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Les 4 approches scientifiques du management interculturel

Dans le document Le management interculturel en htellerie (Page 33-37)

PARTIE IV. NOS RECOMMANDATIONS LE PETIT GUIDE DU MANAGER INTERCULTUREL

4.2 Les 4 approches scientifiques du management interculturel

a. L’approche d’Hofstede (1971)

Geert Hofstede (1928-) fut le précurseur de cette nouvelle discipline. Il va mener en 1971 une étude dans l’entreprise IBM visant à comparer toutes les cultures présentes dans cette entreprise pour en analyser les types de management. Il utilisera 4 critères qu’il définira dans son livre « Culture and Organizations: International Studies of Management & Organization » (1971). Ces 4 critères seront ensuite complétés par 2 autres critères bien plus récents, en 2010. Ces critères permettent de comparer les différents managements.

- La distance hiérarchique

C’est la distance et l’autorité qu’un employé peut accepter vis-à-vis de son manager. Une distance hiérarchique forte au sein d’une entreprise limitera les questionnements et contestations, au contraire d’une distance hiérarchique plus rapprochée où les employés hésiteront moins à donner leurs points de vue. Les pays latins, d’Amérique du Sud et asiatiques auront une distance hiérarchique élevée contrairement aux pays de l’Europe de l’Est et du Nord.

- L’individualisme/le communautarisme

La faculté des personnes d’une même culture à faire passer sa personne avant le groupe ou inversement, se dévouer au groupe en laissant ses ambitions personnelles plus ou moins en retrait.

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Extrait de l’étude d’Hofstede demandée par IBM et réalisée auprès de 100 000 employés entre 1967 et 1969.

Indice d’individualisme (sur une échelle de 1 à 100) États-Unis 91 Australie 90 Grande-Bretagne 89 Canada 80 France 71 Allemagne 67 Afrique du Sud 65 Russie 39 Brésil 38 Chine 20 Afrique de l’Ouest 20 Indonésie 14 Colombie 13 Guatemala 6 - L’approche masculine/féminine

Cette approche n’a aucun rapport avec le sexe de la personne. Une culture masculine est définie comme compétitive, avec une forte ambition, de réussite et de confiance en soi. Ce type de culture se retrouvera souvent dans un rapport de force constant.

Une culture féminine au contraire sera marquée par l’importance des relations humaines ainsi que l’osmose entre les différents membres d’une organisation par exemple. Les pays ayant le plus de féminité sont les pays Scandinaves. D’un autre côté, le Japon et les pays d’Amérique du Sud se démarquent par un fort degré de masculinité.

- Le contrôle de l’incertitude

Une société avec un fort contrôle de l’incertitude sera une société qui n’aimera pas prendre de risque, très raisonnée. D’un autre côté, une société peut tolérer des situations très risquées. Les pays d’Europe du Sud contrôleront beaucoup l’incertitude contrairement aux Anglo-Saxons et aux asiatiques.

- L’orientation à court/long terme

Comme le dit très bien le titre de cette 5ème dimension, nous regarderons quelles cultures ont une vision à court/moyen ou long terme.

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Les pays asiatiques auront une vision à long voire très long, terme au contraire des pays Nord-Américains qui se réfèrent au profit immédiat.

- Le plaisir/la modération

Cette dernière dimension cherche à distinguer les cultures poussant à assouvir ses besoins personnels aux cultures prônant une certaine retenue dans ses désirs ou pulsions. Les cultures asiatiques seront moins dans le plaisir que les pays latins par exemple.

