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CHAPITRE II LE CADRE DE RÉFÉRENCE

2. LE CADRE THÉORIQUE

2.3 Les types de collaboration

Afin de décrire les types de collaboration, nous nous référons aux typologies de Little (1990), de McEwan (1970 et de Landry (1994), Landry, s.d.). Little (1990) décrit quatre niveaux de relations collégiales : 1) le triage et la conversation, 2) l’aide et l’assistance; 3) la mise en commun des idées et 4) le travail en collaboration (figure 1).

Figure 1 : Les niveaux de collaboration, inspirés des niveaux de relations collégiales (Little, 1990, dans Howden, J. et Kopiec, M. (2002). Cultiver la collaboration: un outil pour les leaders pédagogiques. (Trad. par Demange, E.). Montréal : les Éditions de la Chenelière Inc. p.4.)

Le premier niveau est celui du triage et de la conversation; les enseignants utilisent alors une approche anecdotique pour entretenir une relation professionnelle. Au deuxième niveau, celui de l’aide et de l’assistance, les enseignants partagent ressources et idées de manière

Travail en collaboration Mise en commun des idées Aide et assistance Triage et conversation

 Mise en commun d’idées existantes sans examen ni amélioration  Conversation  Échange anecdotique  Partage informel de ressources et d’idées  Préparation, observation,

élaboration de plans d’action  Aide soutenue aux collègues et

mentorat  Co-enseignement

informelle. Au troisième niveau, le partage évolue vers une mise en commun d’idées existantes sans examen ni amélioration. Le type de la collégialité du quatrième niveau est ce que Little appelle le travail en collaboration. Il comprend des éléments de co-enseignement, de préparation, d’observation, d’élaboration de plans d’action, d’aide soutenue aux collègues et de mentorat. (Little (1990), dans Howden et Kopiec, 2002, p.4)

Ces quatre niveaux, décrits par Little (Ibid.), ont chacun leur utilité selon les situations qui peuvent demander des niveaux différents de relations collégiales dans les écoles alternatives.

Dans le même sens, McEwan (1997, dans Howden et Kopiec, 2002) présente une typologie de la collaboration, allant de l’autocratie à la collégialité (utilisée comme synonyme de collaboration), comme le montre la figure suivante.

1. Autocratie→2. Coordination→3. Accommodement→4. Indépendance→5. Coopération→6. Collaboration

Figure 2 : La route menant de l’isolement à la collégialité dans Howden, J. et Kopiec, M. (2002). Cultiver la collaboration: un outil pour les leaders pédagogiques. (Trad. par Demange, E.). Montréal : les Éditions de la Chenelière Inc. p.29.)

Selon McEwan (Ibid.), la route menant de l’isolement à la collégialité passe par six étapes :

1. Dans l’autocratie: les enseignants travaillent dans l’isolement. 2. Dans la coordination : les enseignants souscrivent un jeu de règles communes, et s’entendent sur un calendrier et sur d’autres façons de procéder.

3. Dans l’accommodement : les enseignants utilisent les mêmes manuels, programmes et ils socialisent.

4. Dans l’indépendance : ils travaillent seuls, mais savent reconnaître de quelle manière ce qu’ils font rejoint ce que font les autres. La route menant de l’isolement à la collégialité

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5. Dans la coopération : les enseignants et enseignantes se regroupent pour travailler à l’accomplissement d’un but spécifique. 6. Dans la collaboration : les gens travaillent réellement ensemble et se parlent de sujets importants. Ils observent les autres, les aident, s’enrichissent grâce à eux ou leur apprennent des choses. (Ibid., p.29)

Nous remarquons que Little et McEwan ont, tous les deux, placé le travail en collaboration au plus haut niveau. Alors que Little a distingué quatre niveaux de collaboration, McEwan en a distingué six en mettant en lumière une route progressive commençant par l’autocratie et menant au travail en collaboration.

