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Chapitre 4: Méthodologie

4.3 Collecte des données

4.3.3 Les variables prédictives potentielles

Les caractéristiques cliniques et psychosociales des patients ont été évaluées pour la plupart à l’aide d’échelles et de questionnaires dûment validé(e)s et dont les qualités psychométriques sont bien documentées. Ces instruments ont été sélectionnés à partir:

(1) Des recommandations d’un groupe d’experts internationaux dans le domaine de la douleur: le groupe IMMPACT (Initiative on Methods, Measurement, and Pain Assessment in Clinical Trials) (191, 192). (2) De leurs qualités psychométriques.

(3) De l’expertise des investigateurs responsables de l’étude, et ce, avec l’intention de minimiser la charge de travail imposée aux patients.

• Les caractéristiques de la douleur: localisation, type de douleur, durée, fréquence, et sévérité en terme d’intensité et d’impact sur la fonctionnalité et le sommeil (sections A, B, C et E, 26 questions), • Les comorbidités (section J, 21 questions),

• Les caractéristiques sociodémographiques (sections K et L, 13 questions).

Le questionnaire auto-administré (annexe III) avait pour but d’évaluer les points suivants: • Les attitudes de même que les barrières/croyances face à

la douleur et son traitement (sections A et B, 41 questions). • Les niveaux de dépression et d’anxiété (section C, 14 questions). • La satisfaction à l’égard du traitement, de ses effets indésirables

et des soins médicaux (section D à H, 39 questions).

Une fois complété, le patient retournait le questionnaire par la poste à l’équipe de recherche via l’enveloppe affranchie jointe.

4.3.3.1 Les variables sociodémographiques

Les caractéristiques sociodémographiques documentées incluaient l’âge du patient, son sexe, son statut de logement (vivant seul, avec un partenaire ou autres), son statut d’emploi (travailleur, non travailleur, avec incapacité temporaire ou permanente), son niveau d’éducation et son revenu familial annuel (moins de 20 000 CAD, entre 20 000 et 50 000 CAD, plus de 50 000 CAD).

4.3.3.2 Les variables psychosociales

Les niveaux de dépression et d’anxiété dans les sept jours précédents ont été mesurés par le Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS) (193, 194): 14 items ont été évalués selon une échelle de Likert. (193, 195, 196) Un score total était calculé pour chacune des sous- échelles d’anxiété et de dépression, lequel variait entre 0 et 21. (193) Il est également possible de classer les scores en trois catégories: «absent» (score ≤ 7), «incertain» (score 8-

10) ou «probable» (score ≥ 11). (193-196) Le HADS a été initialement conçu pour les patients dans les hôpitaux non psychiatriques; il a été validé pour les patients en soins de première ligne (195) et pour ceux souffrant de douleurs chroniques. (197)

Le Barriers Questionnaire II (BQ-II) (198) a été utilisé afin d’évaluer les barrières des patients face à la prise en charge optimale de la douleur. Ce questionnaire comprend 27 items évalués sur une échelle de 6 points, avec 0 pour «Pas du tout d’accord» et 6 pour «Complètement d’accord». Un score élevé traduit davantage de barrières face au traitement de la douleur. Ces items sont regroupés en quatre sous-échelles:

(1) Crainte des effets secondaires de la médication contre la douleur. (2) Perception de la douleur comme une fatalité.

(3) Réticences à faire part de sa douleur.

(4) Crainte des effets néfastes de la médication (comme la pharmacodépendance).

Étant donné que le BQ-II était initialement conçu pour les patients souffrant de douleurs cancéreuses, certains items ont été adaptés pour les patients avec DCNC. Le BQ-II était traduit en français selon une méthode de traduction à rebours. (198, 199)

Les attitudes/croyances des patients face à la douleur et son traitement ont été évaluées par le biais du Survey Of Pain Attitude (SOPA). (200-202) Les patients estimaient sur une échelle de 0 à 4 (0 pour «Ceci est absolument faux pour moi», 4 pour «Ceci est tout à fait vrai pour moi») leurs croyances/attitudes envers le contrôle, le handicap, les dommages, les émotions, les médicaments, la sollicitude et la guérison de la douleur. Un score plus élevé indique une meilleure attitude envers la douleur. (203, 204) Une version française de la SOPA est disponible et avait été validée dans une publication récente. (202)

