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II. Le langage écrit

1. Lecture et communication

La plupart de définitions concernant la lecture se basent sur la sémiologie en tant que systèmes de signes.

La prise d’une perspective sémiologique conduit à positionner la lecture dans le cercle de la communication. En effet, la lecture est un acte de communication.

Pour clarifier ce point de vue, nous pouvons procéder à partir du schéma de la communication classique. Ce schéma comme nous savons comporte cinq composantes : un émetteur, un récepteur, un code, un message et un canal. Mais pour faire une analyse plus rigoureuse il faut prendre en considération les relations spatio-temporelles qu’entretiennent le récepteur et l’émetteur. Deux cas peuvent être figurés :

 L’émetteur et le récepteur se trouvent dans le même lieu et au même temps : c’est la communication immédiate dont le code régnant est celui du langage parlé.

 L’émetteur et le récepteur se trouvent séparés dans le temps et dans le lieu : c’est la communication différée dont le plus fonctionnel est le code écrit.

Concernant la lecture, l’émetteur est absent, il n’y a que son message (le texte).

1.1 Le code : l’exemple de la langue française écrite

La représentation et ses moyens

Afin de mieux comprendre qu’est ce qu’une langue écrite, il est essentiel d’éclairer les représentations de la réalité. Nous distinguons divers moyens de représentation du réel : l’indice, le signal, le symbole et le signe.

Indice et signal

L’indice : « fait immédiatement perceptible qui nous fait

connaître quelque chose à propos d’un autre fait qui ne l’est pas»(1).

Par exemple les nuages n’ont pas l’intention de communiquer avec les météorologistes, mais ils sont l’indice d’une pluie probable.

Par contre , ils existe d’autres catégories de signes qui impliquent une intention de communication , ce sont les signaux ; par exemple le feu rouge qui impose les véhicules de s’arrêter .

Signe et symbole

Nous avons distingué l’indice du signale en s’appuyant sur le principe de l’intention de communication.

L’étude des rapports qui existent entre un élément A et un autre élément B permet une autre distinction. Par exemple dans un panneau routier nous pouvons trouver Z qui annonce un tournant. Entre la forme de l’élément A (Z) et ce qu’il présente ou annonce il y a un lien. Ce Z est un symbole.

Mais qu’est ce qu’il différencie un signe linguistique des autres signes ?

1-le signe linguistique comporte un contenu sémantique (signifié) et une expression phonique (signifiant)

signifié (Concept) signe linguistique Signifiant (image acoustique) [lapέ]

Le signifié et le signifiant sont indissociables, nous pouvons pas imaginer l’un sans l’autre.

2- le lien entre le signifié et le signifiant est nécessaire la preuve émerge dans la diversité des significations pour un même

signifié .

3- le signe linguistique se passe dans le temps. : deux unités ne peuvent jamais exister au même point de la chaîne parlée.

4- un signifié n’a pas de valeur que par opposition aux autres signes du système.

Cependant, ce qu’il nous intéresse est le symbole et le signe ; sachant qu’ils ont un rôle déterminant dans notre propos parce que toute écriture conventionnalisée comporte des symboles ou des signes. Toute écriture est un ensemble de graphies ayant une valeur

sémiotique.

1.2 Les systèmes d’écriture

Tout système graphique peut prendre l’une des formes suivantes :

L’écriture idéographique : oŭ les signifiants sont nommés idéogrammes.

L’idéogramme est une représentation graphique qui comporte un seul sens. L’idéogramme comme son nom le montre se réfère à une idée.

Sens Référent Son Sens Référent Son Graphème

Le signe linguistique dans le langage écrit

Le signe linguistique dans le langage oral

Les exemples les plus célèbres sont ceux des hiéroglyphes d’Égypte et du chinois.

L’écriture sémiographique : les unités sémiographiques sont en réalité des graphèmes doubles dont l’un révèle le sens et l’autre le son. Les écritures cunéiformes de Mésopotamie (sumériens et akkadiens) sont les meilleurs exemples.

L’écriture Phonographique : le phonogramme représente , contrairement à l’ idéogramme qui ne représente qu’ un sens et au sémiogramme qui représente à la fois un sens et un son ,un seul son.

Les phonogrammes peuvent être combinés selon diverses manières:  les sons représentés par le graphème peuvent être des

syllabes (Mer Egée).

 les sons représentés par les graphèmes peuvent être des consonnes (Arabe / hébreu).

 les sons représentés par les graphèmes peuvent être des consonnes et des voyelles (l’écriture alphabétique dont le caractère latin est employé pour les langue romanes tel que le français).

1.3 Les langues phonographiques

Les langues phonographiques se différencient selon le degré de correspondance entre graphie et phonie. Dans L’exemple du finnois , du yougoslave , de l’italien , de l’espagnole ou l’hébreu moderne , cette correspondance est très étroite , contrairement aux langues comme le français ou l’anglais qui sont « peu phonétiques » .

Mais cette différenciation est très générale, il faut clairement distinguer deux pro cesses linguistiques :

- passage de l’écrit à l’oral - passage de l’oral à la l’écrit Passage de l’écrit à l’oral

 Un graphème donné ne correspond qu’ à un seul phonème comme le cas de l’arabe où l’oralisation d’un texte demande seulement l’apprentissage des règles de correspondance écrit – oral (la valeur sonore de chaque graphème ).

 un graphème donné correspond à plusieurs phonèmes. En français par exemple le « c » peut se prononcer / k / ou / s /. Cette polyvalence des graphèmes engendre des difficultés lors de l’oralisation d’un énoncé.

Passage de l’oral à l’écrit

Aussi nous distinguons deux cas :

 un seul phonème correspond à un seul graphème ,en français par exemple le / d / s’écrit toujours d

 un phonème donné correspond à plusieurs graphèmes. Ainsi en français le /k / peut s’écrire c –k – q –ch.

Cette polygraphe amène à des problèmes immenses concernant l’orthographe.

Les difficultés de l’oralisation (passage de l’écrit à l’oral) ou de l’orthographie (passage de l’oral à l’écrit) varient d’une langue à une autre.

Pour résoudre le problème de l’oralisation et de l’orthographie l’Alphabet Phonétique Internationale fait son émergence pour transcrire les langues naturelles dont chaque phonème correspond à un graphème ( la dimension est réciproque) .