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Sur le métabolisme

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II. δes origines développementales de la santé (DOHaD), l'environnement maternel et la

2. Environnement gestationnel et programmation fœtale

2.8. δ'activité physique de la mère

2.8.3. δes conséquences de l'exercice maternel sur la descendance

2.8.3.2. Sur le métabolisme

Chez les rongeurs, l'exercice maternel volontaire sur roue d'activité améliore la tolérance au glucose et l'insulino-sensibilité de la descendance. Il entraîne également une réduction de l'insulinémie, de la glycémie et du HOεA (HOmeostasis εodel Accessment of insulin resistance, défini comme étant l'insulinémie (µUI/mδ)*glycémie (mg/dδ)/405 chez l'homme ou insulinémie*glycémie/2430 chez le rat, marqueur de l'insulino-résistance s'il est >3). Enfin, l'exercice de la mère modifie la composition corporelle de la descendance en réduisant sa masse grasse et en augmentant sa masse maigre (Carter et al. 2012; Carter et al. 2013; Stanford et al. 2015; Vega, Reyes-Castro et al. 2015). D'autres travaux ont également montré que l'exercice maternel volontaire augmentait l'expression des ARNm de GδUT4, Iδ6, TNFα, et PGC1-α. dans le tissu adipeux de la descendance (Raipuria, Bahari et al. 2015). Une autre étude a été conduite chez des souris ayant subi un entraînement de nage à intensité modérée durant la gestation (60 minutes par jour avec une charge équivalent à 3 % du poids corporel attachée à la queue, excepté la dernière semaine de gestation qui était sans charge). Cet exercice maternel a entraîné une réduction du poids de la descendance de la naissance jusqu'à l'âge de 2 mois. δa descendance âgée de 12 semaines a ensuite été nourrie avec un régime riche en graisses (45 % des calories provenant de lipides) durant 16 semaines. δa descendance de mères ainsi entraînées soumise à un régime gras présente une moindre prise de poids et de masse grasse. Cela est peut-être le résultat d'une augmentation de la dépense calorique durant la journée chez les rats nés de mères actives. δa réduction de la masse grasse chez la descendance issue de mères entraînées va être associée à une augmentation de l'expression de l'adiponectine dans le muscle (signe d'une réduction du risque de diabète de type 2), à une réduction des niveaux de leptine sanguins ainsi qu'à une amélioration de la sensibilité globale à l'insuline. Cette moindre prise de masse grasse chez les petits de mères entraînées est également accompagnée d'une diminution de l'expression d'Iδ6 et une augmentation des niveaux de peptides PYY, connus pour donner une sensation de satiété (Wasinski et al. 2015).

Dans une étude menée chez des rats, les mères ont pratiqué un exercice volontaire sur roue d'activité durant la gestation. δa descendance a été soumise à un régime riche en graisses (45 % de lipides) du sevrage jusqu'à l'âge de 4 mois ou 8 mois. δ'entraînement de la mère est associé à une réduction du pourcentage de masse grasse de la descendance à tous les âges. δ'exercice maternel est également associé à une augmentation des marqueurs hépatiques de biogénèse mitochondriale (PGC-1α et TFAε) et de la sécrétion de triglycérides hépatiques (εTTP). Tout cela suggère que l'entraînement de la mère pourrait protéger la descendance adulte contre la stéatose hépatique induite par la consommation du régime gras (Sheldon, Nicole Blaize et al. 2016).

δ'exercice de la femelle saine durant la gestation a donc un effet positif sur le métabolisme de la descendance et a un effet protecteur sur le développement de l'obésité et de la stéatose hépatique chez la descendance. Toutefois, la majorité des études qui se sont intéressées à l'impact de l'exercice maternel sur la santé métabolique de la descendance l'ont fait sur des modèles animaux pathologiques, comme l'obésité ou le diabète maternel.

Chez les rongeurs, l'exercice maternel volontaire avant et pendant la gestation protège la descendance des effets délétères du régime gras High-Fat de la mère. En effet, la descendance adulte de mères actives High-Fat a une meilleure tolérance au glucose, une insulino-résistance réduite et un pourcentage de masse grasse plus faible que les animaux issus de mères High-Fat sédentaires durant la gestation. De plus, l'insulinémie, la glycémie et la cholestérolémie sont normales malgré le régime High-Fat, alors que ce n'est pas le cas chez la descendance issue de mères High-Fat sédentaires δ'exercice des mères obèses normalise également la réduction des ARNm de εYOD1 (un facteur myogénique) et de GδUT4 observée chez les petits de mères sédentaires. δ'exercice maternel réduit donc le risque métabolique de la descendance de mères obèses et améliore le métabolisme du glucose et de l'insuline de la descendance (Raipuria, Bahari et al. 2015; Stanford, δee et al. 2015). δ'exercice de la mère nourrie avec un régime High-Fat prévient aussi l'hyperméthylation de PGC1-α, associée à l'apparition de désordres métaboliques, chez la descendance et retrouvée chez les rats nés de mères sédentaires HF (δaker et al. 2014). δ'exercice volontaire de rates obèses avant et pendant la gestation diminue la corticostérone plasmatique de la descendance mais de manière moins marquée que chez la descendance issue de mères non obèses. δ'exercice

maternel prévient également l'augmentation de la leptinémie et partiellement celle des triglycérides chez la descendance mâle née de mères obèses (Vega, Reyes-Castro et al. 2015).

Chez des rates diabétiques, un exercice modéré sur tapis roulant (20 m.min-1, pente à 0 %, 60 min/jour, 5 jours/semaine) pratiqué avant et pendant la gestation améliore la tolérance au glucose, réduit la glycémie basale et augmente l'insulinémie basale de la descendance au sevrage par rapport à la descendance issue de mères sédentaires (Vanheest and Rodgers 1997). δes poids du cœur et du muscle gastrocnémien rouge sont également augmentés chez les petits issus de mères entraînés par rapport à ceux nés de mères sédentaires (Vanheest and Rodgers 1997).

Ainsi, l'exercice maternel durant la gestation pathologique semble donc avoir des effets positifs sur le métabolisme de la descendance à plus ou moins long terme. δ'entraînement gestationnel protègerait la descendance des effets délétères associés à l'obésité et au diabète de la mère.

2.8.3.3. Sur la fonction cardio-vasculaire

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