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Les diff´erentes techniques de traitement du signal SAR

I.3 Configuration et traitement du signal

I.3.3 Les diff´erentes techniques de traitement du signal SAR

Apr`es avoir expos´e les diff´erentes configurations, nous proposons d’explorer quelques techniques de traitement du signal SAR. Pour l’ensemble de ces techniques, la configura- tion suivante est adopt´ee. Un seul radar est consid´er´e pour l’´emission et la r´eception : cas monostatique. Le radar se d´eplace lin´eairement suivant l’axe Ox `a une vitesse constante2 V . Il ´emet un signal p´eriodique de p´eriode Tp = 1/P RF : se(t) = .kp(t − kTp), o`u p(t) est un signal limit´e en temps d´efini pour 0 ≤ t ≤ τp, avec τp < Tp. On suppose que la position du radar u sur l’axe des abscisses est comprise dans l’intervalle [−L; L] (voir Figure I.12 3). Le signal p(t) est g´en´eralement une impulsion de dur´ee inf´erieure `a Tp et modul´ee lin´eairement en fr´equence. La Figure I.13 illustre un tel signal. Il faut noter que le rapport cyclique de la figure n’est pas r´ealiste puisque, g´en´eralement, la dur´ee τp d’une impulsion est nettement inf´erieure `a la p´eriode Tp du signal. Nous allons consid´erer le cas g´en´eral d’un signal p(t) quelconque occupant une bande de pulsation 2ω0 autour de la pulsation centrale ωc, [ωc− ω0; ωc+ ω0]. L’´echo d’un tel signal apr`es r´eflexion sur un point

2ce qui est un cas id´eal : la non-lin´earit´e du mouvement peut alt´erer la qualit´e de l’image 3Afin de simplifier la pr´esentation des m´ethodes, nous consid´erons une g´eom´etrie de sc`ene 2D

n−1 ouverture synthétique O L = −L u... u... uj u u u0 p(t) x y Xc Yc ρ1 ρ2 ρ3 ρi (x1, y1) (x2, y2) (x3, y3) (xi, yi) rayonnement de l’antenne

Fig. I.12 – G´eom´etrie du probl`eme

cible de r´eflectivit´e4 ρ est de la forme : sr(t) = ρ.kp(t − kTp− 2R(t)/c), o`u R(t) est la distance entre le radar et la cible5. Cette expression peut s’´ecrire comme une fonction de deux variables temporelles t′ et τ o`u τ = kT

p : τ est l’´echelle de temps grossi`ere, alors que t′ est une ´echelle de temps plus fine. Le signal re¸cu en τ est alors sr(t′, τ ) = sr(t), si t = τ + t′. L’´echelle de temps, not´ee τ , associ´ee au d´eplacement est appel´ee slow-time par opposition `a l’´echelle de temps t associ´ee `a la propagation de l’onde qui est appel´ee

fast-time. La direction de propagation de l’onde est g´en´eralement consid´er´ee perpendicu-

4Les points cibles consid´er´es pour l’´etude ont des propri´et´es isotropes : leur r´eflectivit´e ρ n’´evolue donc

pas en fonction de l’angle selon lequel ils sont vus par le radar donc en fonction du temps

5L’influence de l’antenne et les pertes par propagation ne sont pas consid´er´es dans cette partie

1 2 3 4 5 6 −1 −0.8 −0.6 −0.4 −0.2 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1

Signal pulse modul´e lin´eairement en fr´equence

temps am p li tu d e

laire au d´eplacement du porteur. Le mode particulier squint ne sera pas ´etudi´e mˆeme si toutes les techniques pr´esent´ees dans ce manuscrit peuvent lui ˆetre adapt´ees.

