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Les théories traditionnelles du commerce international

CHAPITRE II : THEORIES SUR LE PRIX DANS LE COMMERCE

Section 2 Les théories traditionnelles du commerce international

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Introduction :

Le commerce international est une pratique ancestrale, qui a vu le jour avec la naissance des nations et qui n’a cessé d’évoluer avec le temps. Mais au fur et à mesure que les nations

s’enrichissaient et s’agrandissaient, leur besoin d’échanger avec les autres s’amoindrissait. Prenant pas exemple l’empire espagnole, qui avec la découverte du continent American et de son Or, voyait dans le commerce international une brèche par laquelle tous l’Ors conquis en Amérique allaient s’écoulés. C’est à partir de là qu’est née la pensée Mercantiliste, qui prônait le protectionnisme et faisait du commerce international une source de perte et non de gain.

L’exemple espagnole nous montres, à travers son histoire, que le fait de s’isolé du reste du monde ne fait que dégradé la situation économique. Et l’abondance en Or rendait la population improductive et déclenchait, par la suite, une inflation des prix.

Adam SMITH est le premier économiste a s’opposé à la pensé Mercantiliste, en postulent que le commerce international été une source de gains pour les nations qui dispose d’un avantage absolu en terme de coût. Thèse qui fut d’ailleurs réfutait par David RICARDO, non pour critiquer l’intérêt du commerce international, mais pour y inclure les pays qui ne disposaient d’aucun avantage. L’apport d’Adam SMITH et de David RICARDO constitue le socle de la Théorie du Commerce International, d’autres économistes comme HECKCHER, OHLIN et plus récemment Paul KRUGMAN, en contribuaient à l’enrichissement de la théorie du commerce international.

L’objet de ce premier chapitre est donc de faire une relecture des différentes théories sur le commerce international du point de vue du coût, ou en d’autres termes, du « Prix » de revient. Car, qu’il soit absolu, relatif ou due a des économies d’échelle, le prix de revient est à la base l’élément qui permet à un pays d’être plus avantageux que d’autre et le pousse a encouragé ses entreprises à exporter. L’étude des théories du commerce international nous permettra aussi de comprendre les caractéristiques du commerce international ; ainsi que l’intérêt qu’il y a dans les échanges

internationaux.

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Section 1 : Un courant précurseur : les mercantilistes :

En matière d’analyse du commerce international, la pensée mercantiliste a été dominante au cours des XVIème et XVIIème siècle. Les mercantilistes considèrent que le commerce international est une source essentielle de la richesse d’un pays. La puissance d’une nation dépend de sa richesse matérielle, assimilée aux métaux précieux. Pour obtenir l’or ou de l’argent et retenir ces métaux précieux sur le territoire national, le pays doit dégager un excédent durable de sa balance commerciale. Les mercantilistes préconisent une politique protectionniste avec d’une part l’instauration de droits de douanes et de règles diverses visant à limiter les importations et, d’autre part, l’existence de subvention visant à favoriser les exportations. Cette politique économique a notamment été appliquée par Colbert en France (politique connue sous le nom de Colbertisme).

Dans l’optique mercantiliste, le commerce international est un jeu à somme nulle et est donc de nature conflictuelle dans la mesure où, d’après Antoine DE MONTCHRESTIEN, « nul ne gagne que d’autre ne perdent »(15). Les métaux précieux qui sortent d’un pays par canal des importations entrent dans un autre pays par ses exportations.

Au XVIIIème siècle, la pensée mercantilistes a été fortement critiquée à deux niveaux :

 David Hume a souligné les effets inflationnistes d’un afflux de métaux précieux, contestant de fait la possibilité de bénéficier durablement d’un excédent commercial ;  Adam Smith réfutera le fondement même de la pensé mercantiliste en montrant que le

commerce international est un jeu à somme positive.

(15) : Antoine DE MONTCHRESTIEN, « Traicté de l’oeconomie politique », Édition Critique par François BILLACOIS, 1999.

