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III- Pratiques, visions et mécanismes d’apprentissage de l’alimentation durable dans les

3.3. Le programme Ça Bouge Dans Ma Cantine à Grâne

J’ai pu réaliser cinq entretiens auprès de parents d’élèves bénéficiant du programme via la cantine de Grâne, dont j’ai eu le contact via une mère dont les enfants en faisaient partie. Ce volet de mon enquête comporte donc un biais du fait que le groupe que j’ai pu enquêter était constitué de personnes qui se connaissaient entre elles, avec le risque qu’il s’agisse d’un groupe plutôt homogène en termes de pratiques et de visions de l’alimentation.

Quelques faits marquants ont pu apparaître au cours de ces entretiens. Tout d’abord, certains parents n’avaient pas connaissance de la mise en place d’un dispositif spécifique dans la cantine de leurs enfants, bien qu’ils étaient informés de la présence de produits biologiques et locaux dans les repas préparés.

3.3.1. Les changements de pratiques

Les changements de pratiques liés au dispositif

L’adaptation des pratiques alimentaires à la maison par rapport aux changements de la cantine Tout d’abord, les changements qui sont intervenus dans la préparation des repas servis à la cantine de Grâne ont eu un impact sur certaines pratiques alimentaires des familles des enfants en ayant bénéficié. « Quand je vois que mes enfants sont encouragés à la cantine sur la qualité des produits, de ce qu’ils mangent, de leur assiette, ça m’encourage à m’aligner sur la cantine en fait. » « « Le point positif à la cantine, c’est qu’apparemment c’est très bien présenté, c’est ludique aussi, et ça, ça leur fait vraiment goûter des choses qu’à la maison ils ne goûtent pas ou alors qu’ils ne veulent pas goûter ». (Entretien n°7, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 12 avril, 2019). Cette même qualité des repas servis à la cantine est abordée par une autre mère, qui se sent elle aussi encouragée à poursuivre sa propre démarche alimentaire. « « Le fait qu’à la cantine, ils instaurent ça, du coup moi ça me… oui, ça renforce mes convictions. » Elle évoque aussi une plus grande confiance dans la manière dont les enfants sont nourris, et rassasiés le midi depuis les changements survenus à la cantine. « Du fait de la qualité de la cantine, maintenant on n’hésite moins à inscrire les enfants. Il y a peut-être ça

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aussi. Parce que c’est vrai qu’avant si les enfants disaient que non, ce n’était pas bon, c’est vrai que les parents… on ne voulait payer pour des gamins qui ne mangent pas. » (Entretien n°8, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 15 avril, 2019).

Par le biais des nouvelles expériences culinaires des enfants à la cantine, les parents découvrent la possibilité de cuisiner des produits dont ils n’auraient pas pensé que leurs enfants les apprécieraient. « S’il y a quelque chose qu’ils ont aimé, ou qu’ils ont trouvé différent, ils vont me dire « Oh, maman, ce midi on a mangé ça, c’était bien ! » du coup on va essayer de refaire. » (Entretien n°9, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 16 avril, 2019). Une autre mère renchérit sur ce même point : « Des fois elle revient, elle me dit « Oh, on a goûté… » […] Je pense à des brocolis, un midi elle avait mangé des brocolis donc j’étais vraiment très contente et je me suis empressée d’aller acheter des brocolis, mais je ne sais pas comment elle les avait mangés, et du coup ce n’est jamais le même goût, donc voilà. Mais en tout cas, si, si je dirais qu’ils découvrent des choses, et même, c’est un retour pour nous aussi. » (Entretien n°10, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 17 avril, 2019). Les parents sont souvent surpris de ce que leurs enfants ont pu aimer à la cantine, notamment de légumes qu’eux-mêmes ne cuisinaient pas et retrouvent la possibilité de les cuisiner. Cette même mère raconte : « L’autre jour je suis allée manger chez la grand-mère, et il y avait des salsifis. Je n’en ai jamais fait de ma vie des salsifis. C’est vrai que c’est un plat… je pensais qu’ils n’en avaient jamais mangés et en fait ils en avaient mangé à la cantine. »