Le signal re¸cu peut ´egalement s’exprimer spatialement en fonction de u : sr(t, u), o`u u = V τ . Il est `a noter que la composante u d´ecrit l’espace d’´evolution du radar. Il est clair que la grandeur u peut ˆetre assimil´ee `a x : u ≡ x. Pour chaque position u, ce signal est le signal ´emis r´etrodiffus´e par une sc`ene radar d´efinie comme un ensemble de points cibles, aussi appel´es points brillants r´epartis sur un plan Oxy. Chaque point brillant i est caract´eris´e par sa position (Xi,Yi) et son coefficient de r´eflexion ρi. En utilisant ces notations, l’expression du signal re¸cu est la suivante :

sr(t, u) = / i ρi p ! t − 2c + (Xi− u)2+ Yi2 " (I.21)

Dans cette expression, les coordonn´ees (Xi, Yi) sont prises par rapport `a l’origine du rep`ere, c’est `a dire par rapport `a l’emplacement du radar en τ = 0 (≡ (u = 0)) (voir Figure I.12). Dans ce mˆeme syst`eme de coordonn´ees, (Xc, Yc) sont d´efinis comme les coordonn´ees du centre de la cible. Nous notons alors (xi, yi), les coordonn´ees du point i par rapport au centre de la cible :

0

Xi = Xc+ xi Yi = Yc+ yi

La sc`ene est compl`etement d´ecrite dans un plan par la fonction cible dans le domaine spatial :

f (x, y) =/ i

ρiδ(x − Xi, y − Yi) (I.22)

Le traitement SAR cherche `a estimer cette fonction f (x, y). Nous pouvons aussi exprimer sa transform´ee de Fourier 2D selon les dimensions (x, y) par :

F (kx, ky) = T Fx,y[f (x, y)] = , x , yf (x, y)exp(−kxx − ky y)dydx (I.23)

o`u kx et ky sont appel´ees les fr´equences spatiales et forment le plan dual du plan (x, y). Elles s’expriment en rad.m−1. Il est `a noter que la dimension y de la fonction image se d´eduit simplement de la dimension temps avec y = 12ct.

I.3.3.1 La m´ethode range-Doppler

La technique dite de range-Doppler est une op´eration de double filtrage adapt´e. C’est la m´ethode que nous avons utilis´ee dans la section I.2.2 pour introduire la synth`ese d’ou- verture. Ce traitement est bas´e sur l’approximation de Fresnel : distance d’observation tr`es grande devant la taille de la sc`ene radar. De plus, deux hypoth`eses simplificatrices sont pos´ees. La premi`ere consid`ere que la dimension de la synth`ese d’ouverture est plus faible que la distance radar-cible (approximation de lobe ´etroit). La seconde suppose que le signal est `a bande ´etroite (approximation de bande ´etroite). La fonction cible est alors

estim´ee (voir Annexe B) par : ˜ f (x, y) ≈ exp(−2ωc Yc) [sr(t, u) ∗ p∗(−t)] ∗ exp( ωcu2 cYc ) (I.24)

dont le synopsis de r´ealisation est pr´esent´e par la Figure I.14. Cette m´ethode de range- Doppler [Soumekh 1999] est la premi`ere m´ethode d’imagerie SAR mise en oeuvre.

sr(t, u) filtre fast-time sM(t, u) filtre slow-time exp%−kcu2 Yc & y = 0.5 c t x = u f (x, y) p∗(−t)

Fig.I.14 – Synopsis de la technique de range-Doppler

I.3.3.2 La m´ethode range stacking

Une autre approche, appel´ee range stacking, utilisant moins d’approximations et n´e- cessitant donc de plus longs calculs, peut ˆetre envisag´ee. On peut l’interpr´eter comme un filtrage adapt´e du signal re¸cu avec une fonction de r´ef´erence Si(ω, ku) calcul´ee en Yi et d´ecrite par :

Si(ω, ku) = P (ω) exp(−kuXc) exp(−*4k2− ku2Yi) (I.25) Ainsi, pour chaque valeur de Yi, la fonction cible s’´ecrit avec (voir Annexe C) :

f (x, Yi) = , ku $, ω Si∗(ω, ku)Sr(ω, ku)dω ' exp(kux)dku (I.26)

La m´ethode range stacking n´ecessite de r´ep´eter l’op´eration d´ecrite par la relation (I.26) autant de fois que de valeurs Yi. Cette m´ethode, dont le synopsis est pr´esent´e Figure I.15, n´ecessite donc un temps de calcul sup´erieur `a la m´ethode range-Doppler pr´esent´ee pr´ec´edemment. sr(t, u) FFT 2D (t, u) → (ω, ku) Sr(ω, ku) S∗ i(ω, ku) # ω kx= ku Fx(kx, Yi) IF F Tx kx→ x f (x, Yi)

