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Les descripteurs d'effort nominal

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Chapitre III. Matériels et méthodes

III.3. Le calcul des indicateurs halieutiques

III.3.1. Dénombrement des pêcheurs

III.3.2.1. Les descripteurs d'effort nominal

L'effort nominal (III.2.3.3) est le premier descripteur de pêcherie que l'on peut obtenir. L'effort nominal est évalué par saison et pourra être calculé à deux niveaux :

– pour une espèce donnée ; il faut évaluer le nombre de pêcheur par saison pratiquant la pêche de l'espèce considérée quel que soit le métier employé. En rapportant cette mesure au nombre total de pêcheur, on pourra évaluer le poids de l'espèce considérée dans la pêcherie. A ce stade, ce descripteur est plutôt d'un intérêt socio-économique, mais il peut constituer une première mesure de la pression qu'exerce la pêche sur une espèce.

– pour un métier donné ; il faut évaluer le nombre de pêcheur pratiquant ce métier au cours d'une saison. Le rapport entre cet indicateur et les précédents rendra compte de l'importance relative de ce métier dans la pêche d'une espèce ou pour la pêcherie dans son ensemble. Il permet également d'extrapoler les captures moyennes d'un échantillon à la pêcherie (III.3.3).

Ces indicateurs peuvent être déclinés à l'échelle du bassin ou à une échelle plus fine, comme le secteur de pêche par exemple.

III.3.2.2. L'unité d'effort nominal

À la suite des réflexions précédentes, il nous faut en premier lieu définir l'unité d'effort nominal.

Dans ce travail, l'effort nominal sera estimé en nombre de pêcheurs et l'unité sera le pêcheur qui, dans le cadre des pêches fluvio-estuariennes, peut cumuler plusieurs licences de pêche (III.3.1) et, généralement, pratique seul à bord du bateau.

L'unité d'effort nominal est actuellement définie par le Cemagref pour la Gironde comme étant "le pêcheur professionnel pratiquant un métier donné au cours d'une saison de

manière assidue" (Girardin et al., 2006). Ceci a conduit à affecter un niveau d'assiduité aux pêcheurs. Compte tenu de la difficulté d'obtenir un nombre total de pêcheurs, d'identifier parmi ces pêcheurs ceux qui pratiquent un métier donné, il nous paraît hasardeux d'avoir à estimer en plus l'assiduité de chacun des pêcheurs. Nous avons choisi dans ce travail de considérer l'effort nominal comme étant le nombre de pêcheurs pratiquant un métier au cours d'une saison sans notion d'assiduité. Ceci permettra, à notre avis, d'estimer plus facilement les efforts nominaux. Ce faisant, nous devrons cependant réévaluer l'hypothèse implicite, faite précédemment, que les pêcheurs coopératifs sont tous assidus et par conséquent que les efforts effectifs moyens et les captures moyennes étaient biaisés (surestimés). Compte tenu des données disponibles (voir ci-dessous), de la géographique et de l'écologie des différentes espèces, les efforts nominaux seront estimés pour les 4 secteurs (Saintonge, Médoc, Garonne et Dordogne).

Ainsi, conformément à nos préconisations (III.2.3.4), l'unité d'effort nominal est donc définie dans ces trois composantes : temporelle (la saison), spatiale (le secteur) et système de pêche (le pêcheur et son engin). Pour le métier grande alose filet, l'unité sera par exemple le pêcheur professionnel pratiquant pendant une saison sur un secteur donné (Saintonge, Médoc, Garonne ou Dordogne) la pêche de la grande alose à l'aide d'un filet tramail. Cependant, par simplification, nous ne mentionnerons que le pêcheur dans l'unité d'effort nominal dans la suite du texte.

III.3.2.3. Calcul de l'effort nominal

Depuis 1996, des informations sont recueillies et stockées dans la base de données Girpech, permettant d'obtenir, pour chaque pêcheur, les métiers pratiqués et les zones sur lesquelles il les pratique ainsi que leur niveau d'assiduité. Avant cette date, seules des informations agrégées par zone ou regroupement de zones sont disponibles. Les principales sources d'informations sont les rapports EDF (voir annexe B). Les données qui y sont présentes sont issues des informations recueillies auprès du réseau de pêcheurs coopératifs, ou sont parfois de simples hypothèses, et consistent en un nombre de pêcheurs par métier, par regroupement de zones et par assiduité. À noter que les regroupements de zones peuvent être différents d'une année sur l'autre et peuvent ne pas correspondre à nos secteurs. Des informations précises existent également grâce à l'enquête socioprofessionnelle pour les années 1982-1983 (voir ci-dessous ; Castelnaud et al., 1985a). Rochard (1992) a estimé des efforts nominaux de 1983 à 1988 pour les métiers capturant les espèces ou stades grande alose, lamproie marine et civelle. Des informations sur la pêche de la civelle au début des années 1980 sont également disponibles dans Cantrelle (1981). Avant la fin des années 1970, il n'existe à notre connaissance aucune donnée utilisable pour l'estimation des efforts nominaux.

Comme pour le dénombrement des pêcheurs (III.3.1), c'est à partir de la synthèse de ces différentes sources que nous estimerons les efforts nominaux.

Les données de l'enquête socioprofessionnelle (Castelnaud et al., 1985a) ont été utilisées comme données de référence dans les rapports EDF de l'année statistique 1983 (Albiges et Rochard, 1985) à 1988 (Sertier et al., 1990) ainsi que dans Rochard (1992) qui a travaillé sur ces années statistiques. Les données recueillies ont été extrapolées à la population entière de pêcheurs, le plus souvent en utilisant une stratification par lieu de résidence.

Nous sommes donc repartis de ces données de base de l'enquête socioprofessionnelle (Castelnaud et al., 1985a) et avons réexaminé les informations concernant 174 pêcheurs,

recueillies au cours des années 1982 et 1983 (Castelnaud, CEMAGREF, com. pers.). Parmi ces 174 pêcheurs, 100 étaient Marins-pêcheurs ou viagers sur les 194 de la population totale (moyenne 1982-1983 ; soit 52%) et 74 étaient professionnels fluviaux sur les 166 de la population totale (moyenne 1982-1983 ; soit 45%). Pour chacun de ces pêcheurs, nous disposons de leur lieu de résidence, des licences détenues, des métiers pratiqués ainsi que des zones de pêche. Nous avons décidé d'utiliser une stratification par statut, licence et secteur pour extrapoler les résultats obtenus à la population entière. Les données des rapports antérieurs à l'enquête reposant sur des estimations moins précises et les données des rapports des quelques années suivantes (au moins jusqu'en 1988) se basant largement sur les résultats de l'enquête, nous avons décidés d'utiliser les résultats que nous tirerons de cette enquête, comme expliqué ci-dessus, pour estimer les efforts nominaux depuis 1946 jusqu'en 1986.

III.3.3. Estimation des captures et des effort s

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