Les changements de pratiques en dehors du dispositif

Des démarches alimentaires durables individuelles déjà mises en place par les familles

Toutes les mères que j’ai pu interroger à propos des changements survenus dans la cantine de leur enfant m’ont informée qu’elles-mêmes s’inscrivaient déjà dans une démarche d’alimentation durable dans leurs propres foyers. Cela peut expliquer la faible mention d’impacts directs du changement à la cantine sur les pratiques familiales. Il s’agirait plutôt pour les parents d’une continuité bienvenue à la cantine des efforts faits à la maison par les familles. L’une des mères interrogées m’explique que l’ensemble de la famille proche évolue déjà dans ces dynamiques, et accorde une grande place à son alimentation, donc qu’elle ne note pas de grands changements en lien avec Ça Bouge Dans Ma Cantine. Elle considère qu’elle passe beaucoup de temps dans l’alimentation : s’approvisionner à plusieurs endroits, cuisiner. Elle aimerait désormais réduire les emballages des aliments qu’elle achète. (Entretien n°4, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 10 avril, 2019). Une autre mère évoque la même attention pour l’approvisionnement et la cuisine : « On achète très peu d’aliments industriels ou cuisinés industriellement oui… […] Les fruits et légumes, légumes surtout c’est chez le producteur. Pas loin de chez moi, un voisin. » Elle évoque également, tout comme la précédente mère interrogée, les changements qu’elle souhaite encore mettre en place : « Après, récemment, tout récemment, je me concentre sur le zéro sucre. » (Entretien n°7, Ça Bouge Dans Ma Cantine Grâne, 12 avril, 2019). Une troisième mère évoque ces mêmes pratiques : « Ils sont habitués à ne manger que du fait-maison », « ça a toujours été une priorité dans le budget, […] je privilégie les producteurs et les fruits et légumes de saison. (Entretien n°8, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 15 avril, 2019).

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3.3.2. Visions et réception des normes liées à l’alimentation durable

Visions et réception des normes liées à la l’alimentation durable dans le cadre du dispositif Une connaissance variable du dispositif par les parents

Au cours des cinq entretiens menés auprès de familles dont les enfants bénéficiaient du programme, j’ai pu noter une grande diversité dans l’évocation du dispositif et de ses aspects concrets par les parents. Une première mère, ancienne déléguée des parents d’élèves, évoque d’abord les mères qui seraient les plus à-même de me parler du dispositif : « Donc L**** pourra mieux vous en parler, et il y a J*** aussi, en fait c’est un peu grâce à elle qu’il y a eu le dispositif à Grâne ! Là je pense que si vous avez une personne à contacter c’est vraiment elle. » Elle cite les informations dont elle-même a connaissance : « Les cuisiniers et le personnel de cantine (communal) ont bénéficié de formations […] Le dispositif se traduit par un repas sans protéines animales par semaine, notamment. ». » (Entretien n°4, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 10 avril, 2019). Cette mère semble donc informée via le réseau de parents d’élèves et par l’école. Une autre mère semble également bien informée par ces biais, et avoir même pris part aux décisions liées à la mise en place du dispositif : « Dès le début on a été à des réunions justement avec les intervenants, donc la cantine, la communauté de communes, et ceux qui ont mis en place en fait. Donc on savait les actions qui allaient être mises en place avec les enseignants. » (Entretien n°9, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 16 avril, 2019).

Une autre mère évoque les informations qu’elle a reçu directement de ses enfants : « Quand mes enfants ont commencé à me dire ce qu’ils mangeaient, j’ai dit « Ouah ! ». Je suis surprise pour une cantine, parce que je ne suis pas certaine d’en avoir entendu parler, que Grâne allait appliquer ça » (Entretien n°8, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 15 avril, 2019). Elle semble avoir seulement été informée de changements par ses enfants mais pas par d’autres biais comme une communication communale ou à l’école.