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Section 2 : Les théories traditionnelles du commerce international :

Le commerce international a fait l’objet d’une analyse scientifique au tournant du XIIIème siècle, s’opposant à la doctrine mercantiliste alors en vigueur, qui voyait là un jeu à somme nulle. Amorcée par le « père de l’économie politique », Adam SMITH, cette nouvelle analyse du commerce international, visant à montrer au contraire que le commerce entre nations procure un gain net, sera approfondie par David RICARDO, puis au XXème siècle par Eli HECKSCHER, Bertil OHLIN et Paul SAMUELSON.

1. L’analyse classique :

1.1 L’avantage absolu d’« Adam SMITH » :

Les thèses développées par Adam Smith (1723-1790) dans l’ouvrage Recherches sur la

nature et les causes de la richesse des nations (1776) forment le point de départ de l’analyse

classique des échanges internationaux. Philosophe autant qu’économiste, Smith a longuement développé la thèse selon laquelle l’efficacité naît de la division des tâches et de l’interdépendance entre les individus dans la société, thèse qu’il développe également à l’échelle internationale pour montrer les vertus d’un commerce libre d’entraves, contrairement aux thèses mercantiliste, alors dominantes, qui considéraient le commerce comme un « jeu à somme nulle », dans lequel « nul ne perd… que l’autre n’y gagne »(16).

Pour montrer les bienfaits d’un libre commerce entre les nations, Smith avance plusieurs arguments :

 Le commerce extérieur permet d’écouler les excédents et de se procurer en échange des biens utiles pour lesquels existe une demande : « Donnez-moi ce dont j’ai besoin, et vous aurez de moi ce dont vous avez besoin vous-même. »(17).

 Le commerce international stimule la division du travail. Le commerce élargit les débouchés pour chaque type de production, permettant ainsi de pousser plus loin la division du travail.

(16) : Antoine DE MONTCHRESTIEN, ibid.

(17) : Adam SMITH, « Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations », Édition Gallimard, 1976, pp. 48.

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 Le miracle de la multiplication du vin et des draps. Cependant, ces bienfaits supposent que chaque pays joue le jeu de la spécialisation en développant les activités où il dispose d’un avantage absolu, celle où le coût par unité produite est inférieur à ce qu’il est à l’étranger, et qu’il abandonne celles où les coûts (absolus) sont plus élevés. Cette proposition est connue sous le nom de principe de l’avantage absolu, tout simplement parce qu’elle fonde la spécialisation sur la comparaison (de pays à pays) des niveaux absolus des coûts de production.

Reprenons, pour illustrer ce principe, les termes d’un exemple célèbre, dû à Ricardo, mettant en scène deux pays, l’Angleterre et le Portugal, produisant chacun deux produits, le vin et le drap, avec les coûts de production suivants (en heures de travail) :

Tableau N° 1 : Tableau des coûts Pays

produits Portugal Angleterre

Un tonneau de vin 50 h 120 h

Une mesure de drap 100 h 40 h

Source : René SANDRETTO, « Le commerce international », édition ARMON COLIN, 1995,

p57.

L’Angleterre est plus efficace que le Portugal dans la production du drap qu’elle fabrique à moindre coût, tandis que le Portugal possède un avantage absolu dans la production du vin.

En isolement, le Portugal, moyennant 100 000 heures de travail disponibles, produit, par exemple, 500 mesures de draps et 1 000 tonneaux de vin, pour répondre à la demande intérieure.

En revanche, après ouverture des frontières, le Portugal ne produira plus que du vin, soit 2 000 tonneaux, dont 1 000 tonneaux pour le marché intérieur et 1 000 qui seront exportés en Angleterre. Contre ces 1 000 tonneaux vendus en Angleterre, le Portugal pourra obtenir plus que les 500 mesures de drap dont il devait se contenter en autarcie. En effet, en Angleterre, 1 000 tonneaux représentent 120 000 heures de travail, c’est-à-dire l’équivalant de 3 000 mesures de drap. Même en supposant que les Anglais ne consentent à payer le vin importé qu’à la moitié du prix

domestique et ne cèdent que 1 500 unités de drap en échange, le Portugal, avec la même dépense en travail, disposera, grâce au commerce international, de la même quantité de vin et trois fois plus de drap. Bien entendu, le même raisonnement peut être tenu, simultanément, pour l’Angleterre qui pourra, elle aussi, obtenir sans effort supplémentaire plus de vin et de drap.

