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le Président Alain ANZIANI : Monsieur Christophe DUPRAT

Dans le document PROCES VERBAL ANALYTIQUE (Page 32-35)

M. Christophe DUPRAT : Monsieur le Président, mes Chers Collègues, je ne m’étendrai pas sur le fond. Beaucoup de choses ont été dites même si certains chiffres pourraient être corrigés, mais ce n’est pas le principal. Nous sommes au début de ce processus de ce qui est l’affaire du mandat. La stratégie des mobilités, cela va être le dossier majeur que l’on va évoquer durant les six années qui sont devant nous. Donc, autant être clairs et fixons les règles du jeu dès le début. Quand on lit votre délibération sur un dossier majeur, je rappelle qu’au cours de la mandature, on va dépasser le milliard d’euros, et quand je dis milliard d’euros, c’est d’investissements parce que quand Clément ROSSIGNOL-PUECH dit tout à l’heure : « On a dépensé 500 millions par an », n’oublions jamais qu’il y en a 250 pour faire fonctionner le réseau. Ceux-là sont toujours là.

Ce dossier est d’autant plus important qu’il doit être, à mon sens et celui de mes collègues, partagé. Il ne pourrait pas en être autrement. Imaginez-vous que l’on dépense un milliard d’euros et que cela ne soit fait que par une simple majorité de ce Conseil métropolitain. Nos concitoyens ne le comprendraient pas, et d’ailleurs les anciens dossiers qui ont été faits, pour les plus anciens, le SDUC (Schéma des déplacements urbains communautaires) en 1997 ou le SDODM en 2014 l’ont été souvent à la majorité. Cela donne plus de poids dans des dossiers de concertation, mes Chers Collègues, où les juges vont chercher comment les documents ont été validés en Conseil, et peuvent se servir d’une simple majorité pour bloquer ou pas un projet.

Alors, je lis cette délibération et je vois, ce qui est un peu nouveau dans la rédaction des délibérations, « le nouvel exécutif ». Il me semblait qu’il y avait un Conseil métropolitain, et souvent à la fin, le « considérant fait que le Conseil métropolitain décide… », non « le nouvel exécutif ». C’est un peu nouveau. C’est vrai que l’on se sent un peu exclus parce que l’on n’y est pas dans le nouvel exécutif.

Et puis, il y a le calendrier, excusez-moi, mes Chers Collègues, mais j’ai une petite expérience de cette maison, une petite expérience du dossier, se dire que l’on aura terminé de décider en juillet 2021 est une folie. C’est une folie parce que le doss ier est tellement important, il y a tellement de personnes à voir dans des con ditions difficiles avec le COVID-19, si on pouvait faire des grandes réunions publiques à 300 ou 400 personnes pour consulter les gens, cela eut été facile, mais nous n’y sommes pas.

Ce calendrier était contraint également, donc on demande un peu un desse rrement de ce calendrier. Mais surtout, et c’est là que je veux en venir, votre vision du pilotage de ce dossier est surprenante. Quand on regarde le Comité de pilotage composé d e 13 personnes, sur les

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27 membres du Bureau, c’est un peu un demi-bureau grosso modo. Et les autres groupes politiques sont, pour ceux qui sont Maires, une petite ligne au milieu de Nouvelle-Aquitaine Mobilité, l’Agence d’urbanisme. Les Vice-présidents seront consultés. Je dis juste au passage pour les Maires du quadrant nord-ouest, nous sommes mêmes convoqués à une réunion avant même que la délibération soit passée et, alors pas de pot, le jour de cette réunion, il y a un autre Comité de pilotage sur la gouvernance, ce qui fait que 6 maires sur 10 ne pourront pas être là. Cela veut dire qu’il y a bien de la précipitation puisque l’on convoque avant même que la délibération soit votée. J’entends déjà les oreilles qui nous auraient sifflés si dans d’autres temps, nous avions réagi ainsi.

Voilà Monsieur le Président, je vais vous faire une proposition qui sera une nouvelle pratique puisque nous aussi, on souhaite avoir des nouvelles pratiques, des choses qui ne se faisaient pas à Bordeaux Métropole. On va vous proposer un amendement à cette délibération qui est que ce Comité de pilotage soit représentatif de ce Conseil métropolitain. Il n’est pas question d’enlever les 13 Vice-présidents ou Conseillers métropolitains délégués qui ont tous, quand on regarde, une compétence, bien évidemment, mais d’associer parce que l’on a envie de travailler… Encore une fois, on n’est pas là pour dire : « C’est votre projet. » On voudrait avoir envie de dire : « C’est notre projet. » Donc, on souhaite pouvoir y participer. Cet amendement, Monsieur le Président, c’est de vous demander de modifier la délibération, et que l’on puisse ainsi rentrer dans ce Comité de pilotage.

