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La méthode "classique" – théorie

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Chapitre III. Matériels et méthodes

III.3. Le calcul des indicateurs halieutiques

III.3.1. Dénombrement des pêcheurs

III.3.3.1. La méthode "classique" – théorie

La théorie classique de l'échantillonnage avec stratification est appliquée (théorème 2.2 et 5.4 ; Cochran, 1963). Le niveau de stratification retenu est le secteur de pêche. Nous calculerons donc une capture (C) moyenne annuelle par pêcheur (p) et pour chaque secteur de pêche (s) :

C

s

=

p=1 ns

C

p , s

n

s

, assortie de l'estimation non biaisé de sa variance avec correction de population finie (second terme de droite) :

VC

s

=

p=1 ns

C

p , s

C

s

2

n

s

−1 n

s

N

s

n

s

N

s

, où ns représente le nombre de pêcheur du secteur s dans notre échantillon et Ns, le nombre de pêcheur dans la population du secteur s, i.e. l'effort nominal du secteur.

En multipliant par les efforts nominaux de chaque secteur de pêche (Ns), on obtient les captures totales de la pêcherie pour chaque secteur :

C

s

=C

s

N

s et sa variance

VC

s

=N

s2

V

C

s

.

En additionnant les valeurs de chaque secteur, on obtient les captures totales annuelles (C) pour l'ensemble du bassin :

C=

s

C

s de variance :

V  C =

s

VC

s

.

De plus, si l'on admet que les captures par pêcheur et par secteur suivent une loi normale, on peut calculer des intervalles de confiance pour chaque descripteur (D) tel que :

D−t /2,df V

D

 D  Dt /2, df V

D

, avec α le niveau de confiance (classiquement 5%). df représente le nombre de degré de liberté ; il est égal à ns -1 pour les captures par secteur et à ne, nombre de degré de liberté effectif,

pour les calculs des capture totale du bassin avec :

n

e

=

∑

s

V

C

s



2

s

V

C

s



2

n

s

−1

.

On peut appliquer les mêmes calculs pour les efforts effectifs. III.3.3.2. Efforts effectifs et captures – applications

Cette méthode sera appliquée aux données, de qualité 1 ou 2 et ceci, quelle que soit leur précision, agrégées par saison, par pêcheur, par métier et par secteur. Nous pourrons ainsi obtenir les efforts effectifs et les captures par secteur, ainsi que pour tout le bassin et pour toutes les années pour lesquelles nous avons des données.

L'unité d'effort effectif est le jour de pêche pour les métiers « filet » (grande alose filet, lamproie marine filet, civelle pibalour, tamis et drossage et crevette haveneau) et la nasse et le mois de pêche (nasse.mois) pour les métiers « nasse » (lamproie bourgne, anguille nasse, crevette nasse). Pour les métiers filet, l'unité d'effort n'est spécifiée que dans sa composante temporelle. La composante système de pêche (l'engin de pêche utilisé – filet à grande alose, à lamproie marine ...) et la composante spatiale (Gironde) sont sous- entendues. Pour les métiers nasses, seule la composante spatiale (Gironde) est sous- entendue. En fait, les efforts et les captures étant calculés sur la base des secteurs, la composante spatiale devrait être le secteur. Toutefois, les pêcheurs n'étant comptés que sur un seul secteur du bassin lors du calcul des efforts nominaux (IV.1.1.2), cela revient à ramener la composante spatiale au niveau du bassin.

Les captures sont données en nombre d'individus pour les grandes aloses et les lamproies marines et en kg pour les civelles, les anguilles jaunes et les crevettes blanches.

III.3.3.3. Cas particuliers des captures accessoires

La grande alose peut être une capture accessoire de la pêche à la lamproie au filet. En effet, les premières aloses sont parfois pêchées dès la fin février ou début mars alors que la saison de la lamproie et de la civelle battent leur plein. Les pêcheurs vont alors soit continuer à pêcher uniquement avec le filet à lamproie jusqu'à la fin de la saison (début mai) soit passer progressivement au filet à alose, avec toutes les gradations et combinaisons possibles. Si l'on se base sur les données 1996, 1997 et 1999 à 2003, la majorité des pêcheurs est recensée comme pratiquant les deux métiers (lamproie marine au filet et alose marine au filet).