Un autre modèle proposé par Landry (s.d.) présente des types de collaboration allant de la collaboration minimale (l’information mutuelle) à la collaboration maximale (la fusion), comme le montre le tableau suivant :

Tableau 1

Des paliers dans l’intensité de la relation (Landry, s.d.) Information mutuelle Consultation Coordination Concertation Coopération Partenariat Cogestion Fusion Collaboration minimale Collaboration maximale

Selon Landry, le premier niveau, l’information mutuelle, est celui où les parties « s’échangent des renseignements sur des intérêts communs ou susceptibles de les intéresser» (CSE, 1995, p.22, dans Landry1, p.18); le deuxième niveau, la consultation, « permet à chacun des protagonistes de faire valoir ses besoins et ses positions, mais sans engagement et responsabilité supplémentaires» (Ibid., p.19); la concertation occupe le troisième niveau, qui « résulte souvent de la consultation prolongée et approfondie entre plusieurs parties» (Ibid., p.19) afin d’arriver à un

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Landry, C. Le partenariat : fondements, pratiques et conceptualisation des formes de collaboration en éducation et en formation. Document sans date.

consensus sur une problématique commune; au quatrième niveau, se retrouve la coordination qui

place les acteurs et les organisations dans un processus plus itératif […] on assiste au début de construction de règles communes, de nature plutôt administrative, et d’une certaine forme d’interdépendance entre les parties pour assurer plus de cohérence à propos de portions de projets et d’activités conjointes. (Ibid., p.21)

La coopération, située au cinquième niveau, dépasse la concertation et la coordination « dans la mesure où le consensus entre les parties mène à un engagement et à une action conjointe des parties» (Ibid., p.21); au sixième niveau se trouve le partenariat, que Landry voit comme

Un processus de collaboration, une démarche dynamique, un cheminement vers un objectif commun. Le partenariat résulte d’une entente entre des parties qui de façons volontaire et égalitaire, partagent un objectif commun et le réalisent en utilisant de façon convergente leurs compétences respectives. (dans Piette, Legrand, Crozier, Goffin, Frenckell, Philippet et Wattecamps, 2000, p.124)

Au septième niveau se trouve la cogestion qui, toujours selon Landry (s.d.), « exige un fort degré de rapprochement, de relations et d’intensité entre les acteurs et comporte de nombreuses responsabilités et des obligations formelles de la part des organisations» (Ibid., p.18). La cogestion mène au huitième et dernier niveau de collaboration, soit la fusion, forme de collaboration très peu pratiquée, selon Landry. La fusion est «une forme extrême de collaboration où les organisations partenaires initiales sont en perte d’autonomie et de leur identité respective pour se fondre dans une nouvelle entité juridique. (Landry, s.d.; p.18)

En nous référant aux définitions de Little (1990), de McEwan (1997) et de Landry (document inédit), les différents types de collaboration qui sont retenus, se répartissent sur cinq niveaux allant du niveau le plus simple au niveau le plus complexe , soit N1: la conversation et l’échange; N2 : l’aide et l’assistance; N3 : la

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mise en commun; N4 : la coopération; et N5 : la collaboration, incluant le partenariat, la cogestion et la coéducation. (RÉPAQ (2008, figure 3).

Niveau5: Collaboration :

la direction, le personnel enseignant et les parents travaillent ensemble pour réfléchir, apprendre; élaborer

des plans d’action, des plans d’interventions; résoudre des problèmes; partager des visions pédagogiques, des idées; ce niveau inclut le partenariat; la cogestion et la

coéducation.

Niveau 4: Coopération : la direction, le personnel

enseignant et les parents divisent le travail et répartissent les tâches.

Niveau 3: Mise en commun : la direction, le personnel

enseignant et les parents échangent, mettent en commun des idées sans apporter aucun changement.

Niveau2: Aide, assistance: la direction, le personnel

enseignant, les parents s’entraident de façon informelle et non planifiée.

Niveau 1: Conversation et échange : la direction, le personnel

enseignant et les parents se parlent, se racontent des anecdotes afin d’entretenir un échange simple et mutuel.

Figure 3 : Les différents types de collaboration retenus, dans l’école alternative allant du niveau le plus simple au niveau le plus complexe