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Chapitre 4. Méthodologie

6.4 Limites de l’étude

Cette étude comprend plusieurs limites, dont la principale était le nombre restreint de participants. Chez les personnes âgées, les défis associés au recrutement et à la rétention, dans les études de recherche, peuvent être liés aux problèmes de santé, aux barrières sociales et culturelles et à la capacité de fournir un consentement éclairé (Mody et coll., 2008; Jefferson et coll., 2011; Shatenstein et coll., 2008). Dans l’étude NMS, les patients ont été recrutés dans trois cliniques de la mémoire, soit à l’Hôpital

général juif de Montréal, à l’Hôpital St-Luc du centre hospitalier de l’Université de Montréal et à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal, où il a été estimé qu'environ 300 patients nouvellement diagnostiqués avec la maladie d’Alzheimer seraient éligibles à participer. Au lancement de l’étude, 71 patients au stade précoce de la maladie d’Alzheimer ont été recommandés à l’étude par les médecins ou les

coordonnateurs des trois cliniques de mémoire. Cependant, seulement 42 dyades patient/aidant ont été recrutées, et de ce groupe, 14 dyades ont complété toutes les mesures prévues de l’étude; des mesures cliniques, biochimiques, fonctionnelles,

anthropométriques, et alimentaires ont été reprises à environ 4 mois d'intervalle (T1, T2, T3, et T4) (Shatenstein et coll., 2008).

Le manque d'intérêt a été la principale raison de non-participation (Shatenstein et coll., 2008). Toutefois, le recrutement et la rétention des participants ont été influencés par d’autres facteurs y compris le recrutement plus lent que prévu des patients; les sujets étaient informés de la participation lors de leurs visites de suivi à la clinique de

mémoire, trois à six mois après le diagnostic. Plusieurs cliniciens et autres chercheurs ciblaient la même population pour leurs propres recherches, ce qui a influencé le nombre de patients référés à l’étude NMS. De plus, le recrutement et la rétention des participants sont devenus plus difficiles pour les patients et les aidants puisque l’étude NMS était longitudinale et la participation a été demandée pour une période de 18 mois, avec mesures répétées (Shatenstein et coll., 2008). Afin d’encourager la participation continue des patients, des efforts ont été déployés afin de maximiser le recrutement et de retenir les sujets.

Dans le cadre des études portant sur les comportements alimentaires, peu de travaux ont porté sur le recrutement des patients atteints de la maladie d’Alzheimer (Shatenstein et coll., 2008). Toutefois, lors de la présente étude, les raisons de refus rejoignent celles rapportées dans d’autres études (Andersson et coll., 2003; Bos et coll., 2006). La taille modeste de notre échantillon a sûrement réduit la puissance statistique des tests effectués, car la taille de l'échantillon détermine l'ampleur de l'erreur

récemment commencé à inclure les participants âgés de plus de 75 ans, peu de rapports ont été publiés concernant le recrutement de personnes âgées dans les études de

nutrition (Shatenstein et coll., 2008). De plus, peu de recherche empirique existe qui pourrait guider les choix relatifs au plan d'échantillonnage. Dans d'autres études

similaires, la taille des échantillons varie considérablement (Gu et coll., 2010; Pasinetti et coll., 2011; Gillette-Guyonne et coll., 2007; Luchsinger et Mayeux, 2007; Barberger- Gateau et coll., 2007). Par exemple, Gustaw-Rothenberg (2009) a recruté 71 personnes diagnostiquées avec la maladie d'Alzheimer dans son étude portant sur les habitudes alimentaires des personnes ayant la maladie d'Alzheimer par rapport aux témoins sans troubles cognitifs. Par contre, Requejo et coll. (2003) ont étudié le rôle des habitudes alimentaires, de la qualité alimentaire et de l’apport énergétique total sur le statut cognitif dans un groupe de 168 personnes âgées de 65 à 90 ans.

Le manque d’information concernant les caractéristiques des aidants et la nature et l’étendue de l’assistance qu’ils apportaient est une autre limite de l’étude. Tel que mentionné précédemment, les aidants facilitent l’accomplissement de nombreuses activités instrumentales de la vie quotidienne par les patients (Onor et coll., 2006). Dans l’étude NMS, le sexe, la langue, le lien avec le patient et l’occupation des aidants étaient les seules caractéristiques notées. Un profil plus complet des aidants aurait permis de déterminer si les caractéristiques sociodémographiques, telles que l’éducation et le niveau d'activité physique, auraient pu influencer la prise alimentaire des patients et à son tour, le potentiel antioxydant de l'alimentation des patients.

Une des limites de l'utilisation de la base de données USDA comme outil de mesure est que la liste d’aliments ayant un score ORAC n’est pas exhaustive. Bien que la base de données ait été mise à jour en 2010, il n'est pas surprenant que certains aliments aient pu être omis. Toutefois, d'après nos observations il y avait peu d’aliments consommés par les participants qui n’étaient pas été indiqués dans la base de données USDA.

Il n'existe pas de consensus dans la communauté scientifique concernant la période minimale de collecte de données nécessaire pour obtenir une estimation habituelle des apports en antioxydants. Dans la présente étude, nous avons utilisé la moyenne de trois rappels de 24 heures pour la collecte de données. Cependant, toutes les méthodes d’autodéclaration, y compris les rappels alimentaires ou les questionnaires de fréquence, posent d'importants défis scientifiques. Il a été suggéré que les

participants ont tendance à sous-rapporter les apports alimentaires de près de 20% (Black et coll., 1993). De plus, les sujets qui complètent des rappels alimentaires peuvent changer leurs habitudes alimentaires afin de simplifier l'enregistrement des apports ou afin d’impressionner l’évaluateur. Une étude menée par Goulet et coll. (2004) a évalué la validité et la reproductibilité d’un questionnaire de fréquence, administré par un interviewer, comparé à trois rappels de 24 heures. Leurs résultats ont démontré que les apports nutritifs évalués par le questionnaire de fréquence et les trois rappels de 24 heures n'étaient pas statistiquement différents et que les associations significatives ont été observées lorsque deux questionnaires de fréquence ont été administrés à 4 semaines d'intervalle.

Enfin, il y a des limites concernant l’estimation du potentiel antioxydant de l’alimentation basée sur les données provenant des rappels de 24 heures. Notre étude se concentre sur l'apport en antioxydants sans tenir compte de la biodisponibilité ou le métabolisme des antioxydants. Bien que la consommation de certains aliments puisse accroître le statut antioxydant d’un individu, le degré de divergence entre la capacité antioxydante des aliments (selon les estimations du score ORAC) et l’effet des antioxydants in vivo reste inconnu. De ce fait, le devis de notre étude ne permet pas d’établir un rapport défini de cause à effet entre le potentiel antioxydant de l’alimentation et le développement ou l’évolution de la maladie d’Alzheimer.