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2.3.1-Les critères de classement pour le patrimoine universel

Chapitre IV: La protection et la valorisation du patrimoine dans la

IV. 2.3.1-Les critères de classement pour le patrimoine universel

Pour figurer sur la Liste du patrimoine mondial, les sites doivent avoir une valeur universelle exceptionnelle et satisfaire à au moins un des dix critères de sélection. Parmi les dix critères de sélection six concernent le patrimoine architectural représenter un chef-d'œuvre du génie créateur humain ;

- témoigner d'un échange d'influences considérable pendant une période donnée ou dans une aire culturelle déterminée, sur le développement de l'architecture ou de la technologie, des arts monumentaux, de la planification des villes ou de la création de paysages ;

- apporter un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue ;

- offrir un exemple éminent d'un type de construction ou d'ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une ou des périodes significative(s) de l'histoire humaine ;

- être un exemple éminent d'établissement humain traditionnel, de l'utilisation traditionnelle du territoire ou de la mer, qui soit représentatif d'une culture (ou de cultures), ou de l'interaction humaine avec l'environnement, spécialement quand celui-ci est devenu vulnérable sous l'impact d'une mutation irréversible ;

- être directement ou matériellement associé à des événements ou des traditions vivantes, des idées, des croyances ou des œuvres artistiques et littéraires ayant une signification universelle exceptionnelle. (Le Comité considère que ce critère doit préférablement être utilisé en conjonction avec d'autres critères) ;

IV.2.3.1- Les critères de classement pour le patrimoine national

Les critères et les modalités de classement diffèrent d’un pays à l’autre mais nous pouvons dégager les lignes générales qui caractérisent le classement du patrimoine national.

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La qualité architecturale du bien ou du lieu et son authenticité, son caractère

historique et mémorial (il est témoin d’une histoire, qu’elle soit politique, économique, sociale ou culturelle et en constitue une trace symbolique et représentative forte du pays).

Le critère de rareté sur le plan historique ou géographique (un type de bien

rare dans une région), ou par sa nature même

Le critère d’exemplarité : on classe à titre de témoin un exemple en tant que

représentant le plus significatif.

L’attachement d’une population à un patrimoine peut aussi être à l’origine

d’un classement. Il s’agit d’une notion nouvelle, celle de « patrimoine social » qui désigne les biens ou sites appartenant à la mémoire collective locale et considérés comme « à protéger » par des groupes de citoyens.

Il peut enfin s’agir d’un point de repère perceptif d’une commune ou d’un patrimoine lié à l’histoire locale, important pour sa symbolique comme, par exemple, une maison communale ou l’habitation d’un personnage local connu.

IV.2.3.2-Les critères de classement des sites culturels en Algérie :

Les biens culturels immobiliers et les modalités de leur protection sont fixés avec (l'article 8) qui stipule :

Les biens culturels immobiliers comprennent : - les monuments historiques ;

- les sites archéologiques ;

- les ensembles urbains ou ruraux.

Les biens culturels immobiliers quel que soit leur statut juridique, peuvent être soumis à un des régimes de protection ci dessous énoncés en fonction de leur nature et la catégorie à laquelle ils appartiennent :

- 1 'inscription sur l’inventaire supplémentaire ; - le classement ;

- la création en secteurs sauvegardés.

Le classement des biens culturels en Algérie relève des prérogatives de la Commission Nationale des Monuments et Sites qui dépendent directement du Ministère de la Culture et de la Communication, en collaboration avec la Commission de Wilaya des Monuments et Sites. La

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procédure de classement précise que la Commission de Wilaya, à travers son secrétariat permanent, se charge de préparer pour le compte de la Commission Nationale les dossiers qui, après instruction et avis, les transmet à son tour au ministre de tutelle pour avis définitif. Dans cette tâche, la Commission de Wilaya se trouve aidée, dans une certaine mesure, par la Commune qui d'après les prérogatives qui lui sont dévolues dans le cadre de la protection du patrimoine, est chargée "... de recueillir tous les éléments d'informations nécessaires..." à l’instruction des dossiers.

La demande de classement s'effectue soit à la demande des propriétaires, qu'ils soient publics ou privés, soit d'office par l'Etat. Cette demande est accompagnée d’un dossier type administratif comprenant les éléments d'information suivants : la nature de l’objet, la situation géographique, le périmètre de classement, l'étendue du classement, les servitudes particulières, les noms des propriétaires. Quelques insuffisances peuvent être annotées à cette démarche65 : Les critères de jugement sur la base desquels est effectué le choix du bien à classer restent non codifiés du point de vue théorique et méthodologique et ne sont "définis" qu’à l’initiative des personnes faisant partie des commissions précitées de façon pragmatique et aléatoire ;

Les critères d’identification du bien choisi restent de type administratif et sont caducs du point de méthodologique atteint à ce jour sur la question ;

La totalité du patrimoine national ne fut classé qu'à l'initiative de l’Etat ;

La législation en vigueur ne protège que les biens classés ou inscrits sur l'inventaire Supplémentaire et il n'existe aucune disposition quant au contrôle des biens qui ne le sont pas encore et se trouvent par conséquent en situation de péril permanent ;

La lenteur dans l'opération de classement des biens (elle varie de 5 à 8 ans environs !).

A se stade, il est nécessaire de s’interroger sur les limites du simple effet de protection par le classement. Protéger un monument ou un site par le classement, n’est pas synonyme de mise en valeur. En effet, le fait de protéger un bien, n’oblige pas à engager des restaurations ou des actions de valorisation. La protection est par contre un préalable nécessaire pour mobiliser les services. Pour que le patrimoine soit transmis, il est

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Sid Ahmed Sofiane « La stratégie de prise en charge de patrimoine culturel en Algérie ». sidsoufiane@gmail.com

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nécessaire qu’il soit valorise et donc qu’il soit une ressource a la ville, qui a une valeur ajoutée. D’après G.S.ZOUAIN (1999), "la valorisation est un instrument de présentation

de l’histoire, de transmission des connaissances, de protection des richesses et de développement du tourisme".

IV.3- L’Inscription sur l’Inventaire supplémentaire

Semblable au classement elle n’en est différente que par le fait que cette mesure n’est pas définitive. L’inscription sur l’inventaire supplémentaire produit les mêmes effets que le classement mais pour une période de 10 années uniquement. Cette mesure assez ambiguë n’est pas sans susciter certaines interrogations notamment quant à son utilité pratique. Nous retiendrons uniquement pour notre part la possibilité d’envisager des solutions de protection temporaires voire conjoncturelles ou exceptionnelle. Elle s’applique aux monuments et sites historiques. Qui, pour une raison quelconque, ne font pas l’objet d’une procédure immédiate de classement. Elle peut de même être appliquée aux immeubles situés dans le champ de visibilité d’un monument classé.