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Evolution de la fréquence des pathologies, traitements et épisodes de soins

Globalement, le nombre de bénéficiaires du régime général ayant recours aux soins s’est accru de 0,9% en moyenne par an entre 2010 et 2012. La moitié de cette évolution (+0,5%) reflète la croissance démographique de la population française. Le reste peut refléter une part croissante prise par le régime général dans la couverture de la population et/ou une diminution de la part de la population qui n’a aucun recours aux soins dans l’année, sans qu’il soit possible de faire précisément la part de ces deux évolutions.

Figure 8 - Evolution 2010-2012 des effectifs (évolution annuelle moyenne en pourcentage – Régime général)

Sur cette période de deux ans, on observe une croissance soutenue du nombre de patients traités pour diabète (+5,6% par an) et pour insuffisance rénale chronique terminale (+4,5%), qui est une des complications du diabète (42% des patients qui commencent un traitement pour IRCT sont diabétiques).

Le nombre de patients traités pour maladies cardiovasculaires, pour affections respiratoires chroniques ainsi que pour l’ensemble des maladies inflammatoires, des maladies rares et VIH s’accroit d’environ +3,5%.

Le nombre de patients avec un cancer « actif » (c’est-à-dire avec une hospitalisation ou une mise en ALD dans les deux dernières années) augmente de +2,6% par an. La diminution de 1,4% des effectifs de patients ayant eu un cancer surveillé (plus ancien) doit en revanche être considérée avec prudence car il s’agit de personnes pour lesquelles il n’y a aucun séjour hospitalier récent et pour lesquelles l’indication d’un antécédent de cancer est uniquement fournie par l’ALD.La prudence est de mise également pour la santé mentale. En effet, la croissance observée des maladies psychiatriques sur les deux dernières années (+2,9%) reflète au moins en partie la montée en charge du PMSI psychiatrique sur les deux dernières années, qui conduit à mieux repérer les diagnostics en cas d’hospitalisation (les patients concernés étant auparavant considérés uniquement comme traités par psychotropes). On peut penser néanmoins que ce phénomène de montée en charge s’atténue, et l’évolution 2011-2012 est sans doute plus en ligne avec la réalité épidémiologique (augmentation de +2% pour les maladies psychiatriques, baisse de 2,7% du nombre de patients traités par psychotropes sans pathologie identifiée).

-2,3%

(2) Traitements antihypertenseurs ou hypolipémiants, hors certaines pathologies cardioneurovasculaires, diabète et IRCT

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Enfin on observe une baisse du nombre de femmes ayant des soins au titre de la maternité ; l’INSEE enregistre effectivement une diminution du nombre de naissances sur la période (un peu plus faible, de l’ordre de 1% par an).

Evolution des dépenses entre 2010 et 2012

Entre 2010 et 2012, les dépenses totales ont augmenté de + 2,2% en moyenne par an (sur le champ des dépenses réparties par pathologie7), mais ce taux moyen recouvre des situations très contrastées selon les pathologies (Figure 9).

Figure 9 – Taux de croissance annuel moyen des dépenses entre 2010 et 2012 par grande catégorie

C’est pour les maladies du foie et du pancréas que la dynamique des dépenses est la plus soutenue (+8,9%

par an), non pas tant en raison de l’augmentation des effectifs (+1,7% par an) que des couts de traitement, et notamment des médicaments. Pour les maladies inflammatoires, les maladies rares et le VIH (+6,5%), l’arrivée de nouveaux médicaments joue également, notamment pour les maladies inflammatoires chroniques du côlon et de l’intestin (MICI) et pour les maladies métaboliques héréditaires, mais il y a également plus de patients traités (+3,6%). Les dépenses liées à l’insuffisance rénale chronique terminale (IRCT) augmentent à proportion du nombre de patients traités, d’environ 5% par an.

Les dépenses liées aux pathologies cardio-neurovasculaires, au diabète, aux maladies psychiatriques ou traitements par psychotropes, aux maladies neurologiques ou dégénératives et aux autres affections de longue durée évoluent dans une fourchette de 3 à 4% par an.

A l’inverse, l’évolution de la dépense globale est ralentie par la baisse des soins liés à la maternité, en lien avec la baisse du nombre de naissances, par la baisse des traitements du risque vasculaire, liée notamment à la diffusion du générique, qui permet de traiter un nombre stable de patients avec une dépense moindre (entre 2010 et 2012, les coûts moyens par patient de médicaments antihypertenseurs ont diminué de 15%,

7 Le raisonnement est bien effectué à champ constant, les chiffres 2010 et 2011 ayant été recalculés avec la même méthode qu’en 2012.

(1) Traitement antihypertenseurs ou hypolipémiants, hors certaines pathologies cardioneurovasculaires, diabète et IRCT (2) Hors mucovicidose

(3) Hospitalisations non repérées comme en lien avec une des pathologies chroniques précédentes -0,3%

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ceux de médicaments hypolipémiants de 9%), et à la diminution des soins courants ; ces trois groupes représentent globalement plus de 20% de la dépense totale.

La Figure 10 retrace la contribution de chaque groupe de pathologie à l’évolution de la dépense en montant (millions d’euros) entre 2010 et 2012. Cette contribution dépend de la dynamique d’évolution, mais aussi du poids dans la dépense totale.

Figure 10 – Evolution des dépenses remboursées entre 2010 et 2012 par grande catégorie (en M€)

Evolution des coûts moyens des pathologies, traitements et épisodes de soins

Comme pour l’évolution des effectifs et des dépenses globales, les coûts moyens annuels de prise en charge des grandes pathologies, traitements ou épisodes de soins ont évolué de façon contrastée sur la période (Figure 11).

Certains groupes de pathologies ou traitements ont vu leur coût moyen de prise en charge annuel baisser sur la période. C’est le cas du risque vasculaire (-2,1/an), du diabète (-1,5%/an) mais aussi dans une moindre mesure des soins courants 1,1%/an), des traitements par antalgiques ou anti-inflammatoires (-0,8%/an) et des pathologies cardio-neurovasculaires (-0,6%/an).

5 grandes catégories ont vu leur coût moyen de prise en charge annuelle augmenter sur la période mais de façon moins soutenue que l’ONDAM. C’est le cas de la prise en charge des cancers (+2,4%/an), des hospitalisations ponctuelles (+1,2%/an), de l’IRCT (+1%/an), de la maternité (+0,9%/an), des maladies neurologiques ou dégénératives (+0,3%/an).

Enfin, 4 grandes catégories ont vu leur coût moyen de prise en charge augmenter avec des taux de croissance annuels moyens supérieurs à 3% : maladies inflammatoires, rares et VIH (+3,4%/an), maladies respiratoires chroniques (+3,7%/an), maladies psychiatriques ou traitements par psychotropes (+4,6%) et maladie du foie ou du pancréas (+7,4%/an).

(1) Traitement antihypertenseurs ou hypolipémiants, hors certaines pathologies cardioneurovasculaires, diabète et IRCT (2) Hors mucovicidose

(3) Hospitalisations non repérées comme en lien avec une des pathologies chroniques précédentes -89

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Figure 11 - Taux de croissance annuel moyen des coûts moyens par personne entre 2010 et 2012, par grande catégorie

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