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2.4. L’environnement politique perçu

2.1.2. Les caractéristiques psychologiques

Les participants ont mentionné plusieurs bénéfices de la pratique d’activités physiques. Ces bénéfices sont centrés sur des éléments intrapersonnels. En lien avec l’étude du Gouvernement du Québec (2014), la perception des bénéfices associés à l’activité physique peut être cognitive ou affective (Godin, 2012). L’amélioration de l’apparence, de la santé et de la condition physique sont des éléments fréquemment rapportés par les adolescents lorsque ceux-ci font l’évaluation des avantages et des inconvénients de la pratique d’activités physiques, d’un point de vue cognitif

(Allison, Dwyer, Goldenberg et Fein, 2005; Gouvernement du Québec, 2014b). Les aspects affectifs sont en lien avec les sensations ressenties au moment de pratiquer l’activité physique (Godin, 2012). À ce chapitre, les participants de cette étude ont rapporté le bien-être, la sensation de bien-être après avoir dépensé son énergie ainsi que le plaisir. En particulier, le plaisir est présent chez la grande majorité des participants. Les participants ayant un niveau de pratique d’activités physiques moins élevé sont également d’accord avec l’affirmation qu’ils éprouvent du plaisir à faire des activités physiques. Il semble donc que le plaisir vécu au moment de faire l’activité physique ne suffit pas à faire pencher la balance des avantages et inconvénients de ces participants en faveur de la pratique d’activités physiques. Des inconvénients influenceraient donc le fait de faire ou non de l’activité physique. Les inconvénients les plus souvent rapportés chez nos participants sont liés à la condition physique, ou plutôt aux lacunes qu’ils perçoivent par rapport à leur condition physique telles qu’une mauvaise endurance cardiovasculaire, l’asthme ou l’embonpoint. Dans la littérature, ces inconvénients sont particulièrement rattachés aux adolescents, qui accordent une grande importance aux apparences et au regard des autres (Allison et al., 2005; Dwyer et al., 2006; Gouvernement du Québec, 2014b). Le jugement des autres viendrait donc créer des sensations déplaisantes chez ces individus lors de la pratique d’activités physiques, par exemple lorsqu’un jeune n’arriverait pas à participer, comme il le souhaiterait, à une activité en raison de son asthme ou de son embonpoint. Ces sensations, qui pourraient être associées à un regret anticipé (Godin, 2012), viendraient influencer négativement leur participation à des activités physiques. Cet inconvénient, très présent chez nos participants moins actifs, se rattache également à l’environnement interpersonnel puisque la démotivation à l’égard de l’activité physique, causée par des lacunes perçues au niveau de la condition physique, peut apparaître lorsque l’adolescent se compare aux autres, particulièrement aux jeunes de son âge (Allison et al., 2005; Dwyer et al., 2006).

Cette démotivation pourrait également s’expliquer par le manque de confiance qu’a le jeune en ses capacités à prendre part à des activités physiques (Allison et al., 2005; Aquatias et al., 2008), ce qui correspond à son sentiment de compétence. Nos résultats montrent un lien positif entre le sentiment de compétence des participants et leurs niveaux de pratique d’activités physiques. Ceci concorde avec la littérature scientifique qui relie un sentiment de compétence élevé et l’engagement investi par les individus dans l’adoption et le maintien d’un mode de vie actif (Godin, 2012; Gouvernement du Québec, 2014b; McAuley et Blissmer, 2000; Turcotte et al., 2007). Ceci semble être le cas des participants dans les profils Santé globale et Sport-études. Par ailleurs, une légère différence se remarque entre le sentiment de compétence des participants de ces deux profils. Les participants du profil Santé globale ont constamment un sentiment de compétence plus élevé que ceux du profil Sport-études par rapport à l’ensemble des activités proposées dans le questionnaire. Cette différence pourrait potentiellement être associée à la grande diversité d’activités physiques pratiquées dans le cadre de leur programme scolaire. Le développement d’un plus grand nombre d’habiletés motrices ainsi qu’un sentiment de compétence élevé dans un plus grand nombre d’activités physiques pourrait s’avérer être protecteur lors du passage à la vie adulte quant au maintien d’un mode de vie actif (Stodden et al., 2009; Tammelin et al., 2003; Trost, Owen, Bauman, Sallis et Brown, 2002). Les activités de plein air, comparativement aux activités de sports collectifs et aux activités individuelles, sont celles qui obtiennent les résultats les plus élevés par rapport au sentiment de compétence des participants, et ce, à travers les trois profils. Les activités de plein air semblent donc être un contexte favorable à l’atteinte d’un sentiment de compétence élevé chez les participants de cette étude. Ces activités sont en général moins associées à un climat de performance que d’autres types d’activités en raison de leur pratique qui se déroule habituellement à l’extérieur des organisations compétitives des écoles, comme c’est le cas pour les sports collectifs par exemple. Ce contexte pourrait être favorable au sentiment de compétence des filles (Dwyer et al., 2006; Gouvernement du Québec, 2014b). D’ailleurs, on retrouve des résultats étonnants quant au sentiment de compétences des

filles vis-à-vis de ceux des garçons. Ces résultats viennent contredire ce que l’on retrouve dans la littérature scientifique (Aquatias et al., 2008) alors que les filles ont de façon générale, à travers tous les types d’activités physiques, un sentiment de compétence plus élevé que les participants masculins. Ceci vient s’ajouter à une autre caractéristique inhabituelle de nos participantes, qui présentent des niveaux de pratique d’activités physiques équivalents à ceux des garçons.

2.2. Les caractéristiques perçues des domaines de vie actifs

Les caractéristiques perçues des domaines de vie actifs seront discutées à partir des trois domaines suivants : 1) transport actif; 2) récréatif et 3) scolaire. Elles seront mises en relation avec la pratique d’activités physiques des participants, ainsi qu’avec leurs caractéristiques intrapersonnelles, l’environnement interpersonnel et l’environnement politique perçu. Le lien entre ce niveau et l’environnement politique, c’est-à-dire le programme Santé globale au primaire, a été questionné spécifiquement auprès des participants.