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La Recherche sur le plan théorique

Chapitre 3 La méthode de recherche

Introduction

Notre objectif est de bâtir un modèle de recherche (et des hypothèses de travail) suggéré par la revue de littérature…mais, également, nourri par le vécu issu de l’expérience terrain.

Nous allons par l’intermédiaire des sous-chapitres qui suivent :

- Evoquer les étapes clé de la recherche (1-3-1),

- Enoncer la problématique et les questions de recherche (1-3-2), - Se positionner sur le plan épistémologique (1-3-3),

- Rappeler les caractéristiques de la recherche qualitative exploratoire et quantitative (1-3-4 et 1-3-5).

Section1:Leplanderecherche

Rappelons que le design de recherche ou architecture est la trame qui permet d’articuler les différentes étapes du processus : problématique, revue de littérature, traitement des données et analyse des résultats (Thietart, 2007). L’auteur, dans la lignée de Grunow (1995), rappelle que c’est une démarche cruciale dans tout projet de recherche. Le design de la recherche va émerger après la définition du problème et le développement de la méthodologie (Malhotra et al., 2011). L’étude exploratoire qualitative complétée par la recherche empirique quantitative permettra, ensuite, de disposer d’un instrument de mesure valide. Le modèle de recherche causal reposera donc sur l’expérimentation.

Le « canevas » va permettre de mettre en valeur la contribution d’une recherche, notamment : - les aspects théoriques et conceptuels,

- les aspects méthodologiques,

- le terrain ou champ d’investigation (Evrard et al., 2009).

- Le contexte de la recherche (population cible, échantillon de convenance ou pas…) ; - Le mode de recueil de l’information à traiter et son contrôle ;

- Les variables à examiner, leur opérationnalisation et leur mesure ;

- Le type d’analyse que l’on mènera et les tests qui seront utilisés (Evard et al.,2009).

Schéma 2 – Le plan de recherche

Ci-dessus, la représentation graphique du processus de recherche : des itérations existent entre la définition de l’objet de recherche, le « design » et l’instrumentation choisie par nos soins (Gavard Perret et al.,2012).

Le design de la recherche est l’articulation judicieuse entre une problématique (objet de recherche), un terrain d’étude et une méthode qui sera mise en oeuvre pour traiter de la problématique : démarche inductive (en partant d’observations limitées), déductive (test d’hypothèses à l’épreuve des faits) ou abductive (Evrard et al., 2009). La dernière possibilité (mixte) est adoptée lorsque le chercheur considère que l’état d’avancement des connaissances théoriques n’est pas suffisamment étoffé (notre cas sur

Section2:Laproblématiqueet lesquestionsderecherche

La problématique centrale consiste à circonscrire la notion de perception individuelle de l’employabilité (au niveau des cadres seniors, dans un contexte français) et d’essayer d’en analyser les déterminants et l’influence sur la situation professionnelle (être en poste ou pas).

Les principales questions de recherche sont les suivantes :

-Quels sont les éléments constitutifs de cette notion ? (Quels sont les dimensions qui émergent de ce construit possible ?)

-Quels sont les déterminants du Sentiment d’Employabilité ?

- Existe-t-il un lien entre le Sentiment d’Employabilité et la situation professionnelle (être ou ne pas être en activité ?)

-Existe-t-il un lien entre le Sentiment d’Employabilité et un marché du travail sectoriel précis ?

La perception individuelle de l’employabilité (certes imbriquée dans le concept plus large de l’employabilité socialement construite) est évoquée plus récemment au niveau de la

littérature (englobant l’employabilité perçue à l’intérieur et à l’extérieur de l’organisation et… la prise en compte du marché du travail) comme nous le verrons ci-après.

Il est également intéressant de voir la progression chronologique du concept de

l’employabilité en lien avec des facteurs essentiellement individuels mais aussi collectifs et externes à l’individu, comme l’influence des intermédiaires et spécialistes de l’emploi…qui participent directement ou indirectement à une meilleure lisibilité du marché de l’emploi et, in fine, au repositionnement professionnel des travailleurs y compris des cadres (de surcroît seniors).

