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Les helminthoses à Trichuridés : 1 La capillariose à Capillaria bovis (91):

Carte 3 : Pluviométrie annuelle moyenne en Guyane (8)

B. decumbens D swazilandensis

2. LES HELMINTHOSES DIGESTIVES :

2.2. Monographies des helminthes digestifs présents en Guyane : 1 Les helminthoses spécifiques des veaux :

2.2.3. Les helminthoses à Trichuridés : 1 La capillariose à Capillaria bovis (91):

Les capillarioses sont des maladies vermineuses qui touchent les mammifères et les oiseaux dans le monde entier. La capillariose bovine est une maladie d’importance médicale très faible, voire nulle, car elle est le plus souvent asymptomatique. Elle n’est citée ici que parce que les œufs de Capillaria peuvent être rencontrés lors de coproscopies.

• Etiologie : La classification du genre Capillaria pose de nombreux problèmes aux taxonomistes, qui l’ont divisé en Eucoleus, Baruscapillaria, Aonchotheca, Thominx, Pearsonema, Calodium et Capillaria. Pour l’instant Capillaria bovis a conservé son nom. Ce sont des vers très fins, ressemblant à des cheveux, de 2 à 3 cm de long, difficile à voir dans le contenu digestif. Leur partie antérieure est fixée à la muqueuse de l’intestin grêle. Les œufs ont la forme d’un tonneau, possèdent une épaisse coque striée, et sont operculés aux deux extrémités. Ils mesurent environ 50 x 75 µm, et ne contiennent qu’une cellule lors de leur émission.

• Epizootiologie :

Le cycle est monoxène direct. Les œufs se transforment en L1 en environ 1 mois, et la larve L1, restée dans la coque de l’œuf, est directement infestante.

La période prépatente est d’environ 1 mois.

Figure 19 : Cycle de Capillaria bovis. D’après Troncy et coll. (164)

• Clinique : La capillariose bovine est asymptomatique.

• Diagnostic : Il peut se faire de manière fortuite lors d’une coproscopie parasitaire de routine ou effectuée pour un autre diagnostic, ou lors d’une autopsie par la présence des vers accrochés à la muqueuse.

• Mesures de lutte : Les spécialités utilisées pour les autres verminoses seront actifs sur Capillaria bovis.

2.2.3.2. La trichuriose à Trichuris discolor :

Les trichurioses affectent la plupart des mammifères, à l’exception des Equidés, et uniquement les mammifères. Elles sont dues à des Nématodes du genre Trichuris, qui infestent le caecum et le colon de leurs hôtes.

• Etiologie : Les trichures sont des vers allongés dont le corps est nettement divisé en 2 parties : une partie antérieure flagelliforme et une partie postérieure plus large. La longueur totale du corps varie de 4 à 7 cm. L’extrémité postérieure des mâles porte un spicule qui permet la diagnose d’espèce. T. discolor porte un spicule très court (<2mm). (64)

Les œufs sont en forme de citrons, à bords convexes et paroi épaisse, et mesurent 75µ x 35µ. (124)

Les adultes sont hématophages, et absorbent le sang de leurs hôtes par capillarité.

Figure 20 : Œuf de Trichuris discolor (23)

Epizootiologie : T.discolor est spécifique des bovins. Bien que cosmopolite, cette espèce se retrouve davantage dans les pays chauds et humides, où se trouvent réunies les conditions optimales pour le développement des œufs dans le milieu extérieur.

Le cycle évolutif est monoxène direct. Les œufs sont rejetés dans le milieu extérieur avec les bouses, où s’accomplira le développement embryonnaire. La température idéale pour ce développement se situe entre 28 et 32°C, et les conditions d’hygrométrie doivent avoisiner les 100%. Les zones ombragées et humides sont donc les plus favorables. L’évolution des œufs peut prendre de 10 jours dans les conditions optimales, à plus d’un an dans de mauvaises conditions (65).

Le cycle est très simple ; il comporte une phase dans le milieu extérieur, où la larve infestante se développe dans l’œuf, puis, après ingestion de cet œuf, une phase à l’intérieur de l’hôte, qui consiste en l’éclosion de l' œuf et la libération de la larve dans les dernières portions de l’intestin grêle. Le développement des larves en trichures adultes

commence dans les villosités intestinales et s’achève dans la lumière du colon ou du caecum.

La période prépatente est de 2 mois. (124)

• Clinique : Bien que l’infestation elle-même revête souvent un caractère enzootique, les manifestations cliniques sont, elles, sporadiques et affectent surtout les jeunes sujets ( 65). Les symptômes sont surtout d’ordre digestif : coliques, diarrhée grisâtre striée de sang, mais ils peuvent s’accompagner de signes d’anémie : pâleur des muqueuses, mauvais état général, anorexie. La mort par hémorragie intestinale n’a jamais été décrite chez les bovins. Ce tableau clinique ne s’exprime que lorsque l’infestation est massive, car la trichuriose bovine est le plus souvent soit asymptomatique, soit responsable d’un amaigrissement progressif, lent mais durable. Néanmoins, le pouvoir pathogène indirect peut être beaucoup plus préoccupant. En effet, plusieurs auteurs évoquent le rôle bactérifère de T.discolor, notamment en ce qui concerne les bactéries du genre Salmonella. (135).

A l’autopsie, le caractère dominant est la présence des parasites, fixés par leur extrémité la plus fine, certains gorgés de sang. Par ailleurs, on observe des lésions de typhlite chronique catarrhale, ainsi que des pétéchies punctiformes.

Figure 21 : Cycle de Trichuris discolor. D’après Troncy et coll. (164)

• Diagnostic : Sur le vivant, le diagnostic clinique est impossible. Un syndrome colique associé à une diarrhée et à une anémie sont des éléments de suspicion. Le recours à la coproscopie parasitaire est indispensable. De plus, pour conclure à la trichuriose-maladie, il convient de réaliser une coproscopie quantitative ; on considère en effet, vu la prolificité

des femelles, qu’en deçà de 6000 OPG (œufs par gramme de fèces), la présence d’œufs n’est pas suffisante pour conclure.

Le diagnostic post-mortem est quant à lui très facile, par la présence des vers dans la lumière du caecum. Néanmoins, pour leur attribuer un rôle pathogène, il faut en compter plusieurs centaines. (65)

• Mesures de lutte : Vu le cycle extrêmement simple de ce parasite, il n’existe pas de mesures prophylactiques spécifiques ; il conviendra d’éviter la concentration excessive d’animaux, le surpâturage, et de réaliser une bonne rotation sur les parcelles.

Les vermifugations destinées aux espèces de parasites plus pathogènes suffiront à contrôler les risques de trichuriose-maladie. En effet, les trichures sont sensibles aux doses thérapeutiques classiques des avermectines et des benzimidazolés ( 76).