D’autres mères interrogées se disent elles-mêmes peu informées sur le dispositif et son contenu. Lorsque je demande à une mère si elle a connaissance de changements survenus à la cantine, elle me répond : « Alors dans l’alimentaire pas du tout, dans ce qui est des intervenants oui peut-être, parce qu’il y a eu un changement de chef à Grâne. Alors, je ne sais pas si c’est le chef cuistot qui a changé ou si c’est le responsable de la salle de cantine auprès des enfants, mais ça a été une évolution ». (Entretien n°7, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 12 avril, 2019). Cette mère ne sait quel changement de la cantine attribuer au dispositif. Une autre mère déclare de la même manière : « Pour tout dire, je n’ai jamais entendu parler de ce dispositif. » « Ce que j’ai compris c’est qu’il y avait un cuisiner qui avait changé, qu’il y avait depuis des produits bio, j’ai compris ça. » (Entretien n°10, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 17 avril, 2019).

L’éducation à l’alimentation durable des enfants : un souhait de plus grande implication Les mères que j’ai pu interroger ont émis des opinions sur la manière dont leurs enfants étaient « éduqués » aux questions alimentaires à la cantine, qu’il s’agisse de la découverte de nouveaux aliments, de leur participation dans la préparation et la mise en place du repas, dans des activités annexes liées à l’alimentation durable à l’école.

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Tout d’abord, elles semblent pour la plupart satisfaites de l’éducation alimentaire dont bénéficient leurs enfants à la cantine et à l’école en général. « C’est une bonne éducation qu’ils ont à la cantine, et ça me soutient dans l’éducation que moi je veux leur apporter. » « Je crois que maintenant c’est vraiment ancré dans leur esprit que bien manger c’est important, justement parce qu’aussi à la cantine ils y ont été sensibilisés un peu. » (Entretien n°7, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 12 avril, 2019). Une autre mère illustre cette « bonne » éducation à l’alimentation par l’exemple d’un changement de pratique à la cantine : « Je sais aussi que le cuisinier ne veut pas faire de hamburgers, alors que la cuisinière d’avant le faisait une fois par an pour faire plaisir aux enfants, donc ça je trouve que c’est très bien. Ce genre de retour pour moi ça permet aussi à nous, en tant que parents, d’avoir un échange avec les enfants, et puis c’est un bon choix » (Entretien n°10, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 17 avril, 2019).

Une autre mère émet néanmoins quelques réserves, et celles d’autres parents, sur l’expérience d’aliments différents à la cantine : « On veut bien qu’ils goûtent de tout, mais on veut qu’ils mangent quand même ce qu’il y a dans leur assiette, pas qu’ils fassent l’après-midi le ventre vide, et du coup de faire goûter des choses un peu spéciales comme ça, pour des enfants ce n’est pas facile… » (Entretien n°9, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 16 avril, 2019).

Deux autres mères, évoquent, elles, l’intérêt de l’implication de l’enfant dans sa propre éducation à une bonne alimentation, et dans cette alimentation à proprement parler. « Je pense que ce côté implication des enfants fait qu’après à la maison, ils ont envie de refaire et de faire changer les choses. » (Entretien n°9, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 16 avril, 2019). « Le point positif aussi, c’est apprendre à débarrasser la table, ça c’est très bien ça […] aussi se servir les uns les autres ! C’est génial ça, que les grands aident les petits. » (Entretien n°7, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 12 avril, 2019).