Ci-après une synthèse des recherches récentes sur l’employabilité :

Caractéristiques/approches Auteurs clé

Facteurs individuels Van der Heijde & Van der Heijden (2005)  Bader (2007)

Fugate & Kinicki (2008)

Facteurs individuels & organisationnels +

Sociodémographiques

Othmane (2011)

Hofaidhllaoui & Roger (2014)

Facteurs externes ie

Sociétaux (discriminations, recours à la flexibilité…) Intermédiaires de l’emploi

Kadefors (2010) Mercier (2011)

TableauQL4 –Résumédesprincipauxcourants&concepts(Employabilité)

Rothwell & Arnold (2007) ont mené une recherche sur la perception individuelle de l’employabilité, dans une perspective interne et externe à l’organisation : leur champ d’investigation concerne la carrière au sens classique du terme. Ci-après, la progression chronologique de la définition du Sentiment d’Employabilité, notion qui a recueilli une littérature cependant moins étoffée :

Caractéristiques/approches Auteurs clé

Facteurs individuels

-Savoir Faire/compétences

-Connaissances

-Flexibilité Personnelle

Dacre-Pool & Sewel (2007) – Wittekind, Raeder & Grote (2009)

Swigon (2011)

Nazar & Van der Heijden (2012)

Facteurs individuels & organisationnels

-Carrière traditionnelle (Employabilité interne)

-Soutien du supérieur hiérarchique

-Pratiques organisationnelles

Rothwell & Arnold (2007)

Tillou & Igalens (2011)

Sok, Blomme & Tromp (2013)

Facteurs individuels & contractuels

-Mobilité, contrat flexible

De Cuyper et al. (2011)- Kirves et al. (2011,2013)

Facteurs individuels & contextuels -Employabilité externe

-Marché du travail

Rothwell & Arnold (2007)

Bernston (2006, 2008)

Le choix de la posture épistémologique (et qui permet de statuer sur la connaissance produite) est plutôt le reflet de la mise à l’épreuve de l’objet théorique avec la réalité observée.

Il s’agit, ici, de poser les jalons du processus de recherche en explicitant le choix de la posture épistémologique : cette dernière va justifier, ultérieurement, le choix de la méthode qualitative puis de la phase quantitative (exploratoire et confirmatoire).

L’épistémologie, dont la signification provient du grec épistémê (connaissance ou science) et

logos (discours ou logique), est le fondement des démarches de construction de la connaissance. Il s’agit aussi du socle de conceptualisation de la recherche (ie la construction d’une représentation du « réel »). Rappelons que les sciences de gestion (ou sciences des organisations) naissent à la fin du XIXème siècle, quand l’organisation devient un champ de savoir particulier. La socialisation spécifique de l’organisation se différencie des autres lieux de socialisation, à savoir : la société, la famille… (Pesqueux, 2014).

Riopel (2005) rappelle les principes de Popper (1985) pour qualifier de science, un ensemble de connaissances :

- La nécessité pour une théorie de faire au minimum une prédiction ; - L’exigence que cette prédiction soit en lien avec une expérience nouvelle.

Sur le plan chronologique, plusieurs courants épistémologiques ont vu le jour :

- Le Rationalisme (17ème siècle) : la posture privilégie le raisonnement déductif ou analytique, allant de l’abstrait au concret avec une expérimentation facultative ;

- L’Empirisme (18ème siècle) : le mouvement s’oppose au Rationalisme et propose que toute connaissance découle de l’expérience. Les observations permettent de mettre en évidence la réalité. On privilégie, ici, un raisonnement créatif ;

- Le Positivisme (19ème siècle) : ce courant lié au philosophe Auguste Comte (1718-1857) met en relief une alliance entre le raisonnement et l’expérience.

Il s’agit d’un raisonnement inductif qui permet de naviguer des faits aux hypothèses. On navigue via un processus de modélisation analytique. Cette approche signifie aussi que plusieurs modèles différents peuvent rendre compte des mêmes observations ;

- Le Constructivisme (20ème siècle) : l’origine de la position remonte au mathématicien hollandais Brouwer (1881-1966) puis au psychologue suisse Piaget (1896-1980).

Il s’agit de la remise en question de la possibilité de toujours obtenir des relations objectives sur lesquelles baser la recherche. Les sciences construisent une réalité possible à partir d’expériences cognitives successives.

On est, ici, sur un principe de modélisation systémique où la valeur pragmatique de la connaissance permet d’affirmer son statut scientifique (statut acquis grâce à l’évaluation du système observant dont des praticiens). Le chercheur est immergé dans le contexte d’observation : il y a, à la fois, interaction entre le sujet et l’objet avec la possibilité de recherche-action qui s’intéresse à des processus organisationnels complexes. La recherche a, alors, une forte orientation pragmatique : la connaissance produite doit être transmissible (Charreire & Huault, 2001) ;

- Le Réalisme (20ème siècle) : on reconnaît l’existence d’une réalité vers laquelle vont les modèles scientifiques. L’observateur fait partie de la réalité.

