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LES DIFFÉRENTES PHASES DE LA MÉTHODE MAMOSACO

CHAPITRE II ETUDE COMPARATIVE DE METHODES DU GENIE LOGICIEL DANS

III. 3.1.2

III.4 LES DIFFÉRENTES PHASES DE LA MÉTHODE MAMOSACO

Une méthode permettant de mettre en place un système d'aide au travail coopératif dans des organisations administratives complexes nécessite d'intégrer les acteurs dans le cycle de vie, particulièrement lors des phases d'analyse, de modélisation et de simulation.

C'est pourquoi MAMOSACO utilise les trois axes classiques de modélisation : un modèle de données, un modèle de flux de données et un modèle de traitement. Un quatrième modèle, le modèle dynamique, est nécessaire pour la prise en compte de la dynamique des organisations humaines. Ces modèles doivent également représenter les notions de responsabilité et de coopération entre les acteurs de l'organisation humaine étudiée. Afin d'intégrer ces acteurs, les modèles doivent être clairs, c'est-à-dire accessibles non seulement aux modélisateurs, mais surtout aux acteurs, aux futurs utilisateurs du système d'aide.

C'est toujours dans une volonté d'implication des utilisateurs que la conception d'un simulateur est recommandée. De plus, le simulateur permet d'extraire les règles de fonctionnement des processus de l'organisation afin de les réutiliser dans le système final d'information distribué, basé sur une organisation multi-agent holonique.

Cependant, avant de spécifier un système d'aide au travail coopératif dans les processus de l'organisation, il est opportun de vérifier si ces processus ne nécessitent pas un aménagement (on parle aussi d'optimisation) préalable. Pour ce travail, outre l'informaticien (au sens du concepteur de logiciel), des décideurs, des acteurs concerné et des spécialistes des sciences cognitives (psychologues du travail par exemple) sont nécessairement impliqués (d'après le modèle ∇) dès la phase d'analyse et de modélisation du système réel, c'est-à-dire de l'organisation administrative complexe.

L'optimisation des processus coopératifs est facilitée par la mise en évidence, à l'aide des modèles, d'éventuels problèmes de communication, de coopération et de responsabilité (par exemple : une présence importante de la hiérarchie dans les modèles signifie un manque d'autonomie des acteurs ; un encodage ou un stockage redondant de la même information peut signifier une absence de communication ou de coopération ; des aller-retours d'informations entre plusieurs acteurs peut signifier un problème de communication).

A ce propos, le concept holonique propose d'améliorer les processus en renforçant l'autonomie et la stabilité des acteurs, et la coopération entre ceux-ci. Ainsi, il est souvent possible de simplifier la structure organisationnelle des processus avant la spécification et la mise en place du système d'information coopératif intelligent. Les figures III.17 et III.18 constituent deux exemples de simplification. Dans la figure III.17, la présence du responsable, qui contrôle chaque action des acteurs A et B peut être diminuée en augmentant l'autonomie de ces acteurs et plaçant une étape de contrôle à la fin de la série d'actions ; cette simplification dépend du degré de responsabilité que les acteurs sont prêts à recevoir. Dans la figure III.18, les va-et-vient entre les acteurs A et B peuvent être supprimés si ces deux acteurs travaillent de façon coopérative.

Responsable

action 1

vérification

A

B action 2

vérification

action 3

vérification

(a)

Responsable

action 1 A

B action 2

vérification

action 3

(b)

Figure III.39. Exemple de simplification organisationnelle par augmentation de l'autonomie a) forte présence du responsable

b) autonomie renforcée au niveau des acteurs A et B

Responsable

A

B action b1

action a1

C

action b2

action c1

action a2

vérification

(a)

Responsable

A

B

action a

C action c1

vérification

action b

(b)

Figure III.40. Exemple de simplification organisationnelle par la coopération a) faible coopération entre les acteurs A et B

b) coopération entre les acteurs A et B (symbolisée par un cadre)

Selon le cas, il n'est donc pas nécessaire d'utiliser tous les modèles. En effet, si le doute est permis sur l'optimalité des processus, il est préférable d'appliquer d’abord les modèles qui permettent de révéler les dysfonctionnements. L'ensemble des modèles est alors appliqué suite à l'optimisation des processus. Enfin, le simulateur est utilisé afin d'obtenir les règles de fonctionnement des processus validés par les acteurs.

L'enchaînement des phases de la méthode MAMOSACO ne suit donc pas un ordre séquentiel. Les acteurs sont consultés lors de chaque phase (analyse, modélisation et simulation), ce qui permet de les valider. Des retours sont possibles, soit à la phase d’analyse pour recueillir des données manquantes, soit à la phase de modélisation en cas de modifications du processus par les acteurs, ou en cas de modification à apporter aux modèles.

Les validations des modèles et de la simulation doivent être effectuées sous forme de réunions avec l’ensemble des acteurs impliqués dans les processus modélisés. Ceci afin d’amener les acteurs à partager leurs points de vue sur les modèles et les processus et à proposer coopérativement des améliorations de nature organisationnelle.

De même, l’enchaînement des modèles ne doit pas suivre un ordre strict. En effet, à l'instar de la méthode Merise, des tests de cohérence (syntaxiques et sémantiques) doivent être menés entre les différents modèles. La figure III.19 représente l'enchaînement des phases de la méthode MAMOSACO.

Acteurs

Simulation Analyse

Modélisation

Données Dynamique

Activité Traitements

Spécification

Données

Activité Traitements

Figure III.41. Enchaînement des phases dans la méthode MAMOSACO [Adam 98b]

La méthode constituée des phases d’analyse, de modélisation et de simulation de systèmes administratifs complexes peut donc être utilisée dans un double but : celui d’amélioration des processus coopératifs étudiés et celui d’aide à la spécification d’un système d’aide au travail coopératif par l’obtention des règles de fonctionnement, sur trois niveaux, du système administratif complexe. C’est à ce titre que la méthode peut être qualifiée d’adaptable.

Dans le chapitre I, il a été proposé de concevoir le système au travail coopératif sous la forme d'une organisation multi-agent holonique. Or, la méthode MAMOSACO est justement conçue pour modéliser le fonctionnement d'organisations composées d'acteurs ayant des niveaux de responsabilité différents et s'échangeant des données. Il est donc possible de réutiliser les formalismes pour spécifier le fonctionnement coopératif du système d'aide au travail coopératif basé sur une architecture holonique. La partie suivante propose la définition et la spécification du système multi-agent holonique en décrivant tout d'abord les rôles joués par les agents, puis le fonctionnement de l'ensemble par la méthode MAMOSACO.

III.5 Spécification de Système Orienté Holon pour l'aide au Travail