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«pLes Ottomans développèrent [quant à eux] un système assez efficace pour compter la

population ottomane, seulement un quart de siècle après l’introduction des procédures de

recensement aux États Unis d’Amérique, en Grande-Bretagne et en France

117

.pLe sultan

Mahm‚d II (1808-1839) lança un recensement en 1826. Après ce premier dénombrement

enregistrant les foyers de l’Empire ottoman et non les individus, plusieurs tentatives de

recensements se sont succédé sans résultats complets pour l’ensemble de l’Empire. C’est dans

son élan de modernisation que le gouvernement ottoman ressent le besoin de «pconnaître ses

ressources humaines et donc ses capacités financières

118

p». À titre d’exemple, Midhat B®·®, en

tant que gouverneur de la province du Danube, impose le recensement de sa province afin de

114

pM.-N. Bourguet, p.p101.

115

pJ.-L.pPinol, 1991, p.p11.

116

pJ.-L.Pinol, 1991, p.p13.

117

pS.pJ. Shaw, 1978, p. 325p: «pIn fact, the Ottomans did developp a reasonably efficient system for counting the

empire’s population only a quarter century after census procedures were introduced in the United States of

America, Great Britain, and France.p»

118

pK.pH. Karpat, 1978, p.p241p: «pCentralization forced it to assume new administrative responsabilities which

depended on an accurate knowledge of the empire’s human and financial ressources.p»

mieux en connaître ses ressortissants pour ainsi parer aux «purgences de toutes sortes, politiques

et policières, militaires et économiques

119

p». Pour cela, «pdes fonctionnaires allèrent de maison

en maison afin de consigner le nombre de personnes par foyer, leur âge, leur situation familiale,

leur métier et leurs biens-fonds

120

.p»

Il faut attendre le recensement de 1881/82-1893 pour lire les résultats du recensement par

personne de la population ottomane. K. H. Karpat publie l’ensemble des recensements

ottomans et notamment ceux de 1881/82-1893 et celui de 1914

121

qui englobent les chiffres

démographiques de l’Empire ottoman province par province

122

. Le dénombrement par province

est détaillé par san™aq et par qa¥®’ et divise la population entre les différentes confessions

religieuses

123

présentes dans chaque district en distinguant hommes et femmes.

Ces recensements ne sont pas les seules preuves de l’intérêt que la Sublime Porte portait

au dénombrement de sa population, depuis le début des réformes (tan˙¬m®t). «pLe

gouvernement nomma après 1839p: des inspecteurs au ministère de la population (nüfus nazırıs)

dans les provinces (eyalets), des fonctionnaires chargés du recensement de la population (nüfus

memurs) dans les sanjaks et les kazas, et des officiers d’état-civil (mukayyids) pour enregistrer

naissances, décès et pour établir des listes (cedvels) mentionnant le nombre total de la

population par district

124

.p» Enfin «pen 1881/82, est établie une administration générale de la

119

M.-N. Bourguet, 2001, p.p53.

120

K.pH. Karpat, 1978, p.p245p: «pOfficials went from house to house to note the number of people in a household,

their age, marital status, occupation, and real estate properties.p»

121

pS.pJ. Shaw, 1978, p.p336p: «pLe dernier recensement de la population ottomane, publié le 14 mars 1914, [...]

n’était pas basé sur une nouvelle enquête globale, mais il consistait simplement en des modifications du rapport de

1906 sur la base des informations envoyées par les recensements officiels locaux durant cet intervalle de huit

ans.p» «pThe Ottoman Census System and Population 1831-1914.p» «pThe final census of Ottoman population,

issued on 14 March 1914, [...], was not based on a new overall survey, but simply involved modifications in the

1906 report on the basis of the information sent in by the local census officials during the intervening eight

years.p»

122

pK.pH. Karpat, 1985, p.p122-190.

123

pAucune différence n’est faite entre les divers rites musulmans existant dans l’empire, l’Empire ottoman se veut

sunnite. Les druzes ne sont pas non plus distingués des musulmans. En revanche, chaque minorité confessionnelle

chrétienne est identifiée.

124

pK.pH. Karpat, 1978, p.p245 -246p: «pConcomitant with this interest in po pulation matters, the government

appointed after 1839p:nüfus nazırıs(inspector- ministers of population) in theeyalets(provinces), nüfus memurs

(population officials) in sanjaks andkazas, and mukayyids (registrars) to record births and deaths and to

periodically compilecevdels(lists) indicating the total number of people in each district.p»

population (Nüfus-u Umumi Idaresi) attachée au Ministère de l’Intérieurp

125

». L’objectif

principal de cette série d’initiatives pratiques permettant un recensement efficace de la

population lancée par la Sublime Porte est d’augmenter les recettes de l’impôt afin de remplir

les caisses étatiques vidées par les dépenses de guerre.

Malgré la rigueur administrative qui semble entourer le travail du recensement ottoman,

une marge d’erreur subsiste mais ne dépasserait pas, semble-t-il, les 6 à 10% pour les localités

éloignées

126

. Et, selon J. -L. Arnaud, «p[la] mise en série [des données publiées ] et le calul du

taux d’accroissement annuel de chaque groupe confessionnel montrent qu’ils ne présentent pas

toutes les garantie de validité. Plusieurs variations sont difficilement explicablesp; par exemple,

la croissance de 7,8p% du nombre de musulmans entre 1887/1888 et 1888/1889 et la baisse de

10p% des non-musulmans six ans plus tard, mouvements qui constituent des exceptions dans les

séries, sont autant de signes qui témoignent de l’incertitude des données

127

.p»

Homs est située non seulement loin d’Istanbul, mais aussi de sa capitale provinciale

Damas. De plus, elle est le chef-lieu d’une vaste circonscription composée de 131 localités

128

.

Les résultats du recensement de Homs doivent donc être tardifs. De quand date précisément le

chiffre de 53p401 habitants pour le district Homsp? Une réponse approximative est donnée par

K.pH.pKarpatp: «pOn peut affirmer que les recensements de la plupart des territoires ottomans

dans les Balkans, l’Anatolie, et la Syrie (incluant la Jordanie, la plupart du Liban, et la

Palestine) furent presque achevés en 1888/89

129

.p»

Pour les années antérieures, aucun recensement officiel n’a été effectué. En revanche,

certains auteurs occidentaux, toujours avides de connaître les chiffres de population des lieux

qu’ils visitent ou qu’ils occupent, prennent soin de donner quelques estimations.

125

pK.pH. Karpat, 1978, p.p246p:p«pIn 1881/82 it secured the establishment of a General Population Administration

(Nüfus-u Umumi Idaresi) attached to the Ministry of Interior [...]p».

126

pK.pH. Karpat, 1978, p.p256.

127

 J.-L. Arnaud, 2001 (b), p.p182.

128

pVoir annexe n°p1, cartes n°p2 et 3, p.p355 et 356.

129

pK.pH. Karpat, 1985, p.p33p: «pIt is safe to assume that the censuses of most of the Ottoman territories in the

balkans, Anatolia, and Syria (inclusive of Jordan, most of Lebanon, and Palestine) were almost finished by

1888/89.p»