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THÉORIES D’APPRENTISSAGE & LINGUISTIQUE TEXTUELLE

II. 1.3.1.4 Le rôle des représentations mentales

 Structures cognitives à caractère transitoire, c‟est-à-dire qu‟elles sont élaborées dans le cadre d‟une tâche et résultent des activités de construction, d‟interprétation qui correspondent à ce que l‟on entend habituellement par compréhension.

 Ces structures sont stockées en mémoire à long terme et vont permettre de construire et d‟acquérir les connaissances.

 En termes de processus, on se réfère à une activité dont la finalité est de produire des objets pourvus d‟un ensemble de propriétés.

 Le produit du processus est l‟objet lui-même.

 Il existe une interdépendance entre processus et produit de ce processus car toute représentation est toujours représentation de quelque chose.

 En ce qui concerne les produits cognitifs, ils n‟existent pas dans la réalité, ils ne sont pas palpables.

 L‟état de disponibilité correspond à l‟inscription en Mémoire à Long Terme de la connaissance que l‟on a des objets par exemple.

 L‟actualisation correspond à des instructions circonstancielles toutes dans un contexte particulier, élaborées dans une situation donnée pour faire face aux exigences de la tâche.

 L‟actualisation peut être à tester par l‟individu, il peut réellement verbaliser ou décrire.  Il y a également l‟aspect où l‟actualisation ne parvient pas à la conscience et là on se

réfère à tous les automatismes et on ne peut pas les verbaliser. Il existe deux formes de représentations mentales :

 Représentations proportionnelles ou conceptuelles :  Elles expriment les structures caractéristiques du langage.  Elles permettent de communiquer.

 Elles sont utilisées pour comprendre et mémoriser tous les mots comme politique, sport, joie…(qui sont des représentations proportionnelles)

 Représentations imagées : Elles expriment les structures spatiales caractéristiques de la perception visuelle (la forme, la couleur, la taille, l‟orientation des objets). On parlera davantage dans le concept sportif d‟image mentale.

 Représentations liées à l’action : Cette forme de représentation est liée à l‟exécution d‟une procédure et au contrôle de son déroulement. Elle concerne par exemple toutes les activités motrices.

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II.2 La linguistique textuelle

La linguistique textuelle permet d‟analyser les productions écrites des étudiants au-delà de la phrase. Nous examinerons la définition du texte, les notions de cohérence et cohésion textuelles et leurs intérêts dans la didactique de l‟écrit. Dans un deuxième temps, nous examinerons les modèles du processus de rédaction et leurs apports pour la didactique de la production écrite. Dans un troisième temps, nous observerons de près les difficultés auxquelles les apprentis-scripteurs en L2 font face lors de la rédaction d‟un texte. Nous traiterons ensuite de la notion de surcharge cognitive, capacité versus stratégie.

Notre travail ne se situe pas dans le cadre d‟une « grammaire » (au sens strict) du texte, mais dans celui d‟une approche de la compétence textuelle « qui permet d‟enchaîner syntaxiquement des phrases et sémantiquement des propositions adaptées à des situations pragmatiques spécifiques » (Adam, 1985, p. 39). Pour ce faire, nous faisons appel à la linguistique textuelle. Adam (1992, p. 20) décrit l‟objectif de cette approche ainsi :

Poursuivre l‟analyse linguistique au-delà de la phrase complexe et des seuls couples de phrases et, si difficile que cela paraisse, accepter de se situer aux frontières du linguistique dans le but de rendre compte de l‟hétérogénéité de toute composition textuelle.

Quant à Péry-Woodley (1993, p. 23), elle décrit l‟objectif de cette approche ainsi :

Je vois l‟objet de la linguistique du texte comme étant précisément de mettre en relation les aspects micro et macro des textes, les niveaux phrastique et discursif de l‟organisation textuelle. Elle s‟est donnée de réels outils pour aborder la question de la qualité des textes – c‟est-à-dire de ce qui constitue un texte, et de ce qui fait un "bon texte". Il s‟agit des notions de cohérence et cohésion.