Ces mêmes mères émettent des propositions pour augmenter l’implication des enfants à la cantine : « A Grâne, il y a d’abord les maternelles qui mangent, du coup les primaires sont une demi-heure dehors. Et je ne sais pas, par exemple, ça peut-être les primaires qui sont dehors, une petite équipe de cinq qui vient à la fin faire par exemple des fruits décorés aux enfants de maternelle » (Entretien n°9, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 16 avril, 2019). Il semblerait qu’ici l’accent est mis sur le fait de cuisiner ensemble et pour les autres. Une autre mère suggère également une augmentation de l’implication des enfants à la cantine, plutôt sur des questions d’éducation nutritionnelle : « Peut-être aussi que l’enfant peut être partie prenante de ça ! J’imagine par exemple qu’il a son propre tableau sur lequel il fait ses comptes, et peut-être qu’hier il avait envie de féculents, il en a mangé, ben peut-être qu’aujourd’hui s’il a encore envie de féculents ce n’est pas normal, donc peut-être que ses besoins… voilà […] Ils aiment beaucoup les jeux, les enfants, on faisait ça dans l’école d’avant, il y avait des concours autour de l’alimentation. » (Entretien n°7, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 12 avril, 2019).

Visions et réception des normes liées à l’alimentation durable en dehors du dispositif

Une priorité plutôt donnée au local sur le bio quelle que soit l’entrée sur l’alimentation durable La plupart des mères interrogées, dont on a pu voir précédemment qu’elles étaient déjà sensibles aux questions de l’alimentation durable, semblent donner la priorité à la provenance locale des aliments qu’elles achètent, avec le bio arrivant pour certaines en deuxième position, et pour d’autres une attention portée aux modes d’agriculture raisonnés, non labellisés mais

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qu’elles estiment respectueux de l’environnement. Une enquêtée mentionne privilégier les produits locaux aux produits bio. Ce qui importe le plus pour elle dans ses choix alimentaires sont les considérations environnementales, puis la santé en second plan. (Entretien n°4, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 10 avril, 2019). Cette mère adopte donc des pratiques durables pour répondre à des préoccupations avant tout environnementales, auxquelles elle répond en mettant la priorité sur les produits locaux. Une autre mère présente un angle d’approche différent sur l’alimentation durable, mais met également la priorité sur le local : « C’est vraiment la santé ! Oui, vraiment. L’environnement… Je ne suis pas, non… c’est trop politique. […] Ah, c’est le local qui compte le plus ! » (Entretien n°7, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 12 avril, 2019). D’autres mères interrogées parlent également d’une priorité donnée au local, et explicitent leurs doutes concernant le bio : « On préfère acheter local et raisonné mais pas forcément du bio. Du bio qui vienne d’ailleurs moi ça me perturbe un peu. Voilà, c’est plus local que bio, ouais, voilà. » (Entretien n°9, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 16 avril, 2019). « Alors moi ce n’est pas spécialement bio parce que bon, pour moi bio ça ne veut rien dire … effectivement on explique qu’il faut acheter local, des fruits de saison, enfin voilà il y a tout ce qui va autour quoi. » (Entretien n°10, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 17 avril, 2019).

Une seule des cinq mères interrogées dans le cadre du programme privilégie le bio sur le local lors de ses achats. « Le local, trouver une courgette locale, c’est hyper traité quoi. On peut tout trouver local et hyper traité. Alors que bio, même si ce n’est pas forcément local c’est bio quoi. Après à l’étranger ce n’est peut-être pas les mêmes normes que chez nous, mais ça reste avec moins de pesticides quand même. » (Entretien n°8, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 15 avril, 2019). Ici, c’est donc des préoccupations « santé » qui semblent justifier sa préférence pour les produits biologiques.

Une demande de renouvellement des discours nutritionnels dominants

Une demande a été globalement exprimée par l’ensemble des mères que j’ai pu interroger lors des entretiens que j’ai menés. Il s’agit de l’éducation nutritionnelle, et d’une demande de souplesse des calibres nutritionnels, et de plus de place laissée à l’écoute de l’enfant et de son appétit dans la préparation des repas. Ce critère ne semble pas encore avoir été exploré dans le cadre de Ça Bouge Dans Ma Cantine, au vu des témoignages de ces mères. « Sur le côté alimentaire, ils [les enfants] se plaignent de ne pas pouvoir manger, ou alors, soit qu’ils mangent trop, soit qu’ils ne mangent pas assez. […] Chez nous, on met beaucoup d’importance sur le besoin que l’on ressent dans son corps. » (Entretien n°7, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 12 avril, 2019). Une autre mère interrogée rejoint la première sur la question des quantités : « Après, c’est les quantités, là où parfois j’ai des doutes, parce que ma fille me dit « Ah bah aujourd’hui on n’a eu qu’un quartier de pomme en dessert », ou voilà, ils n’avaient pas une pomme entière, des fois je n’arrive pas trop à savoir s’ils ont assez mangé ou pas. » (Entretien n°8, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 15 avril, 2019).

