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Le système karstique de Gourneyras est situé dans la partie Sud du plateau du Larzac. Il fait partie du Causse méridional et est influencé par un climat Méditerranéen.

64 Sinémurien, est datée du Toarcien et a une épaisseur de 20-30 m environ. Elle est constituée de marnes noires et marnes feuilletées et constitue probablement une barrière imperméable entre l’aquifère Liasique et celui du Dogger. Au dessus s’est déposée la série carbonatée du Dogger composée en majorité par les dolomies du Bathonien. Cette série est beaucoup moins épaisse que dans la partie Occidentale du plateau du Larzac avec une puissance totale inférieure à 100 m. Elle affleure uniquement en fond de vallée (Figure 4.14). Elle est surplombée par une seconde série marneuse datée à l’Oxfordien inférieur. Cette série épaisse de 50 m environ constitue un niveau imperméable entre l’aquifère sous-jacent et sus-jacent et représente le niveau inférieur de l’aquifère karstique de Gourneyras. Au dessus de ces marnes, on distingue à nouveaux des séries carbonatées :

- Les calcaires lités de l’Oxfordien supérieur, d’épaisseur ~80 m.

- Les calcaires bioclastiques du Kimméridgien, d’épaisseur ~120 m. Cette série affleure majoritairement sur le système karstique de Gourneyras (Figure 4.14). - Les dolomies cristallines du Kimméridgien supérieur, d’épaisseur largement

inférieure à 10m. Cette formation est présente à l’affleurement sous forme lenticulaire.

- Les calcaires blancs du Tithonien pouvant atteindre une épaisseur de 200m.

En discordance, on observe des dépôts d’altérations d’âge Quaternaire à la surface du Causse. Ces formations seront détaillées dans la suite du manuscrit.

4.2. Structure et Fracturation

Les séries sédimentaires du Larzac méridional, comme le reste du Causse, n’ont été que très peu affectées par la déformation tectonique. La stratification qui en résulte est subhorizontale (Alabouvette, 1988). Les traces d’activités tectoniques majeures sont représentées par des accidents décrochants, orientés NE-SW (Faille de la Séranne, etc.…) et la fracturation dense des séries carbonatées.

La synthèse de la fracturation suivante s’inspire très largement des travaux de Rispoli (1981). Les différentes phases tectoniques ont appliqué de fortes contraintes sur les séries sédimentaires conduisant à une intense fracturation du Causse du Larzac. En raison de l’étendue du Causse, on note des variations spatiales de l’orientation des fractures en lien avec les accidents préexistants et le champ de contraintes local. L’orientation de la fracturation sur le système karstique de Gourneyras est donc différente de celle du système karstique du Durzon. On relève 4 réseaux de fracturation sub-verticaux sur le Larzac méridional :

- Un réseau N160E, prédominant, constitué de diaclases calcifiées et réutilisés en décrochement durant la phase Pyrénéenne.

65 - Un réseau N110E à N130E, omniprésent mais non concentré sur cette région du

Causse, représenté par des diaclases et failles normales.

- Un réseau N040E à N060E, correspondant à une série de failles décrochantes réutilisées en mode normal et de diaclases.

- Un réseau N010E à N020E, sur l’axe de raccourcissement Pyrénéen, représenté par quelques diaclases.

4.3. Hydrologie du système karstique de Gourneyras

4.3.1. Topographie

Figure 4.15 : Topographie du système karstique de Gourneyras (MNT ASTER). Les points rouges représentent les cavités karstiques connues (http://www.grottocenter.org). Equidistance de 50 m.

La topographie du système karstique de Gourneyras est comprise entre 590 m et 810 m. Les zones les plus élevées sont situées dans la partie Ouest et notamment à proximité de la faille de Vissec. La zone la plus déprimée correspond à une partie d’une paléo vallée orientée SW-NE dont la terminaison est située au niveau de l’exsurgence de Gourneyras (Figure 4.15). Les cavités connues sont regroupées sur un axe Nord-Sud à la limite Ouest cette paléo-vallée. On note l’existence de quelques cavités en fond de vallée, à la limite entre les marnes et calcaires de l’Oxfordien.

66 lorsque les dolomies affleurent, quelques dépôts de sable dolomitique sont visibles à la surface du plateau.

4.3.3. Organisation du système karstique

Peu d’études ont été réalisées sur le système karstique de Gourneyras, et il est difficile de caractériser le comportement hydrogéologique de ce système. Nous avons pu néanmoins extraire quelques caractéristiques de ce système.

De nombreuses sources temporaires et pérennes drainent des eaux du Causse et se positionnent en fond de vallée. Nous nous intéressons plus particulièrement à l’émergence pérenne de Gourneyras. Le débit de cette source non exploitée n’est pas mesuré, il est donc difficile de connaitre le comportement hydrogéologique de celle-ci. Cependant le débit lors des crues peut atteindre 20 m3/s (Douchet, 1995), démontrant ainsi la forte capacité de ce système. L’émergence s’effectue au niveau du toit des marnes Oxfordiennes. Elle est constituée d’un conduit unique exploré sur 2200 m et -105 m de profondeur (http://www.plongeesout.com). L’émergence de Gourneyras est alimentée uniquement à partir des eaux de pluie, il s’agit donc d’un karst unaire.

La surface du bassin d’alimentation de la source de Gourneyras est très mal connue. Aucune étude sur ce sujet n’a été effectuée auparavant. A partir de la géologie, de la fracturation et de quelques traçages, nous avons pu établir une limite géographique au bassin versant (Figure 4.14 et Figure 4.15). Ainsi l’Oxfordien marneux constitue la limite inférieure du système. Les traçages géochimiques permettent d’établir une limite grossière au Nord et au Sud du bassin. La topographie, la fracturation et les traçages géochimiques permettent d’établir une limite approximative au Nord et au Sud du bassin. La surface du bassin d’alimentation est estimée à 40 km² (http://www.rhone-mediterranee.eaufrance.fr).

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