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LEC I I EV ALTER

Dans le document NATURALISTE CANADIEN (Page 109-114)

Québec, Janvier 1911

A. LEC I I EV ALTER

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DE QUÉBEC AUX BERMUDES (Continué de la page 96.)

Naturellement, par une aussi effroyable tempête, le sommeil était impossible; et, deux heures durant, chacun de nous était en proie aux réflexions et aux impressions les plus diverses, sans savoir comment tout cela finirait.—Enfin, la sirène annonça que le vaissau allait faire escale à New-port, à l'entrée même du golfe. Nous étions sauvés! Toute-fois, avant, de nous endormir dans la sécurité que nous allions retrouver, nous nous levons, et nous allons ouvrir les persiennes de la fenêtre pour contempler, à l'abri de toute appréhension, les terribles déchaînements des éléments de la nature.. . Le spectacle qui s'offrit alors à nos regards éton-nés différait complètement de celui que nous attendions. En

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effet, le ciel était pur et constellé d'une multitude d'étoiles, et la lune, au visage toujours mélancolique, nous parut es-quisser à notre intention un "pied-de-nez" moqueur, est permis de parler un tel langage.

De toute notre tempête des heures précédentes, il ne restait que la grande brise qui soufflait du nord, et qui n'avait rien de beaucoup alarmant.

La morale de nos alarmes trop injustifiées, c'est qu'avant de se laisser envahir par la peur, il faudrait pourtant s'assu-rer de la réalité du péril qu'il peut y avoir.

De la célèbre ville d'eau qu'est Newport, nous n'avons aperçu, à cette heure de la nuit, qu'un certain nombre de lumières disséminées à travers son étendue. Cela n'est pas suffisant pour satisfaire un touriste sérieux, et nous aurons à revenir quelque jour en ces lieux.

Isolés comme nous étions, si haut et si loin, nous n'eûmes pas connaissance (le l'arrivée du Commonwealth à Fall River. Nous eûmes pourtant la preuve, en y débar-quant, que nous y étions réellement arrivés.—Le chemin de

fer vient prendre, sur le quai même, les voyageurs pressés de se rendre à Boston. Quant à nous, qui voulions nous arrêter un peu à Fall River, nous eûmes le désagrément (le ne pouvoir trouver de voitures de place ni sur le quai, ni dans les rues où nous nous engageâmes. Un brave homme d'Irlandais nous prit obligeamment à sa remorque, et après un trajet assez long nous embarqua dans un tramway, dont le conducteur était justement un Canadien-Français. En quittant le tramway, nous demandons des renseignements à des passants, plus tard à (les enfants: quelle joie d'en rece-voir des réponses en français!

C'est que nos compatriotes sont très nombreux à Fall

River. „ \ part les belles églises des Dominicains et de Notre-Dame, ils ont encore de grandes maisons religieuses d'ensei-gnement ou de charité. Nous avons pris part, en cette ville, à des réunions de prêtres canadiens-français tout à fait semblables à celles qui se font dans la province de Québec.

Je ne sais si mes compatriotes éprouvent les mêmes im-pressions que moi lorsqu'ils parcourent les centres cana-diens-français de la République voisine. Pour moi, plus ces

frères des Etats-Unis conservent jalousement les traditions de notre nationalité ; phis ils sont prospères; plus ils ont fait d'oeuvres importantes plus je suis navré de les voir exilés de notre belle vallée du Saint-Laurent. Le nombre et l'in-fluence dont leur exode, quelque justifiable qu'il ait été, nous a privés pour ces jours de lutte, qui sont venus, nie causent toujours de la tristesse et du regret. L'accueil si cordial qu'ils nous font, lorsque nous passons au milieu d'eux, est pour moi la preuve qu'après tout ils se regardent eux-mêmes comme exilés (le la patrie. Et qu'il est triste (le penser que la moitié de notre peuple canadien-français se trouve aujourd'hui en dehors de la province de Québec! surtout lorsqu'il faut se dire que le grand nombre de ces familles de compatriotes ne sauront plus un mot (le français dans un siècle!. . .

Fall River est une ville strictement manufacturière. A part quelques-uns de ses édifices religieux et un certain nombre de maisons de style soigné, cette ville est bâtie en bois et de façon généralement modeste. Les manufactures de coton y sont nombreuses et vastes, et font vivre la popu-lation, dont les Canadiens-Français forment la grande ma-jorité.

