éviter les difficultés liées à la collecte des données tout en ayant les moyens d’étudier en profondeur les degrés de vulnérabilité de la communauté.

Les femmes représentent une entité importante dans ce type de ciblage. Les mécanismes de ciblage communautaires permettent de couvrir la totalité des ménages présents car ils sont basés sur la prise en compte de la taille des ménages. De plus, étant donné les systèmes coutumiers d’échanges et de prêts, l’assistance et les secours sont partagés au-delà des bénéficiaires cibles, sans tenir compte des évaluations effectuées par les organismes extérieurs à la communauté.

l e c i b l a g e Module 8

Zones ciblées, groupes, politiques et modes d’action – Liste de contrôle

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4 Quelles sont les zones les plus sévèrement touchées?

4 Quelles sont les zones les plus en demande de secours?

4 Quelles sont les zones les plus touchées? Quelles sont les populations les plus touchées?

4 Comment rendre le ciblage le plus transparent et le plus équitable possible?

4 Si les besoins dépassent les ressources

disponibles, comment sélectionner les personnes les plus nécessiteuses?

4 Quelle est la meilleure méthode de ciblage adaptée au contexte?

4 Quelles sont les répercussions potentielles du ciblage sur les moyens de subsistance des ménages et sur l’équilibre sexospécifique constaté?

4 Les ménages dirigés par les femmes et les personnes les plus vulnérables (personnes âgées, handicapés et orphelins) seront-ils éligibles à l’obtention des secours alimentaires si ces secours sont obtenus en échange du travail fourni?

4 Les besoins médicaux et sanitaires sont-ils pris en compte?

4 De quelle façon faut-il distribuer la nourriture et les moyens de production agricole?

4 Quels sont les facteurs dont il faut tenir compte afin de hiérarchiser par ordre de priorité les zones les plus touchées?

4 Nombre de personnes touchées par zone?

4 Quel est le meilleur moment d’intervention?

4 Comment organiser l’enregistrement des bénéficiaires et la distribution des prestations de secours?

4 Quels sont les critères de sélection tenant compte de l’équilibre sexospécifique qu’il est possible d’utiliser?

4 Dans le cadre d’un ciblage communautaire quel est le bon compromis entre le ciblage global de toute la population ou le tri sélectif de groupes particuliers?

4 Qui dirige la famille? Quelle est la répartition des rôles dans les activités liées à la

préparation de la nourriture?

4 Quelles sont les répercussions des obligations liées au travail dans le programme « Nourriture contre création de ressources » sur les activités des hommes et des femmes? L’impact sera t-il négatif sur les cultures vivrières de subsistance fréquemment cultivées par les femmes?

4 Quelles seront les répercussions des aides sur les divers produits cultivés présents sur le marché local?

4 De quelle façon la sécurité est-elle prise en compte ?