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CHAPITRE 1. CONTEXTE THÉORIQUE

1.5 Le retour sur investissement

Dans la section qui suit, le concept de RSI sera défini, les avantages à réaliser ce calcul et ainsi justifier les investissements dans la SMET seront dévoilés et justifieront son importance. Ensuite, les détails du calcul permettront de comprendre la logique de l’opérationnalisation et les obstacles au calcul du RSI des programmes de SMET permettront de comprendre les raisons pour lesquelles ce calcul est peu réalisé à ce jour en entreprise.

1.5.1 Définition et avantages du calcul de retour sur investissement

Le retour sur le capital investi (RCI) ou communément appelé le RSI est essentiellement un moyen de calculer les bénéfices nets résultant d’une intervention précise par rapport à son coût. C’est une évaluation économique qui permet également de comparer le coût de ne rien

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mettre en place (Chenier, 2012). Le RSI découle principalement des effets qualitatifs liés à la mise en place du programme de SMET.

Les dirigeants connaissent les bénéfices d’investir dans les programmes de SMET. Malgré cela, les responsables de ces programmes se doivent d’en évaluer l’efficacité même si les retombées peuvent être très difficiles à quantifier (Chenier, 2012). Justifier les dépenses est un incontournable dans une ère de restriction budgétaire où le marché concurrentiel évolue à une vitesse fulgurante.

Établir dès le départ ce qui fera partie du calcul du RSI est avantageux à bien des égards. D’abord, cela aide à faire connaître et à rallier l’organisation au succès du programme, cela démontre concrètement aux participants ce qu’il est possible d’accomplir, confirme l’intention de l’employeur face à la santé de sa main-d’œuvre, justifie les investissements de l’employeur et, finalement, évaluer l’effet d’un programme permet aux employeurs d’enligner ou réaligner les activités comprises dans le programme afin de miser sur celles dont l’effet est le plus favorable selon les objectifs visés par leur programme (Chenier, 2012).

Un ratio positif bénéfices/coûts est capital afin de maintenir en place les programmes de santé et mieux-être en entreprise et ainsi, démontrer que ce n’est pas qu’une dépense, mais plutôt une stratégie de rentabilité à plus ou moins long terme (Berry et al., 2010). De plus, calculer le RSI permet de cibler les activités à privilégier pour en bonifier l’effet (Chenier, 2012).

1.5.2 Calcul du retour sur investissement

Le RSI se calcule en divisant la somme des bénéfices nets par l’ensemble des coûts engendrés par le programme (Chenier, 2012). Ce calcul peut donc être effectué pour différents besoins et buts, mais il en demeure un outil important et efficace.

Dans le cadre de cette recherche, le RSI de l’implantation d’un défi santé favorisant la perte de poids dans une entreprise sera mesuré afin de vérifier si l’instauration de ce type d’activité peut s’avérer rentable sur le plan financier. Selon le rapport d’août 2012, produit par le CBC, les effets directs et indirects des programmes de santé et de mieux-être doivent être calculés en tenant compte de la maturité du programme : fondamental, intermédiaire et avancé. Les

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indicateurs permettant de calculer le RSI évoluent dans le temps et se peaufinent selon le stade d’évolution du programme (Chenier, 2012).

Les paramètres ou indicateurs proposés par le CBC dans le rapport de 2012 sont nombreux dans le calcul du RSI d’un programme de promotion de la santé (p. ex. : les prestations pharmaceutiques, le régime d’assurance-maladie collectif, les ICD et invalidités longue durée, les absences occasionnelles, le pourcentage d’utilisation du PAE, l’évaluation des risques de la santé, le roulement, les indemnisations des accidents du travail, etc.). Il est donc judicieux de choisir les indicateurs pertinents selon les objectifs à atteindre et ainsi pouvoir mesurer et justifier dans le temps l’évolution et l’efficacité du programme (Chenier, 2012)

Les défis santé dans un programme de SMET constituent une intervention généralement de niveau intermédiaire où l’on implante des interventions ciblant des risques présents au sein du capital humain et où des mesures d’encouragement sont mises en place pour favoriser des changements vers un mode de vie sain (Chenier, 2012). Au niveau intermédiaire, l’évaluation des ICD et invalidités longue durée ainsi que l’indemnisation des accidents du travail sont, entre autres, des indicateurs recommandés par le CBC (Chenier, 2012).

Ces indicateurs et/ou paramètres facilitant l’évaluation du RSI d’implantation d’un défi santé favorisant la perte de poids en entreprise serviront de cadre de référence dans le calcul.

1.5.3 Obstacles au calcul du retour sur investissement

Rares sont les compagnies qui calculent le RSI réel de l’implantation de leur programme de SMET (Chenier, 2012). L’accès et/ou la conciliation des données est souvent limité lorsque le nombre d’employés n’est pas suffisant pour maintenir la confidentialité ou tout simplement lorsque plusieurs fournisseurs différents s’occupent par exemple des invalidités, des accidents, des assurances, etc. Les données sont parfois subjectives, les mesures de références sont souvent manquantes et finalement aucune personne n’a les compétences, les ressources et la disponibilité pour effectuer les différents calculs au sein de l’organisation (Chenier, 2012). Seulement un tiers des employeurs au Canada mesurent les retombées de leur programme et de ce tiers, très peu font une analyse approfondie (1 %). Ils se soucient davantage de faire les

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preuves qualitatives des effets favorables que de calculer le rendement officiel (Chenier, 2012).