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Etat initial dé l’énvironnémént

VII. Les habitats naturels

Sur la zone d’étude rapprochée (zone d’étude minimale) trois grands types de milieux sont présents :

- des milieux arborés,

- des milieux ouverts à semi-ouverts, - des milieux urbains.

A chaque grand type de milieu peut être rattaché un cortège d’espèces qui fréquentent plus particulièrement ce milieu. Dans la suite de l’étude, nous avons donc cherché à « classer » les espèces en cortèges pour permettre une meilleure compréhension des enjeux et des impacts du projet (enjeux/impacts sur tel cortège).

Remarque importante : l’attribution d’une espèce à un cortège est un exercice difficile tant les espèces peuvent dépendre d’un ensemble de caractéristiques de milieux pour leur cycle de vie.

Le rattachement à un cortège donné est alors réalisé en fonction de l’utilisation locale des habitats par l’espèce ; l’utilisation principale d'un habitat peut être en tant que site de reproduction (critère privilégié pour le rattachement à un cortège), zone de chasse, configuration des habitats… Pour exemple, le Chardonneret élégant pourrait être classée dans les milieux boisés puisqu’il niche dans des arbres. Cependant, il a besoin de mosaïques de milieux pour sa reproduction (association d’arbres, pour nicher, et de milieux ouverts, pour s’alimenter). On pourrait donc aussi le classer en milieux ouverts où des arbres seraient également présents. Le classement de cette espèce dans un cortège dépendra de l’utilisation principale qu’elle aura des habitats sur le secteur prospecté.

Par ailleurs, certaines espèces rattachées à un cortège peuvent n'utiliser qu'une partie des milieux dits représentatifs du cortège pour leur cycle de vie. Pour exemple, le Psammodrome d’Edwards est une espèce de milieux ouverts à semi-ouverts mais tous les milieux ayant cette structure ne lui conviennent pas forcément. Dans chaque partie dédiée aux différents groupes biologiques étudiés, ces spécificités sont bien mises en avant.

La zone d’étude se caractérise par une mosaïque de milieux. Ces grands types de milieux peuvent, en fait, être déclinés en huit habitats, au sens de la typologie EUNIS. Aucun code EUNIS n’a été attribué spécifiquement au Cadereau de Valdegour dont la végétation est rattachée à l’habitat de chênaie verte (absence de cortège végétal hygrophile du fait du caractère très temporaire du milieu). Ces habitats sont cartographiés sur la carte suivante et décrits au travers de fiches dans les pages qui suivent.

Carte 21 : cartographie d'occupation des sols – zoom 1

Carte 22: cartographie d'occupation des sols – zoom 2

Carte 23 : cartographie d'occupation des sols – zoom 3

Les milieux ouverts à semi-ouverts

Les milieux ouverts à semi-ouverts sont présents au nord de la zone d’étude et plus ponctuellement le long du Chemin du Carreau de Lanes. Ils se caractérisent par trois habitats selon la typologie EUNIS décrits ci-après.

Garrigues (F6.1) Des formations de garrigues sont cartographiées dans

la partie nord puis au centre de la zone d’étude. Il s’agit d’un faciès de végétation relativement bas dominé par les espèces herbacées mais aussi quelques buissons.

Ont ainsi été observées des espèces telles que le Brachypode rameux Brachypodium retusum, le Brome érigé Bromopsis erecta, l’Aphyllanthe de Montpellier Aphyllanthes monspeliensis, la Laîche glauque Carex halleriana, le Ciste blanc Cistus albidus, la Clématite brûlante Clematis flammula ou encore le Liseron des monts Cantabrique Convolvulus cantabrica et l’Euphorbe dentée Euphorbia serrata. L’état de conservation est bon à moyen notamment au niveau

des secteurs entretenus au centre de la zone d’étude avec une certaine rudéralisation constatée.

L’enjeu local de conservation est modéré pour cet habitat naturel assez diversifié.

