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Les complémentarités TBR-TCT, TBR-TPA et TBR-TCT-TPA

Section 1.2 La contribution de la théorie des ressources à la théorie de la firme

I.2.3 Les complémentarités TBR-TCT, TBR-TPA et TBR-TCT-TPA

La plupart des chercheurs en stratégie se sont mis d’accord sur le fait que l’avancé des recherches dans le domaine ne peut être garantie qu’à travers des essaies de combinaisons de différentes approches (complémentaires) dans le but d’édifier une théorie à part entière de la stratégie d’entreprise.

« Hirsch, P., Michaels, S. et Friedman, R. (1987) en comparant les sciences

économiques avec la sociologie, ont soutenu que la théorie économique est dominée par un paradigme unique ; la théorie des prix, et une vision unique de la nature humaine ; l'intérêt personnel. En revanche, les auteurs soutenaient que la force de la recherche organisationnelle (théorie de la firme) est (sa polyglotte) la multitude des théories qui rapportent une vue plus réaliste des organisations ». Eisenhardt (1989, p.18)

Il est impératif pour les chercheurs en stratégie de l’entreprise « d’adopter de multiple

champs représentant différentes théories pour l’avancement du domaine de recherche en stratégie, qui est intégrateur par nature » (Seth et Thomas, 1994, p.1). Dans la même ligne d’idée, et afin de mettre en application leur affirmation, Seth A. et Thomas H. (1994) ont essayé de voir si les différentes perspectives retrouvées dans la littérature en finance et en économie peuvent être fructifiées si elles étaient utilisées par les chercheurs en stratégie.

1.2.3.1 La complémentarité entre la théorie positive de l’agence et la TBR

« …il ya également une nécessité et une opportunité pour des travaux supplémentaires

d'intégration sur le plan conceptuel. Bien que des progrès significatifs sur la convergence des perspectives basée sur les ressources et fondée sur les capacités ont été accomplis récemment (par exemple Helfat et al., 2007), nous sommes encore loin d'avoir une théorie intégrée de l'entreprise qui englobe les deux approches de compétences et de gouvernance pour le problème (Williamson, 1999) » (Peteraf, Pitelis et Zollo, 2008, p.4).

Langlois et Foss (1999) ont montré que l’approche basée sur les capacités permet de compléter la théorie de la gouvernance.

1.2.3.2 La complémentarité entre la théorie des coûts de transaction TCT et la RBT

Mahoney et Pandian (1992) soutiennent que la TCT et l’approche basée sur les ressources sont largement complémentaires.

Ainsi, Williamson (1999) a exposé une esquisse de plusieurs cas de figures où la théorie des coûts de transaction peut renforcer le raisonnement basé sur la théorie des ressources. En effet la firme peut être à la fois qualifiée, ou conçue, de nœuds de contrats et d’ensemble de ressources. Ces dernières étant l’objet des transactions avec l’environnement externe (Madhok et Tallman, 1998; Chi, 1994).

Madhok (1996) affirme que « l’approche par les capacités peut proposer une

explication alternative (et complémentaire) à la TCT pour comprendre les frontières de l’entreprise et les décisions de gouvernance » (p.1). Ainsi, la conception de la firme comme mode de minimisation des coûts de transaction et/ou de l’évitement de l’opportunisme, est complétée par la conception selon laquelle l’entreprise est créatrice de valeur.

Un point plus récemment soulignée par Coase (1998) expose qu’une meilleure compréhension de l'organisation de l'activité économique passe par une reconnaissance des relations d'interdépendance entre les activités de production (objet de la théorie des ressources) et celle d'échange (objet de la théorie des coûts de transaction).

Williamson (1999) reconnaît l’importance des particularités des entreprises. Ainsi, le choix entre les deux modes de gouvernance permet de répondre à la question suivante: « Pourquoi telle activité se trouve internalisée par les entreprises au lieu de faire appel au marché ? », et les ressources et capacités disponible chez l’entreprise permettent de répondre à la question de savoir: « Pourquoi telle activité se trouve internalisée par telle entreprise ? » (Madhok, 2002).

Une théorie stratégique de la firme, selon Madhok (2002), doit permettre non seulement de choisir entre les modes de gouvernance (hiérarchie/marché) des transactions ; autrement dit la production ou l’échange, mais plutôt tenir en ligne de compte la manière avec laquelle les ressources et capacités de l’entreprise peuvent être mieux développées et déployées, afin de générer un avantage concurrentiel.

