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décédée

La bénévole

1f/sem

1 amie

LUCIENNE

Aide

ménagère

4 h /sem

Personnel

de la maison

de retraite

Cercle de s ociabilit é

Aide

à la toilette

2 f/sem

1 fille

13/ Monographie de Josette, 89 ans

Josette vit dans un immeuble donnant sur une petite rue calme à quelques rues du centre d’une ville de province. Elle a un appartement assez spacieux, l’entretien se déroule dans une grande pièce à vivre englobant le salon et la salle à manger.

Six mois plus tard, pour le second entretien, je suis accompagnée par la bénévole. Je remarque que Josette s’est maquillée et s’est fait les ongles. La bénévole soulignera aussi cette marque de coquetterie, réalisée spécialement pour ma venue.

Josette parle aisément, cependant lorsqu’on lui pose une question, très rapidement elle dévie et n’y répond pas toujours tout à fait, ce qui rend certaines parties de son histoire assez floues.

Résumé

Josette est âgée de 89 ans, veuve depuis 2006, un fils, deux petits-fils, l’un âgé de 17 ans et l’autre de 20 ans. Elle vit à domicile dans un appartement. Elle a été évaluée GIR 4. Cette monographie met en lumière une personne âgée bien entourée à la fois par des liens familiaux et des liens amicaux. Ce récit montre la difficulté de changer de bénévole. En effet, Josette avait eu un premier accompagnement et elle s’était attachée à cette bénévole, ce qui se ressent par les références récurrentes à celle-ci. Aujourd’hui, la bénévole est quelqu'un qui apporte de la gaieté dans la journée de Josette. La monographie souligne aussi l’adaptation de la présence de la bénévole en fonction de l’évolution de sa situation (prise de retraite).

Le logement

Depuis cinq ans, soit décembre 2007, Josette vit dans son appartement et à Poitiers. Précédemment, elle résidait dans une autre ville de province, ville dans laquelle elle est née. Suite au décès de son époux en 2006, elle ne mangeait plus et s’était repliée dans son appartement. De fait, son fils et sa belle-fille ont fait le nécessaire pour la rapprocher de leur domicile. « Je venais

chez mon fils tous les mois et au mois de juin ma belle-fille me dit vous ne pouvez plus rester toute seule à Tours, je ne mangeais plus, j’avais beaucoup maigri. Au mois de juin, on m’a proposé une maison de retraite, j’ai dit non, et après je suis revenue au mois d’août et ma belle-fille m’a dit j’ai trouvé des appartements si vous voulez visiter, ils avaient déjà trouvé ici. »

Le quartier est assez calme, aucun petit commerce ne se trouve aux alentours, qui pourraient créer une vie de quartier.

Elle est donc propriétaire d’un grand deux pièces : salon – salle à manger et une chambre. L’immeuble est doté d’un ascenseur mais elle a quelques marches entre le palier et l’ascenseur.

Josette a une téléalarme qu’elle porte toujours sur elle. Elle s’en est servie quand elle s’est cassé le genou et un dimanche quand elle ne pouvait plus respirer. L’ambulance est arrivée assez rapidement et elle semble satisfaite de la téléalarme.

La téléalarme a été installée pour sécuriser son fils lorsque celui-ci part en vacances avec sa famille.

Six mois plus tard, rien n’a changé dans le logement.

La santé

Au cours de sa vie, Josette a eu quelques problèmes de santé. A cet égard, elle a passé deux ans en sanatorium en raison d'une tuberculose. Elle est restée également cinq ans dans un hôpital psychiatrique, puis quelques temps dans une maison de repos destinée aux malades psychiatriques. Je n'arriverai pas à connaître les raisons précises de ce séjour. J'apprends qu'elle est encore suivie par un psychologue une fois par mois.

Josette semble avoir des soucis de santé à répétition. Il y a deux ans, elle s'est cassé le col du fémur. En mai 2012, elle a eu une opération de la gorge. En août 2012, après avoir fait des courses avec son aide-ménagère, elle est tombée en sortant de la voiture de celle-ci. Elle s'est cassé le haut du tibia et il a été obligatoire de lui plâtrer la jambe pendant trois mois et de se déplacer en fauteuil roulant. Elle a donc passé deux mois en maison de repos. Elle est sortie un mois plus tôt, ne supportant plus les mauvaises conditions de traitement d’une partie du personnel, selon ses dires.