Fourrés thermoméditerranéens et friches (F5.51 x E5.1) Cet habitat est essentiellement cartographié au nord et

au centre de la zone d’étude, dans la partie est. Le cortège en place comprend la Coronille faux-séné Hippocrepis emerus, le Chèvrefeuille des Baléares Lonicera implexa, le Prunellier Prunus spinosa, la Badasse Lotus dorycnium ou encore le Petit Orme Ulmus minor. L’état de conservation est évalué mauvais notamment car la surface occupée par cet habitat est réduite en bord de route ce qui en fait un habitat relictuel. L’enjeu local de conservation est modéré.

Friches et zones rudérales (E5.1) Bien que rattachées sous le même code EUNIS, deux

faciès de végétation anthropiques se dégagent. D’une part, les zones dites de friche (voir photo ci-contre) avec comme espèces la Luzerne polymorphe Medicago polymorpha, le Trèfle bitumineux Bituminaria bituminosa, la Centaurée rude Centaurea aspera, le Dactyle aggloméré Dactylis glomerata, la Molène sinuée Verbascum sinuatum ou encore le Picride éperviaire Picris hieracioides. Ces secteurs de friches sont généralement en place depuis un certain temps, les traces d’une ancienne perturbation n’étant que peu visibles.

Les zones cartographiées comme rudérales sont, quant-à-elles cartographiées essentiellement au niveau des nouveaux aménagements au nord et au sud de la zone d’étude. Le sol a été récemment décapé et le cortège floristique est peu développé.

Parmi les espèces observées mentionnons le Piptathère faux Millet Oloptum miliaceum, le Plantain lancéolé Plantago lanceolata ou encore le Géranium à feuilles rondes Geranium rotundifolium. Aucun état de conservation n’est défini pour ces habitats anthropiques dont l’enjeu local de conservation est faible à très faible.

Les milieux arborés

Les milieux boisés sont présents ponctuellement le long du chemin du Carreau de Lanes mais aussi dans la partie la plus au nord de la zone d’étude. Ils se déclinent en deux habitats décrits ci-après.

Chênaie verte plus ou moins anthropisée (G2.121) La Chênaie verte est essentiellement cartographiée aux

abords du Chemin du Carreau de Lanes. Il s’agit de secteurs où la strate arbustive à arborée est dominée par le Chêne vert Quercus ilex. Le sous-bois est souvent peu dense notamment parce qu’il est entretenu. Mentionnons néanmoins le Chèvrefeuille étrusque Lonicera etrusca, le Bois de Sainte-Lucie Prunus mahaleb, le Rouvet blanc Osyris alba, la Mélique ciliée Melica ciliata, le Lierre Hedera helix ou encore la Salsepareille Smilax aspera. Au regard du cortège, cet habitat peut être rattaché à l’habitat d’intérêt communautaire « 9340 – Forêt à Quercus ilex

et Q. rotundifolia » bien qu’étant dans une forme dégradée. L’état de conservation est jugé moyen notamment du fait de l’entretien du sous-bois et de la rudéralisation du cortège aux abords du Chemin du Carreau de Lanes. L’enjeu local de conservation est modéré pour cet habitat naturel encore commun en région.

Matorral arborescent à Pin d’Alep (F5.14) Le matorral arborescent a été observée tout au nord de

la zone d’étude, en continuité avec des zones de garrigue. Sur ces secteurs, le Pin d’Alep Pinus halepensis domine la strate arborée. La strate arbustive accueille une végétation dense avec par exemple le Chêne kermès Quercus coccifera, le Buis Buxus sempervirens, l’Alavert Phillyrea angustifoliaou encore le Genévrier Cade Juniperus oxycedrus. La strate

dépôt de déchets (en limite nord de la zone d’étude). L’enjeu local de conservation de cet habitat est modéré pour cet habitat naturel encore bien présent en région.

Les milieux urbains

Les milieux urbains sont bien représentés sur la zone d’étude. Ils se caractérisent par trois habitats décrits ci-après.

Espaces verts urbains anthropisés (I2.2) Cet habitat est localisé au centre et dans la partie sud

du chemin du Carreau de Lanes et est constitué de secteurs herbacés ras (voir description des friches) entretenus et de plusieurs arbres et arbustes comme le Cyprès Cupressus sempervirens, la Viorne tin Viburnum tinus, le Pistachier térébinthe Pistacia terebinthus ou encore le Laurier sauce Laurus nobilis.