En toute rigueur, les captures totales d'aloses devraient être estimées séparément pour le métier alose filet et pour le métier lamproie filet (pour lequel elle constitue une capture accessoire). En pratique, il est difficile d'identifier clairement le métier dans les enregistrements de Girpech. En effet, dans une même journée, un pêcheur peut pêcher avec un filet à lamproies et avec un filet à aloses. Ce pêcheur, lors de la déclaration de ces captures, totalisera indistinctement les aloses prises avec les deux types de filet rendant impossible, la distinction des aloses provenant de ces deux métiers lors de l'évaluation des captures ou de l'effort. Pour la CPUE, les données provenant des deux métiers seront utilisées indistinctement ou pourront dans certains cas faire l'objet de

traitements particuliers.

De même, l'anguille jaune peut être capturée lors de la pêche des crevettes aux nasses. Ces captures sont, en général, relativement faibles. Elles sont partiellement enregistrées dans Girpech pour les pêcheurs qui notent ces captures accessoires, mais le métier crevette nasse n'est pas toujours clairement identifié. Tout comme pour la grande alose, les anguilles capturées avec le métier crevette nasse sont donc assimilées à des captures avec le métier anguille nasse. Ce type d'enregistrement semble cependant relativement marginal.

III.3.3.4. Série continue d'efforts effectifs et de captures

La méthode choisie nécessite d'avoir des données sur tous les secteurs de façon à obtenir une estimation de l'effort effectif, ou de la capture pour tout le bassin. Hors, il est assez fréquent que les données manquent sur un secteur, souvent un secteur mineur (faible effort et faible capture), surtout pour les données les plus anciennes, quand le réseau n'était pas encore en place ou venait juste de se mettre en place et, donc, quand le nombre total de pêcheurs coopératifs était encore faible.

De façon à compléter les séries, nous allons donc prédire ces données d'effort effectif ou de capture pour ces années et pour ces secteurs à partir des données existantes. Pour ceci, nous allons, par métier, calibrer un modèle log-linéaire expliquant l'effort effectif moyen ou la capture moyenne en fonction du secteur et de l'année. On suppose donc pour reconstituer les séries que l'importance relative des efforts effectifs moyens ou des captures moyennes par secteur est constant. L'effort effectif ou la capture du secteur sont alors extrapolé à partir de l'effort effectif moyen ou de la capture moyenne prédits et de l'effort nominal. Ajouté aux estimations des autres secteurs, on peut ainsi recalculer un effort effectif total ou une capture totale pour le bassin. Afin de bien distinguer les résultats directement issus des données brutes et ceux issus de ces dernières, les extrapolations se feront dans une section séparée (IV.2.2 et IV.3.2).

III.3.3.5. Données de capture provenant d'autres sources

Le Cemagref est le principal pourvoyeur de données sur les pêches de Gironde depuis 30 ans. Il existe donc très peu d'informations totalement indépendantes de celles dont nous disposons qui pourrait être utilisées à titre de comparaison. Les données des systèmes obligatoires feront l'objet d'une analyse particulière (VII.2). Nous avons donc recherché des données antérieures à la mise en place du réseau de pêcheurs coopératifs (1977). Cette analyse supplémentaire nous permet à la fois de comparer nos résultats obtenus entre 1946 et 1976, à partir d'un nombre restreint de données et d'apporter une vision élargie sur l'évolution des pêcheries de la Gironde.

Ainsi, nous avons donc rassemblé des documents nous donnant des indications de captures depuis le milieu du XIXème siècle jusqu'en 1980. Voici les résultats, par ordre chronologique :

– Cocula-Vaillières (1981) donne les résultats d'une enquête de 1851 sur les captures en nombre de poissons de la pêche fluviale dans l'arrondissement de Libourne (Dordogne). Cette enquête ne concerne pas une année particulière mais reflète un niveau moyen de prélèvement. Nous assignerons l'année 1851 (date de l'enquête) à ces données. Nous prendrons les poids moyens utilisés actuellement pour les conversions en poids, à savoir 1,75 kg par grande alose et 1 kg par lamproie marine. Outre ces deux espèces, cette enquête donne les captures d'aloses feintes, de

lamproies fluviatiles, de saumons, de mulets et de truites saumonées.

