• Aucun résultat trouvé

III- Les produits hydratants

III.2. Les actifs hydratants

Les premiers hydratants étaient, en fait, des anti-déshydratants qui constituaient une couche imperméable à la surface de la peau, limitant ou supprimant ainsi le départ de l’eau endogène. Ce sont les agents qui agissent à la surface de la peau, ils sont par conséquent improprement appelés « agents de surface ». Cette dénomination est propre au langage dermocosmétique sachant qu’en pharmacie les agents de surface sont des substances amphiphiles.

La génération suivante d’hydratants essayait de fixer l’eau exogène par leurs propriétés hygroscopiques. Ce sont les substances hygroscopiques.

~ 32 ~

La troisième génération, enfin, participait à la régulation du flux de l’eau en protégeant ou en améliorant les lipides cutanés. On appelle donc par conséquent les hydratants de cette génération les régulateurs du flux hydrique.

De nos jours, la formulation des hydratants est devenue complexe et mélange tous les types d’hydratants pour obtenir un résultat optimal.

III.2.1. Agents de surface : [43,47]

Les agents de surface sont définis ici comme des filmogènes hydrophobes ou hydrophiles qui forment une couche sur la peau limitant voire supprimant ainsi le départ de l’eau endogène afin d’augmenter le niveau d’hydratation.

III.2.1.1. Les filmogènes hydrophobes :

Cette catégorie est surtout formée par des hydrocarbures. Le plus ancien filmogène hydrophobe connu est la vaseline réputée pour ses capacités à former une couche imperméable sur la peau. Mais cette couche favorise la macération. Ce sont les hydratants les plus anciens. On retrouve également ici les cires animales et végétales, les huiles végétales, la paraffine. De moins en moins utilisés tels quels, ces filmogènes sont incorporés dans des émulsions. On leur préfère cependant de plus en plus des substances moins occlusives (alcool cétylique, alcool stéarylique, triglycérides doux) pour essayer de reconstituer le film hydrolipidique cutané quand celui-ci est atteint, ce qui diminue la PIE.

~ 33 ~

III.2.1.2. Les filmogènes hydrophiles :

On retrouve dans ce sous-groupe des constituants de la substance fondamentale du derme à savoir l’acide hyaluronique, les glycosaminoglycanes et les mucopolysaccharides. Ceux-ci forment, dans l’eau, un gel plus ou moins visqueux à fort pouvoir de rétention d’eau. Ils restent à la surface de la peau, lissent la couche cornée et en améliorent l’aspect. Le collagène, le chitosane et d’autres polymères synthétiques font également partie de ce groupe. Leur efficacité in vivo reste cependant douteuse.

III.2.2. Substances hygroscopiques ou agents hydratants proprement dits :

Une substance hygroscopique est définie par sa capacité à capter des molécules d’eau. Toutefois, alors qu’en forte humidité elle absorbe et retient l’eau externe, elle déshydrate la peau en humidité faible. [27]

Dans cette catégorie, on a principalement les humectants et les analogues des NMF.

III.2.2.1. Les humectants : [47]

Ils sont représentés par les polyols et sont utilisés pour leurs bonnes propriétés galéniques et pour leur activité hydratante. Le glycérol est l’un des humectants les plus utilisés. Il est liquide, inodore et sirupeux. Miscible à l’eau, il a un fort pouvoir hygroscopique actif sur au moins 24heures. On le retrouve surtout dans les émulsions H/E, entre 3 et 10% car au-delà de ce taux, il peut conférer au

~ 34 ~

produit qui le contient un caractère collant. Le sorbitol est moins hygroscopique mais plus hydratant. Le propylène glycolle est le moins employé car il est plus desséchant, il altère les composants du ciment lipidique et diminue la cohésion des cornéocytes.

III.2.2.2. Les NMF : [8,47,48].

Ils regroupent un vaste panel de composés tels l’APC, l’urée, les AA et des fractions sucre.

L’APC, sous forme pyrrolidone carboxylate de lysine et d’arginine ou pyrrolidone carboxylate de glycérol et de sodium, possède un fort pouvoir hydratant à 3-5%. Son activité est optimisée dans une émulsion H/E.

L’urée, à faible dose, favorise la fixation de l’eau sur les protéines de la couche cornée (effet hydratant) et est kératolytique à forte dose.

Les AA sont utilisés sous forme d’hydrolysats de protéines. La sérine, précurseur des céramides, et la citrulline sont les plus employés.

La fraction sucre des NMF offre un vaste choix de mélanges d’hexoses et de pentoses et a des propriétés hydratantes peu dépendantes de l’humidité relative. Les AHA font partie des NMF et ont un bon pouvoir hygroscopique et plastifiant quand on associe à leurs formes sels (lactates, citrates) les formes acides (acide lactique, acide citrique) ou l’urée.

~ 35 ~

Comme le dit Mao-Quiang dans son article, « Three stratum corneum lipids, ceramides, cholesterol, and free fatty acids, are required for permeability barrier homeostasis ». [49]

En effet, trois constituants de la couche cornée, à savoir les céramides, le cholestérol et les acides gras polyinsaturés, sont nécessaires pour assurer une bonne homéostasie de la barrière cutanée.

Le groupe des régulateurs du flux hydrique est composé de lipides identiques ou proches de ceux qui constituent les espaces intercornéocytaires. Ces lipides s’incorporent dans ces espaces et y jouent un rôle actif. On cite :

III.2.3.1. Les céramides :

Ce sont les plus performants de ce groupe. Ces constituants du ciment intercellulaire de la couche cornée sont plus ou moins polaires. Ce sont les céramides d’origine végétale ou synthétique qui sont utilisés car ce sont de bons substituts de ceux de l’homme. A faible concentration (<1%), ils améliorent l’activité des émulsions classiques.

III.2.3.2. Les acides gras polyinsaturés (AGPI):

Ils ont une affinité particulière pour les lipides cutanés et contribuent à rétablir l’efficacité de la barrière. Ils sont considérés comme des actifs de régulation de l’hydratation et constituent un composant classique des pathologies cutanées où

~ 36 ~

un déficit en acides gras a été démontré (eczéma atopique par exemple). Leur association aux céramides et au cholestérol est des plus intéressantes. [50]

III.2.3.3. Les phospholipides et le cholestérol :

Ils peuvent être apportés sous forme de liposomes et ils améliorent l’état de la barrière cutanée. [51]

Documents relatifs