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Le Mutisme

Dans le document LE MUTISME AU CINEMA (Page 40-43)

Ce chapitre sera consacré à la définition du terme mutisme et aux différentes formes sous lesquelles on le trouve au cinéma.

Dans un premier temps, nous définirons un ensemble de termes à ne pas confondre avec « mutisme ».

a. Le non-dit

Selon le dictionnaire Le petit Larousse (VUEF 2001), le non-dit désigne « ce que l’on évite de dire, ce que l’on tait, généralement de manière délibérée ». Ainsi, le non-dit est tout ce qui pourrait avoir un rapport avec des idées, des sentiments, des opinions, des faits, qu’une personne aurait tus volontairement. Il réside dans cette définition une notion de dissimulation, il y a volonté de cacher quelque chose.

Le non-dit se distingue du mutisme dans le fait que la personne porteuse de ce non-dit peut être très bavarde. Il ne s’agit pas en effet d’une absence de parole, d’un refus de parler, mais bien d’un propos tenu secret, non dévoilé.

b. L’indicible

Cet adjectif désigne ce « qu’on ne peut exprimer, ce qui est ineffable, indescriptible »1. Cette notion est ainsi très différente de la précédente. En effet, dans ce cas, il n’y a pas volonté de dissimuler quoi que ce soit. Il y a plutôt une impossibilité à traduire par des mots ce qui est ressenti, éprouvé, vécu. Il est parfois difficile, voire futile, d’essayer de définir une sensation par le verbe, les mots risqueraient de réduire la polyphonie des sens. « Ne pas dire » devient alors dans ce cas plus pertinent que

« dire ». Le mutisme peut alors être une solution : se taire, volontairement, plutôt que de prononcer des mots inappropriés.

1 Le Petit Larousse, VUEF 2001

41 c. La mutité

La confusion entre les termes mutisme et mutité est assez fréquente, et il nous semble donc important de rappeler ici ce qui caractérise la mutité.

Le dictionnaire Le Petit Larousse (VUEF 2001) en donne cette définition :

« impossibilité de parler, à la suite de lésions des centres nerveux ou des organes de la phonation, de troubles psychiatriques ou d’une surdité dans l’enfance ». La mutité est donc une impossibilité pathologique de parler. Elle touche des personnes « malades », soit physiquement, soit ayant des problèmes psychiatriques.

« Les affections qui entraînent une mutité sont soit relatives au larynx, soit d’origine neurologique : les lésions du larynx, congénitales ou acquises (tumeur, paralysie), certaines opérations chirurgicales (laryngectomie, trachéotomie) font perdre la voix, de même que les lésions des nerfs moteurs du larynx, une absence de développement des centres nerveux (arriération mentale) ou une lésion du système nerveux (accident vasculaire cérébral).

- L’audimutité est la mutité de l’enfant qui n’apprend pas le langage oral avant six ans en raison de troubles psychiatriques et sans lésion organique : l’enfant entend mais ne parle pas. (…)

- La surdimutité est liée à une surdité des deux oreilles, congénitale ou acquise avant l’âge de 5 ou 6 ans. Elle n’a pas toujours une cause connue malgré les examens complémentaires effectués. Elle peut être consécutive à une maladie héréditaire de l’oreille, à une infection contractée par la mère pendant la grossesse, à un accouchement difficile. Comme l’enfant n’entend ni les paroles émises par ses parents ni ses propres sons, il n’apprend pas à parler ou, si la surdimutité survient dans les premières années, il oublie ce qu’il a appris et se trouve partiellement coupé du monde extérieur. »1

La mutité peut aussi survenir dans des maladies psychiatriques, telle que l’autisme, ou la schizophrénie.

En effet, l’autisme est, selon « Le Manuel diagnostique et statistiques des troubles mentaux (D.S.M.IV) », un trouble envahissant du développement qui est caractérisé par des altérations graves du développement dans les trois domaines suivants :

- communication verbale et non verbale - interactions sociales

- comportements, intérêts et activités qui sont restreints et stéréotypés.

1 http://www.larousse.fr/ref/medical/mutite-_14661.htm

42 (D’après American Psychiatric Association)1.

Un des symptômes de l’autisme est la mutité, même si elle n’est pas systématique.

De même que pour l’autisme, la schizophrénie, qui regroupe un ensemble d’affections psychiatriques (ces affections ont un noyau commun, mais les symptômes et leur évolution peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre), entraîne des dysfonctionnements sociaux et comportementaux plus ou moins importants. La mutité est là encore l’une des conséquences psychiatriques de la maladie.

Ainsi, la mutité se retrouve dans des maladies dont les origines sont des problèmes physiques ou psychiatriques : il y a donc impossibilité physique de parler, ou blocage pathologique.

d. Le mutisme

Le mutisme se définit, rappelons-le, par « l’attitude de celui qui ne veut pas exprimer sa pensée, qui garde le silence »2.

Il y a donc dans ce silence de la parole une volonté de se taire, de ne rien dire.

Cette notion de ne pas parler volontairement est à souligner, car il s’agit d’un choix conscient et en conséquence intentionnel.

Les causes de cette volonté de ne pas parler peuvent être diverses. Elles peuvent par exemple être mûrement réfléchies, dans l’intention de ne pas révéler quelque chose, ou de ne pas blesser quelqu’un. Il peut aussi s’agir de conséquence d’un choc psychologique (il ne s’agit pas dans ce cas de mutité, car on fait référence à un trouble momentané, survenant sur une personne « saine ») : l’anxiété, le stress, la perte de quelqu’un, un changement majeur dans une vie, ou tout autre traumatisme psychique.

e. Le mutisme dans l’Art

Le mutisme se rencontre dans la vie quotidienne : nous avons tous eu un jour la volonté de nous taire face à quelqu’un, de ne pas répondre oralement ; nous avons aussi tous été confrontés à une personne ne voulant pas parler.

1 http://autisme.france.free.fr/docs/c4.htm

2 Le petit Larousse, VUEF 2001

43 Cette caractéristique propre à l’être humain a donc été étudiée et exploitée dans la création humaine, et notamment dans de nombreux domaines artistiques. La question qui peut se poser est alors : l’Art renvoie-t-il à une signification en dehors du langage verbal ? La réponse est évidemment oui : les mots ne sont pas les seuls éléments du langage, comme on l’a vu dans le domaine du cinéma.

Nous allons présenter quelques exemples de créations renvoyant au mutisme, dans divers domaines.

Dans le document LE MUTISME AU CINEMA (Page 40-43)

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