Une autre mère exprime plutôt une demande d’informations nutritionnelles nouvelles, concernant ici le remplacement des protéines animales par des protéines végétales : « J’aimerais, à terme, arriver à leur « enlever un petit peu tout ce qui est protéines animales et faire un peu plus de protéines végétales etc., mais en même temps je fais attention parce que

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pour des enfants on ne sait pas trop encore, on n’a pas trop de recul… » (Entretien n°9, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 16 avril, 2019).

3.3.3. Interactions et apprentissages de l’alimentation durable

Interactions et apprentissages de l’alimentation durable liées au dispositif Les échanges entre parents d’élèves à propos de Ça Bouge Dans Ma Cantine

Les parents interrogés n’évoquent pas des échanges très fournis entre parents d’élèves à propos des changements réalisés à la cantine de leurs enfants. Une participante déclare : « Je n’ai jamais abordé la cantine avec les autres parents, comme si en fait ça ne servait à rien d’en parler parce que je ne pensais pas que l’on pouvait agir là-dessus ! » (Entretien n°7, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 12 avril, 2019).

Néanmoins, une approbation générale des parents d’élèves à propos des changements alimentaires à la cantine émerge de leurs discours respectifs. « Ca m’est arrivé… d’en parler comme ça (avec les autres parents), en disant que c’était bien. Que depuis que ça avait changé de personnel, il y avait un vrai changement. » (Entretien n°8, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 15 avril, 2019). Une mère témoigne qu’elle n’a pas connaissance de parents qui seraient sceptiques vis-à-vis du dispositif bien qu’elle nuance en expliquant qu’elle fréquente surtout des personnes déjà engagées dans une dynamique alimentaire bio/locale. (Entretien n°4, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 10 avril, 2019).

« Je pense que tout le monde est satisfait, parce qu’en fait maintenant c’est devenu une habitude […] Au début ce qui « déplaisait » c’est qu’on faisait goûter des, des choses un peu spéciales pour des enfants, ils étaient un peu partis sur ça, sur tout goûter, vraiment de tout, tout, tout, mais en fait ils ont vu que les réactions des enfants et des parents n’étaient pas forcément favorables et ils se sont réadaptés. » (Entretien n°9, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 16 avril, 2019).

Les échanges entre parents d’élèves et personnel de cantine

Les échanges entre les parents d’élèves et l’équipe du personnel de cantine semblent eux aussi assez limités. Le menu affiché à l’école semble constituer pour certaines mères une interface suffisante entre les parents et la cantine.

« Le menu est mis en place à l’école, est affiché à la cantine je crois, et devant l’école. Alors moi je ne le vois pas forcément parce que je mets les enfants au périscolaire, je ne peux pas voir le menu ! » (Entretien n°8, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 15 avril, 2019).

D’autres apprécieraient un effort de communication quant aux actions faites à la cantine dans le cadre du dispositif. Une participante évoque la communication aux parents, qui pourrait être améliorée, concernant les actions mises en place à la cantine. A l’école, d’autres projets en lien avec l’alimentation sont mis en place, notamment avec les enseignants. Elle cite l’exemple d’un projet en partenariat avec un apiculteur, porté par la CCVD. (Entretien n°4, Ça Bouge Dans Ma Cantine, 10 avril, 2019). En effet, il a pu être constaté plus haut que plusieurs mères se considéraient peu ou pas informées de telles actions.

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Enfin, certaines mères entrent directement en contact avec l’équipe de cuisine, adoptant différentes postures. Une mère évoque sa relation avec l’ancienne cuisinière de Grâne :