Mangenot (1995, p. 142) souligne l‟importance des phénomènes textuels : Un apprentissage de la production écrite qui négligerait tout ce qui relève de la linguistique du texte n‟aurait aucune chance d‟aboutir à des textes bien formés. Les activités proposées aux apprenants doivent prendre en compte des notions aussi fondamentales que la cohérence, la cohésion, l‟énonciation, les typologies textuelles, la pragmatique.

Nous étudierons dans les parties qui suivent la définition d‟un texte et les notions de cohérence et de cohésion textuelles. Ces notions sont essentielles dans la linguistique textuelle pour analyser les textes au-delà de la phrase.

II.2.1 La notion de texte

Dans une démarche pragmatique et textuelle, Adam (1990) propose le schéma suivant pour décrire un texte :

Schéma d’Adam pour décrire un texte

D‟après ce schéma, un texte est le produit d‟une double complétude: pragmatique- configurationnelle et séquentielle. L‟organisation pragmatique comporte trois dimensions : argumentative, énonciative et sémantico-référentielle. L‟orientation argumentative envisage tout texte au niveau global comme l‟unité signifiante ou un tout de sens qui vise « un but (explicite ou non) : agir sur des croyances et/ou des comportements » (Adam, 1990, p.104). Un ancrage énonciatif global, quant à lui, « confère à un texte une certaine tonalité énonciative d‟ensemble : discours oral, discours écrit, discours non-actuel ("histoire"), discours scientifique, discours poétique. » (Adam, 1991, p. 9). En ce qui concerne la dimension sémantique, elle apparaît à deux niveaux : global et local. La dimension sémantique globale renvoie à ce qu‟Adam appelle la « macro-structure sémantique », le « thème global » ou le « topic du discours ». Au niveau local, la dimension sémantique-référentielle est évaluable en termes d‟« isotopie(s) » et de « cohésion du monde représenté ».

En ce qui concerne la structure séquentielle de la textualité, celle-ci envisage un texte comme « une structure hiérarchique complexe comprenant des séquences elliptiques

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ou complètes – de même type ou de type différents » (Adam, 1990, p. 91). Cette structuration hiérarchique « essaie de rendre compte de l‟empaquetage hiérarchique des unités constitutives du texte ». Elle peut être considérée comme « préalable à la textualisation -linéarisation des énoncés (oraux comme écrits) ». Nous examinerons l‟approche séquentielle de ce linguiste et son apport dans la pédagogie de l‟écrit. Au niveau local, chaque phrase est « morpho syntaxiquement organisée » (Adam, 1991, p. 10). Ce niveau correspond aux chaînes « phénomènes locaux de liage des propositions » et à la segmentation « phénomènes de démarcations graphiques locales et marquage global du plan du texte ».

De plus, pour être interprété comme un texte, celui-ci doit répondre aux exigences de connexité, de cohésion et de cohérence. Comme le confirme Adam (1990, p. 109) : « Le texte est un produit connexe, cohésif, cohérent (et non pas une juxtaposition aléatoire de mots, phrases, propositions ou actes d‟énonciation) ». Nous allons ci-dessous examiner la cohérence et la cohésion auxquelles s‟ajoute l‟idée de connexité.

II.2.2 Cohérence et cohésion textuelles II.2.2.1 Cohérence textuelle

Charolles (1988, p. 53) note que la cohérence dépend des conditions d‟interprétation d‟une suite d‟énoncés : « la cohérence […] a à voir avec l‟interprétabilité des textes ». Adam (1992, p. 22) confirme également que : « La cohérence n‟est pas une propriété linguistique des énoncés, mais le produit d‟une

activité interprétative. L‟interprétant prête a priori sens et signification aux énoncés et ne formule généralement un jugement d‟incohérence qu‟en tout dernier ressort. ».

Charolles (1978) distingue la cohérence microstructurelle de la cohérence macrostructurelle. Tandis que la première s‟établit entre les phrases de la séquence, la deuxième s‟établit entre les séquences. Pour qu'un texte soit jugé microstructurellement et macrostructurellement cohérent par son destinataire, il doit obéir, selon cet auteur, à quatre méta-règles : méta-règle de répétition/continuité, méta-règle de progression, méta-règle de non-contradiction et méta-règle de relation de congruence.