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1ere partie : LA REEDUCATION FONCTIONNELLE : PRINCIPES ET INTERETS

D. LES ULTRASONS 1 Principes

L’ultrasonothérapie est l’exploitation thérapeutique des propriétés diathermiques des ultrasons [9, 54].

Il s’agit d’ondes de sons de fréquences comprises entre 16 et 20 kHz. En physiothérapie, on utilise le plus souvent des fréquences de l’ordre de 0,5 à 5 MHz. Elles engendrent des effets mécaniques en appliquant aux molécules du milieu des cycles de compression/relaxation et des effets thermiques [9, 54, 66, 67].

Il existe 2 modes pour générer des ultrasons : les ultrasons par ondes continues et les ultrasons avec ondes pulsées, chacun des modes ayant ses propres effets biologiques.

Les ultrasons sont en partie réfléchis lorsqu’ils arrivent à une interface. L’air les réfléchit presque à 100%, il est donc nécessaire d’enlever tout l’air présent entre l’appareil à ultrasons et la zone à traiter. Pour cela, plusieurs moyens existent : on peut faire appel à des moyens directs utilisant par exemple des gels ou à des moyens indirects tel que l’immersion dans l’eau de la zone à traiter. Cette deuxième solution est souvent choisie pour les zones irrégulières (type articulation) ne permettant pas une application uniforme d’un gel [54]. Au sein de cette interface, l’énergie non reflétée va être absorbée, surtout dans les tissus contenant beaucoup de protéines. Dans l’interface osseuse (le périoste), il faut donc veiller à ne pas appliquer une intensité trop importante qui pourrait se traduire en une absorption trop grande d’énergie et donc avoir des effets indésirables comme une forte douleur.

Différentes techniques sont appliquées selon la taille de la zone à traiter. Si la zone est assez grande, mais toujours inférieure à 10 cm et si on utilise un appareil ayant une tête de 5 cm, on pratique une technique dynamique pendant laquelle on balaye la zone à traiter, en gardant la sonde perpendiculaire et en faisant des petits cercles permettant de prévenir des effets douloureux et d’obtenir une répartition uniforme des ondes.

Si la zone est très petite, on utilise une technique dite semi statique en prenant soin d’appliquer des doses inférieures que dans la première méthode [54].

Il faut savoir que les petites doses sont utilisées pour les problèmes aigus et superficiels alors que les doses plus importantes le sont pour des problèmes plus chroniques et plus profonds.

2. Effets

L’énergie mécanique apportée par les ultrasons est transformée en chaleur dans les tissus, le premier effet des ultrasons est donc un effet thermique. Le degré de chaleur formé décroît avec la distance de la sonde, mais les ultrasons sont tout de même capables de délivrer de la chaleur à des tissus profonds. L’hyperhémie permettant les rôles biologiques (amélioration de l’élasticité et de la mobilité articulaire, diminution de la douleur et de la tension musculaire) apparaît à des températures tissulaires de l’ordre de 40 à 45°C. Il faut toutefois faire très attention à ne pas dépasser la température de 45°C néfaste pour les tissus. Cette propriété est généralement obtenue avec le mode continu [9, 54, 66].

Les ultrasons font vibrer les molécules tissulaires (ce qui est appelé micro-massage), surtout en mode pulsé. Il s’agit du deuxième effet non thermique mais mécanique [9, 70].

Les vibrations vont produire de toutes petites cavités remplies de gaz. L’ensemble de ces cavités s’unit pour former une cavitation qui peut soit être stable et avoir des effets thérapeutiques bénéfiques tels que des propriétés défibrosantes, soit instable lors d’utilisation d’ultrasons de haute intensité et se répandre et créer d’importants dommages tissulaires [9, 54, 70].

Les risques de dommages tissulaires sont diminués par l’utilisation d’ultrasons avec ondes pulsées autorisant des intensités plus grandes avec moins de risques [54].

Enfin les ultrasons ont une propriété particulière de phonophorèse. En effet, la pression de radiation et la modification de la perméabilité membranaire engendrée par les ultrasons, en mode continu ou en mode pulsé à 50%, permettent l’administration de médicaments (AINS, corticoïdes) par voie transcutanée [9, 70].

Les conséquences sur les tissus biologiques sont diverses avec des effets « macro » biologiques (tels que la production de chaleur, l’augmentation de l’élasticité, la micro cavitation, la diminution des adhérences, l’angiogenèse et la prolifération tissulaire) et des effets « micro » comme l’augmentation de l’activité cellulaire et l’activation de gênes.

3. Indications

Les ultrasons sont utilisés essentiellement pour résoudre la plupart des problèmes touchant les articulations. Dans une moindre mesure, on les emploie aussi sur les muscles. Ils ont pour but de réduire la douleur, d’augmenter l’élasticité des structures fibreuses, le flux sanguin et donc la nutrition des tissus [9, 54, 66, 67, 70].

Comme exemple d’utilisation, on peut citer leur efficacité pour traiter les tensions musculaires lors de spondylose ou de spondylarthrite. En effet, ces maladies entraînent un cercle vicieux où la douleur cause de la tension ce qui augmente la douleur. L’application d’ultrasons va interrompre le cercle vicieux en réduisant cette douleur et cette tension musculaire si bien que le flux sanguin va pouvoir être plus grand et ainsi apporter plus d’oxygène et éliminer plus de déchets métaboliques.

Les ultrasons sont également utilisés, comme nous l’avons précédemment mentionné, dans le traitement de l’arthrite et des problèmes articulaires traumatiques.

4. Effets indésirables et contre-indications

Les effets indésirables des ultrasons sont attribuables à une surchauffe des tissus, une cavitation instable ou transitoire ou encore, à des ondes trop statiques. En résumé, tous ces effets non voulus sont dus à une mauvaise utilisation de la sonde à ultrasons et peuvent donc être facilement évités.

Les contre-indications sont la présence de tumeurs, d’infections, de caillots sanguins, de paresthésie …

Il ne faut évidemment pas appliquer la sonde directement sur le cœur, les yeux ou chez une femelle gestante [9, 54, 66, 70].

E. LA THERAPIE PAR ONDES DE CHOC EXTRACORPORELLES