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1.Les cinq actions de base.

Léa peut se déplacer dans la salle en marchant. J'observe une marche où les pieds se soulèvent peu du sol, avec peu de repoussé, ses épaules sont remontées, ses bras sont fléchis et remontés avec un léger balancement, son corps semble presque figé. Je la sens comme n'étant pas suffisamment sécurisée dans son corps pour pouvoir l'investir et se déplacer dans l'espace qui l'entoure. Lorsqu'elle se déplace dans l'espace de la salle elle semble obligée de séquencer tous ses mouvements. Pour se lever de la position, assise elle a le haut du corps en antéversion complète. Elle fléchit ses genoux et pousse difficilement sur ses pieds en relevant le haut de son corps. Elle a tendance à contourner les obstacles au sol dans ses déplacements (tapis, bloc, objets...). Au lieu d'enjamber elle préfère s'asseoir, pivoter sur ses fesses et se relever, car son équilibre dynamique semble précaire. Elle peut rouler au sol mais toujours d'un bloc ce qui met en avant une difficulté de dissociation entre les ceintures scapulaires et pelviennes et peu de torsion. Son organisation corporelle est donc de manière générale figée.

2.La kinesphère.

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A partir de La description que j'ai pu faire de son organisation corporelle, nous pouvons constater chez Léa une kinesphère de taille petite. Effectivement Léa a des difficultés à investir les extrémités de son corps et de manière générale ses mouvements sont proches de son axe corporel. Peut-être évite-elle les trop grands mouvements par peur de se mettre en danger au vu de sa rigidité corporelle ? Ou alors cherche-t-elle à rassembler tous ses gestes auprès d'elle pour se protéger du monde extérieur ? L'observation de cette kinesphère participe au fait qu'elle ait des difficultés à aller vers l'autre, elle reste ainsi en sécurité tout proche d'elle même.

3.Les trois plans de l'espace.

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Léa utilise davantage le plan sagittal dans tous ses mouvements, lorsqu'elle marche, tourne, roule, court. Je n'observe pas beaucoup de torsion et elle semble se déplacer d'un bloc. Cependant, elle utilise le plan sagittal davantage dans la fermeture sans expérimenter les grandes ouvertures de son corps. Elle se trouve plutôt dans un repli sur soi. Le plan horizontal se retrouve dans ses postures où elle peut souvent avoir les genoux en dedans.

4.Les niveaux de l'espace.

Léa est la plupart du temps assise pendant le groupe manipulant la bouteille de transvasement, les instruments de musiques, les balles et elle se met debout pour se déplacer. Lorsqu'elle joue avec une autre personne adulte ou enfant elle peut alors investir la salle debout, mais cela est souvent à l'initiative d'autrui.

5.Les schèmes de mouvements.

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Le schème homologue est utilisé. Léa peut sauter à pieds joints et pousser avec ses deux mains. Cela nous montre qu'elle travaille le repousser qui est nécessaire pour avoir les appuis suffisants pour se tenir debout. Le schème de la respiration tout comme celui du centre-périphérie me paraît moins présent. Effectivement il ne semble pas y avoir suffisamment de lien entre les différentes

41 Cf ANNEXE 4, p.99. 42 Cf ANNEXE 1, p.94. 43 Cf ANNEXE 2, p.95.

parties de son corps.

6.Les chaînes musculaires.

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Léa utilise davantage la chaîne antéro-latérale où elle semble se densifier autour de son axe, se replier sur elle même en cherchant à se protéger. La présence majoritaire de cette chaîne musculaire peut empêcher l'expérimentation corporelle et la relation à l'autre.

7.Les relations entre les parties du corps.

Le corps de Léa se déplace comme un bloc où les parties du corps ne semble pas reliées entre elles. Distingue t-elle les parties de son corps comme mobilisables de façon différenciée ? Est ce qu'elle perçoit son corps comme morcelée ? Où perçoit t-elle son corps comme un bloc rigide ?

De plus, dans ses mouvements Léa semble sur un versant hypotonique avec une tentative pour lutter contre la pesanteur. Nous observons un manque d'aisance lors des recrutements toniques.

8.Les facteurs d'efforts décrits par Rudolf Von Laban.

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Léa exprime à travers son expression corporelle un poids mou, ce qui peut laisser penser à un manque d'ancrage corporel, ainsi qu'à une difficulté à lutter contre la pesanteur. Effectivement elle a des difficultés pour se tenir sur son axe corporel, notamment au niveau des épaules qui vont vers l'avant. Léa investit peu l'espace qui l'entoure que ce soit de manière direct ou indirect. Elle reste beaucoup dans la cabane ou statique au sol. Néanmoins elle semble davantage dans un espace direct qui est peut-être un moyen pour elle de pouvoir s'organiser dans son corps avant de rentrer dans le mouvement ou même de se protéger du reste de la salle en ne regardant qu'un seul élément.

44 Cf ANNEXE 3, p.96. 45 Cf ANNEXE 4, p.99.

9.La relation.

J'ai pu constater que Léa ne peut pas jouer seule et a besoin de la présence de l'autre le faire. Léa semble ne pas supporter que l'on ne s'occupe pas d'elle et recherche la présence des trois adultes pour elle. Elle est en demande d'exclusivité, dans une quête affective. Effectivement lorsqu'un adulte est présent avec elle, elle cherche en plus l'attention des autres déjà auprès d'un autre enfant. Léa va jeter quelque chose dans leur direction comme si elle disait « regarde moi » ou « joue avec moi ». Cependant, Léa ne sollicite l'adulte semble t-il que pour qu'il acquiesce de sa présence. Ainsi l'échange peut rapidement s’essouffler. Elle ne répond pas à nos propositions, elle est rarement initiatrice de jeu. Elle a besoin d'être portée continuellement par l'autre.

Elle a accès à un langage compréhensif, clair et précis. Cependant, son discours paraît parfois plaqué. Cherche t-elle à répondre à nos attentes où ne sait- elle pas quoi répondre par angoisse ? Léa peut aussi s'agripper à certains objets durant le groupe comme si cela lui permettait de tenir face aux autres ou même de tenir sans l'autre. Effectivement dans un groupe l'attention qu'on lui porte est moindre que dans une relation individuelle.

Léa montre un corps rigide. Léa semble exprimer davantage une angoisse de séparation et à besoin d'appui à la fois psychique et corporelle pour être rassurée dans son corps et ainsi investir l'espace comme la relation. Effectivement, Léa ne semble pas pouvoir être seule et a besoin de l'autre pour se mettre dans une activité ou dans un mouvement relationnel. On observe chez elle un retard global du développement psychomoteur avec une marche encore peu stable et une organisation corporelle séquencée. Ce retard psychomoteur peut l'empêcher de découvrir l'espace qui l'entoure et d' entrer dans des jeux moteurs. Son corps semble manquer d'ancrage corporel et ses parties du corps ne sont pas suffisamment reliées entre elles et autour de l'axe corporel.

E.Évolution de Léa au cours des groupes.