Description du courant  Tendance pédagogique 

Rationalisme (17ème siècle) 

Toute connaissance valide provient essentiellement de l’usage et 

de la raison. 

Insister sur l’importance de la rationalisation au détriment de 

l’expérimentation. 

Empirisme (18ème siècle) 

Toute  connaissance  valide  provient  essentiellement  de 

l’expérience. 

Insister sur l’importance de l’expérimentation au détriment de la 

rationalisation. 

Positivisme (19ème siècle) 

La science progresse en se fondant sur des faits mesurés dont elle 

extrait des modèles par un raisonnement inductif rigoureux. Tout 

ce qui n’est pas directement mesurable n’existe pas. 

Reconnaître l’importance complémentaire de l’expérimentation et 

de la rationalisation en insistant sur la démarche scientifique qui 

fait progresser la science. 

Constructivisme (20ème siècle) 

Les connaissances scientifiques (observations et modèles) sont des 

constructions subjectives qui ne nous apprennent rien de la réalité. 

Insister sur le  caractère arbitraire ou subjectif des modèles 

scientifiques en encourageant le chercheur à construire  ses 

connaissances.  Réalisme (20ème siècle) 

Les modèles scientifiques sont des constructions destinées à 

prédire  certains  aspects  d’une  réalité  objective  qui  existe 

indépendamment de l’observateur. 

Insister sur la différence entre les modèles, qui sont construits par 

les scientifiques, et la réalité qui existe indépendamment des 

modèles. Les modèles sont des approximations successives de la 

réalité. 

Tableau QL6 – Courants épistémologiques (Riopel, 2005)

David (1999) met en évidence les différentes formes de raisonnement possibles dans le cadre de la production de connaissances scientifiques :

- La déduction : qui permet de générer des conséquences ;

- L’induction : qui consiste à établir des règles générales ;

- L’abduction : qui engendre la construction d’hypothèses.

Epistémologie Positiviste  Epistémologie Constructiviste 

Principe ontologique (réalité du réel, naturalité de la nature,  existence d’un critère de vérité) : peut être considérée  comme vraie, toute proposition qui décrit effectivement la  réalité. Le but de la science est de découvrir cette réalité. 

Principe de représentabilité de l’expérience du réel :   nos expériences du réel sont communicables  (modélisables). 

Principe de l’univers câblé : il existe des lois de la nature, le  réel est déterminé. Le but de la science est de découvrir la  vérité derrière ce qui est observé. 

Principe de l’univers construit : l’intelligence organise le  monde en s’organisant elle‐même. 

Principe d’objectivité : l’observation de l’objet réel par  l’observant ne modifie ni l’objet réel, ni l’observant. 

Principe de l’interaction sujet‐objet : l’interaction entre le  sujet et l’objet est constitutive de la construction de la  connaissance. 

Principe de naturalité de la logique : la logique est naturelle,  donc tout ce qui est découvert par logique naturelle est vrai  et loi de la nature. 

Principe de l’argumentation générale : l’induction,  l’abduction…permettent de produire des énoncés  raisonnés. 

Principe de moindre action : entre deux théories, il faut  prendre la plus simple. 

Principe d’action intelligente : le scientifique contemporain  est un concepteur‐observateur‐modélisateur. 

Tableau  QL7 – Logique, épistémologie et méthodologie en Sciences de Gestion (David, 1999)

Rappelons les grands traits des deux principaux courants épistémologiques (Le Flanchec, 2011) :

- L’approche positiviste : prédire est attribué comme but de recherche. La réalité existe en elle-même et le réel est indépendant de l’observateur. Chacun peut appréhender une réalité extérieure. L’autre que l’on étudie est un étranger et le chercheur est un solitaire qui part à la découverte de son objet de recherche. Il n’y a pas d’influence mutuelle entre l’objet et le chercheur. La méthode scientifique a pour objectif d’accéder à la connaissance de la réalité. Le principe de causalité est également au cœur de cette démarche. Cela implique que n’importe quel événement peut être expliqué par un lien causal : l’observation doit donc être objective et conduite avec rigueur.

La posture positiviste va mettre en relief des variables, des hypothèses conséquences d’une théorie singulière qui voient le monde en termes de causes et d’effets (Riverin-Simard et al., 1997). Un phénomène est donc « vrai » dès qu’il y a description de la réalité. Si les expériences confirment les conclusions de la théorie, cette dernière est corroborée et dans le cas contraire, elle est invalidée.

