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Chapitre VI. DIAGNOSTIC

2.2. Les techniques utilisant des antigènes figurés

2.2.1. Le dye test : test de lyse (test de Sabin et Feldman)

Mis au point en 1948, le Dye test, ou test de lyse, ou test de Sabin et Feldman (SFT), consiste à mettre en présence une suspension de toxoplasmes vivants avec le sérum à tester et du complément de sérum non immun. L’usage d’un colorant vital permet de déterminer le pourcentage de toxoplasmes vivants [164]. Une variante introduite par Desmonts en 1955 remplace la coloration vitale par la lecture en contraste de phase. La technique est basée sur l’observation de la lyse des toxoplasmes vivants. La réaction est considérée comme positive quand 50 % de toxoplasmes sont morts, cette lyse est déterminée par la perte de l’affinité tinctoriale pour le bleu de méthylène selon Sabin et Feldman ou perte de la réfringence en contraste de phase selon Desmonts [165].

Avantages et inconvénients

C’est une technique de lecture difficile, très sensible avec un seuil de positivité de 2UI/ml détectant des anticorps précocement (huit jours après le début de l’infection). Cependant l’entretien d’une souche de toxoplasme sur souris blanche ou par culture cellulaire et une source de complément par du sérum humain frais sans anticorps anti-Toxoplasma gondii et sans action lytique spontanée constituent la grande limite.

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2.2.2. L’immunofluorescence indirecte(IFI)

Décrite par Goldman en 1957, cette technique utilise des tachyzoites formolés et fixés sur une lame à spot. Après incubation des sérums à différentes dilutions, la fixation des anticorps(Ac) spécifiques sur l’antigène aboutit à la formation du complexe Ag-Ac qui sera révélé par une antiglobuline marquée à la fluorescéine.

La réaction est quantitative, elle utilise des antigammaglobulines totales (détection des IgM, IgA, IgE et plus particulièrement les IgG) avec un seuil de spécificité de 8 à 10 UI/ml.

Le test de Remington est une IFI pour détecter les IgM spécifiques par l’utilisation d’une antiglobuline fluorescente antichaine µ. La réaction est semi- quantitative à un titre minimum de 1/40.

Avantages et inconvénients

L’immunofluorescence permet un titrage des anticorps de la classe des IgG et IgM, mais peut être faussement positive, pour les IgM en présence du facteur rhumatoïde ou des Ac antinucléaires, comme elle peut être faussement négative en cas de taux élevé d’IgG par phénomène de compétition aux sites antigéniques et pour y remédier, on utilise un Ac de mouton anti IgG comme absorbant. La technique est reproductible, simple et facile à réaliser mais la lecture est délicate, subjective et nécessite un microscope à fluorescence.

2.2.3. Les réactions d’agglutination

Le principe de ces réactions est de coincuber des dilutions de sérum avec des suspensions de toxoplasmes dans des plaques de microtitrations. La lecture se fait à l’œil nu. Une réaction positive est matérialisée par un voile formé au fond de la cupule et une réaction négative par un bouton de sédimentation.

2.2.3.1. Agglutination directe

Décrite par Fulton en 1959, elle consiste en un titrage en parallèle sur un sérum avant et après traitement par le 2 mercaptoéthanol (2ME). L’emploi du 2ME supprime le pouvoir agglutinant des IgM et seules les IgG agissent avec l’antigène. Une différence d’au moins deux titres entre l’agglutination du sérum avant et après traitement par le 2ME est nécessaire pour conclure à une présence des IgM spécifiques [166].

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2.2.3.2. Agglutination sensibilisée

C’est une réaction similaire à la précédente rapportée par Desmonts et Remington en 1980. Elle utilise des Ag trypsinisés et formolés, incubés avec des sérums systématiquement traités par le 2ME [167]. Cette agglutination ne mettra en évidence que les IgG.

Avantages et inconvenients

les réactions d’agglutinations directes ou sensibilisées sont simples, très sennsibles avec un seuil de positivité de 2 à 4 UI/ml, elles sont utilisées pour le dépistage et doivent étres associées systématiquement à une autre technique en cas de réaction positive.

2.2.3.3. Immunossorbent Agglutination Assay (ISAGA)

C’est une technique d’immunocapture des Ac, décrite par Pouletty et al en 1984[168]. Elle est appliquée pour la mise en évidence des IgM, IgA et IgE. La technique est réalisée dans des plaques de microtitration dont les cupules sont sensibilisées avec un Ac monoclonal anti-IgM humaines. L’incubation du sérum permet la capture des immunoglobulines totales (spécifiques ou non de T.gondii). La suspension antigénique du toxoplasme formolé est ajoutée pour la révélation des IgM. La présence d’IgM spécifiques est caractérisée par une agglutination en voile dont l’intensité est liée aux titres des IgM, à l’opposé l’absence d’IgM antitoxoplasme, s’exprime par un bouton de sédimentation au fond de la cupule. La réaction est réalisée sur trois cupules dans lesquelles on ajoute, respectivement, trois concentrations croissantes de l’antigène et un score de 0 à 4 est affecté à chaque cupule.

Le résultat s’exprime en score de 0 à 12 dont une valeur comprise entre 0 et 5 est négatif, entre 0 et 6 est douteux et entre 9 et 12 est positif. Une procédure et une interprétation des scores comparables sont utilisées pour le titrage des IgA, l’interprétation du score est identique pour les IgA.

Avantages et inconvénients

Cette technique est simple, mais de lecture subjective. Cependant, elle ne présente pas les inconvénients des techniques classiques de révélation des IgM, à savoir le facteur rhumatoïde, les Ac antinucléaires et les phénomènes de compétition, mais elle est d’interprétation difficile étant donné qu’elle demeure longtemps positive (18 mois).

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2.3. Les techniques utilisant des antigènes solubles