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Liste des déterminants de la prise en charge de l’obésité identifiés dans la littérature

Les déterminants de la prise en charge de l’obésité ayant été identifiés dans la littérature sont détaillés dans le Tableau 5.

Tableau 5 : Déterminants de la prise en charge de l’obésité identifiés dans la littérature.

Déterminants liés à l’augmentation du taux de dépistage de l’obésité Études

Augmentation de l’IMC du patient 1 & 2

Sexe féminin 2,3 & 4

Sexe masculin 5

Augmentation de l’âge du patient 1,2,5 & 6

Diminution de l’âge du patient 3 & 4

Diabète 1 & 5

Hypertension 1,2 & 5

Dyslipidémie 2 & 5

Anxiété/Dépression 6

Augmentation du nombre de visites médicales (12 mois) 1,2,3 & 4

Tabagisme 2

Nombre de comorbidités au dossier médical 1 & 2

Assurance médicale privée 3

Médecin de famille traitant de sexe féminin 4 & 7

Augmentation de l’expérience du médecin de famille 7

Déterminants liés à l’augmentation du taux de diagnostic de l’obésité Études

Augmentation de l’IMC du patient 1,8,9,10,11,12,13 & 14

Sexe féminin 4, 8,9,10 & 15

Augmentation de l’âge du patient 14

Diminution de l’âge du patient 4,8,9 & 10

Patient caucasien 8

Augmentation du niveau d’éducation 14

Augmentation du revenu familial 14

Diabète 4 & 9

Hypertension 4 & 8

Dyslipidémie 4 & 8

Apnée du sommeil 9

Augmentation du nombre de visites médicales (12 mois) 8 & 16

Déterminants liés à l’augmentation du taux de counseling Études

Augmentation de l’IMC du patient 9,11,13,14, 17, 18, 19,20,21,22 & 23

Sexe féminin 15,20,21 & 22

Diagnostic d’obésité dans le dossier médical 9,10,11,13 & 15

Augmentation de l’âge du patient 17, 14 & 23

Diminution de l’âge du patient 9

Apnée du sommeil 11 & 23

Diabète 9,12,13,15,

Déterminants de la prise en charge de l’obésité identifiés dans la littérature (suite du tableau 5 )

Déterminants liés à l’augmentation du taux de counseling Études

Hypertension 12,13 15, 18,22 & 24

Dyslipidémie 12,13,15,18, 22,23 & 24

Anxiété/Dépression 20

Nombre de comorbidités 20 & 23

Augmentation du nombre de visites médicales (12 mois) 12 & 17

Tabagisme 11 & 23

Augmentation du niveau d’éducation 14,18,21 & 25

Augmentation du revenu familial 14 & 25

Augmentation du stade de réceptivité au changement 12

Médecin de famille traitant de sexe féminin 7

Augmentation de l’expérience du médecin de famille 7 & 26

Diminution de l’expérience du médecin de famille 9

1 = (Melamed et al., 2009), 2 = (Rosell-Murphy et al., 2015), 3 = (S. A. Rose et al., 2009), 4 = (Baer, Cho, Walmer, Bain, & Bates, 2013), 5 = (Turner et al., 2015), 6 = (Ghosh, 2016), 7 = (Smith et al., 2011), 8 = (Bleich et al., 2010), 9 = (Bardia et al., 2007), 10 = (Bleich et al., 2011), 11 = (Ruser et al., 2005), 12 = (Simkin-Silverman et al., 2005), 13 = (Waring et al., 2009), 14 = (Pérez-Salgado et al., 2012), 15 = (Ma et al., 2009a), 16 = (Lemay et al., 2003), 17 = (Klumbiene et al., 2006), 18 = (Sciamanna et al., 2000), 19 = (Huang et al., 2004),

20 = (Polly H Noël et al., 2012), 21 = (Galuska et al., 1999), 22 = (Ko et al., 2008), 23 = (Mehta et al., 2012), 24 = (Powell-Wiley et al., 2012), 25 = (J. E. Jackson et al., 2005), 26 = (Phelan et al., 2009).

2.7 Évaluation de l’état de la littérature

La recension exhaustive des écrits a donné lieu à de nombreuses observations vis-à-vis les recherches menées à ce jour portant sur les taux de dépistage, de diagnostic et de counseling lié à l’obésité dans les établissements de 1re ligne :

 Les méthodologies employées pour le calcul des taux de prise en charge de l’obésité sont variables (révision de dossiers médicaux, sondages, codes de facturation, analyse audio, etc.), ce qui rend difficile le calcul de taux médians.

 Les sondages menés auprès des PPL sont associés à des taux de prise en charge qui paraissent très élevés (≥90%) comparativement aux études ayant effectué la révision de dossiers médicaux (10 à 40 %).

 Les définitions employées pour catégoriser le « dépistage », le « diagnostic » et le « counseling » lié à l’obésité changent considérablement entre les études. Les périodes d’observation sont également très variables (d’une seule visite à l’ensemble du dossier médical), ce qui rend la comparaison des résultats difficile.

