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CHAPITRE III : PERCEPTION ET REPRESENTATION DU PAYSAGE ET DES DECHETS

III. 1.4.1 Des composantes naturelles (Géographique)

III.2. LA PERCEPTION ET LA REPRESENTATION DU PAYSAGE

III.2.2. Mécanisme de perception

La perception d’un paysage se fait au moyen de l’œil qui n’est rien sans le cerveau qui le commande. Avant de percevoir un paysage, tout d’abord on le voit et l’œil perçoit les entités comme des surfaces planes, mais les lignes de perspective et les reliefs nous permettent de distinguer les volumes. Ensuite, il y a l’identification des objets et c’est le cerveau qui intervient en faisant appelle à la mémoire. Par ailleurs, il y a tout un système de sentiments et de culture qui entre en action. C’est ce qui fait que la perception d’un paysage diffère d’un individu à l’autre.

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Y. LUGINBÜHL, « Les représentations sociales du paysage et leurs évolutions », Directeur de recherche au CNRS UMR LADYSS, Paris

CHAPITRE III : PERCEPTION ET REPRESENTATION DU PAYSAGE ET DES DECHETS

III.2.2. 1. Voir le paysage :

Lors de l’analyse du paysage, l’œil rassemble des informations qui sont envoyées par les nerfs optiques au cerveau. Ce dernier, à travers diverses opérations, va finalement chercher à faire coïncider l’image reçue avec la banque de données de la mémoire1. C’est ce qui constitue l’image mentale. Ainsi, « l’image que l’on voit est l’image proposée par

l’œil, et interprétée par le cerveau »2. A travers tous ces mécanismes qui opèrent au niveau du cerveau, on comprend que l’image qu’on voit n’est qu’une vision théorique qu’on appelle l’image perçue. Afin de voir le paysage, nous utilisons comme sens la vision. Ainsi l’œil analyse le paysage par ces différents mouvements :

- L’accommodation :

L’œil essaye de s’accommoder pour avoir une vision d’ensemble du paysage et une image nette, par la contraction du cristallin;

- Le balayage :

En raison du champ de vision limité, l’œil commence à faire des mouvements continus et extrêmement rapides;

- Le point d’appel :

Durant le balayage, l’œil est attiré par certains éléments qui sont des points forts. Leur attirance varie selon leurs contrastes de lumière, de couleurs et de formes;

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J.M.LOISEAU, Le paysage urbain, Edition Sang de la Terre, 3 juillet 1995, p 10

2 IDEM, p 30 Source : J.M.LOISEAU 1993 FIG 19: Le balayage Source : J.M.LOISEAU 1993 FIG 18 : L’accommodation Source : J.M.LOISEAU 1993 FIG 20: Le point d’appel

CHAPITRE III : PERCEPTION ET REPRESENTATION DU PAYSAGE ET DES DECHETS -Le point de focalisation du regard :

C’est le point le plus attractif sur lequel l’œil revient se poser instinctivement. Ce point peut se distinguer des autres éléments par une forme grande ou proche ou avec des couleurs ou bien dans le cas de notre étude des tas de déchets.

III.2.2.2. Percevoir le paysage :

Plusieurs travaux et recherches ont été réalisés sur le mécanisme de perception, celui-ci entrant dans le champ d’étude de plusieurs filières comme la psychologie, la médecine, la géographie, etc. Mais, pour comprendre le mécanisme de perception dans l’étude qui suit, nous avons délibérément décidé de ne citer que les recherches qui nous intéressent. Le mécanisme de perception est l’ensemble des moyens et des facteurs qui permettent à un individu d’élaborer des images et des représentations mentales de l’espace. La perception s’élabore suivant un cheminement à trois étapes : d’abord, elle ne correspond pas à la réalité géographique tangible. Ensuite, elle s’appuie sur ce que nous voyons dans notre environnement. Et enfin, la perception subit une opération de filtrage du réel par notre cerveau en se basant sur plusieurs facteurs: culturels, sociaux, économiques et psychologiques. (FIG 22)

FIG 22 : Processus de Formation de l'image

Source : J.M. Doherty 1969

Source : J.M.LOISEAU 1993 FIG 21 : Le point de focalisation du regard

CHAPITRE III : PERCEPTION ET REPRESENTATION DU PAYSAGE ET DES DECHETS L’homme en regardant un paysage s’attache à trois réalités perceptives1 :

- L’échelle (la forme) : c’est la perception du volume. Cette dernière diffère selon la forme du volume, sa dimension, mais aussi selon la position de l’observateur par rapport au volume : « Le passant éloigné d'un bâtiment dégagé a une vision d'ensemble, mais les

détails de façade et du plan n'apparaissent pas. En se rapprochant, il peut voir tout d'abord les divisions architectoniques, l'organisation des façades, puis les détails. Mais, à ce stade, il n'aperçoit plus l'ensemble de l'édifice. Il n'a qu'une vision déformée de la perspective »2. - Les schémas logiques : ils interviennent dans la perception et la modifient, selon le bagage socio culturelle de l’observant. En regardant le paysage, l’observateur peut y trouver l’assemblage logique des éléments urbains auquel il est habitué ou non.

- Les repères : Ce sont des éléments physiques (édifices, endroits, ou emplacements), culturelles ou cultuelles, qui nous permettent de nous situer et de nous orienter dans la ville en utilisant nos différents sens. Ils se distinguent avec leurs formes, échelles, couleurs, dimension historique et tout ce qui détermine leur « personnalité ».

Le schéma (FIG 23) élaboré par A. Bailly démontre, qu’à partir d’une réalité, un être humain se construit une image mentale de ce qu’il perçoit en se basant sur ses connaissances, son éducation, ses valeurs, son identité, ses mémoires, ses jugements esthétiques, son appartenance sociale, ses facultés de reconnaissance, d’interprétation et d’évaluation, et ses différents sens.

FIG 23 : Le schéma de perception de l’espace selon A. Bailly

Source : internet3

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A. S. Bailly, « La perception des paysages urbains », [Essai méthodologique]. In: Espace géographique. Tome n°3, 1974. P 216

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IDEM

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