Au niveau du positivisme moderne de Popper (1935), la démarche hypothético-déductive est la seule véritable démarche scientifique : c’est un processus linéaire et invariant –exploration, élaboration d’un modèle et test- qui traduit des analyses théoriques via des hypothèses de recherche qui seront ensuite testées sur le terrain…ceci à travers des situations empiriques considérées comme représentatives ;

- L’approche constructiviste : Comprendre est attribué comme but de recherche. La connaissance ne s’appuie pas sur la connaissance du réel. Dans ce cadre, le chercheur ne peut s’appuyer que sur les représentations subjectives des acteurs pour appréhender la réalité : il y a donc interaction entre l’objet et le sujet. Il s’agit d’un processus lié à la raison, dans lequel les critères d’intelligibilité et de reproductibilité doivent être respectés. C’est une démarche orientée vers l’action avec des préconisations managériales conséquentes. Cette posture implique un aller et retour permanent entre théorie et terrain : l’objet de la recherche est construit et redéfini au fur et à mesure de l’avancement de la recherche ;

Pour les tenants de ce paradigme, la réalité est constituée de constructions mentales, sociales et expérientielles modelées selon les individus et les groupes d’individus. Les interactions individuelles sont importantes.

Pour Albert & Avenier (2011) sur les pas de Patton (2002), le constructivisme est associé à la réflexivité qui permet de décrypter comment nos propres expériences impactent ce que nous comprenons et comment nous agissons (y compris au niveau de la recherche).

Deux paradigmes épistémologiques constructivistes différents sont mis en valeur dans la littérature en sciences sociales :

- Celui relevant du post-modernisme et conceptualisé par Guba & Lincoln (1989) et concurrent réel au paradigme positiviste ;

- Celui relevant de la philosophie pragmatiste dans la lignée de Vico, Piaget et du philosophe W. James…sans oublier les développements ultérieurs de Le Moigne (1995, 2001) : le paradigme épistémologique constructiviste pragmatique (PECP).

Ces deux courants ont en commun une seule hypothèse socle : celle de non-séparabilité entre le phénomène observé et l’observateur (il n’y a donc pas de vérité absolue).

La démarche comprend trois phases clé :

- Une revue de littérature qui se veut pertinente (sans oublier les relations entre les théories considérées) ;

- La confrontation avec l’expérimentation pratique : il y a analyse de la mise en relation du matériau empirique récolté avec les savoirs théoriques mobilisés ;

- La communication des savoirs ou la manière adéquate pour communiquer sur les savoirs élaborés.

Section3:Lapostureépistémologiquechoisie

Avant de spécifier notre position paradigmatique, il convient de repréciser les contours d’un paradigme selon les auteurs Riverin-Simard et al., (1997).

Il s’agit d’un cadre conceptuel général englobant un ensemble de croyances et de valeurs reconnues par une communauté et admises comme étant communes à tous les acteurs de cette entité.

Guba & Lincoln (1998) précisent que ce système de croyances ou de visions de la réalité guide le chercheur. Ce sont donc des constructions humaines qui deviennent historiques.

Une vision du monde est donc délimitée, sans oublier le rôle de l’individu et des relations inter- individuelles. Le paradigme est donc un angle d’accès à une perspective différenciée de l’humain et de ses actes. C’est aussi une façon particulière d’investiguer au cours d’une étude : la position paradigmatique choisie par le chercheur est celle qui sera le plus en phase avec l’objectif de la recherche.  

Cette dernière est un long processus interactif modelé par l’histoire personnelle du chercheur, sa biographie, son genre, sa classe sociale, sa race, son ethnicité et les autres chercheurs rencontrés lors de ce cheminement.

Les recherches découlent de traditions particulières et de récits souvent définis comme des paradigmes (positivisme, post-positivisme, constructivisme…).

Dans les Sciences de gestion, on considère souvent que deux ou trois courants épistémologiques s’opposent : le positivisme, d’une part, le constructivisme et l’interprétativisme –variante du constructivisme- de l’autre (Dumez, 2010).

La recherche d’objectivité propre à la posture positiviste se retrouve également via le courant post positiviste (le positionnement adopté dans ce cadre de recherche) : le chercheur tend à se rapprocher le plus possible d’une réalité en multipliant les méthodes (Gavard-Perret, 2012).

Le courant post-positiviste est donc notre choix : la réalité est indépendante du chercheur. On s’appuie sur une démarche hypothético-déductive et on pose des hypothèses qui seront testées ultérieurement (pour être réfutées ou corroborées).