Elle marche très lentement et me dit que : « Le genou ne se remet pas, il est encore douloureux. »

changée en décembre 2013. On la lui a mise car elle tombait souvent. Son mari en avait une et elle savait donc comment l’opération se déroulait.

Dans l’ensemble, Josette est fatiguée, parle beaucoup mais avec difficultés et se déplace lentement.

Six mois plus tard, Josette n’est pas retombée et n’a pas eu d’autres problèmes de santé entre les deux entretiens. Dans l’ensemble, elle se porte mieux. On le comprend principalement en raison de sa plus grande mobilité et de la reprise de certaines activités.

La Mobilité / Les Sorties

Josette a peur de sortir seule de chez elle, de fait elle sort accompagnée de son fils ou de l’aide ménagère. Elle se déplace avec une canne.

Elle possède une voiture mais son fils la garde pour le moment, car elle ne veut pas s’en servir.

« C'est mon fils qui a la voiture, cela fait plusieurs fois qu'il me demande quand est-ce qu'il me la ramène, pour l'instant c'est non. »

Pour se déplacer seule avant ses soucis de santé, Josette utilisait Handibus, un service de la ville pour les personnes handicapées ou âgées de plus de 80 ans. Il faut commander le bus deux jours à l'avance. Pour l’équivalent du prix d’un ticket de bus, Handibus fait le déplacement demandé.

Six mois plus tard, Josette se porte un peu mieux, se déplace sans canne. Elle est moins fatiguée, marche toujours très lentement, mais n'est pas retombée depuis la première visite.

Elle dit sortir seule dorénavant de son domicile. Quand on l'écoute, elle semble aussi très mobile et gére seule ses différents déplacements entre les parties de cartes, les rendez-vous médicaux, etc., grâce à l'aide de son fils et d'Handibus.

Josette dit qu’elle a récupéré sa voiture, laissée à son fils et qu'elle s'en sert quand elle se sent bien et pour de courts déplacements, à ce titre aller à la pharmacie ou chez le médecin qui se situent à 1 ou 2 km de son domicile. Elle raconte qu’elle est allée la veille à l’association où elle joue aux cartes, avec sa voiture. Quand je demande à la bénévole si Josette utilise vraiment sa voiture, elle me l’affirme mais m’explique que les trajets en voiture effectués sont dangereux, en raison à la fois du trafic et des routes difficilement praticables, mais aussi en raison de la santé de Josette.

La situation administrative et financière

La vie professionnelle de Josette est assez discontinue. Elle a commencé à travailler à 16 ans dans une banque, au moment où elle a arrêté d'aller à l'école. Puis un an plus tard, sa mère qui était au PTT, l'a introduite et elle a été embauchée dans cette entreprise, sans jamais la quitter. La bénévole m'indiquera que Josette a une bonne situation financière. Josette dit ne manquer de rien.

Josette indique également qu'elle a donné des leçons de français et de maths pendant trente ans. Cette activité reste très floue. Je suppose qu’elle faisait cela en tant que bénévole.

Les aides professionnelles

Josette a une aide-ménagère qui vient trois fois par semaine. Celle-ci fait le ménage, les courses, l'emmène à ses différents rendez-vous médicaux.

Elle a également des séances de kiné.

Six mois plus tard, Josette a changé de service d'aides. Elle m'explique que l'ancienne aide ménagère la volait et ne venait jamais aux mêmes heures. Cette situation l’a beaucoup

« chamboulée ».

Grâce à l'APA, Josette bénéficie de 5 h d'aides ménagères par semaine. Le service vient trois fois en après-midi : le mardi, le mercredi et le vendredi. Chaque jour c'est une aide ménagère différente car le service d’aide à domicile est dans l’incapacité de lui mettre toujours la même en raison des plannings. Cette situation ne semble pas la déranger. Elle cible les compétences de chacune et en fonction des aptitudes, elle leur demande d’exécuter des tâches plus spécifiques : elles font le ménage, l’emmènent aux courses, l’aident à communiquer sur Internet etc. « Je suis

en confiance, elles sont gentilles ».