– Vaillant (1889b), suite à des modifications réglementaires de taille minimale, a été chargé de faire le point sur la pêche de la civelle en France. Cette enquête ne concerne pas une année particulière mais reflète un niveau moyen de prélèvement. Nous assignerons l'année 1889 (date du rapport) à ces données.

– les statistiques officielles des pêches maritimes ont été publiées au XIXème siècle dans la Revue Maritime et Coloniale puis dans la Revue Maritime sous le titre de "statistiques des pêches maritimes" ou "situation de la pêche et de l'ostréiculture" ou encore "rendement de la pêche et de l'ostréiculture en France et en Algérie". Nous avons rassemblé tous ces articles publiés entre 1865 et 1903, et analysé les quartiers maritimes du bassin de la Gironde (Royan, Pauillac, Blaye, Libourne, Bordeaux, Langon). Cette analyse nous a permis d'obtenir le nombre de pêcheurs et de bateaux de pêche entre 1865 et 1872 et entre 1891 et 1894. Les données de débarquements entre 1894 et 1903 sont suffisamment complètes pour être analysées. Toutefois la présentation de ces données a évolué au cours des années. D'abord mensuelles, elles sont devenues trimestrielles à partir de 1899. Les débarquements sont donnés en volume et/ou en valeur et les espèces ont pu être regroupées. En croisant toutes ces données, nous avons estimé les captures mensuelles entre 1894 et 1903 de grandes aloses, de lamproies (marines et fluviatiles confondues), d'anguilles, de mulets, de saumons, de crevettes et des autres espèces, comprenant les aloses feintes, les esturgeons, les poissons plats, les carpes et les brèmes. Il ne nous a pas été possible de distinguer les deux espèces de lamproie, mais lorsque le détail était donné, les captures de lamproie fluviatile semblaient être minoritaires (environ 10%).

– Gandolfi-Hornyold (1933 et 1936) donne dans plusieurs de ses articles des chiffres de production de civelle dans les années 1920 et 1930. Il donne le détail des expéditions ferroviaires gare par gare pour la saison 1922-1923 et les ventes de civelles sur le marché de Saint Sébastien entre 1926 et 1932 dont seulement 10% sont d'origine espagnole (Gandolfi-Hornyold, 1933). Cette dernière série est prolongée par la suite jusqu'à la saison 1934-1935 (Gandolfi-Hornyold, 1936). À partir de ces informations, nous avons reconstitué une série de données, pour la Gironde, pour 1923 et de 1926 à 1935. Ces extrapolations sont du même ordre de grandeur que le contingent de capture de civelles décidé en 1936 dans le cadre d'une convention franco-espagnole (11,5 t ; Castelnaud et al., 1985b).

– Vibert (1945), grâce à des enquêtes auprès de la pêche professionnelle, a estimé les captures de certaines espèces du Sud Ouest de la France, dont la grande alose. – Popelin (1971) donne des estimations de captures de civelles entre 1968 et 1971,

pour la Gironde.

– Les affaires maritimes (Anonyme, 1974) fournissent des estimations de captures de crevettes entre 1970 et 1974 pour l'Estuaire.

III.3.4. Estimation des CPUE

Tout comme pour la capture et l'effort, on cherche à déterminer l'évolution interannuelle de l'abondance des espèces. L'objectif premier de ce paragraphe est donc de décrire les méthodes permettant d'obtenir un indice d'abondance pour chaque saison de pêche. Cependant dans certains cas, on pourra s'intéresser à d'autres types de regroupement. Nous pourrons examiner, par exemple, l'évolution de l'abondance à l'intérieur d'une saison

afin de connaître le patron saisonnier de migration. Dans ce cas, on calculera donc simplement des indices mensuels au lieu d'indices annuels.

Le calcul des CPUE nécessitant pour un même pêcheur à la fois des captures et des efforts, nous utiliserons donc des données de qualité 1.

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