• Aucun résultat trouvé

Les projets de recherche fondamentaux européens

Dans le document KLM for Heritage (Page 77-80)

Les 10 communications marquantes de mon parcours scientifique

2. Synthèse des activités de recherche

2.3 Playground : le cadre scientifique de mes recherches

2.3.6 Les projets de recherche fondamentaux européens

Interoperability Research for Networked Enterprises Applications and Software Durée : 2003-2007

Budget : 96 k€ pour l’ECN

www.interop-noe.org  http://interop-vlab.eu

Lors de mon arrivée en thèse, le premier réseau européen dans lequel j’ai été impliqué a été INTEROP. Il s’agissait d’un réseau d’excellence du 6ème PCRD. Avec 45 partenaires, le pilotage était assuré par le professeur Jean-Paul Bourrières de l’Université de Bordeaux.

Le réseau INTEROP s’est principalement consacré à rechercher de nouveaux principes de coopération pour des solutions informatiques hétérogènes. Il s’agissait des premières recherches appliquées dans le cadre des entreprises étendues avec en particulier la contribution de notre équipe de recherche à la synchronisation de différents modèles distribués d’entreprises. Ce concept de modélisation d’entreprise a été développé dans l’HDR de Nicolas Perry (Perry, 2007).

Ces recherches ont permis de définir la syntaxe UEML 2.0 et, dans une démarche de généralisation, ont permis d’analyser les principes sémantiques des formalismes existants : INTEROP a confirmé le besoin de renforcer les domaines de la formalisation des connaissances et de l’interopérabilité des modèles (ou des ontologies).

Depuis, ce réseau de partenaires existe toujours et a évolué sous la forme d’un GIS étendu de l’Europe vers l’international : c’est une association à but non lucratif de statut belge intitulé INTEROP-VLab. Une conférence a été créée en son sein : I-ESA.

D’un point de vue scientifique, INTEROP a mis en exergue un besoin fort d’interopérabilité des systèmes : qu’ils soient destinés aux produits, aux entreprises, aux utilisateurs… Avec le big data, cette problématique d’interopérabilité des données est aujourd’hui fondamentale. Grâce à INTEROP j’ai pu prendre conscience de cet enjeu et acquérir les bases théoriques pour mieux les intégrer dans mes travaux de recherche actuels.

Ce projet a été riche d'enseignements pour me permettre de comprendre comment fonctionnent la recherche à l’échelle européenne et les coopérations internationales.

Réseau européen VRL-KCiP

Virtual Research Lab for Knowledge Community in Production Durée : 2004-2008

Budget : 136 k€ pour l’ECN

www.vrl-kcip.org  www.emiracle.eu

Le réseau d'excellence européen VRL-KCip s’est déroulé dans le cadre du 6ème PCRD. Il a rassemblé 24 partenaires et était piloté par le Professeur Serge Tichkiewitch de Grenoble INP.

L’objectif était de créer une structure de recherche en réseau de type « Communauté du savoir » basée sur la connaissance relative aux processus et aux technologies de « production ». VRL-KCiP était un laboratoire virtuel d’excellence de partage de stratégies de recherche, de connaissances, de ressources.

Grâce aux synergies entre les partenaires, ce réseau a fait avancer la recherche dans le domaine des modèles et méthodes pour la gestion des connaissances tout au long du cycle de vie. Les résultats de ces travaux ont directement impacté l’évolution des entreprises actuelles : entre autres la mise en place de ce qui plus communément appelé PLM.

Pour notre équipe de recherche, nos contributions ont porté sur les compétences et la gestion des connaissances, qui sont au cœur du concept du PLM. Un ouvrage collectif fondateur a été publié par Springer en 2006 sous l’intitulé « Methods and Tools for Effective Knowledge Lifecycle Management » (Bernard & Tichkiewitch, 2008) dans lequel j’ai pu publier mes travaux (Laroche, Bernard, & Cotte, 2008).