Le réseau relationnel

Situation familiale

Josette a trois frères et une sœur. L'aîné est décédé. Elle est encore en contact par mail avec sa sœur, qui habite à La Rochelle, et par téléphone avec l’une de ses belles-sœurs au moins une fois par semaine. Josette n'évoque pas l’un de ses frères. Avec sa sœur qui est sourde, Josette communique par mail. Elle possède donc un petit ordinateur portable. La première bénévole qui venait la visiter, lui avait appris à s’en servir et à utiliser Internet. Dorénavant, ce sont La bénévole, la deuxième bénévole, ainsi que l’une des aides ménagères plus régulièrement, qui se chargent d’aider Josette à répondre à son courrier. Les deux sœurs échangent ainsi de manière régulière.

Josette a été mariée deux fois, je saurai juste qu’elle a été veuve du second. Elle ne souhaitera pas préciser de quel mari est issu son fils.

Josette a un fils qui est à la retraite depuis un an, après avoir travaillé à la SNCF. Il vit à proximité de sa mère. La femme de son fils travaille encore en tant que professeur de couture dans un lycée. Son fils vient lui rendre visite une à trois fois par semaine et l'appelle tous les jours. Josette va passer certains dimanches avec la famille de son fils. Son fils s’occupe principalement des tâches administratives, fait du bricolage, mais emmène aussi sa mère à des rendez-vous.

Josette a deux petits-fils, l'un âgé de 17 ans, l'autre de 20 ans. Elle appelle ses petits-fils assez souvent et eux viennent lui rendre visite. Ils discutent volontiers avec elle.

Six mois plus tard, elle est toujours en contact avec les différents membres de sa famille de manière aussi régulière. J’apprends que son fils est malade, qu’il crachait du sang et qu’il est maintenant sous traitement, ce qui le fatigue beaucoup. Il vient quand même s’occuper et voir sa mère autant que lors du premier entretien.

Les amis

A Poitiers, Josette n’a pas d’amis. En cinq ans, elle n’a pas tissé de réseaux amicaux. Cependant, elle a son cercle de « copines » avec qui elle joue aux cartes une fois par semaine. Ce sont des personnes qu’elle ne revoit pas en dehors, mais elles se contactent par téléphone entre les séances.

Les voisins

Josette trouve le quartier très froid. Elle dit ne pas avoir de relations avec ses voisins, mais quand on creuse un peu, on se rend compte qu’elle a des bribes d’informations sur chacun d’eux. L’un qui est président des copropriétaires vient lui rendre visite. « Il vient, il reste là une heure, on

discute ».

La vie au quotidien

Récit d’une journée type

« Le matin, je tourne, je vire. Je me lève vers 8 h en hiver, le matin, je fais ma chambre, ma toilette, je déjeune, je fais mon courrier, l’après-midi, je fais la sieste, j'écoute la radio et le soir je regarde la télévision. »

Les après-midis d’été, il lui arrive de se mettre sur une chaise longue sur son balcon.

Six mois plus tard, le rythme des journées de Josette n’a pas changé. Elle se lève un peu plus tôt, aux alentours de 6 h 30 - 7 h 30. J’apprends en plus qu’elle attend les aides ménagères pour l’aider à faire son courrier. De plus, comme Josette remarche plus aisément que lors du premier entretien, elle descend chercher son courrier à la boite aux lettres.

Les loisirs

Josette a fait des voyages avec son deuxième mari : Canada, Russie, Norvège etc., à la fin des années 1980.

Elle jardine, regarde la télévision, la radio, joue aux cartes, aime jouer aussi au Scrabble, a un ordinateur portable.

Tous les mercredis après-midi, Josette va jouer aux cartes dans une association. Cependant, depuis ses différents problèmes de santé, elle ne s’y rend plus mais prévoit d’y retourner.