Ce n'est donc pas le désir de visiter une ville remar-quable par ses monuments et ses parcs qui nous a amenés à

PUBLICATIONS REÇUES III Fall River, mais bien celui de revoir de vieux amis; et dès que, deux jours durant, nous eûmes savouré ces joies de l'amitié, nous primes le train de Boston et Québec.

De Fall River à Boston, nous remarquâmes que, à la:

date du 9 avril où nous étions, la terre était recouverte de sa belle parure verdoyante.

A Boston, où nous passâmes deux heures de la soirée, le ciel était très beau, la température sèche et fraiche. Mais nous n'y avons vu que les pavés de pierre ou (l'asphalte, et leur aspect ne rappelait pas plus le printemps que l'été ou l'automne.

Le lendemain matin, Io avril, nous étions en pleins Cantons de l'Est, et l'hiver y régnait encore avec toute sa, gloire. Jusqu'à Lévis, c'était partout la neige et la glace:

spectacles peu réjouissants pour des voyageurs qui viennent de goûter les charmes du printemps ou de l'été. Mais, de même que l'enfant aime sa mère malgré ses défauts et ses imperfections, ainsi le citoyen préfère, à tous les autres-pays, sa patrie même beaucoup moins favorisée au point de vue du climat et des productions. Une sage Providence a mis ces touchantes préférences dans le coeur de l'enfant, comme dans le coeur du citoyen.

H.

PUBLICATIONS REÇUES

—La 45e édition de l'Almanach Rolland, agricole, commercial et des familles, pour 1911, vient de paraître et renferme encore, outre ses nom-breux et utiles renseignements religieux et civiques, d'agréables légendes et d'intéressantes histoires inédites, par nos auteurs canadiens. Publié par la Compagnie J.-B. Rolland & Fils, 6 à 14, rue Saint-Vincent, Mont-réal. Prix, io cts ; franco, 13 cts.

—The Enlomological Record, 19,99, by Arthur Gibson. Ottawa.

Ce travail est extrait du Report of Use Enlomological Society of On-tario, for 1910. On y trouve les principaux faits de l'entomologie durant l'année ; la liste des principales publications entomologiques qui ont

été présentées au public ; l'énumération des collectionneurs dont on a entendu parler en 1909 ; enfin la list des captures d'insectes les plus intéressantes opérées durant la même période. En outre, on consacre un article nécrologique au Dr W. Brodie, ento nologiste, et, depuis 1903, attaché au musée provincial d'Ontario.

Comme on voit, cette publication de M. Gibson est du plus vif inté-rêt pour les entomologistes,

—(Canada. Dept. of Agric. Central Experim. Farm.) Report of the Division of Entomology and Rolany, by the Director Dr. W. Saun-ders. 1908-1909.

Une notice biographique et un portrait de feu le Dr J. Fletcher ; une étude sur la récente introduction au Canada de l'Euproctis chrysorrhaa, L. (Brown-tail Moth) ; un travail étendu d. M. Oilkion sur les principaux insectes nuisibles de 1908: tels sont les intéressants sujets traités dans ce rapport.

—(Dept. of Mines.) Iron Ore DePosits of Vancouver and Texada Islands, B. C., by Einar Lindeman, Ottawa, 1910

—Bibliography of Canadian Enlornology for the year 1908, by Rev.

Bethune, Ottawa, 1910.

Cette liste. publiée d'abord dans les comptes rendus de la Société royale, contient le titre et le lieu de publication des écrits de l'année sur l'entomologie canadienne. C'est dire son intérêt et même son impor-tance, pour les naturalistes du Canada.

—The British Science (.uild. 4M Annual Report, iqio.

Cette organisation, qui a son centre à Londres. s'occupe des intérêts scientifiques entendus dans un sens très large. Elle comprend des sec-tions dans les diverses parties de l'empire britannique. C'est comme une sorte de fédération impériale scientifique. Il en existe une section cana-dienne, qui fut inaugurée à Winnipeg, le 31 août igoq, et dont nous avons l'avantage de faire partie. grande-ment d'avoir enrichi notre littérature scientifique, encore si pauvre, de cette précieuse contribution.

Ces mémoires contiennent d'importantes statistiques sur les sujets qu'ils traitent.

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