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9. Formation sur site et appui à la supervision (OTSS)

9.4 Méthode

9.4.1 Ressources humaines

Même si les décideurs politiques et autres parties prenantes ne sont pas impliqués dans la gestion au jour le jour de l’OTSS, ils jouent un rôle important dans la planification et le bilan du programme. L’enseignement, l’évaluation et le suivi réguliers des aptitudes en termes de mentorat des superviseurs et de leurs compétences techniques sont nécessaires pour que les visites d’OTSS soient efficaces. Par conséquent, les superviseurs devront disposer des connaissances et de la confiance nécessaires pour s’acquitter de leurs tâches. Pour exploiter efficacement les résultats des visites d’OTSS, les superviseurs doivent être en mesure d’interpréter les données pour parvenir à des conclusions correctes. Ils devront utiliser les résultats de l’OTSS non seulement pour prendre des décisions informées concernant l’établissement de soins et son personnel, mais aussi pour améliorer leurs propres performances (par exemple en remplissant la checklist de manière exacte et complète).

L’ampleur de l’OTSS exercée au niveau périphérique sera déterminée principalement par la disponibilité de ressources humaines et financières. Il convient d’investir dans l’identification et l’évaluation des compétences d’un groupe de candidats superviseurs pendant l’ENC. Seuls les candidats dotés de compétences en supervision les plus performants devront être sélectionnés. Ainsi, des microscopistes compétents devront bénéficier d’un mentorat pour travailler en tant que superviseurs de laboratoire. Ce niveau d’expertise peut ne pas être disponible à l’échelon infranational et devra donc être développé. Dans les cas de ce type, une formation initiale, un suivi et même une brève cofacilitation avec des superviseurs plus expérimentés devront être organisés.

Bien que la décentralisation des visites d’OTSS soit généralement visée, le temps et les ressources nécessaires pour développer les capacités dans ce domaine ne doivent pas être sous-estimés.

Superviseurs de niveau national

Le niveau national est responsable de la formation des superviseurs régionaux, intermédiaires et périphériques et de la coordination avec les responsables de la collectivité. L’encadrement se compose de personnel technique expérimenté, hautement compétent dans le diagnostic du paludisme et dans la prise en charge des cas et disposant d’une expérience étendue en tant que formateurs et superviseurs.

Lorsque cela est possible, les superviseurs de laboratoire devront avoir l’opportunité de mettre en place des liens avec des schémas de certification internationaux, tels que l’EEC, pour le diagnostic microscopique du paludisme.

Les superviseurs nationaux supervisent la qualité des visites d’OTSS en réalisant des contrôles sur site dans les établissements de soins. En raison de leur proximité avec les gestionnaires sanitaires responsables de la prise de décisions, il leur est souvent demandé de résoudre des problèmes complexes qui ne peuvent être traités sur place.

Superviseurs de niveau régional, intermédiaire ou périphérique

Les superviseurs exerçant à ces trois niveaux sont responsables de la facilitation de l’OTSS dans les établissements de soins qui délivrent des services de diagnostic et de traitement du paludisme dans leur région. Ils jouent principalement un rôle de mentor pour les agents de santé et exercent un suivi de la qualité des services cours du temps. Comme pour les superviseurs nationaux, on trouve à ce niveau du personnel technique expérimenté avec des compétences bien établies dans le diagnostic du paludisme et la prise en charge des cas. Ces superviseurs peuvent avoir aussi déjà des fonctions d’encadrement ; néanmoins, il importe qu’ils aient conservé de bonnes

compétences dans les domaines analytique et clinique, car ils passeront beaucoup de temps pendant les visites à apporter un soutien dans des domaines techniques comme le diagnostic microscopique du paludisme. Il peut être difficile de trouver des superviseurs ayant conservé une bonne compétence en microscopie en raison du manque d’opportunités et d’autres engagements. Par conséquent, les superviseurs devront participer aux formations continues et aux schémas de certification au niveau national et obtenir le score correspondant au niveau le plus élevé pour être certifiés comme hautement compétents.