Le post positivisme se veut prudent au niveau de la possibilité de saisir pleinement et parfaitement la réalité dans sa globalité (surtout dans le cadre de processus humains et sociaux)…sans opposer le qualitatif et le quantitatif.

Le chercheur tend à se rapproche le plus possible d’une réalité en multipliant les méthodes et les angles d’approches : la démarche est de faire émerger une compréhension inter-subjective se rapportant au Sentiment d’Employabilité.

L’approche post positiviste a engendré deux principaux courants (Gavard-Perret, 2012) :

- le réalisme scientifique ;

- le réalisme critique (ou transcendantal).

Le premier mouvement a pour principaux fondements :

- L’existence d’un monde indépendant de la perception de la réalité,

- La connaissance n’est jamais certaine,

-La science se doit d’être critique dans l’évaluation et le test de connaissances,

- Les théories utilisées pour expliquer des phénomènes observables peuvent s’appuyer sur des concepts non observables.

Le deuxième courant postule que le réel englobe un ensemble stratifié en trois domaines : le réel empirique (ie perceptions humaines), le réel actualisé et le réel profond (structures et règles favorisant la venue d’actions et d’événements).

Section4:Laméthodequalitativeexploratoire

La recherche qualitative n’est pas obligatoirement exploratoire mais elle peut intégrer une partie exploratoire. Cette dernière cherche à produire des connaissances sur des phénomènes inconnus. On va se poser les questions suivantes :

- Comment limiter un objet de recherche ?

- Comment définir de nouvelles pistes de recherche ?

- Comment choisir des bases théoriques ?

- Comment identifier une méthode appropriée à l’objet ?

La recherche exploratoire va permettre de limiter une réalité à étudier, de permettre le choix de méthodes de collecte de données les plus appropriées pour nourrir les aspects de cette réalité et sélectionner les sources de données capables d’informer sur l’objet de recherche (Trudel et al., 2007). La recherche exploratoire est une étape décisive et sensible par le fait qu’elle représente la première mise en perspective entre, d’une part, les construits et les concepts théoriques et, d’autre part, la réalité émanant du terrain.

La recherche qualitative a plus ou moins été l’objet de suspicion en gestion, car elle ne permet pas de généralisation poussée et sa validité a souvent été remise en question. Au fur et à mesure de la progression, la théorie se développe de manière délimitée.

L’échantillonnage théorique est réalisé dans le but de repérer des catégories et de suggérer les inter-relations au sein d’une ou plusieurs théories.

On suppose que les relations découvertes au sein d’un groupe, sous certaines conditions, seront vraisemblablement les mêmes dans d’autres groupes, sous les mêmes conditions. L’échantillonnage statistique va plutôt produire des descriptions ou des vérifications. L’analyse systématique des données passe par une phase stratégique de simplification des données.

Si on s’en réfère à Aubin et al. (2008), la recherche qualitative remonte aux années 1920, où anthropologues et sociologues ont les premiers à procéder à des recherches sur des phénomènes humains dans leur contexte environnant. La recherche qualitative a souvent été opposée à la recherche dite quantitative. Son rôle est essentiellement d’appréhender des données verbales conduisant à une démarche interprétative. Le rôle est dicté par la question de recherche. Cette approche permet d’explorer les émotions, le ressenti à un instant donné, d’analyser les comportements et les expériences vécues. Elle peut conduire à une meilleure compréhension du fonctionnement des sujets étudiés ainsi que des interactions entre eux. Il s’agit d’une démarche rigoureuse englobant une succession d’étapes clé.

Le travail premier est de faire le point sur le sujet étudié par une revue de littérature, ce qui permettra ensuite de définir la question de recherche de façon relativement claire et précise. La population à étudier est, idéalement, échantillonnée afin d’analyser la plus grande diversité possible du thème abordé.

La technique de recueil de données (si elles sont verbales) est souhaitable avec un enregistrement (après accord des interviewés). Les enregistrements sont intégralement retranscrits afin de permettre une analyse ultérieure. Le choix effectué porte, le plus souvent, sur des entretiens individuels voire de groupes. Un guide d’entretien, servant de trame à l’interview, est élaboré en amont. Les entretiens individuels sont chronophages mais permettent d’aborder des sujets sensibles. L’analyse de ces données intervient, ensuite, sur plusieurs niveaux :

- Il faut d’abord se familiariser avec les données (versus la question centrale de recherche) ;

- Le travail de codage peut être manuel ou effectué via un logiciel (dans le cas de cette

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