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LES DEMARCHES DE REMEDIATION

Dans le document Gestion du passif minier. Rapport scientifique (Page 113-118)

De manière générale la disponibilité du foncier (habitable et cultivable) est plus fortement

11. DEMARCHE GLOBALE D’ELABORATION D’UNE STRATEGIE DE REMEDIATION

11.1. LES DEMARCHES DE REMEDIATION

11.1.1. DEMARCHE DE REMEDIATION GENERIQUE

De nombreux travaux traitent de la démarche de remédiation. A titre d’exemple, la Figure 39 issue des travaux de Carladous (2016) est une démarche générique de remédiation c’est-à- dire non spécifique aux problématiques des cours d’eau et de leurs bassins versants. Elle se présente sous la forme d’un graphe visant à définir l’efficacité des dispositifs de correction et de la remédiation engagée. En fonction du contexte et des enjeux, des besoins d’interventions s’expriment qui doivent être traduits en termes d’objectifs. Le dispositif à imaginer doit s’appuyer sur un ensemble d’ouvrages, d’aménagements ou d’interventions (AOI) qui soient adaptés pour que les fonctions qu’ils assurent répondent bien à ces objectifs. Cette adaptation dépendra à la fois de la conception du dispositif et des ouvrages, aménagements, interventions qui le composeront, qui devront a minima « qualitativement » remplir les fonctions nécessaires à répondre aux objectifs. Leur dimensionnement devra lui aussi être adapté à atteindre les objectifs attendus sur un plan quantitatif. La conception et le dimensionnement devront enfin assurer une sûreté de fonctionnement permettant de garantir durablement l’efficacité du système. Le niveau de ressources à mobiliser en regard des objectifs et des enjeux demeure une contrainte très forte.

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11.1.2. DEMARCHE DE REMEDIATION DES BASSINS VERSANTS

En ce qui concerne les bassins versant torrentiels, Piton et al. 2016 proposent un processus complet de définition d’une stratégie de remédiation qui est plus adaptée à la problématique de l’engravement des rivières calédoniennes (Figure 40). L’approche proposée traite aussi bien des aspects fonctionnels (effets sur la géomorphologie locale puis dimensionnement hydraulique) que des aspects structurels et économiques. Elle est réalisée à partir d’une analyse quantitative du risque qui tient compte de la présence des ouvrages. Les travaux menés dans le cadre du projet Gestion du Passif Minier se situent à mi-chemin entre les étapes une et deux, s’étant surtout attachés à décrire et détailler les aspects qualitatifs des fonctions assurées par les différents ouvrages, aménagements et interventions envisageables.

Figure 39 : Graphe de présentation de la démarche globale d’élaboration d’une stratégie de remédiation (Carladous, 2016)

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Figure 40 : Les quatre grandes phases de la définition d’une stratégie de remédiation (Piton et al, 2016)

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Les quatre phases de l’approche proposée par Piton et al. 2016 sont présentées dans la Figure 41. Dans cette figure, les différentes tâches constituant les quatre étapes sont détaillées.

Les données qualitatives et surtout quantitative de retour d’expérience ont manqué pour véritablement approfondir l’analyse du point 4. Une telle analyse restera quoi qu’il en soit relativement spécifique à chaque contexte. Et un certain nombre de documents et guides de référence existent pour les différents types de mesures passés en revue.

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11.1.3. DEMARCHE DE REMEDIATION PRENANT EN COMPTE LES CONTRAINTES SOCIO-

ANTHROPOLOGIQUES ET PHYSIQUES

Les démarches et méthodes de remédiation présentées précédemment sont celles classiquement mises en œuvre. Bien qu’apportant des solutions techniques sur la remédiation du milieu physique, elles ne sont pas complètement adaptées à la problématique de l’engravement des cours d’eau calédoniens. En effet, ces démarches ne prennent pas en compte les attentes et demandes sociétales ni le contexte coutumier. Or les travaux réalisés dans le projet Gestion du Passif ont montré que la non prise en compte des contraintes socio-anthropologiques conduisait potentiellement à un échec des actions de remédiation, à leur rejet par certains acteurs et à des tensions entre les différentes parties prenantes.

Notre proposition de stratégie de remédiation est présentée dans la Figure 42 et implique, à tous les niveaux de l’avancement et de la réflexion, les acteurs et parties prenantes afin de garantir une bonne adéquation entre les mesures techniques envisagées et les attentes et contraintes d’ordre sociétal. Deux groupes d’acteurs ont été identifiés et interviennent dans différentes phases de l’application. Le premier groupe comprend les habitants, les élus, les coutumiers et les collectifs tandis que le second groupe comprend le gouvernement, la province, les industriels, les élus, les coutumiers et les collectifs.

Cinq étapes principales constituent la démarche (Figure 42) :

- Étape 1 : Définition des contextes d’un point de vue social et physique,

- Étape 2 : Présentation des mesures techniques avec consultation du premier groupe d’acteurs,

- Étape 3 : Tableaux synthétiques des mesures techniques retenues prenant en compte les contraintes sociales et physiques,

- Étape 4 : Concertation et discussions avec le second groupe d’acteurs,

- Étape 5 : Prise de décision et choix du ou des dispositif(s) final(aux), incluant éventuellement des mesures alternatives ou complémentaires aux mesures techniques (réglementaires, organisationnelles, etc…).

Cette mise en œuvre en parallèle des aspects sociaux et environnementaux a pour objectif d’élaborer à partir d’un tableau des mesures de remédiation, une stratégie prenant en compte l’ensemble des composantes et contraintes du problème (physiques, humaines, financières etc.). Une place importante est réservée à l’information, à la consultation, à la concertation et aux négociations.

A chaque étape visant à élaborer ce tableau, il est possible de revenir en arrière en cas de désaccord. Une fois le tableau produit et validé par tous, l’étape suivante consistera à prioriser collégialement les différentes mesures sélectionnées et puis d’en vérifier la faisabilité économique. Dans le cas où les différents acteurs n’arrivent pas à un accord sur les mesures, il sera vraisemblablement nécessaire de revenir aux étapes précédentes qui n’ont probablement pas été correctement traitées.

Cette approche « globale » socio-environnementale enrichie encapsule la démarche de remédiation des bassins versant présentée dans le chapitre précédent.

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