Coordonnateurs de l’OTSS

Les coordonnateurs sont responsables de la gestion de tous les aspects de l’OTSS au niveau intermédiaire, régional ou national. Ils sont le principal point de contact pour les superviseurs et fournissent à la fois un soutien logistique et technique pendant la planification et la mise en œuvre, et après la visite. Ils assurent aussi la liaison entre les régions et le niveau national. Ils sont responsables de la communication des résultats aux administrateurs de programme et à d’autres acteurs, et des actions de plaidoyer en faveur des programmes. Les coordonnateurs supervisent aussi la saisie, la qualité et la gestion des données. Ils collaborent avec d’autres unités du ministère de la santé, telles que celles chargées du suivi et de l’évaluation, pour s’assurer que les données recueillies servent à la prise des décisions programmatiques.

Personnel de suivi et d’évaluation

Le personnel de suivi et d’évaluation devra participer au développement et au suivi du programme d’OTSS. Il intervient dans la préparation et dans la révision des checklist pour l’OTSS, qui cadrent avec le suivi et les prévisions des performances programmatiques.

Dans l’idéal, les résultats de l’OTSS devraient alimenter le système global de gestion sanitaire, qui pourrait inclure le système d’information pour la gestion de la santé ou le système d’information sanitaire de district.

9.4.2 Formation des superviseurs de l’OTSS et maintien des compétences

La formation OTSS pour acquérir des aptitudes au mentorat et des compétences techniques est généralement organisée deux fois par an, même si cette fréquence n’est pas possible dans certains programmes. Des programmes de formation séparés devront être élaborés pour les superviseurs cliniques et de laboratoire, mais deux journées de sessions conjointes devront être prévues pour l’utilisation pratique de la liste de contrôle dans un établissement de soins proche et pour la planification des visites d’OTSS. Ce programme devra comprendre une formation de remise à niveau basique pour le diagnostic du paludisme, l’AQ, le CQ et la prise en charge des cas, avec des évaluations des compétences dans le diagnostic microscopique du paludisme pour les superviseurs de laboratoire et dans la recherche de fièvre pour les superviseurs cliniques. Le recours à des modèles de notation pour les évaluations des compétences est encouragé pour garantir une notation standard objective par les facilitateurs.

Un certain nombre de pays disposant de programmes d’OTSS opérationnels ont constaté qu’une formation annuelle ou biannuelle était suffisante pour maintenir un haut niveau de compétence dans le diagnostic microscopique du paludisme. Il est donc recommandé que les compétences dans le domaine de la microscopie fassent l’objet d’un suivi systématique avec des épreuves d’aptitude portant sur des collections de lames. Une formation corrective ou même un remplacement devra être prévu pour les superviseurs qui ne parviennent pas à répondre aux exigences techniques minimales.

9.4.3 Checklist pour l’OTSS

On utilise dans le cadre de l’OTSS une checklist standard pour suivre les progrès vers l’obtention de valeurs satisfaisantes des indicateurs de qualité ainsi que les effets de toute formation dispensée sur le site. Cette checklist devra prévoir un examen des résultats de la visite précédente, un inventaire des capacités, des observations, des instructions pour un mentorat et des actions recommandées.

Les observations enregistrées sur cette checklist peuvent donner au superviseur une idée de la pratique courante et de la base des actions correctives. Les recommandations portant sur des actions correctives devront être faites après la sortie du patient, à moins que l’erreur incriminée ne soit considérée comme dangereuse pour celui-ci. Il est possible d’ajouter à la checklist des incitations à communiquer ou à renforcer les messages à l’intention des superviseurs, qui pourront être modifiées selon les priorités du programme. Certains éléments figurant dans la checklist peuvent être relevés annuellement ou trimestriellement, comme l’approvisionnement énergétique ou la revérification des lames, en fonction du programme. Cette checklist devra être révisée annuellement en tenant compte de l’expérience des superviseurs et de la qualité des données.