Cette approche nous permet d’avoir des critères précis pour définir les différents types de société qu’il existe et quelles sont leurs caractéristiques.

b. L'approche de D'IRIBARNE (Management International, 2004)

Philippe D’Iribarne (1937-) est un chercheur français, directeur de recherche au CNRS. Il émit des critiques au sujet des 6 dimensions proposées par Hofstede en faisant valoir l’aspect ambigu de certaines notions telles que masculin/féminin par exemple. Il utilise de son côté une approche ethnologique pour définir trois cultures différentes au sein d’expériences menées dans des usines. Il définira par exemple, qu’en France, l’organisation est très hiérarchisée et le supérieur impose un respect fort comparé aux U.S.A où les relations au sein de l’entreprise sont régies par le droit et les lois. Il explique ces différences par l’histoire totalement différente de ces deux pays.

c. L’approche de Fons Trompenaars et Charles Hampden (1993)

Dans leur livre « Au-delà̀ du choc des cultures : Dépasser les oppositions pour mieux travailler ensemble » (1993) Hampden et Trompenaars ont pour leur part défini les cultures à travers 7 dimensions différentes :

- Universalisme / Particularisme : Les universalistes considèrent qu’une solution pour un problème est obligatoirement la bonne si l’on suit des règles bien précises. Tandis que d’un autre côté, les relations personnelles sont prises en compte sans forcément suivre les règles. Les pays latins seront plus particularistes au contraire des pays anglo-saxons et germaniques.

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- Individualisme / Collectivisme : Les cultures individualistes sont tournées vers elles- mêmes au contraire des collectivistes qui poursuivent des objectifs communs comme l’a déjà expliqué Hosfstede.

- Neutralité / Affectivité : Les cultures « neutres » sont des cultures où les émotions n’ont pas leur place au travail, au contraire des cultures « affectives » où justement la non démonstration de sentiments n’est pas bien vue. Les cultures les plus objectives ou neutres, sont les pays anglo-saxons au contraire de cultures plus subjectives, les méditerranéennes.

- Degré d’engagement limité / diffus : Un degré d’engagement limité se traduira par une scission entre la vie privée et professionnelle tandis que d’un autre côté, un degré d’engagement diffus permettra ou poussera à une osmose entre le privé et le professionnel. La culture américaine sera plus limitée que la culture scandinave par exemple.

- Statut attribué / Statut acquis : Les cultures se rapprochant du statut attribué privilégient l’importance du poste, de la place sociale tandis que le statut acquis prendra compte des accomplissements personnels de l’individu. Les pays asiatiques ont un statut attribué très important au contraire des germaniques et de la Grande- Bretagne par exemple.

- Orientation temporelle : Cette dimension vise à savoir si la culture organise son emploi du temps de façon détaillée et suit ce planning ou si elle se laisse plus de liberté quant au déroulement de la journée. Les britanniques auront des journées plus répétitives et séquentielles comparés aux latins.

- Orientation interne / externe : Les cultures orientées vers l’externe pensent que vivre en osmose avec la nature est obligatoire tandis que les cultures dites internes pensent pouvoir modifier cette nature pour l’adapter à leurs besoins. Les cultures asiatiques respectent et vivent plus en osmose avec la nature que des cultures européennes qui essayent de la contrôler au maximum.

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d. L'approche de HALL & HALL (1971)

Edward Twitchell Hall (1914-2009) et Mildred Hall, des spécialistes de la communication interculturelle créèrent le concept de proxémie (1971). Ce concept sert à analyser, encore une fois suivant la société à laquelle un individu appartient, la distance interpersonnelle que celui-ci adopte au vu des différentes situations auxquelles il est confronté. Mais il donne lui aussi un nouveau critère de différenciation et d’analyse entre les cultures : la monochronie / la polychronie. Cette notion analyse la capacité d’une personne appartenant à une société à effectuer différentes tâches simultanément. Cela reflète l’organisation d’une société ainsi que son mode de fonctionnement. Une personne monochrone sera beaucoup plus organisée et fidèle à un emploi du temps, tels que les Allemands par exemple, tandis qu’une personne polychrone sera beaucoup plus réactive aux demandes comme les Français ou les latins peuvent l’être.

Ces différentes visions scientifiques de l’interculturalité et de son management sont complémentaires et nous permettent d’avoir un large panel de possibilité quant à l’étude des différentes cultures. Les méthodes utilisées furent anthropologiques ou opérationnelles mais convergent toutes vers des méthodes qui peuvent encore être utilisées aujourd’hui.

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