placé, il'voit,
que
le deuil n’est pas seulement surnos cœurs, mais
qu’il est, et à jamais, dans noscœurs memes.
(1)Pour
revenir à nous,mes
Frères , je dois vous rappelerlapositionde la desCœurs
Fidèlesau mo-ment
de la reprisede
ses travaux, ily
amaintenant
dixmois
; jedoisvousparlerdu peu de
bienque nous avons
fait et de la situation dans laquelle
nous nous
trouvons.La
profane discorde s’était introduitedans
votre templeetelleen
avait ébranlé lesfondemens
; les ou-vriersdispersésn’ytrouvaient plusde pointde ralliement et ilsen
avaientabandonné
les travaux.Quelques-uns
d’entre vous(honneur!
trois foishon-neur
à ces dignesMaçons
!), quelques-uns d’entrevous eurent assezde
couragepour ne
pas désespérerde
la réédificationde l’édifice.Semblables
aux
anciens Chevaliersdu Temple
, ils travaillèrent,
pour
ainsi dire ,une
truelle d’unemain
et
une
épée de l’autre.Lorsque
la construction fut presque entièrement achevée , ils eurent la générosité(l)
Un
discours a étéprononcéàl’occasion de la mort du général Foy, pour appuyer différentes propositions qui avaient été faites dans cette circonstance, par le F.*. orat.\ adj.'., dans la tenue du 5ejour du 10e mois de l’an de la V.\,L.\ 5825; il se trouve ci-après à la page31.Digitizedby
v^.ooQle
(
28
)d'appeler plusieurs ouvriers étrangers
pour
partager la gloirede
leurs travaux, etparmi
ces étrangers» ilsme
choisirent ,
moi
, leplus faible,
pour
placer la clefde
la voûte.
Il vous en souvient ,
mes
honorables Frères, vous qui datezdu
jour de la rééducation»nous
n’étions alorsque
vingtmembres
actifs.Le
trésprde
la loge et la caisse élémosynaireétaient vides.Des
dettes , voilà tout ce qui composait l’état financierde
la loge.Le grand
architecte de l’univers a béni vos efforts,mes
Frères; ilarécompensé
votrecourage etvotrezèle.Depuis
lors, eten
dix mois,nous
avons fait quatorze initiations; et, quoi qu’en ayentpu
direquelques per-sonnes quin’appartiennent pas à notre , nousnous
applaudissons encore , et nous nous applaudirons sans doutetoujoursde chacune
desinitiationsque
nous avonsfaites.
Oui
* j’ai lu dans l’âme des récipiandaires, et j’aitrouvé chez tous
un
foyerde
chaleurmaçonnique
,une
volonté fermede
devenir meilleurs, qui les rendrontun
jour plus dignesdu
noble titre deMaçon
,que ne
le sont peut-êtreceux
qui ont critiquéleur admission.Septdeces
nouveaux
initiésontobtenu, aprèsletems
voulu>comme
prix de leur assiduitéaux
travaux , lesDigitizedby
v^ooçle
(
^9
)grades de
compagnon
etde
maître.Un
huitième» bienrécemment
initié» doitau
zèle»aux
services journel-lement réitérésde
son digne parent, notre très-cher frère maître des cérémonies , la faveur insigne d’avoir reçu»presque simultanément»lestroispremiersgrades.Maiscette faveur, nous l’avons
accordée
sans déroger à nos réglemens , puisqu’ily
avaiturgence
etque
le jeunefrèrequil’aobtenue
quitteaprèsdemain
cetOrient,
pour
allerremplir,dansl’îlede Corse»une
fonctionbien honorable»en
raisonde
son âge » à laquelleH
a été appelé par legouvernement.
Notre atelier ,
mes
chers Frères , s’est encoreaug-menté de
cinqmembres
honoraires» véritableslumièresde
laMaçonnerie
» et qui contribuentpuissamment
à la régularitéde nos travauxetau charme
de nosréunions.Cinq
affiliationsde
Frères actifs onteu
lieu» et ce n’estpas sansun
jûsteorgueilet sansun
sentiment bien vifde
satisfaction»que
j’ajoute qu’aunombre de
ces Frères affiliéscomme membres
actifs, il s’en trouve dteux qui appartiennentaussi,comme metnbres
actifs»à d’autres loges de cetOrient.