Même si les checklists peuvent différer selon le programme, il est recommandé de suivre systématiquement les points suivants :

Services de laboratoire :

ƒ niveau et effectif du personnel de laboratoire ;

ƒ formation du personnel de laboratoire au diagnostic du paludisme (au cours des 12 derniers mois) ;

ƒ approvisionnement en eau et en électricité ;

ƒ microscopes, pièces de rechange et entretien ;

ƒ équipements de laboratoire essentiels ;

ƒ sécurité biologique ;

ƒ ruptures de stock pour des consommables essentiels ;

ƒ documents de référence (POS, aides mémoires, et directives et politiques nationales) ;

ƒ procédures de CQ interne ;

ƒ AQ externe par revérification des lames et tests d’aptitude ;

ƒ temps nécessaire à l’obtention des résultats de la microscopie et des TDR ; et

ƒ rapport des résultats d’analyse.

Observations en laboratoire :

ƒ diagnostic microscopique du paludisme ;

ƒ préparation des gouttes épaisses et des frottis minces :

coloration des gouttes épaisses et des frottis minces ;

examen des gouttes épaisses et des frottis minces ; et

rapportage des résultats ;

ƒ TDR : préparation et lecture.

Services cliniques :

ƒ niveau et effectif du personnel clinique ;

ƒ formation du personnel à la prise en charge des cas de paludisme ;

ƒ équipements cliniques ;

ƒ ruptures de stock de médicaments essentiels ;

ƒ ruptures de stock de combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine et d’autres médicaments antipaludiques ;

ƒ documentation clinique ; et

ƒ documents de référence (directives et politiques nationales, algorithmes cliniques et POS).

Observations cliniques :

ƒ préparation et lecture d’un TDR, si nécessaire ;

ƒ investigation clinique des maladies fébriles ; et

ƒ prise en compte des résultats du diagnostic du paludisme dans la prescription du traitement.

La checklist est un outil de suivi et ne remplace pas un bon suivi sous forme de discussions entre le superviseur et les agents de santé. S’il est important de suivre régulièrement les progrès dans un établissement de soins, il importe également que les superviseurs servent de mentors aux autres membres du personnel de santé. De bons superviseurs fourniront un grand nombre de moments d’enseignement, sous forme d’actions correctives, de modifications apportées à une technique ou de communication d’informations non écrites. Les interactions de ce type forment la colonne vertébrale des visites d’OTSS et permettent d’améliorer à la fois la sécurité et la qualité des services aux points de soins.

9.4.4 La visite d’OTSS

La visite initiale d’OTSS devrait prendre deux jours, selon la taille de l’établissement de soins, l’effectif du personnel, le nombre de superviseurs par établissement et le degré d’intégration avec d’autres schémas d’AQ externe (épreuves d’aptitude, par exemple) ou avec des programmes de lutte contre des maladies. Les visites ultérieures devraient durer une journée. Avant la visite, le coordonnateur devra prendre toutes les dispositions nécessaires, y compris l’impression et le transport des listes de contrôle et les indemnités de déplacement pour les superviseurs. Dans la mesure du possible, les visites d’OTSS devront être mises à profit pour diffuser des messages ou distribuer des fournitures à partir du niveau national.

Les superviseurs devront utiliser le retour d’information ou l’analyse faisant suite aux visites d’OTSS pour modifier leur approche lors la prochaine visite, par exemple en insistant sur d’autres points ou en identifiant les agents ayant davantage besoin d’être aidés. Les visites d’OTSS ont un caractère dynamique, même si la checklist reste la même pour chaque visite. Cela permet une approche ciblée, tout en allégeant la charge de la supervision de routine.

9.4.5 Coût d’un programme d’OTSS

Il faudra obtenir un financement des visites d’OTSS au niveau national ou régional.

Le budget devra couvrir toutes les activités associées à l’OTSS, y compris la formation, le suivi, la visite ainsi qu’un atelier annuel pour faire le bilan du programme.

Les coûts programmatiques dépendront du niveau de décentralisation, du nombre d’établissements de soins appuyés par le programme, de la fréquence des visites et du nombre de superviseurs.

Dans le document DIAGNOSTIC MICROSCOPIQUE DU PALUDISME (Page 88-92)