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Les bénéfices de l’activité sportive durant la grossesse

INTERNATIONALES PRATIQUES ET EQUILIBREES POUR LA FEMME ENCEINTE CONCERNANT CHAQUE

C. Les bénéfices de l’activité sportive durant la grossesse

Nombreux sont les bienfaits du sport durant la grossesse sur le fœtus et la mère. Il favorise le bien être général et réduit les troubles de l’humeur liés à la grossesse. Il augmente le niveau physique de la mère et permet le renforcement de sa musculature lombo-abdominale, luttant ainsi contre les lombalgies fréquentes durant le troisième trimestre. Il offre une prévention cardiovasculaire en favorisant l’augmentation du HDL cholestérol et une diminution du surpoids. D’autres bienfaits sont rapportés :

1. Une prise de poids limitée

Le surpoids au cours de grossesse est significativement moindre chez les femmes pratiquant une activité physique régulière les deux derniers trimestres par rapport aux sédentaires. Elle est encore plus importante pour les femmes présentant un IMC élevé avant la conception car, elles sont susceptibles de prendre plus de poids que celui recommandé pendant la grossesse, par rapport aux femmes qui affichent un IMC idéal ou un poids insuffisant. Par conséquent elle permet de réduire les complications liées à une prise de poids excessive notamment, l’augmentation de l’incidence des accouchements dystociques et le taux de césarienne. L’activité physique permet non pas une prise de poids plus basse, mais aussi un retour plus rapide au poids antérieur, si l’activité était poursuivie pendant toute la grossesse. L’activité sportive modérée et régulière pendant la grossesse est une prévention du risque ultérieur de surpoids voire d’obésité : chez une femme obèse, un gain de 11 à 15 kg multiplie par quatre le risque de majorer le poids initial à un an du post-partum (+ 5 kg). Mais l’activité seule ne suffit pas, l’étude Nutrition and Exercise Life style Intervention

maternelle par l’effet synergique d’un suivi nutritionnel (2000 kcal/jour et 40-55 % d’apports en hydrates de carbone) et d’un programme de marche au moins trois fois par semaine. En outre la pratique du sport durant la grossesse permet de diminuer l’incidence des poids de naissance élevés (supérieur à 4-4,5 kg) par rapport aux femmes de même IMC n’ayant pas fait de sport (56).

2. Réduction du risque du diabète gestationnel

L’activité physique induit une amélioration de la sensibilité à l’insuline, une meilleure tolérance au glucose, retarde et diminue significativement le besoin en insuline. Qu’il s’agisse d’exercices en aérobie ou d’exercices contre résistance, de renforcement musculaire des membres supérieurs qui sont plus faciles au troisième trimestre. L’activité physique ou sportive est un traitement adjuvant du diabète, elle sera associée à des recommandations nutritionnelles. En prévention du diabète gestationnel, une pratique régulière au moins modérée a un effet bénéfique d’autant plus grand qu’elle fait suite à une pratique d’intensité vigoureuse l’année précédant la grossesse ; ce bénéfice apparaît dès trois heures d’activités par semaine chez les femmes ayant un IMC normal ou en surpoids (57).

3. Un bénéfice discuté pour la pré-éclampsie

Actuellement, il n’est pas permis de conclure à un bénéfice significatif de l’activité physique débuté en cours de grossesse. Il existe une diminution du risque chez les femmes pratiquant une activité physique régulière et vigoureuse l’année précédant la grossesse et poursuivie au début de la grossesse, ce qui s’explique par la complexité de l’étiopathogénie où intervient précocement, la placentation et la réaction immunitaire (58).

Cependant, une augmentation légère du risque a été rapportée pour une activité physique du premier trimestre supérieure à quatre heures et demie par semaine, avec comme hypothèse des modifications vasculaires et des interleukines modifiées par l’exercice physique (59).

4. Amélioration du retour veineux

Les activités physiques diminuent les œdèmes des membres inférieurs, favorisant la redistribution de l’eau interstitielle vers le système vasculaire, améliore le retour veineux en diminuant la pression veineuse et le risque de survenue de varice.

5. Réduction de la durée du travail

La pratique sportive raccourcit la durée du travail qui est d’autant plus courte que la VO2max est élevée à

35-37 SA. Il n’y a pas plus d’extraction instrumentale ou de césarienne chez des sportives faisant des séances d’exercices de 35 minutes, trois fois par semaine entre 12 et 39 semaines d’aménorrhées en comparaison avec les femmes sédentaires (60).

D. Recommandations

Les recommandations internationales de l’organisation mondiale de la santé concernant la pratique de l’activité physique et sportive, le thème « sport et grossesse » est encore à l’étude et n’est pas encore développé. Cependant les recommandations américaines et canadiennes sont riches en informations sur la pratique de l’activité physique pendant la grossesse. En l’absence de contre-indication médicale ou obstétricale, il est recommandé :

Pour les femmes qui pratiquaient une activité physique avant la grossesse de continuer leur régime régulier d’exercice durant celle-ci; à raison de trois séances par semaine pour atteindre progressivement un maximum de quatre à cinq fois par semaine, sans dépasser 30 à 40 minutes par séance à une intensité modérée. L’intensité des exercices peut être appréciée par le test de la parole. Elle se définie par la possibilité de mener une conversation normale sans essoufflement, pendant la pratique sportive.

Les femmes n’ayant pas pratiqué régulièrement une activité physique avant la grossesse ne doivent pas commencer un programme d’exercice avant le second trimestre. Il est recommandé de commencer par 15 min d’exercice en continu puis augmenter la durée au fur et à mesure de la grossesse pour atteindre 30 min par séance (61).

En ce qui concerne le type d’activité sportive: les exercices aérobies peu intensifs mais en continu doivent être privilégiés (marche rythmée, vélo stationnaire, et natation).

Il faut éviter :

- Toute exposition aux conditions environnementales hypoxiques, humides, ou hyperthermiques.

- Les activités aérobies présentant un risque accru de traumatisme abdominal et de perte de l’équilibre (ski, équitation ou gymnastique). - Les exercices en position allongée sur le dos après le quatrième mois

de grossesse, pour prévenir les épisodes hypotensifs.

- L’apnée forcée durant les exercices de renforcement musculaire (62).

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