• Aucun résultat trouvé

LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES

Dans le document Gérer les périodiques #16 (Page 130-133)

++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

Elles ressortissent à plusieurs facteurs, qui tiennent, pour la plupart, à la nature même de l’objet « périodique » et à la taille du projet initial. Les périodiques représentent en effet un matériau complexe (identifica- tion, filiations, partition en séries et fascicules), dont le signalement dans les catalogues et le traitement dans les magasins souffrent d’approxima- tions, de difficultés bien réelles qui imposent un investissement en temps- personnel considérable.

Par ailleurs, au fil des années, les ressources humaines connaissent des variations qu’il est souvent impossible de maîtriser : mutations, absences, changement de priorités ou urgences qu’il convient de traiter et qui indui- sent nécessairement des retards dans l’avancement global du projet. Des pauses sont donc régulièrement consenties, de manière à permettre à cha- cun de rattraper « la tête du peloton » et à tous de progresser en synchro- nie sur les mêmes listes de titres ou les mêmes tâches (correction des noti- ces, transferts, propositions, etc.).

Il est vrai que dès l’origine le plan s’est voulu complet, exhaustif. Nous aurions pu nous limiter à quelques centaines de titres, ceux que l’on trouve dans toutes les bibliothèques parce qu’ils sont fondamentaux. Il en fut décidé autrement, mais vouloir tout traiter, systématiquement (à l’exception des titres anciens qui figuraient dans les seules collections de l’Académie natio- nale de médecine et de la BIUM) impose une forte capacité de mobilisa- tion sur la longue durée, qui fonctionne harmonieusement depuis 4 ans mais doit être de temps à autre réactivée. Il n’empêche que le plan, dans

Presses de l'enssib

sa forme actuelle, pourrait être achevé dans deux ans, à la satisfaction générale des participants qui n’auront plus alors qu’à veiller à l’entretien du travail réalisé.

ET DEMAIN ?

++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

Plusieurs pistes se dégagent, qui peuvent être empruntées simultanément et se combiner entre elles pour élargir les horizons.

En premier lieu, il convient d’améliorer le signalement du plan pour le valoriser. En 2007, le Sudoc a créé un nouvel index de recherche des docu- ments, « PCP : Plan de conservation partagée », qui autorise la consulta- tion des projets existant sur le territoire national, animés par les agences de coopération et surtout consacrés à la presse d’intérêt régional (Bourgogne, 603 titres et Aquitaine, 524 titres). Un PCMed pour l’Île-de-France a donc été créé, qui signale aujourd’hui 5 384 titres. Reste encore à modifier l’affichage des réponses à l’interrogation du Sudoc, de manière à faire apparaître en tête des résultats les localisations des PCPs qui, a priori, disposent des collections les plus complètes et offrent ainsi les localisa- tions les plus utiles pour les usagers.

Ensuite, ne faut-il pas élargir le plan :

• à d’autres disciplines, localement ? Durant le cours du travail, parce que la médecine n’est pas une science isolée, des titres non médicaux ont déjà été pris en compte, qui figurent dans les collections des bibliothèques participantes : périodiques d’odontologie, de biologie, de chimie, de phar- macie. C’est pourquoi, dès 2008, le plan s’est élargi à l’odontologie, matière à la volumétrie resserrée (quelques centaines de titres) qui, de surcroît, intéressait trois membres du réseau : Paris 5 Montrouge, Paris 7 Garancière et la BIUM, cadist dans la discipline. Poursuivre dans les années futures l’élargissement aux collections de la BIUSJ pour la biologie, de la BIUP et de Paris 11 Chatenay-Malabry pour la pharmacie, s’impose.

• à d’autres institutions, dans le cadre régional ? On pense en particulier aux bibliothèques de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (37 cen- tres), toutes présentes sur les sites hospitalo-universitaires, avec lesquel-

Presses de l'enssib

les les Services communs de la documentation partagent et les publics et les problématiques d’accès à l’information scientifique, imprimée ou numérique.

• à l’ensemble du territoire national, enfin ? Déjà, involontairement, le plan déborde les strictes frontières de l’Île-de-France : depuis plusieurs années en effet, des bibliothèques universitaires du Grand Bassin parisien (Reims, Amiens, Caen) contactent la BIUM avant de procéder à des éliminations de collections, et entretiennent avec elle des collaborations pour des trans- ferts, voire des désabonnements. La France restant un pays aux dimensions géographiques moyennes, aux réservoirs documentaires modestes, la région Île-de-France pesant d’un poids conséquent au sein du dispositif national (avec quelques autres pôles : Strasbourg, Lyon, Toulouse notamment), et à l’ère de la transmission numérique des documents qui abolit les distances comme les délais, faut-il laisser se multiplier les initiatives locales ou régio- nales en matière de conservation partagée (dont on sait la lourdeur et le coût humain), ou bien plutôt profiter de l’acquis du travail effectué d’abord dans une région « riche » pour le mettre à la disposition de tous, en trou- vant un équilibre entre aspirations régionales et efficacité économique, scientifique, au service de la communauté des bibliothèques et des usa- gers ? Articuler thématiques nationales, fondées sur des pôles bien visi- bles, en garantissant à chaque fois la conservation pérenne de fonds spé- cialisés exhaustifs en plusieurs points du territoire, et plans régionaux de conservation paraît une perspective riche d’avenir, qui mérite réflexion.

CONCLUSION

++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

Le plan de conservation partagée des périodiques médicaux en Île-de- France a été le premier projet de cette ampleur à être lancé. Entreprise longue et systématique, visant non seulement à garantir l’archivage pérenne des documents dans un cadre collaboratif, mais participant aussi à l’éla- boration de politiques de développement des collections rénovées et de politiques documentaires dynamiques alliant l’intérêt patrimonial à long terme et la modernité en gestation, il demeure une expérience ouverte, en constante évolution. Non pas un modèle, mais un test grandeur nature, orienté vers l’avenir.

Presses de l'enssib

Dans le document Gérer les périodiques #16 (Page 130-133)