Madhok (2002) propose de tenir compte d’un alignement triangulaire (Voir figure N° 1.7) mettant en relation les caractéristiques de la structure de gouvernance (des transactions), les caractéristiques de la transaction elle-même et les caractéristiques (ou propriétés) des ressources importantes dans l’entreprise. De pareils alignements nécessitent d’accorder de l’attention aussi bien aux coûts, qu’aux capacités détenues par l’entreprise, tout en respectant les interrelations existantes entre les activités de la production et de l’échanges.

Figure N° 1.7 : L’hypothèse de l’alignement triangulaire

Source : Madhok (2002, p.541)

Foss et Foss (2004) expliquent que l’étape suivante dans l’évolution de l’approche basée sur les ressources, serait d’intégrer l’économie des coûts de transactions. Ainsi en plus du fait que la TCT va permettre de remédier à certaines limites de la théorie de ressources, la combinaison des deux approches permettrait de donner une nouvelle vision à l’analyse de l’avantage concurrentiel durable.

- « La contribution d’une ressources (ou capacité) donnée à l’avantage concurrentiel

n’est pas tributaire seulement de son utilisation, son degré de rareté et la possibilité d’imitation, mais aussi des coûts de contrôle liés aux droits de propriété de cette ressources ; coût de transaction. Ainsi l’estimation de l’avantage concurrentiel doit tenir compte de ce type de coûts » (p. 118).

- « La durabilité de l’avantage concurrentiel ne dépend pas seulement des risques de

possession à travers l’imitation et la substitution mais aussi d’autres types de saisies telles que ; l’aléa moral, la sélection adverse et les vols. l’estimation de l’avantage concurrentiel doit tenir compte de ce type de coûts » (p.118).

- « Les ressources ne sont pas données, mais sont les extrants de processus permettant

d’économiser les coûts de transactions. En conséquence, les mêmes ressources (physiquement) si elles sont détenues par des entreprises différentes ne constituent plus les mêmes économiquement ; car les entreprises ne sont pas capable de protéger également les attributs pertinents de leur ressources » (p.119).

Particularités de la transaction Particularités de la structure de gouvernance Particularités des ressources Alignement triangulaire

- « Certaines ressources qui permettent d’augmenter la création de valeur (ainsi

que son appropriation) ont été négligées par la théorie des ressources. Cette négligence peut être expliquée par le fait que leur existence est tributaire de la vérification des hypothèses liées à la TCT » (p.119).

Il ne faut pas oublier, cependant, les efforts qui ont été consentis par certains pour traduire empiriquement la complémentarité TCT et RBT. Comme par exemple les travaux de :

• Silverman (1999) en analysant, empiriquement, la relation « ressources technologiques-stratégie de diversification », a cherché à intégrer les deux approches des ressources et des transactions.

• Bonet, Peris-Ortiz et Gil-Pechuan (2010) qui ont étudié l’innovation dans le secteur des services par l’intégration des deux approches.

• Das et Teng (2000) qui ont étudié les motivation et logiques sous-tendant le choix d’entrer dans une alliance en appliquant les deux approches.

• Jacobides et Winter (2005) qui ont montré que la TCT et TBR sont deux théories inter-jumelées, qui co-évoluent, pour expliquer la stratégie d’intégration verticale. Plus explicitement ils ont montré que l’intégration verticale nécessite certaines différences de capacités, et que la réduction des coûts de transaction ne peut encourager la spécialisation que lorsque les capacités tout au long de la chaine de valeur de l’entreprise sont hétérogènes.

1.2.3.3 La complémentarité triangulaire la TPA, la TCT et la RBT

Tan et Mahoney (2006) à travers leur travail ont développé un modèle explicatif et prédictif de la manière avec laquelle les multinationale déploient leur ressources managériales et ce en se basant la théorie des ressources, la théorie d’agence et la théorie des coûts de transaction. Ainsi, à travers leur étude empirique ils ont pu aboutir au résultat selon lequel les décisions relatives au gouvernement d’entreprise pour la gestion des services de l’entreprise multinationale se trouvent influencées aussi bien par les capacités comparatives des dirigeants, que par les coûts économiques relatif à l’influence ( ; au contrôle) des attitudes des

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