 Très peu d’études se sont penchées sur les taux de détection des troubles alimentaires et d’évaluation de la réceptivité au changement.

 Un accord général émerge des études fondées sur l’analyse de dossiers médicaux : la prise en charge de l’obésité est sous optimale dans les établissements de 1re ligne.  L’augmentation de l’IMC du patient de même que la présence de comorbidités liées à

l’obésité (diabète, hypertension artérielle, dyslipidémie) sont des déterminants de la prise en charge fréquemment rapportés.

 Seules deux études canadiennes ont été identifiées lors de cette recension exhaustive, soit un sondage téléphonique mené auprès des patients et une auto-évaluation de la pratique par des médecins de famille (Kirk et coll., 2012; Padwal et coll., 2011). Dans les 2 cas, les résultats sont affectés par des biais d’échantillonnage, de rappel, de non-réponse et de désirabilité sociale.

 Aucune étude québécoise n’a à ce jour été publiée au sujet des taux de dépistage, de diagnostic ou de counseling lié à l’obésité dans les établissements de 1re ligne.

TROISIÈME CHAPITRE : PROBLÉMATIQUE ET PERTINENCE DU PROJET

Les concepts décrits dans le cadre du premier chapitre ont permis de mettre en lumière les éléments suivants :

 L’obésité est une maladie chronique complexe aux causes multifactorielles.  Ses conséquences sur la santé humaine sont graves.

 Elle représente un fardeau économique considérable.

 L’augmentation constante de sa prévalence chez les adultes canadiens en fait un problème de santé publique à prioriser.

 La prise en charge de la maladie par les PPL engendrent des résultats significatifs, tant au niveau de la sensibilisation des patients que du niveau d’implication de ces derniers pour initier un processus de perte de poids.

 Le système de santé québécois favorise l’intégration d’un modèle de gestion des maladies chroniques reconnu et dispose d’une structure qui facilite l’accessibilité à plusieurs PPL. Les GMF sont des milieux de pratique particulièrement bien adaptés pour la prise en charge de l’obésité.

Les résultats extraits de la recension des écrits (chapitre 2) suggèrent que les taux de prise en charge de l’obésité observés dans la littérature internationale sont nettement sous optimaux. Bien que ces conclusions soient inquiétantes, il est important de garder en tête qu’elles proviennent d’études menées au sein d’établissements américains/européens. À l’heure actuelle, seules deux études canadiennes (Kirk et al., 2012; Padwal et al., 2011) ont abordé les pratiques des médecins de famille liées à la prise en charge de l’obésité. Bien que les résultats exposés soient pertinents (taux de counseling inférieurs à 50 %), leur interprétation est limitée par la présence de nombreux biais (échantillonnage, rappel, non-réponse, désirabilité sociale, etc.) associés à la méthodologie employée (données auto rapportées par des patients et des médecins). De plus, les données se limitent au taux de counseling lié à la gestion du poids, ce qui ne permet pas de représenter la prise en charge de l’obésité dans son ensemble. Quant aux recherches internationales, ces dernières présentent une variabilité méthodologique non négligeable et utilisent parfois des définitions (et temps d’observation) qui ne cadrent pas avec les principes de gestion de l’obésité décrits dans les lignes directrices

Canadiennes. La généralisation des résultats de la littérature internationale au contexte de première ligne du Québec peut donc s’avérer imprécise, voire inadéquate. En effet, la structure organisationnelle des GMF de même que l’intégration du E-CCM dans le système de santé québécois sont des caractéristiques qui peuvent avoir un impact significatif sur les taux de prise en charge de l’obésité. Cette absence de données est problématique car il est actuellement impossible d’évaluer si les taux de prise en charge de l’obésité sont adéquats dans les établissements de première ligne au Québec.

Puisque la prévalence de cette maladie continue d’augmenter au Québec, il apparaît urgent de dresser un premier portrait de la prise en charge de l’obésité dans les établissements de 1re ligne dans la province. Il s’agit de l’objectif principal de ce projet de maîtrise.

Cette recherche est pertinente, car les données obtenues pourront être utilisées afin :

 D’évaluer si une allocation de ressources supplémentaires devrait être octroyée par les décideurs en santé publique afin de favoriser l’intégration de la prise en charge de l’obésité dans les établissements de première ligne au Québec.

 Définir les éléments de la prise en charge représentant les plus grands défis pour les PPL québécois.

QUATRIÈME CHAPITRE : OBJECTIFS ET HYPOTHÈSES DE RECHERCHE

Ce projet de maîtrise consiste à dresser un portrait de la prise en charge de l’obésité dans les GMF du RUISS de l’Université de Sherbrooke en se fondant sur les critères de qualité de la prise en charge suggérés dans les lignes directrices canadiennes en matière de prise en charge de l’obésité chez l’adulte (Lau et al., 2007).

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