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1. JUSTIFICATION DE L’ETUDE : CONTEXTE ACTUEL

1.3. Médecin généraliste et population étudiante

1.3.2. Le médecin généraliste et les « jeunes »

Comme nous l'avons vu, la définition de l'étudiant est déjà complexe. Etre étudiant serait à la fois un statut, mais aussi une période transitionnelle entre l'adolescence et l’âge adulte. Les étudiants arrivant dans l'enseignement supérieur vivent une double transition : entre l'adolescence et l’âge adulte d’une part, et entre deux systèmes d'enseignement différents (le « secondaire et le « supérieur ») d’autre part.

Si on ajoute à cela une définition de l'adolescence comme un âge allant de 11-12 ans à plus de 20 ans>8@, on devine alors la complexité de la situation que représente l'abord des étudiants en consultation : ce groupe comprend à la fois de « vieux » adolescents mais aussi de « jeunes » adultes, dont les problématiques varient considérablement du fait de leur âge, de la résolution de problématiques intrinsèquement liées à l'adolescence mais aussi d'une prise de place progressive dans la société.

Pour mieux comprendre la complexité de cette relation médecin – patient, il faut aussi tenir compte du fait que chaque étudiant est le dépositaire d’une éducation et d’une histoire personnelle dont de multiples aspects ne sont souvent pas portés à la connaissance du médecin lors des premières rencontres. Et le médecin est lui-même le produit d’une éducation et d’une histoire familiale qui ont façonné sa personnalité.

Il est donc nécessaire que pour chaque patient, le médecin remette en question ses principes de vie et sa conception de la société et ce, afin de conserver une impartialité et donc une tolérance dans sa prise en charge>54@ .

Cette condition est un pré-requis indispensable pour mener à bien son rôle de médecin de la personne, et non de l’organe.

Enfin, la prise en charge de cette population est rendue complexe par certaines caractéristiques des étudiants qui influencent grandement leur consommation de soins.

Tout d'abord, un nomadisme médical lié à leurs études : nombreux sont les étudiants amenés à quitter leur ville d'origine pour leurs études. Ensuite, on peut l'expliquer aussi par un processus d'autonomisation progressive du jeune, qui, devenant étudiant, coupe petit à petit avec le cocon familial et le médecin de famille habituel. Enfin, certains jeunes ont un rapport aux soins assez impulsif, les amenant à consulter le premier médecin disponible ou un service hospitalier d’urgences.

Le problème réside alors dans le fait que toutes ces consultations en dehors du cabinet du médecin traitant constituent une perte d’informations pour le médecin de famille et empêchent la relation de progresser, et de s’adapter aux changements majeurs que comporte la période adolescence - jeune adulte>54@.

Il devient très compliqué pour le médecin traitant d’espérer relier les différents événements de la vie du jeune, d’entrevoir les problèmes sous-jacents et de l’accompagner comme il le faudrait. Pourtant le médecin généraliste est l’interlocuteur privilégié de cette population>24@.

Pour aider le médecin traitant dans cette tâche complexe, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié en 2005 une série de propositions portant sur le dépistage individuel chez l'enfant de 7 à 18 ans destinées aux médecins généralistes, pédiatres et médecins scolaires >40@. Ces mesures comprenaient un dépistage individuel centré sur diverses pathologies, dont certaines sont aussi applicables à la période étudiante : le dépistage des conduites à risques, des troubles des conduites, des risques suicidaires, la consommation de produits, les troubles du comportement alimentaire, la dépression, les troubles de la vision et de l'audition, les risques liés à la sexualité, les troubles anxieux, mais aussi l’obésité ou l’asthme.

De plus, le ministère de la santé a publié en 2008 une série de mesures >43@ visant à mieux protéger la santé des jeunes, et à répondre à leurs besoins d’autonomie et de responsabilité. Une des propositions est une consultation annuelle de prévention pour tous les jeunes de 16 à 25 ans. Ces consultations seraient en fait l'occasion de susciter l'intérêt des jeunes pour ce qui concerne leur santé, et d'établir une relation de confiance permettant un dialogue ouvert et un suivi.

Mais en fait, la problématique de la prise en charge médicale des étudiants a été surtout détaillée en définissant plus précisément les rôles des Services Universitaires de Médecine Préventive et de Promotion de la Santé.

1.4. Les Services Universitaires de Médecine Préventive et de Promotion de la Santé (SUMPPS)

La politique poursuivie en matière de santé vise à améliorer le suivi sanitaire des étudiants et à développer les actions de prévention et d'éducation à la santé, mission assurée dans les universités par les SUMPPS.

Conformément aux dispositions de l'article L. 831–1 du code de l'Education, chaque université organise une protection médicale au bénéfice de ses étudiants. Elle crée à cet effet un SUMPPS. Plusieurs universités peuvent avoir en commun un même service, appelé alors service interuniversitaire de médecine préventive et de promotion de la santé (SIUMPPS).

Les autres établissements publics d'enseignement supérieur assurent également à leurs étudiants les prestations correspondant aux missions nécessaires à la protection médicale des étudiants. L'exécution de ces prestations peut être confiée par voie contractuelle à un SUMPPS de leur choix, moyennant une contribution aux frais de fonctionnement fixée par le directeur du service.

En tant que domaines prioritaires du chantier sur « l'amélioration des conditions de vie étudiante », la santé étudiante a fait l'objet de plusieurs actions récemment engagées. Ainsi la redéfinition de l'organisation et des missions des SUMPPS et SIUMPPS a été entreprise, et a donné lieu à la publication d'un décret le 7 octobre 2008 >59@ (complété depuis par différentes circulaires précisant les conditions de mise en œuvre de ce décret). Cette réforme vise à mieux prendre en compte les besoins et les caractéristiques de la population étudiante. En effet, celle- ci a connu depuis 20 ans un accroissement important, et rassemble des individus avec une provenance et des difficultés diversifiées (aussi bien sociales, financières, matérielles, psychologiques que de santé). Il importe donc de mettre en place les éléments permettant une approche globale de la santé.

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