En fonction de votre réponse, nous vous demanderons une suspension de séance pour pouvoir nous prononcer. Il n’est pas question, soyons très clairs, de voter cette délibération telle qu’elle est. Et je vous rappelle juste une chose, et il est dans mon esprit que de vouloir faire du bien. Je vous rappelle juste une chose : lorsque des projets seront votés, s’ils sont votés qu’à la simple majorité, faites confiance à ceux qui dénonceront ces projets, de se servir de cette délibération votée à la simple majorité pour pouvoir l’attaquer. Vous l’avez vu, tous les projets que nous avons faits depuis le début du mandat précédent ont été attaqués.

Nous sommes allés au Tribunal administratif. Nous avons parfois gagné, nous avons parfois perdu, mais les juges ont plus souvent regardé sur la forme que sur le fond. Et si ce dossier n’est pas partagé par un tiers du Conseil, 40 %, 39,8 % des communes, on fragilisera les dossiers à venir. Donc, le bon sens, la concertation, un mot auquel vous êtes très attachés…

permettez-moi de manière un peu épidermique, les propos de Pierre HURMIC m’ont fait sursauter à un moment donné. Les personnes qui n’acceptent pas l’urbanisme tactique sur les boulevards sont des grogneurs ou des grognards, comme vous voulez. C’est un peu curieux.

J’appelle cela des gens qui ne sont pas d’accord. Tout simplement, la langue française est ainsi.

Et quant à l’urbanisme tactique, juste un petit mot au passage, mais je pense que l’on sera unanime pour le dénoncer, l’urbanisme tactique officiel ou officieux ? Parce que l’urbanisme tactique officiel, je le connais. C’est de la peinture jaune bien tracée sur les boulevards, mais il y a l’urbanisme tactique officieux, celui qui est fait la nuit venue au détour d’une rue sur un certain nombre de voies qui est totalement inadmissible. Une association peint sur la route des bandes qui mettent en danger les utilisateurs parce que les gens ne se rendent pas compte si c’est fait ou pas, qui dégonflent des pneus, c’est totalement scandaleux. Et ces derniers jours, on a beaucoup parlé des réseaux sociaux pour les dénoncer. J’ai pris le temps de regarder cette association ou ce groupuscule qui écrit dans ses pages Facebook : « On est chez nous. »

Voilà Monsieur le Président, mes Chers Collègues, ce que l’on pourrait dire. Donc, Monsieur le Président, je vais déposer l’amendement qui consiste à vous demander que ce Comité de pilotage soit tripartite, avec tous les groupes représentés. En fonction de v otre réponse, nous ferons une suspension de séance et, au retour de cette suspension de séance, nous vous ferons part de notre vote. Je vous remercie de votre attention.

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M. le Président Alain ANZIANI : On va poursuivre, mais il y a une ambiguïté quand mê me dans tous les débats. Ce n’est pas une délibération. Regardez bien le texte. C’est une information qui vous est donnée, il n'y a pas de vote. Au contraire, on est dans le cadre d’une longue procédure. Et dans cette longue procédure, on veut vous associe r et justement concerter le plus possible. Dans le cadre de cette concertation, on débute aujourd’hui. On a déjà beaucoup discuté sur la question de la stratégie de la mobilité, ma is on débute aujourd’hui avec un rapport d’étape au fond finalement sur des indications. On n’en est pas au stade de prendre des décisions. Les décisions viendront quand on adoptera un schéma des mobilités, quand on renouvellera la DSP. Donc, on est très e n amont.

Permettez-moi puisque j’ai la parole aussi de faire une observation. Méfiez-vous des contradictions. Tout à l’heure, quand on a parlé du COVID, j’ai bien entendu Nicolas FLORIAN avec d’ailleurs qui je peux partager le point de vue, nous dire « Quand même il y a un moyen d’aider, c’est la fiscalité ». En gros, la fiscalité ne doit pas être trop élevée. Elle peut être même sans doute diminuée. C’est sans doute ce que Nicolas FLORIAN voulait nous dire.

Ensuite, après, tous vos propos consistent à dire que c’est open-bar. Pourtant Christophe DUPRAT l’a rappelé, 500 millions et puis il y a toute la partie maintenance, fonctionnement, et tout ce que vous êtes en train de nous dire c’est qu’au fond, on peut dépenser. Mais dites-moi comment allez-vous financer ? Vous savez quand même que le rapport de la Chambre régionale des comptes dont nous avons parlé dernièrement nous a souligné que nous avions un des versements transports les plus importants. Vous voulez augmenter le versement transport ? Vous voulez augmenter la fiscalité ? Comment faites-vous pour être cohérents entre d’un côté nous dire : « Il ne faut pas jouer avec la fiscalité. » et de l’autre côté nous dire : « Il faut dépenser plus. » Vous savez, c’est une vieille question, j’ai souvent entendu Alain JUPPÉ faire cette observation, et d’ailleurs, vous l’applaudissiez fortement en disant :

« Effectivement, il faut bien regarder les comptes, et ne pas engager des dépenses que l’on ne sait pas financer ».

