Les infrastructures

Infrastructures routières

Arles occupe une position centrale entre deux grandes métropoles, Montpellier et Marseille (§A.1.2 La localisation des Marais du Vigueirat). A la croisée des grands axes de circulation est-ouest (la ville étant située sur l'axe autoroutier du sud de la France permettant de relier l'Espagne et l'Italie via l'autoroute A9 et l'autoroute A54/A8) et nord-sud du sud de la France, Arles occupe donc une position particulièrement stratégique tant pour les flux touristiques que commerciaux. La ville d’Arles est aujourd'hui traversée par la RN113 qui marque une portion de voie rapide sur l'A54. Fréquenté par 80 000 véhicules par jour, cet axe est, en plus d'être une coupure dans l'espace urbain, une cause de nuisances sonores importantes, de pollution et d'insécurité routière. Afin de réduire ces nuisances, un projet de contournement de la ville est né en 1995 ayant un double objectif : assurer la continuité routière entre l’Espagne et l’Italie et renforcer la sécurité routière tout en améliorant la qualité de vie des Arlésiens. Ce contournement autoroutier d’Arles a été classé comme prioritaire par le gouvernement en juillet 2013 dans le cadre du Schéma national des infrastructures de transport (SNIT) et de la Commission « Mobilité 21 ». Après diverses études et procédures de concertation regroupant les élus, les responsables socio-économiques du territoire, les associations et les habitants, le Ministère de l'Equipement a validé le 07 février 2005 le tracé dit "Sud Vigueirat", concernant la partie nord du Plan du Bourg.

Le tracé « Sud Vigueirat » a été retenu car il évite les secteurs les plus sensibles et résout les problèmes liés à la pollution et aux transports de matières dangereuses. Ce tracé de 13 kilomètres en 2 fois 2 voies prendra son origine sur l’A54 à l’ouest d’Arles, au niveau de l’échangeur d’Eyminy, franchira le Rhône et se poursuivra au Sud du Canal du Vigueirat qu’il traversera pour rejoindre la RN 113 au lieu dit « Balarin » à l’est d’Arles. Cet aménagement sera suivi d’une requalification de la RN 113, à ce jour à l’étude. Les travaux de ce contournement débuteront en 2018 pour une mise en service prévue en 2020.

Le réseau routier sur le Plan du Bourg est quant à lui très peu développé (Figure 15).

49 Figure 15 : Réseau routier du Plan du Bourg

Le Plan du Bourg est parcouru par la D35 reliant Arles à Port-Saint-Louis-du-Rhône en desservant le hameau de Mas-Thibert et la N568 reliant Arles à Fos-sur-Mer. La D24, dite route du Mazet, permet de rejoindre Mas-Thibert à partir de la N568. En plus de ce réseau principal, un réseau secondaire constitué de petites routes, de chemins ou "drailles" se développe afin de relier les exploitations agricoles isolées.

Les Marais du Vigueirat sont uniquement desservis par la route communale 71 de l’Etourneau, les reliant au hameau de Mas-Thibert par le Nord, et qui se poursuit par une piste de 2 km pour accéder au site.

Infrastructures ferroviaires

Tout comme pour les infrastructures routières, Arles occupe une position centrale dans le réseau ferré du sud de la France. La ville est en effet reliée aux grandes métropoles qui l'entourent par un réseau ferré régional qui rejoint à Nîmes, Avignon et Marseille, le réseau de lignes à grande vitesse desservant le reste du territoire français et en particulier Paris (Région Ile-de-France) en quelques heures.

50 A.1.5.4 La population

Le Plan du Bourg est un territoire ne comptant que très peu de zones urbanisées : au nord, le sud de l'agglomération arlésienne; au centre, le hameau de Mas-Thibert et au sud, Port-Saint-Louis-du-Rhône. On observe sur le Plan du Bourg, et d’une manière générale dans le delta de Camargue, une densité de population nettement inférieure à celle du département et du reste du littoral provençal (Figure 16).

Figure 16 : Densité de population des Bouches du Rhône

Avec 52 510 habitants en 2011, la Commune d'Arles présente une faible densité de population avec 69,2 hab/km² (www.insee.fr). La grande majorité de ses habitants se concentrait en 2007 sur moins de 2 % du territoire d’Arles (INSEE & ACCM, 2010). Concernant le hameau de Mas-Thibert, à proximité immédiate des Marais du Vigueirat, on y comptait 1218 habitants en 2010 (ACCM, 2013) pour une densité de population très faible de 8,8 hab/km² (calcul réalisé pour une superficie de 138,4 km2, source : Mairie d’Arles). La pression démographique exercée aux abords des Marais du Vigueirat est donc extrêmement faible.

Cette population mas-thibertaise est caractérisée par une histoire particulière. En effet, dès 1962, alors que le hameau comptait environ 1300 habitants(MARTIN, 1999), il a soudainement accueilli plusieurs familles de harkis rejoignant le Bachaga Saïd Boualam (chef militaire en Algérie, élu député d'Orléansville et représentant de l'Algérie auprès de l'Assemblée Nationale), rapatriées par l'armée lors de l'accession à l'indépendance de l'Algérie. Les archives communales d'Arles indiquent notamment que Mas-Thibert a accueilli, le 08 mai 1962, près de 110 français musulmans rapatriés d'Algérie (MARTIN, 1999). C'est ainsi qu'en quelques années, le hameau a vu sa population augmenter fortement, atteignant près de 1900 habitants en 1968(MARTIN, 1999). Cela a engendré de profonds changements pour le hameau, nécessitant l'organisation et l'intégration de cette nouvelle population : construction d'écoles, de la cité du Mazet, de HLM, d'une mairie annexe, extension du cimetière, agrandissement des réseaux d'eau et d'assainissement (MARTIN, 1999).

51 Enfin, le Plan du Bourg constitue un territoire en difficulté économique (INSEE & ACCM, 2010).

Les revenus des arlésiens sont plus faibles que la moyenne régionale et les inégalités plus marquées entre les habitants les plus riches et ceux les plus modestes. Mas-Thibert abrite quant à lui une population percevant les revenus parmi les plus faibles de la commune.