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Ce miracle de la multiplication du vin et des draps est, en fait, la conséquence, dans chaque pays, de la réallocation interne plus efficiente des ressources, par laquelle s’opère la spécialisation.

 Le commerce international stimule la croissance. En outre, le commerce international, en augmentant le produit national et en réduisant les coûts et les prix des biens consommés, peut également permettre de porter le niveau d’activité bien au-delà de la satisfaction des besoins de consommation immédiate. L’élévation corrélative de l’épargne autoriserait alors un accroissement du stock capital qui, à son tour, accélérerait la croissance économique.

1.2 L’avantage comparatif de « David RICARDO » :

Le principe de l’avantage absolu implique qu’un pays dont les coûts seraient plus élevés qu’à l’étranger, dans tous les domaines de production, serait condamné à l’autarcie. Ne pouvant rien vendre à l’extérieur, il ne pourrait rien y acheter. C’est précisément ce que conteste Ricardo qui, le premier, a montré que le commerce international est fondé, non sur les différences, de pays à pays, des coûts absolus, mais sur celles des coûts comparatifs, « Le commerce entre deux pays peut être bénéfique pour les deux pays si chaque pays exporte les biens pour lesquels il possède un avantage comparatif »(18), réalisant ainsi une avancé théorique décisive et durable.

Formulée dans différents écrits échelonnés de 1808 à 1817, la « loi des coûts comparatifs » constitue le « pivot » autour ou à partir duquel ont été réalisées la plupart de formulations

théoriques ultérieures. Elle est à la fois une explication originale du commerce international et un vibrant plaidoyer en faveur du libre-échange.

210 1.2.1 Les hypothèses de Ricardo :

Le raisonnement de Ricardo s’appui sur une constellation d’hypothèses. Parmi les plus importantes, il faut citer :

 Hypothèse n° 1. A l’intérieur de chaque pays, il n’existe aucune entrave au libre déplacement des marchandises et des facteurs de production (travail et capital).  Hypothèse n° 2. A l’échelle internationale, les marchandises se déplacent librement

(hypothèse de libre-échange). En revanche, les facteurs de production sont immobiles d’un pays à l’autre. Cette immobilité, sinon total, est supposée être suffisante pour que les facteurs ne puissent être concurrents directement de pays à pays.

 Hypothèse n° 3. Dans chaque pays, les marchés des biens et des facteurs son soumis à la « concurrence pure et parfaite », ce qui implique qu’aucune entreprise ne dispose d’un poids suffisant pour imposer ses conditions de prix ou pour être capable d’influencer le volume total de l’offre ; qu’il n’existe aucune restriction à l’arrivée de nouveaux

concurrents (libre établissement ou libre entrée dans la branche), ou au libre déplacement, entre les secteurs, des facteurs de production (mobilité intersectorielle).

 Hypothèse n° 4. conformément à une tradition bien établie connue sous le nom « loi de la valeur travail », Ricardo, admettant la réductibilité du capital en temps de travail, postule qu’à l’intérieur de chaque pays les marchandises s’échangent en proportion des quantités de travail nécessaire à leur fabrication. Si, par exemple, la production d’une mesure de drap requiert deux heures de travail, alors que celle d’un boisseau de blé ne nécessite qu’une heure, une mesure de drap s’échangera contre deux boisseaux de blé.

 Hypothèse n° 5. Quel que soit le bien considéré, sa production est supposée exiger la mise en œuvre de facteurs (travail, capital, ressources naturelles) dans des proportions précises. Ceci signifie, par exemple, que, pour produire du blé, une seule technique est disponible à un moment et dans un pays donnés. On peut choisir entre plusieurs méthodes de culture plus ou moins extensives. On dit encore que la production s’effectue « à coefficients fixes », sans substitution possible entre les facteurs.