Tout comme pour INTEROP, ce réseau de chercheurs existe toujours sous la forme d’une association à but non lucratif de statut belge : EMIRACLE.

Le réseau VRL-KCiP m’a permis de prendre conscience que capitaliser les connaissances, les structurer et les gérer est fondamental pour tout projet d’amélioration de la performance dans un cadre industriel. Le système d’information permettant d’encapsuler les connaissances doit être robuste et interopérable. Cette problématique scientifique est au cœur de mes travaux de recherche sur la modélisation des systèmes techniques anciens par la capitalisation des connaissances.

Projet européen Dorothy

Innovative Customer Driven Product-Service Design in a Global Environment Durée : 2007-2010

Budget : 296 k€ pour l’ECN

http://dorothy.ttsnetwork.net

Le projet DOROTHY fait partie du programme européen du 7ème PCRD et a rassemblé 12 partenaires.

L’objectif était de répondre aux problèmes causés par la mondialisation de l’industrie. La tendance étant à la réduction de la vie d’un produit et à la demande permanente d’un client à la recherche d'une solution adaptée à son besoin, se différencier et avoir un avantage compétitif vis-à-vis des concurrents est nécessaire pour la survie des entreprises. Un des axes de solutions proposées est celui de l’application du concept de personnalisation de masse68 définie comme étant la capabilité de produire des produits et services personnalisés, mais avec le coût de la production de masse (Davis, 1987). La personnalisation de masse, si bien appliquée, apporte plusieurs avantages comme une augmentation de la satisfaction du client, une meilleure compréhension du marché, une meilleure performance, et un accroissement du gain. En même temps, elle entraîne une augmentation des coûts matériel, une augmentation du stock nécessaire pour chacun des composants d’un produit, et une augmentation du temps mis pour répondre à un ordre.

Le projet DOROTHY consiste à définir le business model et structurer l’architecture industrielle nécessaire pour fournir au client une solution personnalisée tout en augmentant sa satisfaction. Cette stratégie demande un environnement très dynamique et une coordination entre les différents acteurs de toute la supply chain (Pedrazzoli, 2009). En plus elle nécessite l’existence d’un système d’information très avancé et d’un système de production très agile et flexible. (Daaboul, Bernard, & Laroche, 2009)

Projet européen Dorothy : Proposition scientifique (Pedrazzoli, 2009)

Les résultats ont été démontrés sur des cas réels grâce aux partenaires industriels du consortium : Hugo Boss, Alpina, Decathlon et Inspire. Il s’agissait d’appliquer un processus complet du client au client dans un contexte de globalisation des marchés pour des acteurs concepteurs, fabricants et distributeurs de produits personnalisés (Daaboul, et al., 2009).

Projet européen Dorothy : Schéma de principe des contraintes (Pedrazzoli, 2009)

Le scénario type est tel que décrit par la figure précédente qui illustre le concept général de DOROTHY (Pedrazzoli, 2009). Le but était de produire intelligemment à l’échelle planétaire des chaussures dont le design est initialisé par le client qui se trouve n’importe où dans le monde. Le client entre dans le magasin « DOROTHY » et choisit le design de sa chaussure qui pourra être

Page 78 sur 203 HDR Florent Laroche

fabriquée par une organisation internationale et multi-sites. Dans ce contexte, la chaussure sera fabriquée en tenant compte des dimensions des pieds du client mesurées via un scanner 3D.

Ce projet, pourtant très orienté ingénierie, a permis d’intégrer des notions plus tangibles avec la prise en compte des aspects économiques, organisationnels et socio-techniques.

Faisant face à des organisations complexes, le projet DOROTHY a conforté les travaux de notre équipe de recherche venant en support aux acteurs métiers de l’entreprise par l’utilisation d’environnements intégrés dans des approches d’ingénierie virtuelle pour :

• Aider à la décision, • Automatiser les expertises, • Mesurer la performance.

