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i L’abord de la prévention par les internes :

Voici quelques exemples de phrases, que nous avons relevé auprès des internes :

Interne 8 « je leur disais, que voilà, dans tous les cas, il fallait arrêter parce que sinon ce sont des lésions qui sont déjà présentes, elles allaient s’aggraver… »

Interne 6 « j’essaie de délivrer des messages, sans…sans porter de jugement »

Interne 11 : « c’est pas tant dans l’opposition et les attitudes anxiogènes « si vous continuez de fumer vous allez mourir » mais plus dans une information claire sans juger et sans chercher à modifier le comportement de manière directe. »

Interne 13 : « on peut très bien imaginer qu’on en parle une première fois pour comprendre quelle est la prise de tabac, et pourquoi elle se fait, et on va pas tout de suite parler de l’arrêt »

Interne 4 « ensuite j’essaye de lui amener à ma façon ma vision des choses et le comportement qu’il est censé avoir. »

Interne 2 : « toujours dire que... fumer tue (rigole) non peut être pas mais, ahah » … « il faut s’appuyer sur ce qu’ils connaissent et leur rappeler à chaque fois, surtout si on voit qu’ils n’écoutent pas trop. »

Interne 5 « j’essaye à chaque fois de donner un petit conseil, ne serait-ce que perdre du poids, arrêter de fumer, pour ceux qui ont du cholestérol, quel aliment prendre ou ne pas prendre » L’ensemble des entretiens reflétait que :

Les internes cherchaient à savoir ce que le patient savait lors des consultations, puis à leur donner des conseils. La notion de « non jugement » ressortait dans les entretiens, de même que celui de répétition du message.

Les internes ont aussi évoqué ce qu’il ne fallait pas faire :

Interne 12 « c’est inutile de leur faire un cours dédié pendant 1 heure » « je pense que ça sert à rien de faire juste un monologue du médecin » « à leur dire comment vivre et tout, ben quand tu leur expliques la façon de vivre au bout de 10 min, ben ça commence déjà un peu à les saouler. »

Interne 11 « S’il utilise des arguments anxiogènes je pense que ça fait que ça marche moins bien et que ce n’est pas appliqué. »

Interne 2 : « de toute façon jamais forcer, respecter un petit peu ce qu’ils ont envie d’entendre et répondre à leurs questions surtout. » « On peut pas les assommer de prévention ».

ii Les méthodes décrites :

(a) Le conseil minimal :

Le conseil minimal a été évoqué par deux internes.

La définition du conseil minimal ou minimum est donnée par l’interne 11 « Demander si le patient fume ou pas, en tout cas pour l’exemple du tabac, et si le patient répond oui, expliquer que le tabac est pathogène et que si le patient le souhaite le corps médical peut l’aider à arrêter de fumer. »

L’interne 11 était incertain quant à l’efficacité du conseil minimal mais l’utilisait quand même :

« J’ai tendance à me limiter initialement au conseil minimal de l’arrêt du tabac qui est censé ne pas juger, ne pas culpabiliser, ne pas faire peur au patient, et qui à mon sens entraine l’inverse de ce que l’on souhaite »

L’interne 13 était du même avis « moi on m’a toujours dit que ca a fonctionné le conseil minimum…je sais pas, je trouve que des fois tu braques les gens »

(b) La consultation dédiée :

La consultation dédiée est aussi évoquée par les internes, mais les avis étaient partagés : L’interne 12 ne faisait pas de consultations à part, dites dédiées :

« Je ne leur fais pas des consultations à part, je me dis pas, tiens je vais passer 15 min, sur comment on mange, comment on fait etc… »

L’interne 15 nous rapportait que ce n’est pas à faire de façon systématique : « on n’est pas obligé non plus de faire des consultations dédiées à la prévention.. » Quant à l’interne 13 il expliquait que pour lui c’est un bon moyen :

« La consultation dédiée je trouve que c’est bien, parce que du coup dans un cadre de « j’ai amené mon patient à arriver à une certaine réflexion » et à un moment donné il se dit, « ok je me lance je voudrais plus d’informations », (…) ben la à ce moment là, on se dit, on se cadre, monsieur, (…) « vous êtes venus parce que vous avez une grippe un machin truc, on va prendre une consultation » ça je trouve ça très bien, parce que en plus ça permet au patient de rentrer dans une démarche d’ouverture d’écoute etc »

(c) Les autres moyens cités par les internes : L’entretien motivationnel a été cité par l’interne 14 :

« …L’entretien motivationnel et je connaissais pas du tout, et je trouve ca franchement génial, c’est une technique qui permet vraiment de trouver comme son nom l’indique la motivation d’un patient quoi. Et vraiment d’analyser correctement, et vraiment de l’impliquer dans sa démarche, et je pense qu’avec ca on peut réussir à faire beaucoup de chose en prévention »

L’ensemble des entretiens reflétait que :

Les stratégies pour aborder la notion de prévention étaient différentes selon les internes. Le conseil minimal, la consultation dédiée, l’entretien motivationnel étaient des techniques connues par certains internes, ils étaient partagés sur le conseil minimal et sur la consultation dédiée, et un interne nous a parlé de l’entretien motivationnel.