• Aucun résultat trouvé

Chapitre 5. Discussion

5.6. Les limites de l’étude

Il existe certaines limites à cette étude. Pour commencer, le nombre des situations (N = 38) est modeste, ce qui empêche de généraliser les résultats. Cela a également nuit à la réalisation de certaines analyses statistiques. De plus, un biais de sélection peut être présent puisque les situations sont issues d’un petit échantillon situé dans la région de Québec et qu’il représente uniquement des aînés évalués par les infirmières de l’équipe de mentorat. Ainsi, il n’est pas possible d’affirmer que des résultats semblables seraient obtenus ailleurs.

Ensuite, les données ont été recueillies dans les dossiers des infirmières de l’équipe de mentorat. Les données correspondent donc à ce que les infirmières de l’équipe de mentorat inscrivent au dossier des aînés évalués. Or, certaines données peuvent être manquantes. Ainsi, les résultats sur la pratique sont issus de la documentation des infirmières de l’équipe de mentorat et non d’une observation systématique en cours de situation.

De plus, en raison du caractère rétrospectif de cette étude, il n’a pas été possible d’exercer un contrôle des variables étrangères. Également, il n’y avait qu’un seul groupe pour l’échantillon, ce qui explique qu’il n’y ait ni répartition aléatoire ni groupe de contrôle. De plus, en ce qui concerne les interventions, il n’a pas été possible de déterminer quelles interventions avaient le plus d’effet.

Sur le plan des instruments de mesure, la validité interjuges pour les infirmières de l’équipe de mentorat n’a pas été établie. Cependant, il faut relever le fait que ces infirmières ont été dûment formées par le même professeur et qu’elles se réfèrent à des consignes de passation précises. De plus, il faut encore relever le fait que l’infirmière de l’équipe de mentorat qui complétait les instruments de mesure à l’étape de l’évaluation de l’efficacité n’était pas aveugle en ce qui concerne l’application d’interventions. Cependant, ce sont les soignants concernés par l’application du plan d’interventions qui estimaient la fréquence et la gravité des SCPD, tant à l’étape de l’évaluation initiale qu’à celle de l’évaluation de l’efficacité. Avant de répondre aux

101 différents éléments des instruments de mesure, les soignants recevaient de l’information sur les instruments de mesure utilisés et la procédure de cotation par les infirmières. Cependant, même s’il s’agit d’un devis rétrospectif, il peut tout de même avoir un biais de désirabilité sociale. En effet, l’infirmière qui procède à l’évaluation de l’efficacité est la même que celle qui a mené l’évaluation clinique et la planification des interventions. Bien que le soignant interrogé ne soit peut-être pas le même que celui qui était présent aux étapes précédentes, il y a un risque qu’il réponde de façon plus positive par rapport aux résultats des instruments de mesure afin de ne pas décevoir l’infirmière de l’équipe de mentorat.

Les résultats décrivent la pratique d’infirmières de deuxième ligne en situation de SCPD. Aucun lien ne peut être établi avec la pratique d’infirmières de première ligne. Aucun lien ne peut non plus être fait avec une pratique infirmière relative à d’autres situations que les SCPD. Il n’existe aucune donnée disponible pour décrire les modes de collaboration entre les infirmières de première ligne et les infirmières de deuxième ligne. Les résultats de cette étude ne permettent donc pas de décrire la pratique des infirmières de première ligne en situation de SCPD.

Les résultats obtenus ne permettent pas non plus de présenter le niveau d’application du plan d’interventions par les équipes soignantes. De plus, il n’a pas été possible de décrire les modifications faites dans le profil pharmacologique des aînés. Ainsi, il n’est pas possible de savoir dans quelle mesure les résultats obtenus sont relatifs à l’application des interventions planifiées par les infirmières de l’équipe de mentorat, aux effets des médicaments, au simple passage du temps ou à l’effet cumulé de ces trois éléments.

Il faut signaler encore qu’aucune donnée temporelle sur les plans d’interventions n’est disponible. Ainsi, il n’est pas possible de décrire le temps dévolu à l’application des interventions planifiées par les infirmières de l’équipe de mentorat. Il n’est donc pas possible de savoir si les plans d’interventions des infirmières de l’équipe de mentorat demandent un investissement en temps différent de la part des soignants que les soins usuels. Cependant, le niveau de satisfaction des soignants impliqués dans l’application du plan d’interventions peut suggérer que les interventions proposées aux soignants pouvaient être appliquées. En effet, plus de 88 % des soignants impliqués dans l’application du plan d’interventions estiment que le plan d’interventions présenté par les infirmières de l’équipe de mentorat est applicable dans le milieu.

Enfin, la durée d’application totale des plans d’interventions n’est pas connue. De plus, les effets des plans d’interventions à moyen et long termes ne sont pas connus non plus. Ainsi, il n’est pas possible de savoir pendant combien de temps les soignants des différents milieux appliquent le plan d’interventions avant

de le modifier. Il serait également intéressant de décrire ce qui soutient l’application des interventions à travers le temps ou lui nuit. En effet, le taux de roulement du personnel peut être important et il peut influencer la continuité des soins.