 Hypothèse n° 6. En outre, il n’existe aucun avantage (ni désavantage) à produire en grandes séries plutôt qu’en petites. Le prix de revient unitaire est supposé être le même dans les deux cas. On dit alors que la production s’effectue « à coûts ou à rendements d’échelle constants ».

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A partir de ces hypothèses, Ricardo propose une analyse originale du commerce international.

1.2.2 L’explication de la spécialisation et des échanges internationaux « Lois des coûts comparatifs » :

Selon la théorie de l’avantage absolu, il ne peut y avoir d’échange entre les deux pays, les produits anglais étant trop coûteux pour qu’il soit possible de les exporter au Portugal.

L’originalité de Ricardo est d’avoir démontré que, même dans ce cas, le commerce international était possible et mutuellement bénéfique, le Portugal se spécialisant dans la production où sa supériorité est la plus forte et l’Angleterre dans celle où son infériorité est la moins grande.

Pour déterminer l’orientation du commerce et le sens de la spécialisation, il faut donc comparer non pas les niveaux absolus des coûts de productions mais leurs niveaux relatifs dans chacun des pays concernés. Au Portugal, le coût comparatif du vin par rapport au drap est égal à 80/90 = 0,88, alors qu’en Angleterre il s’établit à 120/100 = 1,2. La supériorité productive du Portugal est donc plus marquée dans la production du vin que dans celle du drap, le coût comparatif du premier relativement au second y étant moindre qu’en Angleterre. Ainsi, le Portugal trouvera avantage à se spécialiser dans la viticulture et à délaisser la fabrication du drap pour l’importer d’Angleterre. Inversement, l’Angleterre a intérêt à abandonner la production viticole pour employer ses ressources dans l’industrie drapière où son infériorité est relativement moindre.

Tableau N° 2 : Tableau des coûts comparatifs Pays

produits Portugal Angleterre

Un tonneau de vin 120 h 80 h

Une mesure de drap 100 h 90 h

D/ V 0.83 1.125

V/ D 1.2 0.88

Source : René SANDRETTO, « Le commerce international », édition ARMON COLIN, 1995,

p60.

Le coût relatif ou comparatif d’un bien est le rapport entre le coût absolu de ce bien et le coût absolu d’un autre bien. Il exprime un coût d’opportunité, c’est-à-dire ce à quoi l’on renonce lorsque l’on produit une unité d’un bien, en terme d’autre bien. La spécialisation s’explique donc

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par les différences internationales des coûts comparatifs ou, ce qui est équivalant, par les différences de niveaux relatifs de productivité. Dans l’analyse ricardienne, fondée sur la valeur travail, la productivité horaire du travail est évidemment égale à l’inverse du coût de production (en heures de travail).

1.2.3 Les prolongements de Stuart MILL :

Stuart Mill prolonge la théorie des avantages comparatifs et montre que les prix internationaux des produits, qui résultent du niveau de la demande mondiale, déterminent le gain né de l’échange pour les différents pays. Alors que dans le modèle de Ricardo, les prix internes sont déterminés par les coûts (c’est-à-dire par les conditions d’offre), Stuart MILL démontre que le prix international va, pour sa part, être déterminé par les conditions de la demande mondiale.

Deux conclusions découlent du modèle de S. MILL :

 Les pays qui ont un avantage comparatif dans les produits fortement demandés au niveau international ont plus de chance d’acquérir des gains élevés à l’échange. La spécialisation sur la base des avantages comparatifs n’est favorable que si la demande étrangère est telle que le prix international est supérieur au prix en autarcie. En outre, les pays sont confrontés à un risque de détérioration des termes de l’échange, ces derniers étant définis par le ratio « indice des prix à l’exportation/ indice des prix à l’importation » ;

 Les situations de répartition inégale du gain à l’échange sont les plus courantes.

1.2.4 Les critiques du modèle de Ricardo :

 Le caractère statique du modèle ne permet pas d’expliquer l’évolution de la spécialisation d’un pays tel que le Japon qui est passé d’une spécialisation fondée sur le textile à une spécialisation fondée sur la sidérurgie puis sur l’automobile et l’électronique ;

 Le modèle de Ricardo ne permet pas d’expliquer :

1) Les échanges entre pays ayant les mêmes niveaux relatifs de productivité et 2) Le commerce intra-branche ;

 L’origine des différences de productivité n’est pas explicitée.