La contribution de notre équipe a été la mise en place de la thèse de Joanna Daaboul (Daaboul, 2011). Deux problématiques ont été soulevées par ce projet :

1. La capitalisation des connaissances et modélisation des systèmes complexes avec l’intégration des aspects liés à la présence de l’Homme dans le système,

2. Le pilotage des performances par la prise en compte des indicateurs économiques et plus généralement, de la valeur. La thèse de Joanna Daaboul soutenue en 2011 a permis de mettre en place un système d’information personnalisable et adaptable basée sur la valeur d’un produit. Elle a démontré qu’il était possible de gérer les connaissances pour la personnalisation de masse (Daaboul, Bernard, & Laroche, 2010).

Désormais, les fondements scientifiques de nos travaux s’axent sur : • l’ingénierie des modèles et de la connaissance,

• l’intégration des facteurs technico-économiques et la prise en compte de la Chaîne de Valeur.

Partant du postulat qu’un objet historique est lui aussi porteur de valeur, j’ai proposé d’étendre les travaux de Joanna Daaboul au domaine patrimonial. La thèse de Matthieu Quantin a débuté en 2013 sur cette dichotomie de la numérisation de masse du patrimoine numérique au regard d’une exploitation/valorisation personnalisée.

VISIONAIR

VISION Advanced Infrastructure for Research Durée : 2011-2015

Budget : 6,5 millions d’euros dont 200 k€ pour l’ECN

www.infra-visionair.eu

Visionair est une infrastructure issue du 7ème PCRD initié par la commission européenne en 2011. Doté d’un budget de 6,5 millions d’euros, elle a pour but de créer en Europe un regroupement d’installations pour mener des recherches de pointe dans les domaines :

• de la réalité virtuelle,

• de la visualisation scientifique,

• du traitement d’images en ultra-haute définition, • ainsi que de la réalité augmentée.

Animé par le Professeur Frédéric Noël de Grenoble INP, Visionair fédère 29 installations universitaires, toutes intégrées dans des laboratoires scientifiques européens pionniers dans l’utilisation de la Réalité Virtuelle. Les objectifs de ce réseau sont de :

1. partager et valoriser les connaissances et les compétences en matière de visualisation virtuelle, 2. supporter des moyens de visualisation et de représentation de données 3D,

3. fournir un accès élargi aux chercheurs à des infrastructures de visualisation de très haut niveau, 4. améliorer la visibilité́ et l’attractivité́ de la recherche européenne utilisant les technologies de RV.

Le troisième objectif est une innovation proposée par l’union européenne : il s’agit des TNA ou Trans-National Access. Ce cadre de travail permet à des chercheurs du monde entier de proposer leur projet à Visionair et, s’ils sont sélectionnés, d'utiliser gratuitement une des installations affiliées à Visionair de leur choix pour mener à bien leur projet. Dans ce cadre, j’ai pu accueillir à plusieurs reprises à Nantes : Cyril Carré, chercheur à l’Université de Liège et Romain Jeanneret, chercheur à He-ARC Neuchâtel (voir partie ci-après sur les Sociétés savantes, collaborations européennes et internationales).

Ma participation active au sein du réseau européen Visionair a permis à la communauté française et européenne de m’identifier comme un acteur utilisateur de la Réalité Virtuelle dans la thématique émergente du patrimoine.

De plus, dans le cadre de ce projet de recherche, j’ai contribué au montage de la plate-forme de RV de l’école centrale de Nantes (voir partie ci-après sur l’AIP-Primeca). Cet outil est toujours utilisé par tous les acteurs du campus centraliens, qu’ils soient mécaniciens, informaticiens, roboticiens, designers, psychologues… La vulgarisation des outils de Réalité Virtuelle grâce à Visionair a permis de fédérer tous les métiers considérant que la RV est un outil pluriel et interdisciplinaire.

Dans le document KLM for Heritage (Page 77-80)