(satisfaction de la médication actuelle, des soins médicaux, de l’impact de la médication actuelle, de l’information sur la douleur et son traitement, des effets secondaires de la médication). (205) Un processus de traduction à rebours a été utilisé afin d’obtenir la version française. (206)

4.3.3.3 Les variables cliniques

Les caractéristiques cliniques incluaient celles reliées à la douleur, particulièrement sa durée (en années), son (ses) site(s) et le(s) diagnostic(s). En ce concerne les diagnostics, ils étaient auto-rapportés en réponse au verbatim suivant: «Je vais vous lire une liste de diagnostics qui pourraient être à l’origine de votre douleur. S’il vous plaît, arrêtez-moi à chaque fois que je nomme un diagnostic qui correspond à votre condition». Cette liste comprenait dix diagnostics, et ceux-ci ont ensuite été regroupés en huit catégories principales:

(1) La douleur chronique au bas du dos. (2) La douleur chronique au cou. (3) La fibromyalgie.

(4) La douleur neuropathique. (5) La douleur viscérale.

(6) La polyarthrite rhumatoïde et d’autres ostéopathies inflammatoires. (7) L’arthrose et d’autres ostéopathies dégénératives.

(8) La tendinite, la bursite, la capsulite et l’épicondylite (Cette variable a été utilisée uniquement à des fins descriptives).

Considérant que le diagnostic et le site de douleur étaient tous les deux auto-rapportées, ce dernier était considéré comme étant plus précis que le diagnostic et par conséquent, il fut inclus dans les modèles d’analyse inférentielle. D’autres caractéristiques de la douleur recherchées incluaient sa fréquence (continuelle, occasionnelle ou jamais), son intensité moyenne et la pire douleur au cours des sept derniers jours (évaluées sur une échelle d’évaluation numérique de 0 à 10, où 0 représente «Pas de douleur» et 10 «La pire douleur possible»).

Les incapacités liées à la douleur ont été évaluées à l’aide des items d’interférence du Brief Pain Inventory (BPI) en utilisant le score moyen des items d’interférence évalués sur une échelle numérique de 0 à 10 où 0 représente «N’interfère pas» et 10 «Interfère complètement». Il s’agissait d’une version modifiée du BPI original qui est validée et constituée de dix items (207, 208) Cet instrument permet d’évaluer l’impact de la douleur sur l’activité générale, l’humeur, la mobilité, le travail habituel, les relations avec les autres, le sommeil, la joie de vivre, les soins personnels, les activités récréatives et les activités sociales.

L’impact de la douleur sur le sommeil a été évalué par le Chronic Pain Sleep Inventory (CPSI). (68) Ce dernier a été traduit en français selon une méthode de traduction à rebours (199) dans le cadre d’une étude antérieure. (209) Le CPSI est composé de cinq items mesurant la difficulté à s’endormir, l’usage des somnifères, la fréquence des réveils durant la nuit et le matin à cause de la douleur, et la qualité globale du sommeil. Quatre des items sont évalués sur une échelle de 0 (pour «Jamais») à 10 (pour «Toujours»). Le dernier item évaluait subjectivement la qualité globale du sommeil: les patients pouvaient l’estimer selon une échelle de 0 («Très mauvaise») à 10 («Excellente)». Un indice global de la qualité du sommeil peut être comptabilisé en additionnant les items 1, 3 et 4 (difficulté à s’endormir, fréquence des réveils durant la nuit et durant le matin) avec des scores supérieurs suggérant une pire qualité de sommeil. (68)

Le niveau de comorbidités a été évalué par le Charlson Comorbidity Index (CCI). Cet instrument a été développé pour prédire la mortalité des patients au cours d’une année. (210) L’utilisation d’un questionnaire afin de calculer le score relié est une option qui a été validée dans une étude antérieure. (236) Le score généré augmente avec le nombre et la gravité des maladies (autre que la DCNC, par exemple le diabète) et varie entre 0 et 10. C’est un des

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