A r´ep´eter tous les Yi

filtrage adapt´e en Yi

I.3.3.3 Interpolation des fr´equences spatiales

Cette m´ethode est bas´ee sur l’interpolation de donn´ees sph´eriques dans un plan car- t´esien. Dans l’Annexe C, la transform´ee de Fourier 2D de la fonction cible est exprim´ee comme un produit de convolution dans le domaine spectral du signal re¸cu et du conjugu´e du signal ´emis :

F [kx(ω, ku), ky(ω, ku)] = Sr(ω, ku)P∗(ω) (I.27) L’hypoth`ese d’un d´eplacement du radar `a vitesse constante donne une ´echelle de temps

slow-time r´eguli`erement espac´ee. De mˆeme, le signal est ´echantillonn´e sur l’´echelle fast- time `a intervalles de temps constants. Ces hypoth`eses impliquent que les valeurs de Sr(ω, ku) sont prises `a intervalles r´eguliers dans le plan (ω, ku). Or les fr´equences spa- tiales (kx et ky) sont des fonctions non affines des variables (ω, ku) :

0

kx(ω, ku) = ku

ky(ω, ku) =*4k2− ku2

(I.28)

La Figure I.16 illustre ce ph´enom`ene. Il n’est donc pas possible de retrouver f (x, y) par transform´ee inverse de Fourier puisque les valeurs de F [kx(ω, ku), ky(ω, ku)] se situent `

a intervalles irr´eguliers dans le plan (kx, ky). L’id´ee est alors d’´evaluer F (kx, ky) par interpolation `a intervalles r´eguliers. Nous retrouvons ainsi la fonction cible f (x, y) par transform´ee de Fourier inverse `a deux dimensions de F (kx, ky) interpol´ee. Le sch´ema

−6 −4 −2 0 2 4 6 −6 −4 −2 0 2 4 6 k ku

(a) Positions des couples (k, ku) pour lesquels Sr(k, ku) est connu 0 kx = ku ky =*4k2− k2u =⇒ −6 −4 −2 0 2 4 6 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 kx ky

(b) Positions des couples (kx, ky) pour lesquels

on a une valeur pour F (kx, ky)

Fig. I.16 – Repr´esentation des fr´equences spatiales SAR pour des donn´ees discr`etes

r´ecapitulatif de cette m´ethode est illustr´e sur la Figure I.17.

I.3.3.4 Format polaire

Une autre approche du traitement SAR peut se faire en exprimant les grandeurs kx et ky par l’interm´ediaire de fonctions trigonom´etriques. Pour simplifier l’´ecriture, nous allons supposer que les coordonn´ees (xi, yi) des points brillants sont consid´er´ees par rapport au

sr(t, u) f (x, y) FFT 2D (t, u) → (ω, ku) Sr(ω, ku) P∗(ω) F [kx(ω, ku), ky(ω, ku)] interpolation F (ω, ku) = F (kx, ky) IFFT 2D (kx, ky) → (x, y)

Fig. I.17 – Synopsis de la technique d’interpolation dans le domaine des fr´equences spa- tiales

centre de la cible (Xc, Yc). Nous pouvons donner une approximation (voir Annexe D) du signal compress´e6 sc(ω, u), dans le domaine (ω, u) :

sc(ω, u) ≈ |P (ω)|2 /

i

ρiexp (−kx(ω, u)xi− ky(ω, u)yi) (I.29)

avec :

kx(u) ≈ 2kcsinθc− 2kccos

2θ c

Rc u

ky(ω) ≈ 2kcosθc

(I.30)

Les approximations sont conditionn´ees par une double hypoth`ese de faisceau ´etroit (u ( Yc) et bande ´etroite (ω0 ( ωc). Les deux variables kx et ky sont approch´ees par des fonctions affines des variables, respectivement, u et ω. L’interpolation n’est alors plus n´ecessaire : il suffit d’une modification de l’´echelle avant de proc´eder `a une transformation de Fourier inverse du signal compress´e. Le sch´ema de la Figure I.18 r´esume le traitement pour les deux hypoth`eses de faisceau ´etroit et bande ´etroite.