L’accompagnement bénévole

Josette a connu l’association par quelqu'un qui lui en a parlé et elle a donc téléphoné. Quand elle a commencé à avoir une bénévole, la responsable de la fondation, me spécifie qu’elle était mal en point et qu’elle avait besoin de parler. Josette me dit aussi qu’elle aime parler et qu’elle avait besoin de quelqu'un pour parler. Son fils est certes présent, mais ce n’est pas suffisant. L’accompagnement bénévole a débuté en 2010.

« Ici, dans l’immeuble, j’ai personne, les aides ménagères, elles font le ménage, les courses, je suis dans mon fauteuil. » Josette fait la différence entre le rôle de l’aide ménagère et le rôle de la

bénévole, l’une étant une professionnelle devant effectuer des tâches, l’autre étant une bénévole présente pour échanger.

Josette a eu une première bénévole, avec qui elle s’est très bien entendue. Elle dit qu’elles se sont bien entendues car elles venaient de familles nombreuses toutes les deux. La deuxième bénévole, me précise que la première est partie pour des raisons de santé. On sent que Josette regrette la première bénévole, celle-ci venait toutes les semaines, lui a appris à se servir d’un ordinateur. C'était Josette qui avait fait la demande explicite que la bénévole qui viendrait puisse lui apprendre à utiliser un ordinateur. « la bénévole était tellement gentille », « j’aimais beaucoup». Durant tout l’entretien, elle fait assez souvent référence à cette première bénévole, sans jamais comparer les deux bénévoles entre elles.

Lorsque la première bénévole a dû s’arrêter, Josette a re-sollicité la fondation afin qu’une autre bénévole vienne la visiter. Elle dit avoir également tout de suite accepté la bénévole car celle-ci travaille au PTT, et Josette est une ancienne des PTT. Josette montre son ennui que la bénévole ne vienne la voir qu’une fois par mois.

La bénévole ne vient qu’une fois par mois, mais l’appelle tous les samedis car elle sait que Josette est souvent seule ce jour-là. La bénévole nous dit ce qu’elles font ensemble : « J’appelle Josette, je lui envoie des photos, je lui apporte toujours quelque chose, des fleurs, des plantes »

Josette ajoute : « Elle est très gaie, on parle de tout et de rien, on rigole, je l’interroge sur le chant

[car la bénévole fait partie d’une chorale], je lui dis ce que j’ai fait dans la semaine. Elle met de la musique sur mon ordinateur, on chante, elle fait de la gym, elle me raconte, on discute. » Josette

continue à envoyer des mails à sa sœur aidée de la bénévole.

La qualité du lien :

Quand je lui demande sur qui elle peut compter, qui l’entoure dans son réseau, la bénévole est nommée après les membres de sa famille et les aides ménagères. La présence de la bénévole lors du second entretien ne la fait pas nommer plus spontanément.

Pour Josette la bénévole a un rôle essentiellement dans l’échange, ce n’est pas une amie, quelqu'un de la famille, la bénévole est tout simplement La bénévole qui apporte de la gaieté. « je

ne sais pas, on parle un petit peu de tout, cela m’empêche de penser, à avoir le cafard » Josette

apprécie « son enthousiasme, sa gaieté. »

Les liens sont peut-être distendus entre la bénévole et Josette en raison de la faiblesse des visites de celle-ci.

Six mois plus tard, la bénévole sera à la retraite durant l’été, de fait elle va multiplier ses visites auprès de Josette , passant d’une fois par mois à deux fois par mois.

La bénévole et Josette projettent de se promener dans un jardin un peu plus éloigné du domicile de Josette où l’on trouve des fleurs particulières.

Solitude

Josette est quelqu'un de bien entouré, elle ne semble pas se sentir seule et elle ne déclare pas sentir la solitude. Elle rencontre des personnes tous les jours entre les aides professionnelles, son réseau amical et familial.

Perspectives

Six mois plus tard, Josette me dit qu’elle va se faire opérer du cœur en décembre pour changer sa pile.

Josette ne veut surtout pas aller en maison de retraite et redoute que son fils l’y envoie. « J’ai peur

que mon fils me mette dans une maison de retraite, je me dis que tant que j’ai des personnes à la maison qui viennent m’aider, je marche, je me sers de mes mains, j’ai ma tête encore, quoique le soir j’oublie des choses. »

Josette