Enfin, le modèle de Ricardo a fait l’objet de nombreuses fausses interprétations au premier rang desquels on trouve l’idée selon laquelle le commerce détériorait la situation d’un pays qui

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utilise plus de travail pour produire les biens qu’il exporte aux quantités de travail qu’il importe. Cette idée est connue sous le nom de théorie de l’échange inégal et exprimerait l’existence d’une « exploitation » des pays du Sud par les pays du Nord via le CI. Ce concept d’échange inégal est fondé en fait sur l’incompréhension de la notion d’avantage comparatif ; il faut en effet (dans le but d’établir « l’exploitation » d’un pays par un autre) comparer non pas le contenu en travail des importations et des exportations mais ce que coûteraient en travail les importations si le pays devait les fabriquer lui-même.

La théorie de Ricardo représente encore aujourd’hui l’un des principaux arguments mis en avant par les partisans du libre-échange. Elle fonde en partie la libéralisation des échanges engagée au lendemain de la 2ème guerre mondiale dans la cadre du GATT et de l’OMC aujourd’hui. Pour autant, la loi des avantages comparatifs ne fait pas l’apologie d’un quelconque système

économique. Que l’économie soit une économie de marché ou une économie planifiée, il est toujours préférable d’échanger en fonction de ses avantages comparatifs. « Le problème consistant à savoir si les avantages comparatifs sont mieux révélés et mieux utilisés par un système de marché ou par un système de planification concerne l’analyse de l’efficacité relative de ces deux systèmes dans l’allocation et l’utilisation des ressources rares »(19).

1.3 La théorie suédoise de l’échange international :

« Dans les années soixante, une vague de travaux consacrés au commerce international introduit une nouvelle dimension dans l’analyse en privilégiant le rôle de la « technologie ». L’origine de ces travaux peut être trouvée, de façon surprenante, dans une tentative de vérification de la théorie HOS »(20).

(19) : Jean-Louis MUCCHIELLI, 1994.

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Le modèle HOS (Heckscher, Ohlin et Samuelson) fonde l’échange international sur des différences de dotations relatives des facteurs. Cette analyse néoclassique du commerce international vise à approfondir les travaux de Ricardo en expliquant notamment l’origine des différences de coûts de production entre les pays. D’après Ricardo, les différences de coûts s’expliquent par des différences de productivité (donc de technologies de production).

Heckscher (1919) explique ces disparités de coûts par des différences de ressources

productives entre nations (c’est-à-dire par des différences de dotations en facteurs de production d’un pays à l’autre), les technologies de productions pouvant être facilement transférées d’un pays à l’autre.

Ces inégalités factorielles internationales entraînent des écarts de coûts relatifs de facteurs : le prix du capital (c’est-à-dire le taux d’intérêt) sera plus élevé comparativement au prix du travail (c’est-à-dire le salaire) dans les pays où le capital est relativement moins abondant par rapport à la quantité de main d’œuvre disponible.

Ces différences de coûts relatifs des facteurs influencent les prix des produits en fonction des intensités relatives de facteurs utilisées dans leur production.

La loi des proportions de facteurs, appelée également « loi d’Heckscher-Ohlin », s’énonce ainsi : un pays a intérêt à exporter le bien dont la production est intensive dans le facteur

relativement abondant dans ce pays et à importer le bien dont la production est intensive dans le facteur relativement rare (dans ce pays).

Les économistes de l’école suédoise ont également considéré les effets de la spécialisation internationale sur les prix des facteurs de production. Ils ont avancé la proposition suivante connue sous le nom de théorème de Stolper-Samuelson : la hausse des prix d’un produit a pour effet d’augmenter la rémunération réelle du facteur productif dont l’emploi est le plus intensif dans cette production. Ce théorème met en évidence un effet du commerce international sur la répartition interne des revenus : les détenteurs du facteur rare perdent à l’échange international tandis que les détenteurs du facteur abondant y gagnent. On comprend dans ces conditions que les détenteurs du