Deuxième point, deuxième petite contradiction, vous ne pouvez pas nous dire comme je l’ai entendu tout à l’heure, « Il ne faut pas jouer la montre », « Vous jouez la montre », « Vous gagnez du temps » et puis, maintenant, vous nous dites : « Finalement, vous allez trop vite, vous accélérez. » Non, on a le bon tempo. Pour revoir une stratégie des mobilités, et nous sommes obligés de la revoir, vous ne voulez pas reprendre en compte aujourd’hui les développements sur le RER métropolitain ou girondin. Vous ne voulez pas prendre en compte la question du franchissement de nouveau du fleuve. Vous ne voulez pas prendre en compte l’importance des pistes cyclables. Vous ne voulez pas prendre en compte une nécessité du téléphérique, un dossier que vous avez déjà porté. Mais si on prend en compte tous ces éléments dont vous avez parlé pendant des années et des années, alors il faut évi demment revoir notre schéma des mobilités. C’est une nécessité. Ce n’est pas simplement une petite fantaisie d’un Président ou d’un Vice-président. C’est une nécessité de revoir. Et si on le revoit dans une enveloppe fermée, il faudra faire des choix. Et gouverner, c’est choisir.

La parole est à Claude MELLIER.

Mme Claude MELLIER : Le rapport qui nous est présenté ce matin lance le travail de notre assemblée pour l’année. Vous venez de le dire, Monsieur le Président, c’est un rapport d’étape. Il devra relever des défis immenses qui sont devant nous, ceux de combattre le réchauffement climatique tout en permettant à nos concitoyens de pouvoir continuer à circuler sur notre agglomération et sur le Département.

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Première remarque de méthode. Il nous semble qu’il aurait été courageux pour notre établissement de se donner des objectifs chiffrés et des dates pour atteindre ces objectifs, même si c’est un rapport d’étapes. Cela fait partie du débat. Nous restons en la matière sur des déclarations d’intention que nous partageons pour l’essentiel, mais qui restent, à notre sens, trop vagues pour être contraignantes. Or, il nous semble que si nous voulons nous doter d’une politique cohérente et ambitieuse, il nous faut un minimum d’objectifs, regarder leur faisabilité, trouver des moyens pour y répondre, des financements néc essaires, envisager des obstacles que nous pourrions rencontrer. Les objectifs de Copenhague sont à notre sens ce vers quoi nous devrions tendre. Nous pensons qu’il ne faut rien nous interdire. Le rapport trace des pistes de travail, mais nous sommes convaincus qu’il nous faudra aller bien au-delà.

Tous les modes alternatifs à la voiture doivent être invités, interrogés sur leur pertinence : marche à pied, vélo, trottinette, BHNS, téléphérique, tram , tram-train, train, et nous le redisons avec insistance : « Le métro », même si cela peut faire réagir, nous souhaitons y revenir.

Monsieur le Président, vous nous expliquez que c’est pour dans 20 ans. Nous pensons, bien au contraire, que c’est maintenant qu’il faut plancher sur le dossier. Faire un métro, c’est 10 ans. Or, dans 10 ans, nous aurons atteint le million d’habitants si nous continuons sur la même croissance démographique. Toutes les villes européennes proches d’un million d’habitants sont dotées d’un métro. Si nous repoussons, nous continuerons à courir après notre retard. C’est aujourd’hui que la question se pose parce que notre réseau est déjà saturé. Bien évidemment, et c’est la question centrale, celle des financements et on l’a vu dans le débat. Il faut que nous nous tournions avec volonté et fer meté vers l’État. Celui-ci doit prendre ses responsabilités en premier lieu en finançant comme il se doit ce qui lui revi ent, c’est-à-dire, je cite l’exemple, l’aménagement ferroviaire du sud de Bordeaux pour que l’on avance dans le développement du RER métropolitain. Il faut donc que l’État prenne ses responsabilités. Aujourd’hui, nous n’hésitons pas à fournir des masques à notre population, et c’est bien, mais c’est nous qui finançons face aux défaillances de l’État. Alors, il est clair, il faut que l’on donne enfin les moyens de répondre aux défis qui sont devant nous, et l’État doit assumer ses responsabilités.

D’autre part, nous avons déjà évoqué et nous devons insister auprès du législateur et du Gouvernement pour qu’ils nous donnent les mêmes moyens que ceux de la Région Île-de-France en nous permettant de lever une taxe sur les bureaux. On a déjà évoqué cette proposition. Elle mérite d’être travaillée. Celle-ci nous rapporterait 40 millions d’euros et nous permettrait de faire levier auprès des banques. Alors, sans les moyens financiers, cela a été évoqué, nous ne pourrons être à la hauteur des défis qui sont devant no us pour aujourd’hui et pour demain. Nous voterons bien sûr cette délibération.

Dans le document PROCES VERBAL ANALYTIQUE (Page 32-35)

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