Certaines de ces espèces ont été plantées à des fins ornementales. Aucun état de conservation n’est défini pour cet habitat anthropique. Du fait de l’entretien

puisqu’il s’agit à proprement parler de la voirie qui sera élargie dans le cadre de ce projet, n’accueille pas particulièrement de flore du fait de son revêtement imperméable. Son enjeu local de conservation est nul.

Bâti (J1) Cet habitat comprend les habitations anciennes et

récentes (aménagements des nouveaux quartiers) et n’accueille pas particulièrement de flore. Une capitelle est aussi intégrée à cet habitat. Elle est située au sein de la végétation existante. Ses faibles dimensions et son exposition ne la rend pas favorable à l’accueil des espèces de la faune avérées ou attendues localement, elle n’est donc pas mentionnée dans les chapitres faunistiques suivants. Elle sera par ailleurs reconstruite en marge du futur tracé à proximité de son emplacement actuel.

L’enjeu local de conservation de cet habitat est nul

Remarque concernant les espèces exotiques et envahissantes :

Quinze espèces exotiques et envahissantes ont été recensées au niveau de la zone d’étude. Il s’agit de l’Agave d’Amérique Agave americana, l’Armoise annuelle Artemisia annua, le Datura stramoine Datura stramonium, la Vergerette de Barcelone Erigeron sumatrensis, le Figuier de Barbarie Opuntia ficus-indica, l’Oxalis pied-de-chèvre Oxalis pes-caprae, le Dattier Phoenix canariensis, le Bambou Phyllostachys sp., l’Arbre des Hottentots Pittosporum tobira, le Pyracantha Pyracantha coccinea, le Robinier faux-acacia Robinia pseudoacacia, le Séneçon du Cap Senecio inaequidens, le Sorgho d’Alep Sorghum halepense, la Lampourde d’Italie Xanthium orientale subsp. italicum et la Véronique de Perse Veronica persica qui sont principalement présentes aux abords du chemin du Carreau de Lanes mais aussi au niveau des secteurs remaniés. Ce nombre est relativement élevé et s’explique par la proximité des aménagements. Toutes ces espèces ne présentent pas le même dynamisme de colonisation mais parmi elles, plusieurs sont relativement dynamiques et devront être prises en considération lors des travaux et notamment des déplacements de terre contaminée par ces espèces. Précisons néanmoins qu’à l’exception de la parcelle de l’ouvrage hydraulique, aucun foyer particulièrement important d’espèces invasives n’a été observé sur le tracé, il s’agit plus d’individus recensés ponctuellement le long du Chemin du Carreau de Lanes.

Bilan des enjeux concernant les habitats

Les principaux enjeux liés aux habitats naturels concernent les secteurs les plus « naturels » avec notamment les zones de garrigues, de matorrals ou encore de chênaie verte avec des enjeux qualifiés de modérés. Les autres habitats, plus anthropiques, présentent des enjeux faibles à nuls.

Tableau 5 : synthèse de l’intérêt des habitats identifiés sur la zone d’étude selon les grands ensembles écologiques présents

Habitat EUNIS Code

N2000

Det.

ZNIEFF

Etat de conservation1

Enjeu local de conservation Milieux ouverts à semi-ouverts

Garrigues F6.1 - - Bon à moyen Modéré

Fourrés

thermoméditerranéens et friches

F5.51 x

E5.1 - - Mauvais Modéré

Friches

E5.1 - - -

Faible

Zones rudérales Très faible

Milieux arborés Chênaie verte plus ou moins

anthropisée G2.121 9340 - Moyen Modéré

Matorral arborescent à Pin

d’Alep F5.14 - - Bon Modéré

Milieux urbains Espaces verts urbains

anthropisés I2.2 - - - Faible

Routes ou chemins J4.2 - - - Nul

Bâti J1 - - - Nul

1celui-ci est évalué à dire d’expert selon quatre degrés (mauvais, moyen, bon, très bon). Les critères pris en compte dans cette analyse sont : la typicité de l’habitat, sa dynamique au niveau local, la composition observée des biocénoses par rapport à une composition idéale attendue…

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