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lm La maltrise de /’énergie

Dans le document L’énergie en 2050 (Page 177-180)

contre le réchauffement climatique

5.4. lm La maltrise de /’énergie

L’accès du plus grand nombre a l’énergie, facteur de confort et de qualité de vie, est un droit citoyen. La limitation de la consommation énergétique par le ration- nement ou par la hausse des prix (rationnement par l’argent) se heurte donc à un problème d’acceptation sociale. Toutefois, cela ne signifie pas qu’il soit impossi- ble de faire des economies d’énergie.

Des gisements importants existent dans l’amélioration des performances des appareils de grande consommation (électroménager, éclairage...), des transports routiers, de l’isolation thermique des bâtiments

...

L’expérience récente en témoigne. La crise pétrolière de 1973 a marqué la fin d’une période de consommation euphorique qui avait débuté trente ans plus tôt, au sortir de la deuxième guerre mondiale (les (< 30 glorieuses O ) . Les mesures prises pour éviter la pénurie d’énergie ont alors permis de stabiliser la consomma- tion sans trop affecter le PIB des pays développés, du moins pendant les 10 premières années (voir fig. 6.5).

Pour les années a venir, des économies significatives sont attendues dans le secteur tertiaire sur les postes éclairage, chauffage, climatisation, ainsi que dans le secteur industriel, a partir de l’amélioration des procédés de fabrication. À l’autre bout de la chaîne, le recours a des procédés de production d’énergie plus performants et le développement de la cogeneration (production d’électricité et recuperation de la chaleur <( perdue ’) a la source froide, pour le chauffage urbain, le dessalement de l’eau de mer ou la production d’hydrogène) constitue égale- ment un gisement d’économies d’énergie non négligeable.

Cependant, si les pays développés peuvent effectivement faire l’effort de produire les mêmes quantités avec moins d’énergie, il n’en va pas de même des pays en développement qui représentent pourtant les zones à plus forte croissante.

II faut donc relativiser la portée des efforts réalisables en matière d’économie d’en e rgi e.

Notons enfin qu’en la matière, il est difficile de faire des prévisions fiables. En effet, l’efficacité économique et énergétique engendre de la croissance et donc l’émergence de nouveaux besoins : acquisition de nouveaux équipements par les ménages, accroissement des transports liés aux loisirs, généralisation de la clima- tisation pour faire face aux canicules à répétition ... qui peuvent annuler tout ou partie des gains réalisés.

5.4.2. La gestion du cycle du carbone

5.4.2.1. Les prévisions de rejets de

CO,

Dans la plupart des pays industrialisés, les industries sont soumises a des normes strictes en matière de rejets et de gestion des déchets. Paradoxalement, le secteur de l’énergie fossile échappe a cette règle de base en ce qui concerne le CO,, lequel est rejeté librement dans l’environnement.

Inciter les grandes industries (centrales au charbon, au fuel ou au gaz, cimente- ries...), qui représentent environ 30 % des émissions mondiales de CO,, a mettre en place des systèmes de récupération, de la même manière qu’elles ont dû le faire dans le passé pour les rejets soufrés, constituerait une solution a la fois logi- que et efficace. Les dispositifs techniques existent et sont d’ailleurs employes a petite échelle (1000 tonnes de CO, parjour dans les unités les plus grandes) pour la production de CO, a usage industriel. La capture consiste soit a décarboniser le combustible en entrée d’installation (réaction avec la vapeur d’eau conduisant a la production d’hydrogène et de CO,), soit a récupérer le CO, dans les effluents en sortie d’installation. Quelle que soit l’option retenue (pré-traitement ou post- traitement), ces techniques sont basées sur des méthodes d’absorption physique ou chimique couplées éventuellement a un processus de séparation gazeuse par membranes.

Le problème de l’entreposage a long terme du CO, ainsi récupéré (sous forme de gaz liquéfié) est plus complexe, compte tenu des volumes énormes mis en jeu. Les solutions les plus satisfaisantes sur le plan environnemental consistent à trans- porter le CO, par pipelines et a l’injecter dans des formations géologiques profon- des du type reservoirs gaziers ou champs pétrolifères épuisés (séquestration).

Le potentiel de stockage au niveau mondial serait, selon certains auteurs, de l’ordre de 10 O 0 0 milliards de tonnes de CO,, soit l’équivalent de plusieurs centai- nes d’années de rejets cumules de CO,, ce qui serait suffisant pour traiter les réserves connues.

Vingt millions de tonnes de CO, par an sont d’ores et déjà injectées dans les champs pétrolifères américains pour améliorer les rendements de recuperation du pétrole (enhanced oil recovery). De même, en mer du Nord, le CO, contenu naturellement dans le gaz extrait du Sleipner West Field (exploite par la compa- gnie norvégienne Statoil) est séparé directement sur la plate-forme offshore, puis réinjecté dans un aquifère à 1000 mètres de profondeur. Un million de tonnes de CO, est ainsi entreposé chaque année, au lieu d’être rejeté dans l’atmosphère.

5.4.2.2. Piégeage naturel du

CO,

Les écosystèmes participent naturellement au piégeage du CO,. Sur les 22 milliards de tonnes émises chaque année, seulement la moitié reste dans l’atmosphère. L’autre moitié est absorbée, à part à peu pres égale, par l’océan et la végétation terrestre (photosynthèse). Un moyen de réduire l’impact des rejets de CO, consisterait donc a favoriser ces puits naturels de CO,, notamment par la reforestation et le changement des pratiques agricoles.

moyenne par jour Consommation

annuelle 2,52 Mt

5.4.3. L’évolution du mix énergétique

1,52 Mt 1,7 Gm3 22 t d’U Pour limiter les emissions de CO, dans l’atmosphère, il est nécessaire de rempla- cer les combustibles a fort teneur en carbone (charbon, pétrole) par des combus- tibles hydrogénés a teneur en carbone réduite (gaz naturel) et de recourir aux energies non-émettrices de CO,, principalement l’hydraulique (lorsque la topogra- phie locale le permet) et le nucléaire (lorsque la situation politico-économique du pays considéré le permet) et, dans une moindre mesure, les énergies renouvela- bles (éolien, solaire, biomasse, géothermique).

Actuellement, la production énergétique du parc électronucléaire français équi- vaut a la production pétrolière du Koweit.

En conséquence, grâce a son programme nucléaire, les émissions de CO, ont été considérablement réduites, plaçant la France au rang du pays européen le moins pollueur (voir 5.3 et tableau 5.3).

Tableau 5.3. Comparaison des déchets produits selon le type de centrale électrique.

7 3 4,7 3 2 O production annuelle 6 600 GWh.

Chaque énergie possède ses atouts spécifiques.

Le gaz naturel (méthane)

II contribue actuellement a hauteur de 23 % (année 2000) a la production d’éner- gie primaire mondiale. Les progrès obtenus sur le coût et les performances des turbines à gaz, les cours actuels encore bas (mais pour combien de temps?), malgré des reserves mondiales relativement limitées (environ 60 ans - voir tableau 6.4), font du methane une source d’énergie en progression.

Cependant, le méthane est un gaz a effet de serre, même si sa combustion génère moins de CO, que le charbon ou le fuel (voir tableau 5.3).

Si l’on prend en compte les inévitables fuites de méthane au cours de son ache- minement par gazoducs, on obtient finalement pour le méthane, un effet de serre comparable au charbon.

En outre, un recours exagéré au gaz poserait un certain nombre de difficultés d’ordre économique pour les pays qui sont dépourvus de réserves, sachant que le prix du gaz entre pour plus des deux tiers dans le coût du kWh produit.

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