Enfin»
mes
Frères»notrenombre
s’élèvemaintenant
à cinquante -quatre» et trois nouvelles initiations ainsique
plusieurs affiliationsauront lieu dans lecourantdu mois
prochain.Digitizedby
v^.ooQle
( 3
o
)Quant
à notre situation financière , la voici :En
dixmois
,nous
avonspayé
les anciennesdettesde
la loge9et nous avons
en
caisseune somme
de i5oo
fr. , tanten
médailles qu’en prétentions liquides etassurées.Voyons
maintenant ceque
nous avons fait sous lerapport
de
labienfaisance,et cela toujoursen
dixmois
:Nous
avons consacré800
fr. à la cause sacrée des Grecs; noiisavonsdonné 200
fr.aux
incendiésdeSalins;nous
avonsaugmenté
de 100
fr. l’honorable tributque
le patriotisme français
paye aux
enfans de l’immortel généralFoy
;nous
avons versé 5o fr. à la càisse de la sociétéIsraélitepour
l’encouragementdu
travail; enfin,
nous
avons répartiune somme
de 55 o fr. entre les in-digensde
Strasbourg, et nous avonsgémi
dene
pou-voirfaire davantage.Nous
avonsdonc employé
,depuis dix mois, i5oo
fr.à des actes de bienfaisance
ou
de patriotisme1Oui, mes
Frères, oui, je vous le répète, legrand
architectede
l’univers a béni nos travaux, il a souri à nos efforts. Puisse-1-il nous diriger sans cesse dans la voiedu bon
etde l’utile!*.
:
Heureux
! eéht foisheureux
,mes
Frères , sinous
faisons dire de nous: Les
Cœurs
Fidèles sontdescœurs généreux
.Digitizedby
v^.ooQle
DISCOURS,
;TENU;.
PAR LE
F/. ORAT.\ ADJ.\,A
L’OCCASIONDE LA MORT Dü GÉNÉRAL
FOY...ML
pf.#.Le Gr. A.\ d.\ i'U/. vient de rappeler à lui
un
de nos frères, le général Foy, et la consternation qui règne dans nos âmes et les signes funèbres que les principaux ouvriers de cet atelier ont spontanément arborés, vous manifestent toute l’étendue de la calamité qui a si subitement frappé notre saint édifice.Maisd’autres considérationsappellentencore notre pensée:
notre illustre frère nous a léguépour héritage...une veuve
et cinq orphelins! C’est vous direquel pieux ministèrenous avons à remplir.
D’un autre côté, le frère qui n’est plus était peut-être la plus vive lumière qui jamais eût étincellésous lavoûte
ma-çonnique; son
âme
semblait recéler le beau idéal de toutes les perfections objets de notre culte.Econome
dans sa vie,il est
mort
pauvre; c’est assez vous dire qu’il n’avait pas gardé pour luiseul le noble salaire de ses travaux.Dans
la premièrepartie de son existence,il a montrépar quels gé-néreux efforts le vraiMaçon
doit répondre à l’appel de la patrie, lorsqu’elle a besoinde lui les armes à la main. Plus tard et couvertde nombreuses cicatrices,sanglantes encore,il s’est élancé à la tribune nationale, et là,
on
aurait ditDigitizedby
v^ooQle
qu’un feu sacré , mais bêlas terrible, dévorant,avait
rem-placé dansses veines le sang perdu au milieu des batailles; et là il a montré, que dans le cœur
du
vraiMaçon
le plus vifamour
de la liberté est toujours affilié au plus profond respectpourleslois. Et danstoute sa carriècc>soitque d’im-périeuses menaces, soit que des séductionsbrillantes le sol-licitassent à la corruption, toujours il a montré que vraiMaçon
il ne sayait pas oublier les paroles prononcées par lui à sa première apparition sur le parvis sacré de notre temple, lorsqu’interrogé sur les motifs de son audacieuse espérance, il avait répondu : Je suis né libre et de bonnesmœurs
!Mes
Frères! quanddes profanes,pourrappeleraux géné-rations futuresquelnoblecitoyenla France a perdu aujour-d’hui, s’empressent desouscrirepour l’érection d’unmonu-ment
| n’estilpas à désirerquenousaussi,pourenseignerauxMaçons
del’avenirqueladmirablemodèlemaçonniqueabrilléde nos jours, nous saisissions nos truelles et participions
ê
à l’édification qui se prépare.
Mes
Frères! lemonument
élevé à la gloire d’un grand citoyen estaussiunedes plusbelles etdes plusutilescolonnesdu
temple de la vertu: ces constructions religieuses, éle-vées d’âge en âge, sontcomme
des phares bienfaiteurs,
qui signalent à la vénération des races nouvelles les beaux exemples des siècles passés.
i
Digitizedby